Participatif, la sélection naturelle N° 135 du lundi 27 avril 2020

  

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N° 135

 

 Salutations ludico-participatives ! 

► Le confinement continue et si la situation économique se dégrade de plus en plus aux Etat-Unis (et pas que, malheureusement), cela n’empêche pas les éditeurs de proposer nombre de projets, petits et gros sur les plateformes de financement participative. La baisse de l’offre qui était crainte à juste titre n’a pas vraiment lieu au final, j’imagine que beaucoup d’éditeurs n’ont guère le choix et que d’autres trouvent dans la situation actuelle une opportunité en termes de visibilité à ne pas laisser passer. Nous verrons comment cela va évoluer dans les semaines qui viennent.

 

 Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )

et surtout, restez chez vous si vous le pouvez et faites attention à vous !

 
 
 

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Évolution des campagnes en cours la semaine passée

 
 
 
frosthaven-box-art►Le rouleau compresseur Frosthaven par Cephalofair Games aura continué d’écraser toute velléité de concurrence au cours de la semaine passée. Le rythme a été à nouveau juste hallucinant, avec un minimum de 643 nouveaux contributeurs sur une journée et un maximum de pas moins 1087 ! Et à une période de la campagne qui correspondrait au ventre mou de bien d’autres… Au moment où j’écris ces lignes, la moyenne de nouveaux soutiens quotidiens est de 2 209 et celle des rentrées en dollar et de 325 117 !  (actuellement 9 104 500/500 000 $ et 61 850 soutiens. Fin le 01 mai).
 
 

high-frontier-4-all-box-art► frPax Viking – Pax Renaissance & High Frontier For All : Module 3 par Sierra Madre Games a continué wolfenstein-box-arttranquillement sa route, fort de sa grosse cinquantaine de contributeurs par jour. Les 3 000 sont largement dépassés et la campagne est bientôt financée à 10 fois. Pour rappel, la VF est disponible sur le site de précommande de l’éditeur 500 NDG (actuellement 271 300/25 000 $ et 3 720 soutiens. Fin le 28 avril).

  ► frTrès bon rythme également pour Wolfenstein : The Board Game par Archon Studios. Les 4 000 contributeurs sont en ligne de mire à l’orée du rappel des 48 heures, qui ont permis un financement à presque 9 fois (actuellement 596 000/50 000 $ et 4 280 soutiens. Fin le 28 avril).
 
 

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fr Semaine correcte pour Excavation Earth par Mighty Boards avec sa trentaine de soutiens quotidiens. Le millier de contributeurs a été dépassé et la campagne est financée à deux fois et demi. Le rappel des 48 heures arrive et même s’il ne faut pas s’attendre à des miracles, le score devrait néanmoins s’améliorer d’ici la fin (actuellement 83 400/30 000 $ et 1 260 soutiens. Fin le 29 avril).

► frBonne semaine également pour Planet Unknown par Adam’s Apple Games. Ce jeu de pose de polyominos a indubitablement trouvé son public, le seuil des 2 500 contributeurs étant prêt d’être atteint. Et le financement à huit fois aussi (actuellement 153 000/20 000 $ et 2 510 soutiens. Fin le 02 mai).

 

for-science-box-artFor Science par Grey Fox Games a su séduire malgré (ou grâce à) son thème un peu « trop » dans l’air du temps ! Les 1 ankh-gods-of-egypt-boite500 soutiens sont déjà acquis, c’est financé à plus de trois fois, espérons que le rappel des 48 heures et la fin de campagne, posée un des plus mauvais jours pour cela, ne viendront pas trop gâcher la fête  (actuellement 74 600/20 000 $ et 1 340 soutiens. Fin le 02 mai).

