Bilan sélectif de fin d’année [2024]
Vive le vent, vive le vent… Et oui, winter is coming, avec lui l’occasion de se retrouver au chaud pour faire un bon jeu de société. Alors qu’est-ce qui est sorti de bien cette année ? Qu’est-ce qu’on a envie de jouer auprès du feu et pas de mettre au feu ? Haha ! C’est ce que nous allons voir cette année encore avec notre bilan !
Comme on le fait traditionnellement, on débute avec le jeune public et on grimpe en difficulté progressivement. Et si vous voulez vraiment une sélection plus drastique, n’oubliez pas nos coups de cœur !
Pour chaque catégorie, vous trouverez plus à gauche les jeux ayant un petit prix et/ou une complexité abordable, et plus à droite les jeux plus chers/plus complexes. Tous les jeux listés ci-dessous sont publiés en France en 2024, cependant, il se peut qu’ils ne soient pas encore/plus disponibles au moment où vous lisez ces lignes.
Mener à bien ce travail nous a demandé beaucoup de la ressource temps ! Nous sommes reconnaissants envers notre petite communauté de généreux tipeurs qu’on essaie d’ailleurs de remercier régulièrement en organisant chaque mois des tirages au sort avec des cadeaux à gagner. Si vous aimez Ludovox, n’oubliez pas de nous soutenir !
Pour nos p’tits joueurs préférés, dès 5 ans ! Avec par ordre d’âge :
La valse des fantômes (5+)
Hé les copains, si on allait visiter ce manoir, on a plein de choses hyper intéressantes à trouver dans ce lieu ! Oui mais c’est pas un peu risqué, il y a surement des fantômes non ? Et et et si on se fait attraper ? C’est bien toute la tension de ce jeu coopératif ! Vous allez chercher les pions qui vous intéressent tout en évitant les fantômes qui se déplacent eux aussi à chaque tour d’un coup de molette. Nous ne maîtrisons pas du tout leur déplacement et c’est ce qui fait la magie du jeu : comment se déplacent-ils ? On dirait qu’ils valsent… Frayeur garantie quand ils s’approchent de nous !
On vous en parlait aussi par ici. Prix : 37€.
Un jeu de Wolfgang Dirscherl, Wolfgang Lehmann
Illustré par Rolf Vogt
Edité par Drei Magier Spiele, Schmidt
Petites sorcières (7+)
Faites chauffer votre chaudron, préparez votre fidèle balai et envolez vous dans des aventures rocambolesques. Petites sorcières est un jeu de rôle pour enfants. Le maître du jeu va devoir animer cet univers du Pièce Monde, assez loufoque, digne du Disque Monde de Sir Terry Pratchett. On regrettera peut-être qu’il n’y ait que trois scénarios dans la boîte. Il faudra faire preuve d’imagination pour créer de nouvelles histoires toutes aussi folles.
On vous en parlait dans notre rubrique dédié aux p’tits joueurs. Prix : 36€.
Un jeu de Antoine Bauza
Illustré par Albertine Ralenti
Edité par Matagot
Les Éclairtout (6+)
Les Éclairtout est un coopératif de type « Cherche et Trouve » conçu pour les enfants dès 6 ans. Avec leur lampe torche magique, les joueurs explorent des décors plongés dans l’obscurité pour dénicher un maximum de personnages et d’objets farfelus. Mais attention, le temps est limité, la Lune avance, et il faudra rentrer chez soi avant qu’elle ne se lève ! Les parties sont dynamiques, favorisant observation et rapidité. En plus de ses cinq plateaux variés, le jeu propose des variantes et un mode compétitif pour enrichir l’expérience. Un jeu au matériel ultra malin, qui promet de jolis moments ludiques en famille.
Pour vous faire une idée en vidéo, notre Ludochrono. Prix : 23€.
Un jeu de Hjalmar Hach, Lorenzo Silva
Illustré par Giulia Ghigini
Edité par Loki
Distribué par Iello
On a mis un titre que l’on souhaite évocateur pour cette section : voici des jeux parfaits pour se lancer dans le merveilleux monde du jeu de société moderne ! Vous ne jouez pas ? Mettez vos craintes de côté, vous allez voir, ça va bien se passer…
Captain Flip
Commençons par un Captain Flip, parfait pour les personnes souhaitant mettre leur premier orteil dans le monde ludique du jeu de société moderne !
2024 aura été une année riche en tableau building. Captain Flip est un format très familial qui propose de la construction de colonne en choisissant tout simplement la face de la tuile. À son tour on pioche une tuile dans le sac, on la pose sur la face tirée dans l’une de nos cinq colonnes, ou bien on décide de la retourner (flip) et de la poser sur cette face là. Plus profond qu’il n’y paraît car certaines tuiles vont changer le jeu, comme le singe qui permet de retourner une tuile adjacente, il faudra alors avoir en mémoire ce qui pourrait être intéressant de retourner dans les alentours. C’est une petite aventure en mer à travers quatre tableaux aux scorings variés, qui proposeront une interaction plus forte qu’en début d’aventure.
On vous en parle dans notre émission Dans le Viseur, vous avez la vidéo Ludochrono, le Just played à lire et même le Test. Prix : 25€.
Un jeu de Paolo Mori, Remo Conzadori
Illustré par Jonathan aucomte
Edité par PlayPunk
Fairy Ring
Imaginez un Monopoly modernisé, revisité avec un thème féérique. Oui, vous avez bien lu, Fairy Ring reprend l’idée maîtresse de son ancêtre : construire des éléments qui rapportent des points lorsqu’un adversaire tombe dessus. Mais ici, tout est repensé pour correspondre aux attentes actuelles. Plus de dés et exit le plateau figé ! À la place, des cartes servent à la fois de moyens de déplacement et de supports pour bâtir. Chaque joueur façonne le terrain en les posant, donnant naissance à un plateau unique et évolutif. Côté visuel, le charme opère : des fées et champignons en acrylique viennent embellir le jeu, offrant une esthétique soignée qui ajoute au plaisir. Accessible et dynamique, Fairy Ring brille par sa simplicité et ses rebondissements. Si la chance a sa part dans l’aventure, un bon sens du calcul et des stratégies bien pensées permettent de se distinguer. Résultat : un jeu efficace et engageant (mieux vaut tout de même y jouer à plus de deux), parfait pour des parties conviviales où petits et grands pourront trouver leur compte.
Explication express dans le Ludochrono, retours à chaud sur les festivals de Cannes et de Vichy. Prix : 27€.
Un jeu de Fabien Tanguy, Laurence Grenier
Illustré par Maud Chalmel
Edité par Repos Production
Tower up
Le trio magique Frank Crittin, Grégoire Largey et Sébastien Pauchon (Botanik) a refait des siennes ! Voici l’excellent Tower Up, où les joueurs incarnent des architectes chargés de construire des immeubles dans le centre-ville pour accumuler le plus de points de victoire. Chaque tour est rythmé par un choix entre deux actions qui permettent de petit à petit s’établir sur le plateau central, ce qui lui a valu des comparaisons élogieuses avec Les aventuriers du Rail. Si le jeu peut sembler opportuniste au premier abord, il valorise en réalité l’adaptabilité et le placement subtil. Les interactions permettent des blocages tactiques, comme installer un bâtiment dans une impasse pour sécuriser des points lors du décompte final. Une mécanique ingénieuse qui se révèle pleinement au fil des parties.
