► E.D.I.T.O. La semaine de l’illustration

Une grosse semaine spéciale dédiée à l’illustration et aux illustrateurs, voilà ce qui s’apprête à commencer sur Ludovox sous vos yeux éblouis !

Nous avions en effet envie de mettre sous les projecteurs le travail de ces artistes qui sont aujourd’hui devenus des acteurs éminemment inséparables de la qualité d’un jeu. 
 

Pour citer Xavier Collette, illustrateur sur Mysterium et Abyss que vous pourrez lire dans une interview assez engagée, les « illustrateurs sont de véritables auteurs de jeu », selon la définition légale et plus précisément, auteur des illustrations du jeu, et devraient donc à ce titre toucher des droits d’auteur, ce qui est aujourd’hui rarement le cas. Un sujet qui fait débat, qui divise, mais comment nier qu’Abyss, sans ces illustrations-là, aurait connu moins de succès ? Est-ce qu’un Scythe sans la vision de Jakub Rozalski aurait touché autant de monde ? Autre exemple, toutes les productions de Ryan Laukat seraient-elles aussi séduisantes si l’auteur-illustrateur ne concevait pas ces jeux comme un tout ? Sans même parler de ces titres où les illustrations sont partie prenante du game design lui-même, à la Dixit, Unlock, ou encore prochainement When I Dream qui arrive chez Repos Productions et que nous avions repéré pour vous à Essen dernier (l’interview de l’auteur sera aussi visible cette semaine).

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Pour beaucoup d’entre nous, l’illustration de la cover demeure indéniablement le tout premier contact avec le jeu, avec l’idée même du jeu. Que ce soit dans la boutique, virtuelle ou physique, ou sur les plateformes de financement participatives (où l’on vend parfois même plus le contenant que le contenu), sans un design accrocheur qui sait transmettre en quelques secondes l’intérêt et le sujet d’un jeu, pas d’acte d’achat. Et devant un marché toujours plus saturé par une concurrence tous azimuts, la qualité des illustrations a naturellement explosé ces dernières années. Certains noms sont devenus synonymes de succès – ou en tout cas de “quelques boîtes de plus”.
Aujourd’hui, en un seul regard, on sait reconnaître le pinceau d’un Vincent Dutrait, on suit avec joie l’évolution d’une Fernanda Suarez ou d’un Pascal Quidault, on s’électrise devant les traits d’un Djib, on identifie la palette d’un Biboun ou celle d’un Naïade… Des illustrateurs qui font partie, comme le dit Christine Alcouffe dans notre entretien, de ceux “qui ont vraiment façonné le paysage ludique ces dernières années”. Christine Alcouffe qui décortiquera son travail d’illustratrice pour vous dans un article spécial Paper Tales.

De plus en plus difficile aujourd’hui de s’asseoir devant un jeu qui pique les yeux. À ce niveau, comme le souligne l’ami Meeple Gaut dans son article (à paraître lui aussi “Illustration et jeu de société : de l’art en boîte ?”) on parvient encore à distinguer plusieurs écoles, différents courants ludiques (école allemande, école américaine) avec leur philosophie du jeu et leurs résultantes sur l’approche des univers visuels. Selon que l’on développe des thèmes fournis, originaux, ou que l’on se concentre d’abord sur la mécanique pure, les priorités ne se situent pas aux mêmes endroits pour l’éditeur.

Assistante scientifique, fort caractère. Une qualité nécessaire dans un équipage essentiellement masculin. Attentive, curieuse, douée pour les investigations. Un atout précieux pour la mission.

TIME Stories – « Assistante scientifique, fort caractère. Une qualité nécessaire dans un équipage essentiellement masculin. Attentive, curieuse, douée pour les investigations. Un atout précieux pour la mission » peut-on lire.

 

À ce titre, une école française semble se détacher, grâce à une bonne kyrielle d’illustrateurs investis dans le milieu (dont les noms de plusieurs sont déjà apparus dans cet article) d’une part, et d’autre part par le fait d’une approche éditoriale qui tente souvent de fondre mécanique et thématique l’une dans l’autre. On pense par exemple aux TIME Stories, à 7th Continent, ou à Luma et Seeders, tous des projets typiquement à part, qui ont chacun ce souci commun, central, de créer une saga tenant en compte un maximum de dimensions attenantes au média ludique. L’imaginaire écrit, le design léché, les personnages forts, l’arc narratif, la mécanique au service d’une aventure ludique et immersive, cela servi par des illustrations qui sont le support par lequel tout se véhicule. Ce genre de travaux tendent probablement à inscrire de façon encore plus évidente le jeu de société moderne comme une forme culturelle à part entière. La culture ludique, encore en marge, trouve avec les illustrateurs un argument de plus pour asseoir son crédit. C’est un des sujets que l’on évoquera dans l’interview de Natacha Deshayes, des éditions Ilinx. Nous en profiterons évidemment pour faire le point sur leur entreprise, un an après leur début, notamment suite au départ d’Adèle Perché.

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Et puisque l’on parle livres, jeux et illustrations, vous ne serez pas étonné de lire une nouvelle publication de Fred sur une BD dont vous êtes le héros, à savoir Les magiciens de fer, une des premières des éditions Makaka. Après les Larmes de Nuwa, Mystery et Zombie, il continue d’explorer ce format particulier du livre-jeu, proche cousin des livres-dont-vous-êtes-le-héros.

La BD, un art auquel le jeu de société se compare régulièrement : pour sa démarche créatrice d’une part, ou pour le schéma de développement de son marché. C’est un point de départ qui nous donnera l’occasion d’un article faisant un tour non exhaustif des illustrateurs venant du 9e art que l’on aime(rait) tant retrouver dans nos jeux ! En effet, ils sont particulièrement nombreux à venir de la littérature jeunesse, mais pas tant que ça de ce secteur pourtant limitrophe… L’occasion de lancer un appel ?

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Dessin de Boulet

 

Et pour conclure en beauté, vous pourrez goûter un article qui vous permettra (peut-être) de découvrir cette illustratrice hyper talentueuse que je tenais particulièrement à mettre en avant : Christine Deschamps. Elle se soumettra à un exercice un peu décalé, à savoir le portrait chinois. En effet, cette illustratrice freelance a déjà travaillé plusieurs fois pour des jeux de société (Tweegles, Loups-Garous de Thiercelieux, Deus…), mais à mon sens, son talent mériterait plus de mise en valeur. C’est mon avis et je le partage ! Vous avez eu un petit avant-goût avec l’image en première page de cet édito : 

 

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Pour ponctuer cette semaine si particulière, notre dessinateur vedette, Nem (Joueurs : ils sont parmi nous) nous a gentiment envoyé une série de mini strips sur le thème des illustrateurs. À déguster bout par bout en fin de tous ces articles et rassemblés tous ensemble dans une page dédiée pour conclure la semaine !

 

Ouvrez grand les mirettes, c’est parti ! 

 

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7 Commentaires

  1. ReiXou 27/09/2017
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    Alléché je suis. J’attends tout ça avec impatience.

  2. morlockbob 27/09/2017
    Répondre

    y z ont de sacrées bonnes idées chez Ludovox…

  3. Grovast 27/09/2017
    Répondre

    Pareil, ça me semble pas mal ce programme 😉

  4. TheGoodTheBadAndTheMeeple 28/09/2017
    Répondre

    ouaip excellent programme !

  5. Max Riock 09/10/2017
    Répondre

    Très sympa cette série d’article, merci !!

     

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