► frL’autre grosse campagne du moment, celle de Ankh : Gods of Egypt par CMON, ne se porte pas si mal que cela par rapport à celle de Rising Sun, même si son démarrage a été très en deçà. Alors bien sûr, dans l’absolu c’est un gros carton. Peu de campagnes peuvent se targuer de dépasser les 15 000 soutiens à la moitié de leur durée. Mais il est fort à craindre que Ankh n’égalera pas son prédécesseur… (actuellement 1 900 000/300 000 $ et 17 840 soutiens. Fin le 05 mai).

 
the-ratcatcher-boiteThe Ratcatcher par Platypus Industries aura très certainement sa règle en PDF traduite en français via une fan-trad. La semaine s’est déroulée petitement, mais on a vu bien pire. Pour preuve, le millier de soutiens a été franchi et cet original jeu solo est bintôt financé à deux fois (actuellement 67 000/34 105 AU$ et 1 220 soutiens. Fin le 12 mai).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)

 
 
the-great-race-box-art► coeur bleufrConcernant la campagne de The Great Race par Platypus Games dont je vais vous causer, je préviens d’emblée que je vais être totalement partial car j’ai vraiment craqué sur le jeu et son éditeur. J’ai d’ailleurs mis un coup de cœur, largement mérité à mon sens.
 
De quoi s’agit-il donc ? The Great Race est un jeu de course inspiré par les expéditions en autochenilles Kegress lancées par André Citroën dans les années 20 et 30, les “Croisière noire” (1924-1925) et “Croisière jaune” (1931-1932). La différence principale est que ces “Croisières” n’étaient absolument pas des courses, alors qu’il s’agit du but principal du jeu : partir d’un point A et rallier un point B en accumulant plus de points de victoire que vos concurrents. Car arriver le premier ne suffit pas pour gagner.
 

J’ai eu la chance d’avoir une boîte du prototype à ma disposition et j’ai pu faire plusieurs parties dans différentes configurations, à 2, 3 et 4 joueurs ; avec ou sans modules optionnels ; sur la carte Afrique et sur la carte Amérique du Sud. L’éditeur présente son jeu comme une “course lente”, et c’est exactement le cas. Il y a également un petit côté gestion de ressources et même un tout petit peu de “stop ou encore” par moment. 

Le jeu est globalement très simple, avec des règles qui s’appréhendent rapidement. Les tours de jeu s’enchaînent de façon fluide, les actions à effectuer deviennent très rapidement évidentes et on se rend vite compte que le jeu peut être bien plus profond et stratégique qu’il n’y parait au premier abord. Attention, certaines phases du jeu sont même assez propices à l’analysis paralysis. Ce qui induit un fait important : le jeu peut-être présenté à un large public, du joueur de Monopoly au Kubipousseur, et sauf à ne pas aimer le thème et la mécanique bien sûr tout le monde peut y trouver son compte. 

Un tour de jeu est découpé en 4 phases :

  • Phase de bivouac : Chaque joueur récupère l’une des cartes Ressource disponible. Celui qui est dernier dans l’ordre du tour en a deux. Ces cartes Ressources sont de plusieurs types. Elles peuvent être des ressources en tant que telles (essence, pièces mécaniques), des cartes action bonus ou des cartes événement à jouer pour contrecarrer l’avancée de vos concurrents.
  • the-great-race-tableau-de-bordPhase de planification : C’est la partie la plus importante, tous les joueurs programment en même temps leurs actions à venir. Pour cela, ils placent derrière un paravent à l’abri des vues leurs assistants (des meeples) sur leur tableau de bord. Les actions programmables ainsi sont Eclaireur (permet de tirer 2 tuiles terrain et de les placer sur le plateau de jeu) ; Mécanicien (permet de réparer le châssis et/ou le moteur du véhicule, et/ou de faire avancer le véhicule) ; Escorte (permet d’éviter les effets d’un danger présent sur une tuile ou de défausser une tuile déjà posée sur le plateau) ; Financement (permet de récolter les fonds indispensables à l’achat d’essence et de pièces mécaniques).
  • Phase de convoi : Chaque joueur, en fonction de l’ordre du tour, décide l’achat ou non d’essence puis résout dans l’ordre de son choix ses actions précédemment programmées (déplacement, réparation, financement…).
  • Phase de maintenance : L’ordre du tour de jeu des joueurs est redéfini pour le prochain tour en fonction de la position de chacun d’eux sur le plateau. Une prime est distribuée en fonction de la place de chacun des joueurs dans la course.

 

Il faut un à deux tours de jeu pour bien saisir les incidences de telle ou telle action, mais ceci fait, ils s’enchaînent sans problème. Après une partie, les retours à la règles deviennent exceptionnels et restent généralement cantonnés à vérifier précisément les effets d’une carte nouvellement rencontrée. Vous pourrez certainement vous faire une idée plus précise du jeu en regardant le Ludochrono qui lui est dédié.

