Participatif, la sélection naturelle N° 118 du 17 septembre 2019

 

 

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N° 118

 

 Salutations ludico-participatives !

► Ça y est, on est en plein dans la rentrée du participatif ludique. Les projets grands et petits apparaissent et il est bien difficile de faire le tri ! Cette chronique a connu un accouchement dans la douleur, ces deux dernières semaines ne m’ayant laissé que très peu de temps à lui consacrer. Du coup, la sélection a été peut-être un peu plus sévère que d’habitude ! L’avenir proche des campagnes ne me promet pas vraiment de répit, il y a du lourd dans l’air…

 

 Bonne lecture, et à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 ) !

 
 
 
 

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Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)

 

 
 
solar-storm-box-artSolar Storm par Dranda Games est un jeu coopératif de 1 à 4 joueurs, jouable en solo donc, dans un univers SF. Les joueurs sont des spationautes qui doivent maintenir en état de fonctionner leur vaisseau spatial pris dans une tempête solaire.
 
Le thème n’est pas vraiment nouveau, on a déjà un certain nombre de jeux qui exploitent ce type de pitch orienté catastrophe SF. Alors qu’est-ce que Solar Storm a de différent qui pourrait vous inciter à pledger ? Son prix peut-être ? À environ 27 € la version Deluxe (soit 5 de plus que la version de base) et des frais de port à 3 €, le tarif est des plus raisonnable. À noter que l’éditeur promet, en cas de sortie du Royaume-Uni de l’espace économique Européen, un remboursement total d’éventuels frais de douanes, le jeu étant envoyé de Grande-Bretagne.
 
Si le prix est assez incitatif, ce n’est guère le cas de la direction artistique… Non pas que ce soit laid, mais c’est du déjà-vu. La mise en page des cartes de lieux me fait même furieusement penser à celle de bases de Star Realms. Il y a pire comme référence, je vous l’accorde. Sinon, globalement le matériel présenté est plutôt agréable, grâce au travail de Elias Stern & Vladimir Ishelin.
 
Au final, nous avons là un petit jeu sympa, qui ne révolutionne rien du tout (et qui n’a jamais prétendu le faire) mais qui propose des règles simples, un matériel correct, un prix qui ne l’est pas moins et ce pour des parties de 30 à 60 minutes. Et cela suffit pour que la campagne soit un succès, à deux semaines de la fin cette dernière compte près de 1 500 soutiens et est financée à plus de 5 fois (actuellement 33 400/40 000 £ et 1 113 soutiens. Fin le 3 octobre).
 
 
 
after-the-empire-box-artAprès une première campagne annulée mi-août alors qu’elle était financée à plus de deux fois, voici le reboot de After The Empire par Grey Fox Games. Rien n’a été changé entre temps, hormis la page de campagne qui a été relookée et qui met bien plus en avant le très beau matériel pléthorique.
 
Sous ses faux airs de castle défense, After the Empire est un jeu aux classiques mécaniques de pose d’ouvriers et de gestion de ressources. Chaque joueur est un châtelain qui doit construire son château et le défendre régulièrement contre les attaques de vilains-pas-beaux plutôt teigneux, le petit twist sympa du jeu étant que lesdits méchants s’en prennent systématiquement aux châteaux les plus riches. Enfin, y’a une justice dans les jeux en ce bas monde !
 
Comme dit plus haut, le matériel est des plus agréable, entre les murailles et tours en 3D, les pitis soldats en plastique de couleur (des pions de luxe, pas plus) et les illustrations ma foi plutôt plaisantes. Le prix de l’unique pledge, 85 $, s’il est élevé dans l’absolu n’est pas exagéré. Il faut tout de même y additionner les 20 $ de port, ce qui nous fait au total la bête à un peu moins de la centaine de nos Euros. Un tarif psychologique qui incite à la réflexion.
 
Malgré une dynamique au ras des pâquerettes depuis près de deux semaines, la campagne se porte assez bien, elle est financée à 3 fois et le millier de contributeurs est largement dépassé (actuellement 89 500/30 000 $ et 1 140 soutiens. Fin le 27 septembre).
 
 
 
mint-cooperative-box-artfrSuite logique de ce qui est désormais une gamme avec Mint Works et Mint Delivery, voici Mint Cooperative par Five24 Labs. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous préciser que nous sommes là en présence d’un jeu coopératif (ah ben mince, je l’ai fait du coup) présenté, à l’instar de ses deux prédécesseurs, dans une petite boîte de pastilles de menthe.
 