Tower Up, on en causait déjà par ici, et l’article Just played est là. Prix : 37€.
Un jeu de Frank Crittin, Grégoire Largey, Sébastien Pauchon
Illustré par Geoffrey Stepourenko, Nadege Calegari
Edité par Monolith
Quelques jeux très rapides, pour mettre de l’ambiance, hum 2 pommes 3 pains olé, nooon !, ou se triturer les méninges : je sais que tu sais que je sais…
2 pommes 3 pains
Qui aurait cru que dénombrer des pommes de pin pouvait mettre le cerveau en surchauffe ? Le principe est simple : piochez une carte chacun votre tour et annoncez le total de pommes et de pains visibles sur la table. Mais attention, la moindre erreur ou une réflexion un peu trop longue vous coûtera cher : toutes les cartes en jeu en guise de pénalité. Le gagnant ? Celui qui aura amassé le moins de cartes à la fin. Facile, non ? Enfin… jusqu’à ce que les pommes de pin entrent en jeu, comptant à la fois pour une pomme et pour deux pains (oui, c’est malin). 2 pommes 3 pains, c’est le genre de jeu qu’on qualifie de « crétin » (affectueusement, bien sûr) : parfait pour mettre de l’ambiance, adaptable à différents niveaux de joueurs grâce au choix des cartes, et idéal pour des fous rires autour de la table !
Notre Ludochrono pour mieux comprendre, notre retour dans la rubrique Small is beautiful. Prix : 11€.
Un jeu de Clément Gustave, Tommy Paupe
Illustré par Clara Louise Martin
Edité par Prétexte SAS
Distribué par Tribuo
Prey Another Day
Cinq cartes en main, les mêmes pour chacun, vous allez tenter de survivre et de manger. Ne pas se faire manger par un animal au-dessus du vôtre dans la chaîne alimentaire, et tenter d’éliminer les plus bas dans la chaîne. Vous avez survécu à ce tour, très bien, maintenant avec les quatre cartes restantes, un nouveau tour commence, et moins de choix, et surtout une lecture accrue du jeu et des possibilités des adversaires. Rentrez dans leurs têtes pour comprendre ce qu’ils vont jouer et déjouer leur stratégie. Épuré au possible, cinq cartes qui font un jeu de guessing haut en couleurs.
On en discute ici. Ludochrono par là. Prix 14€.
Un jeu de Brett J. Gilbert, Matthew Dunstan
Illustré par Stéphane Escapa A.K.A. Staff
Edité par Black Book Editions, Edition Spielwiese, Good Little Games
Once Upon A Draft
Un jeu de plis, en 2024, fallait oser : il y en a déjà une tétraflopée. On a même dû créer une catégorie pour s’en sortir tant il y a de la créativité dans le domaine en ce moment. Once Upon A Draft vous fait d’abord drafter votre main de personnages. Vous collectionnez donc les cartes synergiques, soit pour remporter des plis qui valent des étoiles (points) ou des cartes qui génèrent des cristaux (moins de points, mais majorité à la fin) ou des cœurs parce qu’elles vont bien ensemble (points aussi). Le tiraillement entre prendre les cartes pour la phase de pli ou de scoring fonctionne à merveille, l’habillage de contes de fées occidentaux aide bien à déceler les synergies, la partie dure juste ce qu’elle doit durer : on est là sur un jeu qui parvient donc à explorer une combinaison de mécanismes de façon accessible et heureuse.
On en cause plus en détail via le Just played de Mr Groule. Prix : 15€.
Un jeu de Joe Hout
Illustré par Jan Bintakies
Edité par Gigamic
Il n’y a pas que la Belote ou The Crew dans la vie ! Les jeux de plis et de défausse sont indéniablement la grosse tendance surprise de ces dernières années. Cette année encore, difficile d’en choisir que trois…
Odin
Petit jeu de défausse qui a un goût assez classique, mais de reviens-y tout de même, il faut bien le dire ! Nous voilà avec des vikings en main, tentant de se débarrasser de nos cartes en formant des combinaisons : ça a l’air simple comme ça, sauf qu’à chaque fois qu’on défausse, on doit aussi récupérer une carte précédemment défaussée. Cela ne nous arrange pas ! Quoique… Si cela permet de faire une combinaison permettant de mieux se défausser au prochain tour, finalement tout va bien… Un peu de gestion de main, des choix parfois risqués et une pincée de hasard : ce cocktail fait tout le charme de ce jeu clairement orienté vers un public familial. Son accessibilité est indiscutable : Une petite boîte, un petit tarif !
Pour aller plus loin le Test est à dispo et le Ludochrono qui va bien. Prix : 12€.
Un jeu de Gary Kim, Hope S. Hwang, Yohan Goh
Illustré par Crocotame
Edité par Helvetiq
Distribué par Wilson Jeux
Filets au Fish
Filet au Fish est un jeu de plis dont on ne distribue qu’une partie du paquet lors de la première manche, la suite viendra lors des manches suivantes, et de façon originale qu’il faudra apprendre à contrôler. En remportant des plis (d’une façon classique), les cartes vont dans votre bateau, rapportant points de victoire lors de la manche, mais surtout servant de pioche pour votre prochaine manche. S’il vous manque des cartes pour refaire votre main en début de manche, vous piocherez dans la suite du paquet qui est de plus en plus intéressant avec des valeurs plus hautes et des petits effets sympathiques la partie avançant. Un jeu de plis plein de vagues, un effet de marée très fort, dans lequel il faut savoir quand prendre et quand laisser aux autres, tiraillé entre construire son jeu et faire des points immédiats. Une très bonne pêche de Friedemann Friese pour plieur pêcheur débutant ou confirmé.
Filet au Fish a eu droit à son petit Just played. Prix : 13€.
Un jeu de Friedemann Friese
Illustré par Maren Rache
Edité par 2 Tomatoes Games, 2F Spiele, Matagot, Rio grande Games
Aurum
Aurum sort des sentiers battus du jeu de pli, et nous oblige à penser à contre-courant, ici on ne doit pas suivre la couleur annoncée, mais au contraire jouer une carte d’une autre couleur. De plus, la plus petite carte du pli remporte un atout. Aurum est un jeu 3/4 joueurs, mais on vous le conseille en équipe, c’est beaucoup plus intéressant quand on essaye de communiquer avec son équipier, de lui donner des signaux. Pour l’emporter, il faut gagner deux manches, soit avec les atouts non joués, soit avec les paris que l’on aura réalisés. La manche s’arrête quand un joueur ne peut plus jouer, et c’est quelque chose qu’il faut appréhender, on peut faire rater le pari de l’équipe adverse ainsi, mais aussi involontairement le pari de sa propre équipe. Aurum nous force à désapprendre, à sortir de nos routines de joueurs de plis. Une sensation plutôt fraîche.
On vous en parlait dans Small is Beautiful, mais aussi au retour de Cannes ici et là. Prix : 15€.
Un jeu de Shreesh Bhat
Illustré par Stevo Torres
Edité par Pandasaurus games
Distribué par Gigamic
Les coopératifs sont toujours très créatifs quand il s’agit de nous mettre d’accord !