The Great Race a deux grandes forces selon moi :

  • Tout d’abord, comme je l’ai déjà mentionné, les règles de base peuvent aussi bien convenir à un public familial qu’à des gros joueurs. Les stretch goals apportent des modules additionnels que j’ai pu tester, lesquels, ajoutés à l’unité ou ensemble, réussissent le tour de force d’apporter des variations au gameplay mais sans le complexifier. À cet égard, le module « météo » est celui que je préfère, et couplé au module « paddock » il rendent tous deux le jeu vraiment stratégique. Seules les durées de partie vont être impactées par ces ajouts, sans tomber non plus dans l’excès. Également, la présence de deux cartes (plateau double-face Afrique et Amérique du Sud) permet de moduler la difficulté, la course en Afrique étant bien plus simple à gérer.
  • La deuxième force du jeu est son thème, très bien exploité et très présent. Les joueurs peuvent vraiment se mettre dans la peau d’aventuriers des temps modernes (pour l’époque). Il va falloir gérer sa course, avancer parfois sans savoir où on pose ses roues, faire face à l’inconnu et aux problèmes générés par un environnement globalement hostile et à des concurrents qui ne le sont pas moins.

 

the-greta-race-paravent-maraisCe qui m’a frappé en jouant sur ce qui n’était encore qu’un prototype, c’est que le jeu est extrêmement abouti et équilibré. Une partie n’est jamais gagnée ou perdue d’avance. J’ai encore souvenir de celle au cours de laquelle le joueur qui était en tête depuis le début et que l’on croyait intouchable s’est fait rattraper dans le dernier tour, grâce à une judicieuse utilisation de ses ressources et des cartes qu’il avait soigneusement conservées, par celui qui était à la traîne depuis le départ ayant pris une autre route plus difficile, pour finir ex-aequo avec lui au point près. 

Il y a donc du suspens, de l’interaction, il faut surveiller en permanence son véhicule et celui des autres, anticiper leurs éventuelles actions, essayer d’enrayer leur progression sans pour autant gêner la nôtre. Le terme de « fair play » est à oublier dès lors qu’une partie est lancée ! Le hasard est certes bien présent dans The Great Race (cartes, jetons terrains) mais il est tout fait compensable par une gestion efficace des éléments de sa voiture et de ses cartes.

La configuration deux joueurs tourne extrêmement bien. On a les même sensations qu’à quatre, et c’est même un peu plus stratégique puisqu’on peut suivre avec attention ce que fait l’adversaire, quelles cartes il a en main, l’état de sa voiture, etc, et en tirer les conséquences pour ses propres actions. C’est aussi vrai à plus de joueurs, mais bien moins évident.
Une version solo a été développée en collaboration étroite avec le québécois Martin Montreuil, qui gère la chaîne Youtube « La Société des Jeux ». C’est devenu un grand spécialiste de la création de version solo pour des jeux qui en sont à la base dépourvus et il semblerait bien qu’il ait réussi un joli challenge en créant une version solo digne de ce nom et pas un simple argument marketing. Il s’agit d’un automa à base de deck-building sur une sorte de mini campagne qui va opposer André Citroën et Louis Renault, le joueur virtuel devenant de plus en plus fort après chaque course. Cette version solo fait l’objet d’un add-on, accompagnée par un cinquième équipage féminin, les Suffragettes.

the-great-race-cartesPour ce qui est du matériel, là encore on est en droit de s’attendre à du tout bon. La boîte prototype que j’ai eu entre les mains est très proche du matériel définitif et fait déjà envie. De plus, la volonté de Platypus est de fournir le matériel le plus qualitatif possible.
 
Le travail de l’illustrateur maison, François Launay, est exceptionnel tant par son esthétique que par son souci de véracité historique, ce à quoi je suis sensible. Le plateau de jeu, qui présente le continent africain d’un côté et sud-américain de l’autre, est à la fois beau et lisible. Les illustrations des cartes sont très jolies (à mon goût), celles des paravents juste magnifiques et les plateaux joueur double-couche (le tableau de bord du véhicule) sont à la fois esthétiques et très pratiques. Les figurines de voitures de ce prototypes étaient des impressions 3D non définitives, celles du jeu final seront évidemment bien plus belles. Les meeples personnalisés et décorés apportés par les stretch goals sont très classes et même les tuiles terrain ont fait l’objet de toutes les attentions. Elles sont illustrées de façon différente en fonction de leur nature et les pictogrammes de leurs effets sont plutôt bien intégrés. J’ose le dire, on est là quasiment devant une version Deluxe qui ne dit pas son nom.
 