Il a beau être petit et doté d’un matériel minimaliste, le jeu n’en a pas pour autant des géniteurs que l’on pourrait qualifier de « perdreaux de l’année ». Que nenni ! Aux manettes nous trouvons donc Jonathan Gilmour (Dinosaur Island, Dead of Winter et autres) et Brian Lewis (Dinosaur Island et son extension Totally Liquid). Ces deux compères mettent donc les joueurs dans la peau de super-héros qui vont devoir virer un méchant de la ville avant que la panique ne s’empare totalement de celle-ci. Règles simples, parties courtes, on nous dit même que Mint Cooperative est idéal pour initier les gens aux joies du coop.
 
Question matos, si vous connaissez les deux premiers Mint, vous ne serez pas dépaysés. C’est simple et épuré, tant pour le matériel lui-même que pour la direction artistique. Une version française est disponible par la grâce de Lucky Duck Games (ils sont vraiment partout, prévenez-moi lorsqu’ils rachèteront Asmodee), mais curieusement pas sur Kickstarter. Il faut aller la chercher sur GameOnTabletop, tout en sachant que les pledges sur ce site sont pris en compte sur Kickstarter et comptent donc pour le déblocage des stretch goals. La version française sera donc strictement identique à celle internationale.
 
Petite particularité de cette campagne pour la version française, les deux premiers Mint précédemment édités en français par Pixie sont à nouveau proposés en add-on mais avec (bonne nouvelle) une toute nouvelle traduction refaite par les canards.
Le tarif du pledge proposant les 3 jeux en bundle est d’ailleurs intéressant : 30 €, plus 4 de port, Mint Cooperative seul étant à 10 € mais avec également 4 € de port.
 
Alors, désormais on a en petites boîtes métal du placement d’ouvriers, du pick and delivery et du coopératif. Qui lance les paris pour le genre du prochain Mint ? (actuellement 59 800/10 000 $ et 4 190 soutiens sur KS, 2 850/2 000 € et 290 soutiens sur GoT. Fin le 04 octobre).
 
 
 
aeon-trespass-odyssey-box-artIl était une fois des joueurs qui avaient flashé sur Kingdom Death Monster (aka KDM pour les intimes) et certainement aussi sur les millions de brouzoufs que le jeu a récolté. Comme ce sont des gens de bon goût, ils ont aussi été impressionnés par The 7th Continent, les millions de brouzoufs que le jeu a aussi engrangé ne devant pas non plus y être étrangers. Comme ils sont très malins, ils se sont dit que mélanger les deux devrait donner un résultat… intéressant. Et hop, ni une, ni deux, v’là que déboule Aeon Trespass Odyssey par Into The Unknown.
 
Vous l’aurez donc compris, il s’agit d’un jeu d’aventure coopératif en campagne (comme KDM) et dont le plateau de jeu se crée au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire grâce à des tuiles numérotées que l’on juxtapose (comme T7C). L’univers est ici celui de la Grèce antique, mais tendance fantastique, avec des monstres à combattre, du loot à récupérer, etc.
 
Le matériel est pléthorique, la core box comprend pas moins de 1 500 cartes, 250 tuiles et marqueurs divers, et une grosse vingtaine de figurines. « Seulement » une vingtaine, mais y’a du gros, certaines de ces figurines taquinant les 130 mm. Certains éléments des dites figurines sont même interchangeables. La direction artistique a visiblement fait l’objet d’un soin particulier et il faut vraiment être exigeant pour y trouver à redire. Les illustrations sont très belles et généralement très bien mises en valeur, le matériel présenté donne envie et semble justifier le prix des pledges : 69 $ pour la base de la base et 129 $ pour le « vrai » pledge, la core box, qui permet vraiment d’entrer dans le vif du sujet.
 
Mais chez Into The Unknown, on sait très bien que vous ne trouverez ça pas assez cher, alors on vous propose d’emblée un petit add-on de derrière les fagots à tout juste 99 petits dollars. Oui, une misère… À côté de cela, d’autres broutilles vous sont proposées, mais avec des tarifs dépassant au maximum à peine la trentaine de dollars, est-ce la peine d’en parler ? Ce dont on peut parler par contre, ce sont les frais de port. Apparemment raisonnables au premier abord,   (estimés de 25 à 35 € pour la France, le jeu faisant à la louche dans les 10 Kgs), ils ne concernent en fait que la core box. Si vous voulez des add-ons, il vous faudra à nouveau cracher au bassinet et surtout attendre fin 2021, alors que la livraison de la core box devrait intervenir fin 2020 / début 2021.
 