Link City
Voilà un jeu de construction de ville sans pose d’ouvriers ! Ah oui, mais alors comment construit-on ici ? Et bien juste en discutant ensemble du meilleur endroit où placer les bâtiments tirés ce tour : la boîte de nuit, la maison des associations et l’épicerie sont à placer en faisant un choix parmi trois emplacements. Lequel met-on à proximité du magasin de bricolage et du parc ? Le château à côté du parc ça sonne bien, mais le bricolage ça ne rentre pas aussi bien dans le décor. Il faudra en tout cas essayer de décider comme le maire qui a fait son choix derrière son paravent, afin d’ériger une ville harmonieuse. Link city nous fait parler, confronter nos points de vue autour de sujets bien variés, tout en restant fun. Parfois c’est évident, mais souvent la discussion est nécessaire. Et la boutique de jeux, on la met où ?
On en parlait notamment dans le Small is beautiful, dans notre reportage cannois, et dans notre émission Dans le Viseur et vous avez le Ludochrono. Prix : 19€.
Un jeu de Emilien Alquier
Illustré par Mathieu Clauss
Edité par Bandjo
Distribué par Tribuo
Ink It!
Un jeu de dessin sans dessiner, voilà une expérience intrigante, non ? Ici, vous utilisez des tampons encreurs aux formes ultra simples pour faire deviner des concepts ou des objets à vos partenaires. À mesure que la partie progresse, les coups de tampons disponibles se réduisent, rendant les défis de plus en plus corsés. Ultra rapide à expliquer et à jouer, accessible à un très large public, il s’adapte même aux plus jeunes avec un léger tri des mots. Ce jeu invite à repousser ses limites créatives, offrant une satisfaction unique lorsqu’on parvient à faire deviner des mots improbables avec un minimum de coups de tampons. Un défi stimulant qui fait mouche à chaque fois !
On en parlait au retour de Cannes, mais vous avez aussi le Test et le Ludochrono. Prix : 19€.
Un jeu de Kévin Gauvin, Romain Clément
Edité par Bankiiiz
Distribué par Blackrock Games
Kipourkoi
Kipourkoi, un jeu d’association d’idées signé Edoul et édité par Blue Orange, se distingue par son univers poétique et décalé. Les joueur·euses interagissent avec les adorables zigotos, des monstres singuliers aux traits définis par les illustrations et par l’imagination des participant·es. Chaque partie repose sur des questions un brin loufoques, où l’objectif est de penser au même zigoto que les autres autour de la table. Simple à comprendre et accessible à tous, il encourage la créativité et provoque des débats drôles et touchants autour de ces personnages uniques. Une expérience charmante qui amuse et inspire sans effort.
Plus de détail dans le Just played dédié et plus d’explication dans le Ludochrono. Prix : 19€.
Un jeu imaginé et illustré par Edoul
Edité par Blue Orange Games
Bomb Busters
Bomb Busters est un coopératif de déduction où il s’agit de couper des fils parmi 48, numérotés de 1 à 12, mais attention : on ne connaît que ses propres fils, et leur ordre croissant chez chacun·e est la clé pour raisonner ensemble. D’abord on tâtonne, puis on affine ses choix. « Couper ce fil donne une info, mais un autre pourrait être plus stratégique. » La réflexion logique devient rapidement intense. La boîte promet un défi croissant, avec de nouveaux éléments ajoutant de la profondeur et du renouvellement à chaque partie. Même si jouer à deux n’est sans doute pas la config la plus savoureuse, ce titre original donne envie de progresser pour découvrir ses surprises (et oui, 66 niveaux tout de même !). Une expérience qui sait vous récompenser et vous pousse à y revenir sans cesse !
Bomb Busters, on en a parlé notamment ici, et dans cet article et vous avez le Ludochrono bien sûr ! Prix : 32€.
Un jeu de Hisashi Hayashi
Illustré par Dom2D
Edité par Cocktail Games
Distribué par Asmodee
Du duel sous toutes ses formes, avec un jeu de construction de tableau tout à fait étonnant, le retour du roi avec 7 Wonders duel dans l’univers du Seigneur des Anneaux, et enfin un duel de cerveau dans la peau ou plutôt la tête de deux des plus grands génies des échecs.
Naishi
Naishi est un jeu de construction de tableau. Nous avons cinq cartes sur la table et cinq dans notre main qui représentent notre domaine. Ces cartes on ne peut pas les déplacer, en fin de partie il faudra les placer en face de nos autres cartes. À son tour, on prend une carte du marché pour remplacer une sur la table ou dans notre main, tout cela pour réaliser le meilleur agencement. Par exemple, la Naishi doit être au milieu. Les temples rapportent des points si vous en avez deux (peu de points) ou trois (beaucoup), mais si vous n’en avez qu’un vous perdez des points. Nous avons deux pions à utiliser pour permuter deux cartes ou défausser une carte du marché. On peut aussi voler une carte chez un joueur, par contre on perdra son jeton pour la partie, un choix à bien mesurer. Naishi est un jeu très malin, après quelques parties on saisit toutes les subtilités, avec une dose de bluff de guessing. Une excellente surprise. Le jeu est disponible sur BGA donc n’hésitez pas à l’essayer.
Pour vous faire une idée, le Ludochrono avec Mat. Prix 17€.
Un jeu de Alex Fortineau, Mathieu Bieri
Illustré par Marine Losekoot
Edité par Merle Éditions
Distribué par Ludistri
Le Seigneur des Anneaux : Duel pour la Terre du Milieu
Pas de point de victoire dans ce nouveau 7 Wonders Duel qui nous plonge dans l’univers du Seigneur des Anneaux. Le thème est fort et présent, la tension est palpable, chaque décision est importante, la partie avance sur le fil. Trois voies pour remporter la victoire, l’anneau, les peuples libres ou le militaire. Aucune ne peut être délaissée. Duel pour la Terre du Milieu est un combat de cartes épique qui fait honneur autant à son antécédent qu’à son thème. Choisissez votre camp et lancez-vous dans ce duel tendu !
Ce nouveau 7 Wonders, on en causait en avant-première dans notre rubrique À quoi tu joues, puis on est revenu en détail dessus. Vous avez aussi le Ludochrono. Prix 29€.
Un jeu de Antoine Bauza, Bruno Cathala
Illustré par Vincent Dutrait
Edité par Repos Production
Distribué par Asmodee
Le match du siècle
Le match du siècle, signé Paolo Mori, recrée l’intensité du célèbre duel de 1972 entre Spassky et Fischer. Ce jeu stratégique propose une mécanique géniale où remporter un échange donne un avantage, mais offre au perdant un effet compensatoire parfois dévastateur. Il s’agit donc d’évaluer constamment le rapport coût-bénéfice, jusqu’à perdre volontairement pour des gains futurs. Avec une profondeur tactique remarquable, le jeu encourage une progression constante et des choix mémorables. Son design élégant et ses retournements inattendus en font une expérience marquante où chaque partie est une véritable guerre des nerfs.
On en causait entre autres ici, et plus encore dans cet article. Prix 30€.
Un jeu de Paolo Mori
Illustré par Klemens Franz
Edité par Capstone Games, Deep Print Games, Gigamic
C’est un peu notre catégorie fourre-tout cette année on y retrouve trois jeux très différents pour celles et ceux qui n’ont pas peur de quelques règles en plus…
MLEM
MLEM: Space Agency est un jeu de stop-ou-encore basé sur des lancers de dés, conçu par le célèbre Dr. Knizia et illustré par Joanna Rzepecka. Vous y envoyez vos chastronautes (chat-astronautes) en mission pour explorer l’espace, coloniser des lunes et des planètes, et accumuler des points. Chaque joueur commence avec un chastronaute unique doté d’un pouvoir spécial. Le premier joueur prend les commandes de la fusée et utilise les dés pour progresser le plus loin possible. Mais attention : chaque dé utilisé est dépensé, réduisant progressivement les options disponibles au fil de la mission. Gare à ne pas trop pousser sa chance ! Pour un public moins habitué, il est tout à fait jouable, mais il faudra bien l’introduire pour éviter tout sentiment de frustration. Si vous aimez l’aspect bluff de Celestia, vous pourriez trouver celui-ci un peu différent, car cette dimension est absente ici. Pour autant, ce jeu est devenu notre référence actuelle dans la catégorie des mécaniques de « stop ou encore » !