J’ai sincèrement du mal à trouver des défauts au jeu, d’où mon enthousiasme qui peut paraître exagéré. Peut-être peut-on mettre le doigt sur la durée des parties, qui peuvent s’allonger de façon notable en fonction des modules ajoutés et/ou si un (ou plusieurs) joueur met des plombes à décider de la programmation de ses actions puis de leur résolution. Mais c’est le lot de bien des jeux…
Il faut bien sûr accrocher au thème, mais là encore ce n’est pas le seul jeu dans ce cas. Non, vraiment, je ne lui trouve aucun gros défaut. C’est un jeu réalisé par des joueurs passionnés, pour les joueurs, et cela se voit. Je peux même vous dire que si cette campagne fonctionne bien, The Great Race ne s’en tiendra pas à deux continents. L’éditeur à du lourd en stock, déjà prêt à être présenté dans une nouvelle campagne, et celle actuellement en cours est surtout destinée à faire connaître le jeu et accumuler de l’expérience pour le futur.
 
the-great-race-matérielSi le lancement de la dite campagne n’a pas été idéal (doux euphémisme) pour cause de couacs liés à l’inexpérience de Platypus, celle-ci se déroule plutôt bien au final du fait de la réactivité de l’éditeur suite aux nombreux retours de la communauté des fans de Cwowd. Communauté qui a par ailleurs joué un rôle non négligeable dans l’obtention rapide du financement désiré, et qui continue par son lobbying actif à faire venir de nouveaux contributeurs, notamment américains mais aussi du reste du monde. Et cela semble assez bien fonctionner car si la campagne était franchement franco-francophone dans ses tous premiers jours, les soutiens venant du reste du monde commencent à prendre une proportion intéressante.
 
Les offres de pledges sont simples, il n’y en a que deux (je passe sur les offres groupées). La boîte de base est à 50 € et pour 65 € vous obtenez l’extension solo/5 joueurs en supplément. Les frais de port pour la France sont fort corrects, dans la fourchette basse des tarifs pratiqués actuellement, 12 €. Si le prix final peut paraître élevé au premier abord, il faut mettre dans la balance que Platypus met la qualité des composants au premier plan de ses préoccupations, que le poids s’en ressent et que le prix du jeu est bien sûr calibré en fonction de tout cela (actuellement 37 500/20 000 $ et 480 soutiens. Fin le 12 mai). 
 
 
 
 
rush-md-icu-boite► Le hasard de la vie est parfois taquin. Comment les éditeurs des jeux basés sur la santé que l’on voit fleurir actuellement auraient-ils pu présager que leur campagne prévue depuis longtemps tomberait dans une telle période ? Et est-ce le même hasard qui fait que plusieurs jeux de David Turczi sont proposés quasi en même temps sur Kickstarter ? Foin de considérations métaphysiques, voici donc Rush M.D.: ICU Expansion par Artipia Games. Un jeu au thème médical, et de David Turczi. Pas que, il a été créé en collaboration avec Konstantinos Kokkinis.
 
Il ne s’agit pas d’un jeu en tant que tel, mais de la première extension pour le jeu éponyme dont la campagne sur Kickstarter s’est terminée il y a moins d’un an. Le jeu de base n’est en rien modifié, il s’agit toujours d’un jeu coopératif de placement d’ouvriers dans lequel vous devrez gérer les flux de patients dans une clinique.
 
Comme toute extension, elle ajoute un peu de tout au jeu de base. Au-delà des nouveaux patients, nouveaux objectifs, etc, qui ne changent pas grand chose à l’expérience de jeu, vient surtout s’ajouter une nouvelle aile à votre clinique, celle des soins intensifs. Vous aurez de quoi vous prendre pour un vrai Docteur House : électrocardiogrammes, défibrillations, perfusions… En plus de ces soins intensifs, de nouveaux minis jeux de dextérité sont ajoutés sous la forme d’un tableau d’examens. De quoi largement renouveler l’intérêt de la boîte de base donc.
 