L’éditeur du jeu était serein lors de la création de la page de campagne, sûr de lui dirais-je même. En effet, il faut oser dévoiler à l’avance une tripotée de stretch goals dont le premier est débloqué à 125 000 $ et dont le dixième culmine à 690 000 $, avec certains paliers à 75 000, voire même 100 000 $. Et il faut reconnaître que cela a été un paris gagnant. Alors on est loin des résultats des deux modèles que sont KDM et T7C, mais malgré tout près de 6 500 soutiens et 670 000 dollars, ce n’est pas rien (actuellement 667 500/50 000 $ et 6 490 soutiens. Fin le 30 septembre).
 
 
 
 
nouvelle-france-box-artfr Les québécois de JackBro Playful Creation reviennent avec un jeu d’un auteur québécois, Jean-Dominique Landry, dont le thème est la naissance de la Nouvelle-France, qui donnera plus tard le Québec. Et hop, la boucle est bouclée. Pour le titre, pas la peine d’aller chercher midi à quatorze heure, ce sera Nouvelle-France. Simple, sobre et élégant. Et surtout parlant (enfin, pour peu qu’on ait un minimum de culture générale hein !).
 
Au vu du thème et du titre, on est en droit de s’attendre à un jeu où l’historique le dispute au culturel. De l’histoire avec de la culture dedans, il y en a un peu grâce à un dépliant inclus dans chaque boîte, dans lequel des historiens expliquent le contexte de la naissance de la Nouvelle-France. Mais c’est tout, bien que je dirais que c’est déjà pas mal, nombre de jeux basés sur des faits historiques faisant l’impasse sur ce genre de chose.
 
Le jeu lui-même est un jeu 100 % abstrait, mais très intelligemment et magnifiquement thématisé. En gros, c’est un Tetris 3D. Chaque joueur va devoir « construire » des bâtiments en plaçant, en fonction de schémas illustrant des cartes tirées au hasard, des blocs de formes différentes, eux-même constitués de cubes de plusieurs couleurs. C’est la disposition de ces cubes de couleur et leur nombre qui va définir les points de victoire. Bien sûr, il y a des petites subtilités qui enrichissent le jeu, mais tout est dit. On est donc plus sur un casse-tête que sur un jeu de stratégie, c’est clair.
 
Ceci dit, dans le genre jeu abstrait, il semble bien se positionner dans la catégorie des bons. Je dit « il semble bien » car si vous ne le savez encore pas, s’il y a une catégorie de jeux que je déteste cordialement, c’est bien celle des jeux abstraits ! Mais Nouvelle-France me paraît avoir les qualités requises pour les amateurs du genre.
 
En tout cas, ce n’est pas le matériel du jeu qui va rebuter ceux qui pourraient se laisser tenter. C’est tout simplement magnifique, avec une direction artistique très classe, claire et qui met bien dans l’ambiance de l’époque concernée. Le matériel présenté donne envie et pour peu que la manipulation des formes à assembler ne pose pas de problème majeur, cela devrait être un réel plaisir à utiliser.
 
Malgré tout cela, la campagne de Nouvelle-France peine (c’est un euphémisme) à trouver son financement. À mon sens, il y a plusieurs raisons à cela. La première est qu’il s’agit d’un jeu abstrait, et cette catégorie est relativement peu prisée sur Kickstarter. Il y a bien des exceptions notables, le premier nom qui me vient à l’esprit est Santorini, mais généralement ce genre ne déchaîne pas les foules.
 
Parallèlement, JackBro a positionné son jeu dans la case « De luxe », avec les tarifs qui vont avec : Environ 52€ pour la version de base, 69 pour une version collector qui a du mal à justifier l’écart de prix. Dans l’absolu, au regard de ce qu’il y aura dans la boîte, le prix de la version de base est fort correct. Mais ajoutez-y les 15€ de frais de port et vous vous retrouvez à débourser près de 70€ pour un jeu abstrait. Beau, indéniablement, mais ….
 
J’ai malheureusement peur de ne pas être le seul à avoir fait ce genre d’analyse car la campagne est malheureusement encore loin d’avoir rassemblé les 65 000 CA$ requis. Et la dynamique en baisse constante n’incite pas à l’optimisme béat (actuellement 24 500/65 000 CA$ et 280 soutiens. Fin le 10 octobre).
 

 

moonrakers-box-artMoonrakers par Sky Kingdom Games nous propose un savant mélange de deck-building et de « coop mais pas vraiment » avec de la négociation entre joueurs dedans. 

Dans un univers très SF, les joueurs sont des mercenaires de l’espace, les Moonrakers, qui vont devoir remplir des missions pour acquérir richesse et renommée, celui qui aura le plus de points de prestige à la fin de la partie devenant le nouveau boss de la bande.

