FIJ 24 – partie 1 : Quoi de neuf sur la croisette ? Courtisans – Sur les traces de Marie Curie – Ink it – MLEM – le match du siècle – Little tavern – Rats of Wistar – 12 chip trick

En 2024, on en est déjà à la 37e le Festival International des Jeux de Cannes.

Le FIJ change un peu sa formule chaque année, et victime de son succès, est passé en billetterie depuis 2023, mais proposant des espaces en extérieurs, les nuits du off (désormais payantes pour les auteurs), mais également des animations musicales.

La cérémonie des As d’or est projetée en extérieur également, les 2 300 places du Grand Auditorium ne suffisant plus à accueillir tout le public ce qui est une bonne nouvelle. Vous pouvez découvrir les gagnants de ce côté

Au rang des changements cette année, les espaces éditeurs ont été repensés pour casser l’espace famille du niveau 0 et proposer des jeux famille plus largement. Il est possible cette année de prendre un billet 1/2 journée à 6 € à partir de 14 h, quand la journée (dès 10h) coûte 10 € pour les plus de 16 ans. Coté pro, il y a eu des badges différenciés également, permettant un accès le jeudi, mais pour certains que l’après midi, laissant des influenceurs mais surtout des ludothèques et cafés ludiques sur la touche.

Cannes reste le premier salon français pour les professionnels du monde du jeu, ces quatre jours sont le moment de faire sa veille pour la presse et les acteurs animateurs du monde du jeu, le moment de présenter ses futurs jeux pour les créateurs (autrices et illustrateurs) et éditeurs. Alors, cassons les codes !

 

 

Nous profitons des quatre jours pour découvrir les jeux à venir dans l’année chez les éditeurs. Nous voilà repartis pour une série de reportage de nos découvertes. Nous vous proposons également de parcourir avec nous les découvertes, parfois les mêmes que par écrit, parfois d’autres, sous un format vidéo de débrief quotidien. Le premier Debrief vidéo a été publié par ici avec des jeux comme Harmonies ou Chronicles of Light. 

 

 

 

 

Ink It

Vous avez peut-être joué à Roule tampouiille avec votre enfant, eh bien ce jeu-ci, qui nécessite également des tampons, n’a juste rien à voir.

Quatre formes, rond, triangle, carré, ligne, une couleur pour chaque. Le rond est à encrer sur le rouge, la pyramide est verte… un mot tiré au hasard à faire deviner à son capitaine, car il s’agit d’un jeu coopératif. Lors de la première manche, on a droit à cinq coups de tampon. On crée notre image en tamponnant, puis on mélange les mots de tout le monde, (on peut en ajouter un ou deux pour corser la difficulté), et le capitaine va attribuer le mot à chaque dessin en essayant évidemment de viser juste.

Manche suivante on aura un coup de tampon en moins, ainsi jusqu’à l’ultime manche où il ne restera qu’un coup de tampon chacun pour faire deviner “statistiques” ou “grenouille”.

Ça semble infaisable au début, et on s’en sort bien au final, juste la bonne dose de difficulté pour que gagner procure le plaisir d’avoir été compris. Ou pas du tout, et c’est drôle, un peu ce qu’on aime dans un Just One. On peut jouer du tampon en appuyant qu’à moitié, essayer de nuancer la forme.

Une belle découverte !

-Natosaurus

Un jeu de Kévin GauvinRomain Clément
Edité par Bankiiiz

Sortie prévue en mai

 

 

Little Tavern

Vous êtes à la tête d’une table de taverne, avec seulement 4 places, ça se remplit vite, surtout quand vos adversaires vous envoient un client qui ne leur convient pas. Attention, tous les clients sont les bienvenus et peuvent ramener des points, seulement les elfes préfèrent rester entre eux quand les nains au contraire feront des points s’il y a de la diversité à la table. Chacun son tour, on pioche une carte dans le tas de clients, on retourne et on la place dans notre taverne ou chez un concurrent. La partie se joue en 25 PV. Petit jeu de construction de table bien foutraque car offre la dimension de pourrir la table des adversaires. Il a ce côté très punk dans sa mise en place : on fait un tas de cartes éparses face cachée pour débuter la partie : régressif et pas procédurier pour un sou, ça sait mettre l’ambiance nécessaire. Par contre, vraiment pas fan des visuels qui rappellent le bon vieux Elixir.