MLEM: Space Agency est un jeu dont on vous a parlé dans ce reportage avant de vous en proposer le Test complet. Ludochrono dispo. Prix : 29€.
Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Joanna Rzepecka
Edité par Rebel.pl
Harmonies
Harmonies, avec sa parure magnifique signée Maëva Da Silva au sommet de son art, offre une belle profondeur avec un ensemble de règles vite intégré. Si vous avez passé des heures sur Cascadia, vous êtes prêt pour Harmonies, qui offre une dimension supplémentaire puisque vous développez aussi en hauteur en empilant vos disques colorés représentants divers paysages. Vous construisez votre environnement en prenant en compte des scorings multiples pour lesquels vous essayez d’optimiser chaque choix au mieux. L’interaction reste limitée, chacun est surtout concentré sur son territoire, même si on peut parfois faire des petits coups de contre-draft. Une prise en main rapide et un goût de reviens-y pour les amateurs du genre ! Un des succès de l’année, sans nul doute dû à sa direction artistique qui décolle la rétine.
Du coup, on en parlait à Montpellier, à Cannes, Dans le Viseur, dans un Just played et Ludochrono. Prix : 33€.
Un jeu de Johan Benvenuto
Illustré par Maeva Da Silva
Edité par Libellud
Distribué par Asmodee
Rédac’ Chef
On l’avait repéré à Vichy, puis couvert dans un Just played made in Morlock. Vous avez aussi un joli Ludochrono. Prix : 37€.
Un jeu de Peter McPherson
Illustré par Ian O’Toole
Edité par Flat Out Games, Lucky Duck Games
Vous aimez vous triturer les méninges pour trouver le coupable ou la solution d’un puzzle/énigme? Vous êtes au bon endroit avec trois jeux aux propositions très différentes :
Backstories
Ce jeu narratif détient une première force : vous ouvrez la boîte, et moins d’une minute plus tard, vous êtes dans l’histoire. Coopérativement, vous devez choisir les actions et réactions de votre personnage principal, afin de naviguer au mieux dans l’aventure, qui est conduite par un système de cartes à trous : les cartes trouées permettent de laisser apparaître les réponses à vos questions et les conséquences de vos actions. Malin ! Un système assez souple, permettant de faire des choix pas toujours optimaux, et c’est d’ailleurs cet aspect-là qui est approfondi dans le deuxième opus qui arrive fin d’année. En effet, Sous la Glace, premier tome de la gamme, a été rejoint dernièrement par Les Noces d’Émeraude au ton beaucoup plus parodique, façon OSS117. Fun !
Pour mieux trouer le mystère (oui ça veut rien dire), Just played, DLV, et Ludochrono du premier opus (le concept est le même pour le second), retours à chaud sur le deuxième opus à Vichy ici ou là. Prix 15€.
Un jeu de Anthony Perone, Benoit Bannier, Jérémy Ducret, Jules Messaud
Illustré par Cyrille Bertin
Edité par La Boite De Jeu
Distribué par Blackrock Games
Guilty Monaco 1955
L’an dernier nous découvrions ce nouveau jeu d’enquête qu’était Guilty Houston 2015 (notre article). Cette année est sorti le deuxième scénario, Monaco 1955, et il figure à nouveau dans notre bilan de l’année. Nous sommes dès les premiers instants pris dans l’histoire de cette journée de mai 1955, jour du Grand Prix de Monaco, une journée où se sont produits disons des événements, et nous, Colonel Gailleton, proche du Prince Rainier avons une pelote à démêler. RMC, Radio Monte Carlo, va rythmer notre journée d’informations importantes, de réclames, de vie, temporisant le déroulement de la journée, quand nous pouvons capter les ondes, ce qui n’est pas le cas dans tous les endroits où nous serons appelés à nous déplacer dans Monaco. Lieux à explorer, témoins à interroger, laissez-vous bien 4 heures pour cette grande enquête où tout a du sens, où nous, enquêteur, avons un vrai rôle à jouer.
Visite de Monaco dans le Small is beautiful 52, et dans le Just played. Prix : 19€.
Un jeu de Yohan Servais
Illustré par Adrien Rives, Jocelyn Millet
Edité par Iello
Behind
Dans Behind, il suffit d’assembler des tuiles rectangulaires. Fastoche ! Oui mais la façon de les assembler est le cœur du jeu, il faut comprendre comment faire l’assemblage. Behind un nouveau jeu d’énigmes qui en plus de l’intelligence logique de chacun de ses scénarios a la particularité de sa résolution : ici pas d’appli ni de solution, il suffit de retourner le rectangle formé pour vérifier… Une image se forme de l’autre côté des tuiles, si elle ne comprend pas d’erreur, vous savez que vous avez juste et êtes récompensés par une belle image. On ne résoudra chaque énigme une fois, mais on s’en rappellera !
On vous en avait parlé à Cannes, on est revenu dessus dans cet article dédié, et on a un Ludochrono avec Thomas. Prix : 22€.
Un jeu de Cédric Millet
Illustré par Martin Vidberg, Maud Chalmel, Pierô
Edité par KYF Edition
Certains jeux mettent l’accent sur l’aventure et l’aspect exploration, si vous cherchez ces sensations, cette année il en ressort trois en particulier :
Toriki
Toriki est un jeu coopératif d’exploration destiné aux enfants et aux familles, utilisant des cartes à QR codes pour progresser dans une aventure fort sympathique. Les joueurs incarnent des adolescents naufragés sur une île déserte, cherchant à survivre et surtout à s’échapper tout en découvrant les secrets de l’île. Sa courte durée convient parfaitement aux jeunes joueurs, permettant une immersion totale sans décrocher. Cependant, la rejouabilité est limitée, l’aventure perdant son attrait une fois qu’on aura terminé la campagne (mais il n’y a pas de destruction de matos ici). C’est une expérience fluide et engageante, idéale pour initier les enfants aux jeux narratifs. Toriki brille par son accessibilité et son exécution maîtrisée du début à la fin. En bonus, un tarif plutôt doux.
On a goûté à Toriki à Vichy (émission, article) puis on a joué toute la campagne pour vous proposer le Test complet. Ludochrono dispo. Prix : 27€.
Auteur : Wojciech Grajkowski
Illustrations : Kary Jane, Tomasz Larek, Paweł Marchwicki, Ania Przybyłko, Inês Toczyska
Edition : Lucky Duck Games
Kyoto No Neko
Kyoto no Neko, conçu par Cédric Millet et magnifiquement illustré par Jeremy Fleury, cumule des atouts irrésistibles. Dans ce jeu, les joueurs incarnent des petits chats explorant les charmants quartiers de Kyoto, un cadre rendu encore plus vivant grâce à des illustrations ultra-kawaii. L’objectif ? Accumuler cinq clochettes en remplissant divers objectifs. Ces objectifs, variés et stratégiques, se renouvellent grâce à un système de scénarios qui enrichit la rejouabilité. Le jeu brille particulièrement par son mélange d’exploration et de développement, où chaque joueur fait évoluer son chat à sa manière, sans crainte d’être pénalisé en cas d’échec. L’ajout des scénarios offre une expérience dynamique et engageante, associant liberté de progression et plaisir de la découverte.