Ces missions peuvent être remplies seul ou en coopération, et c’est là qu’est tout le sel du jeu car il va falloir définir en amont avec son ou ses éventuels partenaires le partage des crédits empochés, du prestige gagné mais aussi du danger encouru. Avec le risque que l’un ou votre partenaire vous fasse un petit dans le dos à l’insu de votre plein gré.

Une fois ces petits détails réglés, on rentre dans la partie deck-building, chaque joueur va recruter des membres d’équipage, équiper son vaisseau afin de pouvoir bénéficier de capacités spéciales, lesquelles permettront de répondre au mieux aux exigences de la mission.

Si le gameplay de Moonrakers se distingue quelque peu de la masse, il en est de même pour sa direction artistique ! Personnellement je n’aime pas trop, mais force est de constater que les illustrations et la mise en page créent une ambiance particulière qui va faire craquer beaucoup de monde. Mais anglophone, le monde. Parce qu’il y a pas mal de texte sur le matériel et que, a priori, aucune localisation n’est envisagée.

Mais ce qui va sans doute limiter le plus la diffusion du jeu en nos contrées, c’est son tarif. 50 € pour le pledge de base et 59 € pour celui offrant une extension exclusive à la campagne, cela pourrait aller s’il ne fallait pas ajouter 17 à 18 € de frais de port (20 $ exactement). Pour preuve, au moment où j’écris ces lignes, ils sont à peine une trentaine de français à avoir pledger sur plus de 3 800 contributeurs. À noter que cette campagne ne propose aucun stretch goal, ce qui ne l’empêche pas de bien se porter et de dépasser bientôt les 4 000 souscripteurs (actuellement 252 500/40 000 $ et 3 960 soutiens. Fin le 1er octobre).

 

 

reigns-the-council-box-artfrcoeur rougeReigns : The Council par Nerial est un tout nouvel éditeur français qui présente son premier jeu sur Kickstarter. Et pour un début, les choses on été faites en grand : licence d’un jeu vidéo mobile à succès, auteurs pas vraiment tombés de la dernière pluie (Bruno Faidutti et Hervé Marly, excusez du peu !) et société de conseils tierces histoire d’assurer le coup.

Reigns fait partie de ces party games à tendance sociale, basé sur des échanges verbaux et qui se jouent dans une bonne humeur propice à la rigolade. En l’occurrence, et pour coller au thème du jeu mobile, l’un des joueurs tient le rôle du Roi et les autres de ses conseillers. Chacun des conseillers à un objectif personnel à atteindre et va essayer d’influencer les décisions du Roi à son avantage. Le Roi, quant à lui, doit faire en sorte de garder l’équilibre du royaume, chacune de ses décisions pouvant influencer l’état de l’un ou de plusieurs de ses quatre piliers : religion, peuple, armée et santé. Si l’un des quatre devient trop faible ou au contraire trop fort, le Roi perd sa couronne.

Comme tous les jeux de ce type, sont succès sera très dépendant du groupe de joueurs mais force est de constater que l’idée est sympathique et que le jeu semble bien calibré pour atteindre son but : générer une bonne grosse dose de fun et de discussions animées (Umberling vous en parle par ici et aussi par là). La direction artistique est, sans surprise aucune, calquée sur celle du jeu mobile, c’est-à-dire sobre, épurée et franchement pas désagréable à l’œil. De toutes façons, pour un jeu de ce type, l’aspect esthétique est plutôt secondaire.

La campagne fait elle-aussi l’impasse sur les stretch goals. Enfin, pas complètement, mais le seul présenté jusqu’ici est pour de l’amélioration de la qualité du matériel. Ce qui est très bien, le matériel c’est important et c’est bien plus vendeur que de l’ajout de gameplay non testé comme on en voit encore trop souvent. Le réalisme de la campagne se retrouve dans le montant demandé, environ 73 000 €, chiffre très élevé pour un jeu de ce genre. Si cela a eu comme conséquence de voir le financement arriver tardivement, au moins les souscripteurs sont-ils certains qu’ils auront leur jeu tel qu’il leur a été présenté, et tout ce qui rentrera au-delà de cette somme ne sera que bonus pour l’éditeur.

La réalisation du financement a donné un petit coup de boost à la campagne qui voit désormais les 2 000 soutiens en ligne de mire. Il reste deux semaines pour améliorer le score (actuellement 73 880/65 000 £ et 1 990 soutiens. Fin le 1er octobre).