Deux pledges sont proposés : l’extension seule pour 28 $, et avec la boîte de base de la campagne précédente pour 79 $. Les stretch goals de cette même première campagne sont proposés en add-on pour 15 $. Les frais de port sont très contenus puisqu’ils seront entre 9 et 11 $ (actuellement 44 900/15 000 $ et 970 soutiens. Fin le 11 mai). 
 
 
 

Procyon3boxEncore un petit coup de David Turczi ? OK, c’est parti. Et voici donc The Defence Of Procyon III par PSC Games, un jeu de… David Turczi ! C’est bien, vous suivez.

Le jeu est présenté par son éditeur comme un wargame pour eurogamers. Il s’agit d’un jeu d’affrontement à base de cartes dans lequel des humains se battent contre un envahisseur extra-terrestre. Jouable en coopératif comme en compétitif (et en solo donc), il se veut hautement asymétrique. À quatre joueurs, Procyon se joue en équipe de deux, auquel cas un joueur contrôle les forces aériennes humaines et un autre les forces terrestres, les deux derniers faisant de même avec les forces extra-terrestres.

Je ne vous en dirai pas plus sur le gameplay, rien n’est présenté sur la page de campagne. Tout au plus puis-je vous dire que le jeu se déroule sur deux plateaux, un pour l’espace et l’autre pour la surface de la planète. [À lire aussi : notre news]

Question matériel, outre les cartes, ce sont une centaine de figurines qui vont égayer ces plateaux. Bon, on est plus dans le pion de luxe que dans la figurine ultra détaillée, mais elles font très largement l’affaire. Le reste est à l’avenant, la direction artistique générale n’a rien d’extraordinaire mais elle est parfaitement adaptée au thème (encore heureux) et globalement agréable à l’oeil.

Le seul et unique pledge est à 80 £, ce qui je pense commence à faire un peu cher d’autant qu’il faut y ajouter 12 £ de frais de port. Et pour terminer, seul l’anglais est disponible (actuellement 47 400/40 000 £ et 690 soutiens. Fin le 11 mai). 

 
 
 

final-girl-box-artHostage Negociator (Négociateur : Prise d’otages en français) de Van Ryder Games est l’un des tous premiers jeux purs solo à avoir eu un gros succès. Pas moins de quatre campagnes lui ont été dédiées, pour le reprint et les extensions. On ne change pas (trop) une recette qui gagne et voici donc que nous est présenté Final Girl.

Toujours un jeu solo, dont la mécanique est un dérivé de celle de Hostage Negociator. Le joueur incarne une jeune femme qui doit échapper à un tueur en série tout en essayant de sauver un maximum de personnes, tueur qui lui va lui chercher à faire un maximum de victimes, la jeune fille en dernier (d’où le titre).

Mécanique similaire donc, la différence principale tient dans la présence d’un petit plateau de jeu sur lequel vont se déplacer les protagonistes, représentés par des meeples ou, en option, par des figurines. La jeune fille va explorer les lieux pour s’y cacher, mettre d’autres victimes potentielles à l’abri et, surtout, trouver des objets qui vont lui permettre de contrer les plans du tueur et dans l’idéal de l’occire avant la fin de la nuit. Cela semble assez peu comme différence dit comme ça, mais à mon sens cela doit permettre de pallier la présence par trop prégnante du hasard du gameplay de Hostage Negociator en introduisant une petite notion de stratégie bienvenue.

Le thème du jeu s’inspire des « slash movies » de série B et Z sans même chercher à les caricaturer. Tous les personnages du jeu et les lieux des aventures sont à fond dans les archétypes du genre. La direction artistique n’est pas en reste, les illustrations semblent tirées de Comics et l’ensemble est bien sombre et glauque comme il se doit.

L’offre de cette campagne est un peu particulière. En effet, le jeu s’articule autour d’une boîte de base à laquelle il faut adjoindre une autre boîte que je qualifierai de « scénario ». Il y en quatre, chacune d’entre elles propose un lieu particulier, un psychopathe de service et deux jeunes filles, chacun ayant bien entendu ses particularités.