On vous décortique ses chatons dans le Just played. Prix : 36€.
Un jeu de Cédric Millet
Illustré par Jérémie Fleury
Edité par Matagot
Clank! Catacomb
C’est le grand retour de Clank! le jeu de deck-building qui ne manque pas de panache ni d’humour (par l’auteur de Dune: Imperium). Dans cette version autonome, le jeu repose sur un donjon modulable, composé de tuiles, qui se renouvelle à chaque partie pour offrir des expériences moins prévisibles. Cette mécanique mêlant construction et exploration maintient les joueurs en alerte, confrontés à des dangers et des surprises qui demandent une adaptation constante. Son mélange d’imprévisibilité et de rejouabilité le place comme un incontournable pour les amateurs de défis et d’aventures. Parviendrez-vous à sortir du donjon ? Rien n’est moins sûr…
On l’explorait par là et le Ludochrono est à voir ici. Prix : 55€.
Un jeu de Paul Dennen
Illustré par Anika Burrell, Clay Brooks, Dan Taylor, Nate Storm
Edité par Dire Wolf Digital, origames, Renegade Game Studios
Co-co-combo pour tous les niveaux :
Château Combo
Vous jouez neuf tours, recrutez neuf personnages, chacun ayant un effet immédiat et un objectif de scoring en fin de partie. Facile à appréhender, généreux, Château Combo est de ces jeux qui sollicitent le cerveau juste assez pour valoriser les stratégies de tout le monde sans laisser les optimisateurs sur le carreau. Le tout avec une illustration malicieuse qui donne à ce titre une ambiance croquignolette et tout à fait réussie.
C’est dans ce debrief qu’on en cause, ou dans cet article, mais vous avez bien sûr le Ludochrono. Prix : 19€.
Un jeu de Gregory Grard, Mathieu Roussel
Illustré par Stéphane Escapa A.K.A. Staff
Edité par Catch Up Games
Distribué par Blackrock Games
The Vale of Eternity
Attrapez-les tous ! The Vale of Eternity, c’est un peu comme si Pokémon avait fricoté avec Res Arcana : mélange étonnant s’il en est. On invoque des créatures pour gagner des points de victoire, ou on les vend pour gagner de la monnaie… monnaie qui est limitée à quatre pierres par personne. Même le nombre de créatures sur la table est limité ! The Vale of Eternity joue en permanence avec ses limites, vous forçant à choisir entre créer un moteur de jeu et un moteur de points, proposant des stratégies alléchantes de tous côtés. Quand switcher de la gestion au scoring, quand attraper l’opportunité : des choix qui font de Vale of Eternity le plaisir des férus de combos.
The Vale of Eternity était notre Dans le Viseur, mais aussi sur ce Just played et dans un Ludochrono. Prix : 28€.
Un jeu de Eric Hong
Illustré par Stefano Martinuz
Edité par Mandoo Games
Distribué par Blackrock Games
Altered
Un peu de TCG ! Faites progresser l’un de vos deux personnages (votre héros ou votre compagnon) sur des expéditions en ayant la majorité d’influence sur le bon biome à traverser. Pour cela jouez personnages, sorts et permanents dans un ping pong résolument moderne : les cartes développent un univers coloré et plein d’espoir, les cartes reviennent (presque toutes) deux fois grâce à un système de réserve, et le système de collection et d’échange est très frais. En effet, vous pourrez scanner vos cartes et composer une collection en ligne vous permettant de jouer avec vos decks physiques sur BGA (et faire plein d’autres choses). Ah, et si on vous disait que les cartes de la rareté la plus forte, les Uniques, sont véritablement uniques grâce à un algorithme de génération ?
Altered, c’était en preview pour comprendre le concept, puis en Just played pour décortiquer la proposition et en Ludochrono pour une expli express.
Prix : booster 3,90€, display 145€.
Un jeu de : Régis Bonnessée, Nathanaël Dufour, Jacques Ernoult, Merlin Ismet, François Jourdain, Marcus Kearsey, Léa Roulée, Manuel Rozoy, Timothée Simonot, Charles Wickham
Illustré par Max Fiévé et Ting-Yun Yu
Edition : Equinox
De la confrontation directe avec de la prise de territoire, ou bien de la ruse et de la fourberie…
Dune Imperium Insurrection
On retrouve la mécanique de Dune Imperium avec le deck-building, la pose d’ouvriers, et tout un tas de modifications bienvenues, de l’ordre de l’équilibrage pour certaines, mais aussi des ajouts qui changent, à la marge, le gameplay. Le plateau est aussi modifié, certains lieux ne sont accessibles que si l’on a atteint un certain niveau sur une guilde. L’auteur a ajouté une mécanique d’espion qui permet de placer un de ses agents sur un endroit déjà occupé. Ainsi un lieu n’est jamais complètement bloqué. Les combats sont plus dynamiques et les vers de sable que l’on peut dompter amènent quelques avantages, d’abord plus de force, mais aussi des récompenses doublées. Dune Imperium Insurrection est meilleur en tout point, il offre un espace de décision plus important, le deck building est mieux exploité aussi. Attention aux coups de théâtre, il n’est pas rare qu’un joueur que l’on croyait perdu revienne dans la partie et l’emporte.
Le Ludochrono épicé, et le Just played. Prix : 63€.
Un jeu de Paul Dennen
Illustré par Clay Brooks, Derek Herring, Nate Storm, Raul Ramos
Edité par Dire Wolf Digital, Lucky Duck Games
Wonderland’s War
Avec une mécanique de contrôle de zones enrichie d’une bonne dose de bag-building et une pincée de stop-ou-encore, Wonderland’s War surprend par des règles ingénieuses cachées sous son thème décalé et une esthétique flamboyante. Chaque tour commence par une phase de « tea party », une sorte de draft où l’on place ses standees devant les cartes convoitées sur un marché généreusement garni. La seconde phase, plus combative, consiste à se disputer le contrôle des zones grâce à ses unités et au système de bag-building. Si le hasard du tirage peut influencer les batailles, les joueurs peuvent optimiser leurs chances via la gestion des sacs et les choix stratégiques lors de la « tea party ». En résumé, voici un thé très épicé parfait pour les amateurs d’interaction intense qui savent apprécier les gros rebondissements.
Vous avez le Just played qui vous en dit plus, et Ludochrono pour l’expli vidéo. Prix : 68€.
Un jeu de Ben Eisner, Ian Moss, Tim Eisner
Illustré par Manny Trembley, Matt Paquette
Edité par Druid City Games, Lucky Duck Games
Galactic Renaissance
Avec Inis Christian Martinez nous proposait un gros jeu affrontement subtil dans l’univers des Celtes. Galactic Renaissance est comparé à tort avec son grand frère car il y a un soupçon de contrôle de zone et une mécanique de cartes. Ici des spécialistes que l’on va devoir utiliser à bon escient mais plus une sorte de deck building / gestion de main. Dans un univers Science Fiction clairement inspiré de Fondations d’Isaac Asimov, on va découvrir de nouvelles planètes, s’installer sur celles-ci pour en prendre le contrôle, construire des ambassades, des fondations, etc. Bref étendre notre influence sur la galaxie. Il n’y a pas à proprement parler d’affrontement : on va plus provoquer du désordre afin de marquer des points selon les cartes scoring de la partie. Voilà pour un bref résumé. Galactic Renaissance est assez insaisissable, une œuvre un peu à part qui va fortement cliver. Sachez-le !