 

-Natosaurus

Un jeu de Maxime RambourgThéo Riviere
Illustré par Gaël Lannurien
Edité par Repos Production

Sortie prévue en mars

 

 

Courtisans

Courtisans est un jeu de collection ou vous allez marquer des points (et en perdre !) en fin de partie. Comment ? à votre tour, vous avez 3 cartes en main, vous en jouez une chez vous, une chez un adversaire et enfin une à la cour de la reine. C’est un peu ici que tout se passe, autour d’un tapis qui représente la table où sont rassemblées les six familles du jeu. En plaçant une carte au-dessus de la table, vous lui accordez les bonnes grâces de celle-ci, alors qu’en dessous, c’est tout à fait l’inverse.

En fin de partie, les familles de noble seront donc en lumière ou en disgrâce, et si vous avez des cartes de ces familles vous gagnez ou perdez des points. C’est ici que le jeu devient chafouin et laisse éclater toute la fourberie des joueurs car si un joueur collectionne un type de cartes vous aurez envie de placer cette carte en disgrâce, de même vous donnerez des cartes qui seront négatives. Il faut donc renforcer les familles que l’on joue dans notre domaine, choisir et renoncer, tout ça tout ça 🙂

En début de partie, on a deux cartes objectif qui nous donneront des points dans telle ou telle situation, par exemple si telle famille est en disgrâce ou encore si on a plus moins de telles familles dans notre jeu que le joueur de gauche.

Ajoutez à cela quelques espions qui sont placés face cachés et ajoutent un peu de chaos bienvenu dans un jeu trop sage sinon, et des assassins pour tuer des cartes et vous avez un jeu plutôt méchant, où l’on n’arrête pas de se faire des vacheries, ou pas car on compose avec notre main de cartes et parfois un peu contraint, on offre une bonne carte.

Sur le papier j’étais pas convaincu, sentant justement le chaos qui peut y régner, et au final, c’est plutôt plaisant, ça couine, ça trahit, ça rage, d’autant que la partie ne traîne pas en longueur. Une bonne surprise.

 

 

-Atom

Un jeu de Anthony Perone, Romaric Galonnier
Illustré par Noemie Chevalier
Edité par Catch Up Games

Sortie prévue mi mars

 

12 Chip Trick

12 Chip Trick est un jeu de pli pour 3 joueurs (avec des jetons de type poker) plutôt original. Nous démarrons tous avec des jetons rouges et des jetons bleus numérotés de 1 à 12. Le premier joueur entame puis les suivants jouent à leur tour un jeton. Celui qui a joué la plus haute valeur choisit un des jetons et le place visible dans sa zone de jeu, ce sont ses points. Les suivants dans l’ordre du tour reprennent en main un des jetons sur la table et on repart pour un tour.

Mais évidemment il y a un twist, vous devez en priorité, prendre un jeton rouge et ça change beaucoup de choses. Le but du jeu est d’atteindre 21 comme au Black Jack, et si vous dépassez vous avez perdu, tout simplement. Mais là encore il y a une petite fourberie car si tous les joueurs dépassent 21, c’est celui qui a le plus de points qui l’emporte.