Plusieurs niveau de pledges sont donc proposés pour couvrir la majorité des envies et des possibilités financières. Le premier propose simplement la boîte de base et une boîte scénario au choix pour 35 $. Pour 55 $ vous y ajoutez une deuxième boîte de scénario, toujours au choix, et l’ensemble boîte de base plus les quatre scénarios est à 89 $. Pour 10 $ supplémentaires, vous remplacez les meeples des personnages principaux par leur figurines en plastique. Les frais de port pour l’Europe sont respectivement de 20, 22 et 24 $, et le jeu n’est disponible qu’en anglais (actuellement 197 600/50 000 $ et 2 390 soutiens. Fin le 16 mai).

 

 

canvas-box-art► On reste dans le domaine artistique avec Canvas par Road To Infamy. Les joueurs sont des peintres qui vont composer à l’occasion d’un concours trois tableaux de façon à satisfaire au mieux les désirs du jury. Umberling vous en parlait la semaine dernière par ici

L’élément principal du jeu, celui sans lequel il ne pourrait tout simplement pas exister, ce sont les cartes. Elles sont au format tarot et surtout elles sont transparentes, en plastique donc, et il va falloir les agencer par trois pour composer un tableau. Sur chacune d’entre elles est représenté un élément pictural, qui va devenir une partie du tableau final, un nom et des icônes. Ce sont ces icônes qu’il va falloir rassembler de façon à remplir les conditions d’attribution des médailles de chacun des trois jurés, les images et l’aspect du tableau final n’étant là que pour l’esthétique et justifier le thème. Ce système d’icônes est d’ailleurs bien trouvé, tout comme la façon d’acquérir les cartes en les « payant » avec des jetons.

On est donc devant un jeu abstrait bien thématisé, au point qu’en jouant on doit même oublier qu’il l’est, abstrait. Au-delà du gameplay, la manipulation du matériel semble être ce qui fait le plus l’attrait du jeu. Surtout dans sa version Deluxe, qui remplace les jetons en carton par leur équivalent en bois peint et amène de petits chevalets également en bois. Et ce n’est pas l’élégant petit tapis de jeu en tissu qui fera changer d’avis… Petit car, en effet, le jeu tient dans une boîte tiroir de petites dimensions, idéale pour être emmener facilement.

Quatre pledges sont proposés : boîte de base pour 25 $ ; boîte de base plus une petite extension pour 35 $ ; boîte de base Deluxe pour 43 $ et enfin, boîte de base plus extension en version Deluxe pour 49 $. Les frais de port sont de 12 $ et comme les composants Deluxe me semblent pour une fois fort dispensables, la meilleure offre est pour moi le pledge à 35 $, qui revient au final à 47 $. Il semble que l’éditeur soit en négociation pour des localisations dans d’autres langue et qu’un éditeur francophone soit dans l’étude de faisabilité. Une seule chose est certaine, cette campagne ne proposera que l’anglais (actuellement 247 300/14 000 $ et 5 560 soutiens. Fin le 20 mai).

 
 

curators-box-art► frLes jeux de pose de tuiles / polyominos semblent toujours à la mode en ce moment et si le genre vous intéresse, voici un nouveau venu dans l’arène : Curators par Worldshapers. Le thème n’est désormais plus trop original non plus : des conservateurs de musée cherchent à améliorer la collection d’œuvres d’art de leur musée et ainsi obtenir le prestigieux titre s’il en est de « Musée de l’année ».

Les tuiles représentent des salles que l’on va ajouter à son musée en les agençant au mieux pour remplir des contrats (reproduire le schéma proposé par une carte) en utilisant un intéressant système d’action. Cinq actions sont possibles et celles-ci doivent être choisies parmi celles affichées sur cinq jetons double-face. Lorsqu’une action est choisie, le jeton est retourné et une nouvelle action différente est dévoilée pour un tour prochain. Si deux actions identiques sont visibles, elles peuvent  être jouées toutes les deux au cours du même tour, ce qui revient donc à effectuer deux fois la même action. C’est simple, élégant et efficace.