On discutait avec l’auteur par ici. Prix : 73€.
Un jeu de Christian Martinez
Illustré par Tano Bonfanti
Edité par Matagot
Les licences BD ou jeu vidéo à l’honneur cette année :
Thorgal le jeu de plateau
Ça n’a pas toujours été le cas, mais là Kriss de Valnor va coopérer avec Thorgal, Aaricia et Jolan pour arriver à bout des ennemis et finir les quêtes. C’est un jeu d’aventures où le système d’actions est bien malin. Il faudra optimiser nos quatre actions communes de chaque manche afin de faire progresser l’aventure, avancer dans notre voyage grâce à des polyominos, lutter contre les ennemis à l’aide encore de polyominos. La tâche semble ardue dans chacun des sept scénarios indépendants, mais nos personnages vont gagner en compétences de voyage et de combat, et gagner de l’équipement bien utile pour les aider. Ce n’est pas un jeu en campagne, et c’est plutôt rejouable. Fan de la série de Bande Dessinée ou pas encore, un vent d’aventure un brin brainy souffle sur nos voiles.
Le Just played est tout chaud. Prix : 73€.
Un jeu de Jan Maurycy Święcicki, Joanna Kijanka
Illustré par Frédéric Vignaux, Maciej Simiński
Edité par Portal Games
Distribué par Pixie Games
Dead Cells le jeu de société
Il y a depuis des années des adaptations de jeux vidéo, et de roguelite en particulier, mais celui-ci parvient à toucher du doigt la philosophie du “die & retry” comme jamais. Le pitch est simple : “Explorez. Tuez. Mourrez. Mutez. Recommencez !”. Le parti pris fort de ce coopératif est que votre héros peut mourir et devra alors recommencer quasiment toujours aussi nu… Sauf que. Votre expérience permet de débloquer des tas de contenus dans le jeu (autant de surprises à découvrir pour une expérience ultra vivante), rendant de nouvelles choses possibles. Vous débutez ensuite avec un peu plus de capacités proposées par le jeu, avec de nouvelles options, mais elles ne sont jamais liées à votre personnage en particulier. Est-ce que je me boost maintenant pour aller plus loin, ou est-ce que je prends des bonus qui me serviront plus tard ? Sont le genre de dilemmes que vous aurez à résoudre. Alors, prêt·e à mourir ?
Pour aller plus loin, vous avez le Ludochrono et le Just played dispo. Prix : 77€.
Un jeu de Antoine Bauza, Corentin Lebrat, Kaedama, Ludovic Maublanc, Théo Riviere
Illustré par Laure de Chateaubourg, Naïade, Paul Vérité, Robin Lagofun
Edité par Le scorpion masqué
Slay the Spire le jeu de plateau
Slay the Spire se démarque de bien des façons. Voici un deck-building coopératif qui se base sur le jeu vidéo éponyme avec brio. Vous aurez des ennemis communs à abattre au fur et à mesure de votre progression. Ces derniers déclarent leurs intentions à chaque tour, à vous de voir comment vous pouvez gérer leurs types d’attaques. La bonne nouvelle c’est que le jeu est riche en solutions et saura vous surprendre. Chaque personnage dans le jeu dispose d’un ensemble unique de cartes, tirées aléatoirement au cours de la partie. Après presque chaque combat, c’est comme si un booster s’ouvrait, offrant trois nouvelles cartes issues de votre réserve d’améliorations. Vous choisissez alors lesquelles intégrer à votre deck pour l’optimiser, ou décidez de ne pas en ajouter si elles risquent de ralentir la stratégie que vous peaufinez.
Slay the spire un peu détaillé dans cette news. On y revient bientôt dans un Just played. Prix : 110€.
Un jeu de Anthony Giovannetti, Casey Yano, Gary Dworetsky
Illustré par Anailis Dorta, Bruce Brenneise, Jose David Lanza Cebrian
Edité par contention games, Matagot
Parce qu’on aime bien voyager dans les étoiles, far far away…
The Mandalorian: Adventures
Voici un jeu d’escarmouches accessible qui propose une belle aventure à vivre en coopération. Les amateurs de Star Wars sont décidément gâtés cette année ! Certains regretteront le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de mappes pour la rejouabilité, c’est vrai mais il faut lui reconnaître tout de même de belles qualités : un game design bien soigné où la coopération agit directement et dynamiquement sur la réaction de l’IA du jeu, une belle asymétrie, une prise en main facile et progressive via des scénarios qui vont pas à pas dans la complexité avec la possibilité de corser le défi une fois qu’on a tout intégré (oserez-vous jouer avec la variante du traître ?). Chaque mission reflète l’intrigue de la série télévisée. Une valeur sûre en solo.
On vous explique le principe ici, l’article complet arrive bientôt. Prix : 45€.
Un jeu de Corey Konieczka, Josh Beppler
Illustré par Alex Kim, Alyssa McCarthy, Andreas Zafiratos, Atha Kanaani, Audrey Hotte, Ben Judd, Chris Bjors, Darren Tan, David Ardila, Francisco Miyara, Francisco Rico Torres, Graey Erb, Henning Ludvigsen, J. B. Casacop, Jacob Murray, Mariusz Gandzel, Mark Bulahao, Matt Bradbury, Monztre, Nasrul Hakim, Paolo Puggioni, Richard Philpott, Robert Laskey, Ryan Valle, Sergey Glushakov, Tony Foti
Unsettled
Les planètes de l’espace profond n’ont jamais été aussi étranges et merveilleuses, les rebondissements d’une équipe de scientifiques paumés aussi pleins d’humour et d’esprit, la sensation de développement des capacités d’un groupe et de compréhension de ce que le jeu attend de nous aussi jouissive. Unsettled est vraiment un titre extraordinaire, en proposant une belle boîte compacte qui recèle un moteur puissant et souple – un game design capable de s’adapter à de nombreux modules qui sont autant de planètes ayant leur propre intelligence, leur propre logique à découvrir. Plongez, vous verrez : le thème est partout, l’édition est nickel, les mécanismes imbriqués et huilés… Il y a tant à explorer dans cette perle signée Orange Nebula et localisée par Lucky Duck Games, vous nous en direz des nouvelles.
On a visité toutes les planètes ! On vous en parle Dans le Viseur, en Just played et en Test. Prix 95€.