J’adore, mais je trouve qu’il est difficile de maîtriser le jeu, et on sait ce qu’il faut faire, mais pas forcément comment le faire, comment maîtriser son jeu, pourtant les 12 jetons sont en jeu et l’on peut très facilement mémoriser qui a quoi. Il faut savoir que c’est un jeu à 3 joueurs mais sous le fond de boite sont cachés 4 jetons supplémentaires pour joueur à quatre. À mon avis une mauvaise idée car cela ajoute du chaos au jeu et c’est d’autant moins maîtrisable. Je comprends qu’il soit compliqué de vendre un jeu 3 joueurs “only” mais cela a fait flop à 4, et c’est un peu contre productif, alors que ça peut être jubilatoire quand on joue à trois et que l’on s’en sort bien.

-Atom

Un jeu de Root
Illustré par Chong
Edité par Mandoo Games

En boutique

 

 

Mlem

MLEM est un stop ou encore par le docteur Knizia. Pour le thème, nous sommes des chastronautes qui partent dans l’espace lointain, ou sur des satellites et planètes. Tout cela pour gagner des points de victoire. Nous avons une fusée commune et des dés. En début de manche chaque joueur choisit quel jeton astronaute il place dans la fusée. Puis le joueur actif lance les dés. Sur chaque zone sont indiquées les valeurs que l’on peut utiliser et cela a son importance.

Il va ensuite décider quelles valeurs de dés il utilise sachant qu’il doit utiliser tous les dés de cette valeur et que ces dés sont perdus pour le voyage. Une fois qu’il aura avancé la fusée d’autant de cases que la valeur des dés, il décide d’abord s’il veut sauter sur un satellite ou une planète s’il en a atteint une, et les autres joueurs font de même. C’est du stop ou encore, à chaque voyage il faut lancer les dés restants et pouvoir avancer, sans quoi la fusée explose et on repart pour une nouvelle expédition (les chats ont 9 vies). Nous avons un type de dés avec de la post-combustion, ceux-là peuvent être utilisés mais reviennent toujours dans votre stock.

Dit comme cela rien de novateur, mais c’est ce diable de Knizia, ça marche du tonnerre, d’abord le jeton que l’on a embarqué a un pouvoir pour scorer deux fois, ou bien sauter en marche, etc. Quel chat choisir ? Du scoring pur mais aussi des majorités, de la course aux objectifs. 

Quand on voit le trajet, on se dit que l’on n’arrivera jamais au bout sur l’espace lointain, et pourtant 🙂 Un excellent jeu de stop ou encore tout simplement.

 

-Atom

Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Joanna Rzepecka
Edité par Rebel.pl

En boutique

 

 

Rats of Wistar

Rats of Wistar est la dernière création de Danilo Sabia (Wendake) et Simone Luciani que l’on ne présente plus. Nos rats se sont échappés d’un laboratoire et un peu comme dans Maurice et les rats savants de Terry Pratchett, nos rats sont intelligents, ils vont excaver leur caverne, construire des lits, découvrir l’électricité et des tas d’objets tout aussi dingues. 

Concernant la mécanique nous sommes dans une pose d’ouvriers mélangé à une roue d’actions où l’on va pouvoir envoyer (ou déplacer) nos rats pour faire des actions plus ou moins fortes, récupérer du bois ou du métal, construire des objets et explorer la maison.

 

 

C’est cette phase que j’apprécie le plus car il y a un petit côté aventure, on dépense nos points de mouvements, pour se balader dans la maison et récupérer d’autres ressources et surtout réaliser des objectifs qui nous donneront des points de victoire ou d’autres gains, ressources ou objectifs. Rats of Wistar est un jeu de pose d’ouvriers et de combos, comment faire le maximum de choses en 5 tours de jeu, comment se construire un moteur le plus efficace possible. J’ai beaucoup aimé ma partie découverte et j’ai hâte de rejouer et fabriquer de nouveaux bidules, explorer une nouvelle maison 🙂

-Atom

Un jeu de Danilo Sabia, Simone Luciani
Illustré par Candida Corsi, Sara Valentino
Edité par Cranio Creations, Intrafin Games

Sortie prévue en mars

 

Sur les traces de Marie Curie

Après Sur les traces de Darwin, cet opus avec Marie Curie nous intéressait beaucoup. Déjà à cause du personnage choisi, mais aussi pour voir comment allait évoluer cette gamme qui vise un public familial. 