Les salles ne généreront des points que lorsqu’un objet correspondant à son type y sera exposé. Ces objets peuvent être acquis via un système qui s’apparente aux enchères, en utilisant l’une des actions disponibles, Archéologue. À la fin de la partie, le nombre de points est calculé à partir des quatre possibilités de scoring et bien entendu, celui qui en a le plus gagne. Si vous êtes amateur de pose de tuiles, je vous invite fortement à jeter un œil à Curators,

La direction artistique est simple, colorée, épurée et pour tout dire plutôt élégante. L’ensemble donne un jeu plutôt joli, en tout cas très loin d’être laid à mon sens. Le matériel étant totalement indépendant du langage et la règle pas très compliquée, l’éditeur la propose en plusieurs langue, dont le français. Le pledge est à 420 SEK, et vous aurez de vous-même automatiquement fait la conversion en Euros, à savoir plus ou moins 39. Le port pour l’Europe est de 15 $ (il faudra que je cherche pourquoi les projets en couronne suédoise ont toujours des frais de port en dollars, mais passons…) (actuellement 184 400/170 000 SEK et 455 soutiens. Fin le 21 mai).

 
 
clinic-deluxe-box-artfrSi plusieurs jeux sur le thème de la santé ou de l’hôpital sont sortis par hasard au cours de la période de pandémie que nous vivons actuellement, Alban Viard quant à lui assume pleinement le fait de proposer Clinic Deluxe Edition : The COVID 19 par AV Studios.
 
Et pour cause ! S’il s’agit d’une extension permettant de jouer à Clinic en coopératif, c’est surtout également une opération commerciale visant à récolter des fonds pour l’Institut Pasteur ou Institut d’études biologiques de Salk. Je ne m’étendrai pas plus, Shanouillette l’a déjà très bien fait par ailleurs et je vous engage donc à aller lire sa prose pour en savoir plus (actuellement 62 800/500 $ et 1 490 soutiens. Fin le 31 mai). 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Ils débarquent cette semaine

 

 

resident-evil-3-the-board-game-boite-ks► Resident Evil 3 : The Board Game par Steamforged Games – le 28 avril

Rien qu’au titre, on se doute qu’il s’agit du portage du jeu vidéo en jeu de plateau.

 

 

 

 tiny-ninjas-heroes-box-art► Tiny Ninjas : Heroes par 2niverse Games – le 28 avril
 
 Un jeu d’affrontement pour deux joueurs à base de dés et de cartes.
 
 
 
 
 
  guards(of-atlantis-II-box-art► Guards Of Atlantis II par Wolff Designa – le 28 avril
 
 MOBA en équipe sur plateau. Il s’agit de la version revue et amélioré de la précédente édition.
 
 
 
 
 
 
 
dale-of-merchants-3-box-art►Dale Of Merchants 3 par Snowdale Design – le 1er mai
 
Extension apportant 6 nouveaux decks.
 
 
 
 
 
 
 
falling-sky-vf-deluxe-boite fr Falling Sky + Ariovistus par Asyncron – le 1er mai (Ulule)
 
Version française Deluxe de Falling Sky et de son extension édités en anglais par GMT. Premier jeu issu du partenariat d’Asyncron et GMT en vu de localiser en français la série COIN. Sur Ulule.
 
 
 
 
 
 
maztec-boitefr Maztec par Fresh Creative Games – le 1er mai
 
Premier jeu d’un tout nouvel éditeur français. Il s’agit de ce qui est certainement le premier vrai puzzle compétitif du monde. Intriguant, pour le moins.
 
 
 
 
 
 
 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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6 Commentaires

  1. LeGrub 27/04/2020
    Répondre

    Merci !

  2. cyrilcyrilcyril 29/04/2020
    Répondre

    Hello pour info, j’ai fait une trad des règles et des cartes de The Defence of Procyon III si des personnes sont intéressées par ce jeu 🙂 https://boardgamegeek.com/filepage/200356/regles-et-cartes-en-francais-fan-made

  3. GALLOIS Philippe – Tapimoket 30/04/2020
    Répondre

    Pour Maztec … « Il s’agit de ce qui est certainement le premier vrai puzzle compétitif du monde » 

    Et bien non… il existe un autre puzzle compétitif

    https://boardgamegeek.com/image/237545/situation-4

  4. Kyojin 01/05/2020
    Répondre

    The Great Race et Canvas me font de l’oeil ^^, merci pour la sélection

  5. Logod 03/05/2020
    Répondre

    Salut,

    Juste pour dire, il y a aussi la campagne Dodos Riding Dinos qui est en cours actuellement.

    C’est un jeu de course avec des dinosaures

    https://www.kickstarter.com/projects/detestablegames/dodos-riding-dinos/

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