KingDomino & QueenDomino : la paire royale quinte flush

Kingdomino, contraction de « Kingdom » et « domino » est un titre fort bien trouvé puisque l’on va ici construire un royaume à l’aide d’une mécanique proche des dominos.
Le saviez-vous ? L’idée est d’abord née d’un projet de jeu à offrir aux heureux clients d’une station de ski (pour en savoir plus : clic) mais Kingdomino a fini par sortir dans le circuit commercial classique et l’inverse aurait été dommage : le titre connaît un véritable succès, critique (à ce sujet, lire notre test) et public. Il a dernièrement obtenu la consécration ultime, le Spiel des Jahres. Mais M. Cathala ne s’arrête pas là ! Pour ceux qui pourraient avoir fait le tour du jeu, il propose, toujours chez Blue orange et d’ici EssenQueenDomino (extension – standalone) un nouveau titre un peu plus retors. 

Revenons sur Kingdomino et sur ce qui a fait son succès et jetons un oeil à l’arrivée de la Reine…

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Retour sur Kingdomino

Kingdomino remet au goût du jour le vieux principe des dominos : au début de la partie, on commence avec une tuile centrale qui représente notre royaume naissant, nous allons par la suite le développer dans un carré de 5 sur 5 maximum en connectant des tuiles ayant un côté commun. Astucieux : Se baser sur un concept aussi universel et facile d’accès que les dominos permet à un enfant de 4 ans de comprendre les règles de Kingdomino

Note qui a sa importance : selon le nombre de joueurs on enlève au hasard un certain nombre de tuiles (12 par joueur manquant).

Puis on mélange les tuiles et on décide de l’ordre du tour.

Enfin, on place 4 tuiles domino (lors d’un jeu à 4 joueurs) au centre de la table, et on les range dans l’ordre croissant selon leur valeur apparaissant au dos. Les dominos ont en effet deux faces : sur l’une d’elles, divers terrains vont apparaître (qui vont nous permettre de marquer des points) et de l’autre, des valeurs. Plus ce numéro est élevé et plus le domino comporte des éléments intéressants pour faire des points de victoire, et inversement.

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Là où tout est changé par rapport aux dominos classiques, c’est qu’en prenant le moins intéressant des dominos présents (le terrain le moins fructueux avec le numéro le plus bas) on s’assure de jouer premier au prochain tour car c’est cette valeur qui déterminera le prochain ordre de jeu des joueurs. On sacrifie un tour pour s’assurer « le choix du roi » au prochain. 

Quand on prend un domino, on le rajoute à son royaume en respectant la règle de pose typique des dominos : un des deux côtés doit correspondre à un domino précédemment posé. On a cependant un joker car on peut accoler n’importe quel domino à la tuile centrale. Si jamais vous ne pouvez pas connecter votre nouveau domino, il est défaussé.

Enfin, le scoring est simple : pour un type de terrain on compte le nombre de tuiles et le nombre de symbole “couronne” présent et on en fait une multiplication. Si notre terrain ne comporte aucune couronne, on aura gagné aucun point de victoire pour ce terrain. On fait cela pour chaque type de terrain (champ, prairie, mer, forêts, marais et mines).

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De manière optionnelle, on peut octroyer des points (10) si la tuile du roi est bien au centre du royaume, et 5 si le royaume est complet, c’est-à-dire qu’il représente un carré de 5 par 5.

Bilan du premier royaume ?

À la Rédac, quand on nous demande si le jeu mérite son Spiel, c’est un oui unanime : le jeu est réellement familial, simple à expliquer et fun à jouer. Son gros point fort : l’immédiateté. On peut tout à fait le sortir avec des novices du jeu moderne (j’ai une amie qui l’a offert à son père de 75 ans) et enchaîner les parties. En 5 minutes on a compris les enjeux. Avec des enfants ? Cela fonctionne aussi très bien. Cerise sur le gâteau, on peut tout à fait y jouer entre adultes un peu plus aguerris : il deviendra dans ce cas-là un peu plus calculatoire et la subtile mécanique de draft qui nous sert à prendre des dominos se jouera aussi en contre-draft plus agressif. À 2 joueurs, on pourra jouer avec toutes les tuiles et au lieu de composer un carré de 5 x 5, notre royaume sera agrandi (on formera un carré de 7 x 7). Quoiqu’il en soit, une partie en appelle une autre… et puis une autre… 

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Et puis, au niveau de l’édition, rien à redire : le jeu est coloré, chamarré, lisible, les couleurs des tuiles sont suffisamment distinctes pour ne pas se tromper, la taille des dominos les rend agréables à manipuler, mais la boîte n’est pas trop grande. Le travail d’illustration de Cyril Bouquet est très bon. Et en plus, par çi par là, vous trouverez quelques easter eggs qui vous feront sourire.

 

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Quid de QueenDomino ?