Ici nous allons faire des expériences dans nos tubes à essais avec du radium, de l’uranium et du carbone. Des cubes que l’on jette dans une tour qui représente la machine que Marie Curie a fabriquée pour choquer la matière. On peut récupérer plus ou moins de cubes en fonction de notre avancée, ou bien récupérer une thèse qui va nous donner des bonus. Ces cubes nous servent ensuite à acheter des cartes qui vont nous donner des bonus, ou bien à augmenter la capacité de stockage. Il existe un système d’événement qui fait avancer un curseur et la partie, ce sont les années pendant lesquelles Marie Curie a vécu, on va les anticiper pour bénéficier de bonus, gagner des objets, cartes, etc.

Nous avons joué à deux, je précise bien parce que ça a son importance. Tous les deux on a eu la sensation que nos actions étaient évidentes, et on a ressenti un manque de choix vraiment fort. Un manque cruel de dilemme. L’avancée sur la piste de temps était aussi très prévisible, certaines prises de cartes permettant de faire avancer plus vite le marqueur, mais rien d’insurmontable. Si j’ai précisé à deux, c’est parce qu’en discutant avec Mathieu, il nous disait avoir une sensation toute différente à quatre joueurs, où les choix étaient plus contraignants, où le temps pouvait avancer beaucoup plus vite avant que ça n’arrive à nouveau à vous. Deux configurations, deux avis 🙂  

Par contre, il faut dire que l’on est dans un jeu un poil moins grand public que Sur les traces de Darwin, et il est difficile de voir à qui s’adresse le jeu avec son économie de ressources à appréhender. Rien de trop compliqué, mais la transformation, c’est tout de suite moins évident.

 

-Atom
 
Sortie prévue en septembre

 

 

Le match du siècle

Les échecs, sport ou non ? Alors c’est bien un match qui va vous opposer à votre adversaire. Dans Le match du siècle, l’un joue Bobby Fischer, l’autre Boris Spassky, un duel USA / URSS qui s’est déroulé en 1972 en pleine Guerre Froide.

Et vous allez transpirer, car aux commandes c’est Paolo Mori, qui sait mieux que personne (non ?) créer en vous des dilemmes qu’il faut trancher, chaque décision est un crève cœur, un renoncement. On ne joue pas aux échecs, on joue une carte sur l’un des quatre champs de bataille, et l’adversaire répond. On mesure la force de chacun, et on déplace le pion en mode tir à la corde. Fin de manche remportée pour qui aura le pion dans son camp. Chacun des quatre champs de bataille rapporte 1, 2, 3 ou 4 crans. Les cartes ont des forces mais surtout des compensations si la bataille est perdue, parfois plus rentable que de gagner la bataille, afin de s’armer pour la suite, préparer ses arrières. Autre petite diablerie, une carte a un côté noir et un blanc, pas les mêmes forces, pas les mêmes compensations, comme on joue une manche noire puis une manche blanche, une carte jouée lors de cette manche est dépensée, perdant ainsi l’avantage proposé pour une autre fois.

On reviendra très bientôt dans une analyse plus fine du jeu, car il mérite qu’on s’y attarde, c’est encore un très bon cru.

 

 

-Natosaurus

Un jeu de Paolo Mori
Illustré par Klemens Franz
Edité par Capstone GamesDeep Print GamesGigamic

Sortie prévue fin février

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2 Commentaires

  1. morlockbob 23/02/2024
    Répondre

    Déjà des retours…. Z êtes trop fort.es.

    (par contre j ai toujours pas compris le slogan du festival)

  2. CBubblee 24/02/2024
    Répondre

    Génial, merci pour les retours !

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