Un jeu de Marc Neidlinger, Tom Mattson
Illustré par Bartek Fedyczak, Krista Zimmerman
Edité par Lucky Duck Games, Orange Nebula
ISS Vanguard
Si vous avez toujours rêvé de vous sortir les pieds du plancher des vaches pour plonger dans le grand vide intersidéral, ISS Vanguard est là pour vous. Vous suivez des coordonnées laissées par un peuple antédiluvien, les Bâtisseurs, allant de planète fracturée en écosystème étrange, retrouvant des traces de ces anciens (et essayant, bien sûr, de comprendre pourquoi un message de ce peuple s’est retrouvé dans l’ADN de l’humanité). En dehors de ça, ISS a deux boucles de jeu majeures : l’une étant de l’exploration planétaire comme on peut en connaître dans Unsettled, ou dans un 7e Continent rongé à l’os, et l’autre, la gestion de votre vaisseau, réalisée via la séquence d’un classeur. Comment gérer votre équipage, quelles technologies développer, quels atterrisseurs fabriquer, bref, le choix est vaste. Aventure épique et au long cours, ISS est clairement un jeu marquant, pour peu que vous n’ayez pas peur des entrées en matière un peu denses – malgré un certain effort de tutorialisation, le début d’expérience ne se fait pas sans turbulences. Le voyage est à la mesure d’un bon space-opéra : vertigineux, dépaysant, un peu fou aussi.
On a voyagé à bord de l’ISS Vanguard, d’où ce Just played. Vous avez aussi le Ludochrono. Prix : 155€.
Un jeu de Krzystof Piskorski, Marcin Swierkot, Michał Oracz, Paweł Samborski
Illustré par Dominik Mayer, Ewa Labak, Patryk Jedraszek, Piotr Gacek
Edité par Awaken Realms
Les Eurogames ou Neurogames (appellation déposée devant l’INPI ^^) est un genre qui continue de faire des propositions variées avec des thèmes et des mécaniques originales et imbriquées. Cette année encore, nous en avons retenu quatre bien différents. Voici :
Le Château Blanc
Neuf actions… et puis c’est tout. Le Château blanc est un jeu de gestion de l’école espagnole (très créative au demeurant). Ici, les joueuses placent des dés/ouvriers provenant d’un pool commun pour recruter jardiniers, guerriers et nobles et marquer. Mais avec neuf actions, dont de la collecte et transformation de ressources… comment faire tout ça ? Eh bien beaucoup d’actions permettent des rebonds, des combinaisons en bandes, déclenchent des bonus. Et soudain, chacun·e peut effectuer un bingo de bonus très satisfaisant, très cérébral aussi, avec beaucoup de projection à avoir sur la suite de la partie. Tant et si bien qu’on y reviendra avec plaisir pour tenter d’autres approches et aller chercher d’autres pans de stratégie. On pourrait appeler Le Château blanc le ristretto des jeux experts : très court et très corsé.
Un Ludochrono pour comprendre les 9 tours. Un Test pour en faire le tour. Prix : 32€.
Un jeu de Sheila Santos
Illustré par Joan Guardiet
Edité par Devir, Iello
Kutna Hora
Sorti tout droit des presses tchèques de CGE et localisé par chez nous par Iello, Kutna Hora est un jeu sur la ville éponyme, nerf économique de la région grâce à ses mines d’argent. Vous aurez accès à des bâtiments venant d’un nombre limité de guildes, vous limitant dans votre développement mais ne vous paralysant jamais. Ces bâtiments, construits dans une ville commune, vous offrent de la production de ressources, tout comme l’argent récupéré dans les mines que l’on creuse. Mais la subtilité est que les ressources, loin d’être matérialisées, doivent être gérées à l’instant T puisque leur cours peut varier durant la partie. Avec sa gestion de main maline pour déclencher ses actions, sa simulation d’économie agréable à suivre et intéressante, ses choix déchirants à faire, Kutna Hora est une très, très bonne pioche dans le genre des jeux de gestion qui autrement tendent un peu à se ressembler les uns les autres.
Il y a un débat en Just played entre Atom et Saka Saka. Prix 54€.
Un jeu de Ondřej Bystroň, Pavel Jarosch, Petr Caslava
Illustré par Milan Vavroň, Roman Bednář, Štěpán Drašťák
Edité par Czech Games Edition
Rats of Wistar
Les rats s’échappent du laboratoire et allez savoir si une expérience qu’on leur a fait subir a (bien mal) tourné, mais ils se retrouvent dotés d’une grande intelligence et vont explorer la ferme voisine, peupler la colonie et fabriquer plein de trucs. Rats of Wistar est assez classique puisque nous sommes dans une pose d’ouvriers (de rats) mais avec une roue d’action plutôt originale. On a d’abord été emballé par le thème original avec des illustrations de Candida Corsi et Sara Valentino qui s’intègrent très bien à cet univers. On a aussi été séduit par un jeu moins complexe qu’il n’y paraît tout en restant très tendu, avec une bonne marge de progression.
Coup de cœur d’Atom cette année, et Just Played. Prix : 55€.
Un jeu de Danilo Sabia, Simone Luciani
Illustré par Candida Corsi, Sara Valentino
Edité par Cranio Creations, Intrafin Games
Shackleton Base
L’humanité installe sa base au centre d’un cratère au pôle sud de la Lune, les joueurs incarnent des agences spatiales qui vont œuvrer ensemble avec l’aide de corporations. Chacune de ces corporations (au nombre de sept) se présente comme un module différent. Dans chaque session de jeu, nous jouons avec trois d’entre eux. Ils vont amener des expériences plus ou moins différentes, de la résolution de contrats, de la collaboration contre un objectif commun (un astéroïde qui va s’écraser sur la surface), de la majorité, etc.
Le jeu mélange de la construction de moteur à base de cartes, de la pose d’ouvriers avec de la construction de base, et du contrôle de zone. L’interaction peut être frontale dans le placement, avec une forme de contrôle de zone, et parfois plus positive. Shackleton Base est original avec son interaction forte et subtile et ses expériences diversifiées. Un excellent jeu expert, ambitieux, porté par un éditeur français (allez, cocorico).
Il était déjà sous les projecteurs de Cannes, avant un Just played. Prix : 65€.
Un jeu de Fabio Lopiano, Nestore Mangone
Illustré par David Sitbon
Edité par Sorry, We Are French (SWAF)
On conclut en beauté avec des jeux qui n’ont pas peur de porter un propos, de faire réfléchir le temps d’une partie, ou de susciter des émotions peut-être plus introspectives que d’habitude…
Fil Rouge
Pouvons-nous imaginer une règle plus simple que celle-là : chaque personne a des images en main, nous nous les décrivons pour comprendre la chronologie de l’histoire. Ces treize images racontent une histoire qu’il nous faut imaginer puis comprendre pour ordonner les événements que nous avons en main, retracer le fil, et se mettre d’accord pour recréer la frise. Une histoire qui se raconte en quatre chapitres, une histoire qui met en jeu nos émotions. Deux boîtes sont sorties cette année L’ombre du tigre et Dans leurs regards.
On vous en dit plus dans le Just played ici et le Ludochrono par là. Prix : 16€.
Un jeu de Julien Prothière, Tom Prothière
Illustré par Tom Prothière
Edité par Lumberjacks Studio
Distribué par Blackrock Games
In Extremis
In Extremis, c’est l’histoire de plein de gens qui ont besoin de plein d’énergie et qui ont utilisé trop plein d’énergies fossiles… et qui doivent trouver des solutions rapidement. Ça vous rappelle quelque chose ? Chaque scénario est une expérience qui met en lumière un certain type de comportement. Placez les cartes de bonne couleur pour satisfaire les demandes, jouez parfois de l’énergie carbonée (joker) qui peut vous propulser à la fin de partie abrupte, obéissez à la règle spéciale qui vous permet parfois de gagner du temps ou de communiquer différemment (ou est un prérequis). Et, quand vous en avez assez de jouer, ne reste plus qu’à lire la documentation extensive fournie sur le sujet de l’énergie !