Kingdomino se veut donc une fort belle porte d’accès aux jeux de société, mais au-delà de son apparente simplicité, le jeu propose une jolie petite profondeur. Quoiqu’il en soit avec Queendomino Bruno Cathala propose un jeu un peu plus ardu, adressé à ceux qui auraient trouvé le premier tome trop simple. À la mécanique de Kingdomino s’ajoute deux nouveaux types de tuiles : les dominos à case rouge et les tuiles Constructions. Nous commençons aussi avec quelques pièces d’or et un chevalier. Enfin, à disposition des joueurs : un nouveau petit plateau pour les tuiles constructions.

Le jeu en proto était disponible en démonstration à Parthenay. Nous avons construit des royaumes sous les yeux de la reine… Voilà de quoi il retourne. 

 

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Prototype du plateau

 

Je ne reviens pas sur la mécanique de sélection des tuiles, c’est exactement la même que dans Kingdomino, mais désormais, si avez acquis une des nouvelles tuiles avec du rouge, vous pourrez maintenant acheter une Construction. Les tuiles Construction font la moitié d’un domino et viendront recouvrir une case rouge. Comme marqué sur le plateau ci-dessus, la première Construction est gratuite, la suivante coûte 1, etc, et vous pouvez dépenser jusqu’à 5 pièces. À la fin du tour, on coulisse les tuiles de sorte à ce que les prix descendent (la tuile coûtant 3 sera à 2, etc). À la toute fin de la partie, un lot de 3 pièces rapporte 1 PV.

En érigeant ces Constructions dans notre royaume nous avons un bonus immédiat : souvent des Tours ou des Chevaliers (j’y reviendrai), mais aussi d’autres moyens de faire des points de victoire, la plupart du temps un peu antinomiques avec le jeu puisque par exemple vous pouvez scorer 2 PV par groupe de champ isolé. Cela peut aussi être selon le nombre de Tours en votre possession…

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Merci à Mica et sa femme pour la partie

 

Sur certaines tuiles, il y a une (ou plusieurs) icônes Tour. Le joueur qui a le plus de Tours devant lui a la chance de recevoir la visite de la Reine. Avoir le meeple Reine à ses côtés procure deux effets : d’abord les tuiles que nous allons acheter en argent sonnant et trébuchant bénéficient d’une réduction d’une pièce. Ensuite, si la Reine est dans notre royaume à la fin de la partie, elle compte comme un symbole “couronne” supplémentaire pour le terrain de notre choix. Il risque donc clairement d’y avoir une course à la construction de Tours !

Enfin, nous avons chacun un Chevalier au début. Ils servent à collecter l’impôt. On le place sur un de nos terrains – de préférence le plus grand – et il nous rapporte 1 pièce par terrain. Évidemment, plus on le pose tôt et moins on récupérera d’argent, et en même temps, il faudra aussi en avoir pour acheter de nouvelles tuiles. Cela rajoute donc un petit dilemme.

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Si l’on gagne de nouveaux chevaliers (avec les tuiles constructions) on pourra de nouveaux prélever l’impôt, mais pas plus de deux fois sur le même terrain.

On ne remplit le plateau de tuiles Constructions qu’à la fin d’un tour de jeu (pas d’effet d’aubaine), de plus on a la possibilité une fois par tour de détruire une tuile Construction convoitée par un adversaire en soudoyant le dragon, cela vous coûtera une pièce (comme chacun sait, les dragons adorent l’or).

 

Alors ! King or Queen ?

Queendomino propose une nouvelle mécanique intéressante et une autre façon de jouer avec ses tuiles. Gagner les faveurs de la Reine est intéressant, pour la réduction sur le coût de Construction, mais aussi pour la couronne joker. Cela dit, construire pour construire ne vous fera pas gagner la partie : il faut le faire à bon escient – d’autant plus que l’argent rapporte des points de victoire à la fin ! 

Un titre un peu plus complexe, qui parlera plus à ceux qui ont trouvé Kingdomino trop simple ou à ceux qui veulent pousser l’expérience du domino plus loin. Il sera possible de jouer à Queendomino sans avoir son prédécesseur mais mélanger les deux boîtes permet de jouer à 4 joueurs dans le format agrandi de 7 x 7 et jusqu’à 6 joueurs dans le format classique de 5 X 5.

Rendez-vous à Essen !

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4 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 03/08/2017
    Répondre

    Ca va se vendre comme des petits pains, pardon, ça se vend déjà comme des petits mains !

  2. Grovast 03/08/2017
    Répondre

    Je n’avais pas encore pisté que c’était à la fois un stand-alone et une extension, ni les nouvelles possibilités à 4 en 7×7 et surtout à 6.

    Je vois ça d’un autre oeil du coup (car bon, des jeux courts mais quand même intéressants à 6, c’est pas toujours évident).

     

  3. bgarz 04/08/2017
    Répondre

    Essayé à Cannes à 6 J en mélangeant les 2 boîtes et déjà adopté 😉

  4. Fredovox 10/08/2017
    Répondre

    Instant by pour moi !

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