On en parlait en vidéo à Cannes. Ludochrono. Prix : 26€.
Un jeu de Juan Rodriguez, Julien Prothière
Illustré par Stéphane Escapa A.K.A. Staff
Edité par Jeux Opla
Daybreak
Matt Leacock et Matteo Menapace ont voulu faire un jeu où l’on doit se battre ensemble contre un ennemi sans visage, le changement climatique. On joue des nations, Chine, États-Unis ou encore Europe. La situation est catastrophique, mais pas désespérée. On va tous travailler à décarboner notre énergie, produire de l’énergie verte, démanteler nos usines, notre industrie alimentaire etc. Le jeu modélise très bien tout ce CO2 qui va être relâché dans l’atmosphère et en partie absorbé par la végétation et les océans. Plus la température va augmenter et plus les effets en chaîne vont se faire sentir, acidification des océans, désertification, etc. Mécaniquement c’est un jeu de construction de tableau où chaque choix doit être bien pesé. La force de Daybreak c’est la gestion de son thème et les choix de game design qui mettent en avant des évolutions globales et pas uniquement la culpabilisation du citoyen. Il porte son propos jusqu’au bout et va même plus loin en nous offrant plus d’informations sur la carte en question grâce à un QR code (dans la version anglaise, la française n’en ayant malheureusement pas), ainsi que des pistes pour agir à son petit niveau.
On revient sur Daybreak dans notre Just played et on en parle dans notre podcast. Prix : 55€.
Un jeu de Matt Leacock, Matteo Menapace
Illustré par Mads Berg
Edité par CMYK
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On remarque des tendances qui se dégagent nettement cette année, le jeu de plis et de défausse a toujours le vent en poupe, tandis que les gros jeux en campagne (dans notre bilan, reste ISS Vanguard) voient leur portion se réduire : on privilégie désormais les jeux modulaires à scénarios (Thorgal, Mandalorian, Shackleton Base, Unsettled…). La coopération gagne du terrain et ce, quel que soit le style de jeu : du plus léger (Les Eclairtout, Ink it!, Kipourkoa, Link City…) en passant par les grosses licences (Dead Cells, Slay the Spire, Thorgal…) et tout ce qu’il y a au milieu (Backstories, Behind, Toriki, Daybreak…) et même du côté de propositions plus risquées (Fil rouge, In extremis).
Faut dire que l’aspect immersif et thématique est indubitablement un levier central dans le succès d’un jeu ; on voit d’ailleurs des grosses licences portées avec une audience assurée tels 7 Wonders Seigneur des Anneaux ou Dune. On peut par ailleurs observer que le jeu à deux trouve un bel écho, souvent comme moyen de faire exister une IP auprès de son public (King of Tokyo, 7W, Les charlatans de Belcastel, DorfRomantik, Res Arcana, etc) – c’est sans parler des TCG. Car bien sûr, ils ne sont pas tous représentés dans le bilan, mais ce fut aussi une année à TCG, segment qui a permis de tenir le choc du ressac post pandémie pour certaines boutiques (les ventes j2s ayant diminuées cette année suite aux pics covidiens).
Sinon, pour assurer le coup, on va toujours chercher les vieilles recettes qui ont fait leurs preuves pour les ripoliner plus ou moins fortement. À noter qu’il y aurait pu avoir une catégorie “V2” voire “V2.1” dans notre bilan avec Kraftwagen, Les Châteaux de Bourgogne, Pirates de Maracaibo, et Endeavor Eaux Profondes, autant d’excellentes (re)sorties qui valent le détour, mais pour alléger la lecture et se concentrer sur les vraies créations, nous avons décidé de l’éluder. Choisir, renoncer…
En 2024, le j2s défendant un propos écologique a atteint des sommets. Cela fait quelques années que ce sujet a de plus en plus voix au chapitre, mais avec le Kennerspiel des Jahres remis à Daybreak, mais aussi l’arrivée d’un Catan vert ou le carton d’un Harmonies, indubitablement, la question environnementale se fait désormais incontournable.
- Nos coups de cœur Ludovox 2024
- Bilan sélectif de fin d’année [2023]
- Bilan sélectif de fin d’année [2022]
- Bilan sélectif de fin d’année [2021]
- Bilan sélectif de fin d’année [2020]
Article co-écrit par Atom, Shanouillette, Umberling, Natosaurus.
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Sauget il y a 12 jours
Bonjour,
J’apprécie vos articles sur le monde du jeu de société et le fait d’évoquer joueurs ou joueuses me semble aller de soi dans une perspective inclusive. Toutefois, vous utilisez désormais de plus en plus une écriture dite » inclusive » qui ne l’est que par le nom puisqu’interdite dans les écoles et sanctionnée à l’unanimité par l’Académie française. Ce parti pris vis à vis de la langue française me pose problème ainsi qu’à ma famille. Merci de préciser s’il s’agit d’une politique affirmée et assumée votre part, amenée à se poursuivre.
Bien cordialement,
Umberling il y a 11 jours
Bonjour,
Et, d’ores et déjà, merci de nous lire.
Contrairement à ce que l’on peut penser, l’Académie française n’a pas juridiction sur la langue française. Ce qu’elle émet est une opinion que toutes et tous sont libres d’appliquer ou non. (Et on remarquera qu’elle est fort peu inclusive 😉 , et qu’elle a mis bien longtemps à féminiser les noms de métier, par exemple. Ne pensez pas qu’elle soit neutre dans le débat) La langue est un code social qui fonctionne s’il est compris d’un locuteur à l’autre. Si vous avez compris notre propos malgré les marques d’écriture inclusive, pourquoi le questionner si vous êtes d’accord avec le propos, ce que vous semblez être puisque vous le soulignez en début de votre message ?
Notez ensuite qu’il y a de multiples manières d’écrire de façon inclusive (ne mettons pas de guillemets), et nous panachons. C’est utiliser des termes épicènes, utiliser des formules binaires, énumérées ou inclusives (joueuse et joueur, joueureuse, joueur·euse). Nos rédactrices et rédacteurs écrivent ce que bon leur semble tant que cela reste dans le faisceau de valeurs que nous défendons, que cela respecte les jeux et le lectorat, et l’équipe de rédaction veille à la qualité des contenus. Si c’est une question de changement de la langue, vous n’êtes pas sans savoir que la langue est en perpétuelle évolution. Je vous mets au défi de trouver « la » langue idéale qu’il faudrait parler. Jusqu’où remonter sans sonner suranné, que garder des emprunts aux autres langues ? Je vous laisse le soin de me livrer un guide exact qui corresponde à des valeurs inclusives, qui réponde à l’évolution permanente de la langue, et qui soit facilement compréhensible.
Je conclurai avec quelques liens : une vulagrisatrice scientifique qui s’est penchée sur le sujet, Scilabus, une capsule de Brut avec une linguiste de la Sorbonne, un vulgarisateur de linguistique qui aborde l’épineux débat.
Pour répondre à votre dernière demande : continuerons-nous ? Je crains que oui. Si cela doit perdre quelques yeux froissés, c’est là le prix de notre conviction. Nous sommes en accès libre, nous ne tenons personne en otage. S’il ne vous plaît pas de lire quelques occurrences d’écriture inclusive dans un article long de presque 9 000 mots, au point d’en écrire un commentaire sous ces colonnes, libre à vous d’aller lire d’autres organes de presse.
Pouillotin il y a 11 jours
Merci pour ce chouette article sur les sorties de l’année !