 

 

Mais aussi :

 
 
yedo-deluxe-master-set-box-artYedo Deluxe Master Set par Board & Dice est, ainsi que son nom l’indique clairement, la version de luxe de ce vénérable ancien (2012. Bon OK, c’est pas si vieux que ça). En plus du matériel top qualité, les illustrations ont été revues et pas mal de nouveautés transforment le jeu originel. Il peu désormais être modulé en fonction de vos envies (moins punitif ou au contraire impitoyable), apparition d’un nouveau module, le salon de thé, qui vient avec un ensemble d’aides qui assisteront le joueur le temps d’un tour, des spécialistes à la place des Disciples, de nouveaux types de missions, etc.
 
Autant dire qu’on est pas volé, d’autant que le tarif (sans les pièces métal) reste raisonnable : environ 64 €. Mais curieusement, c’est le gros pledge à près de 90 € qui attire la masse des soutiens, qui ajoute les fameuses pièces métal et des sleeves pour protéger toutes les cartes (actuellement 268 500/40 000 $ et 2 840 soutiens. Fin le 20 septembre).
  
 
 

windward-box-artWindward par El Dorado Games est un jeu qui fait immédiatement penser à Turbulences dans son thème,  son gameplay et même son plateau de jeu. En nettement moins classieux quand même ;-). Windward est un pick up and delivery (comme Turbulences) dans lequel les joueurs sont des Capitaines de vaisseaux volants (comme Turbulences) qui vont devoir partir à la chasse aux Léviathans ou piller leurs adversaires et ramener leur butin à bon port, tout cela en fonction des vents (oui, comme… Turbulences).

Ne voyez pas là un soupçon de plagiat de ma part, car même si les points communs mis en évidence sont bien réels, il s’agit je pense d’une coïncidence comme on en voit régulièrement dans le jeu de plateau. Quoi qu’il en soit, quand bien même ce ne serait pas le cas, les deux jeux s’adressent à des publics bien différents. Cessons donc les comparaisons.

Le matériel est chouette avec le plateau de jeu circulaire et les mignonnes figurines de vaisseau (comme Turb… Ah non, on arrête hein), la direction artistique sobre et de bon aloi, et le prix de l’unique pledge raisonnable à près de 49€. Il faut malheureusement lui adjoindre 15 gros Euros de frais de port (actuellement 142 550/20 000 $ et 2 680 soutiens. Fin le 23 septembre).

 

 
 
the-isofarian-guard-box-artThe Isofarian Guard par Sky Kingdom Games est un jeu d’aventure solo ou coop à 2 dans un univers med-fan. Comme c’est la mode en ce moment, il est basé sur de la narration, mais dans son cas le mot prend tout son sens. En effet, outre les phases d’exploration et de combat, vient celle des évènements. Ces derniers peuvent être lus sur le livre ad hoc mais surtout, écoutés.
 
En effet, des comédiens professionnels ont enregistré les textes et surtout donnent vie aux personnages, avec musiques et effets sonores. Il suffit de fermer les yeux et on est dans le film. Rien qu’écouter le thème principal du jeu vous plonge dans son univers. C’est réellement immersif, à des années lumières d’un texte ânonné avec peine par l’un des joueurs. Ces enregistrements sont disponibles via une application dédiée. Peut-être une occasion de réconcilier les allergiques aux écrans sur la table de jeu avec les smartphones ou tablettes.
 
La matériel donne également envie de se lancer dans l’aventure, d’autant qu’il a été amélioré par les stretch goals. Les illustrations sont simplement magnifiques et parfaitement mises en valeur par une mise en composition sobre et efficace, avec des d’icônes aussi très esthétiques. Le reste est à l’avenant, avec des figurines peu nombreuses (à quoi bon en avoir plus d’ailleurs ?) et très belles, ainsi que des plateaux de personnages et des jetons pas moins beaux. Le principal défaut du jeu réside dans le fait qu’il me fait très envie mais que étant seulement disponible en anglais, il ne sera jamais mien… (actuellement 132 900/54 000 $ et 2 000 soutiens. Fin le 3 octobre).
 
 
 
 
 
district-9-box-artDistrict 9 : The Boardgame par Weta Worshop est un jeu tiré du film éponyme. Le film en question était une critique ouverte du racisme et de l’ostracisme envers les êtres différents, mais pas sûr que le jeu soit là pour faire passer le même message. De fait, il s’agit d’un jeu d’affrontement dans lequel chaque joueur va tenter de prendre le contrôle du District 9. Cela aurait été des orques et des gobelins qui cherchaient à prendre le contrôle d’un village médiéval, c’était pareil. Mais passons. Le jeu n’a pas à en être plus mauvais pour autant.
 
District 9 tourne grâce à des mécaniques de gestion de main et de pickup and delivery, avec un peu de « pan dans ta mouille » pour pimenter le tout. C’est à la mode, les factions sont asymétriques et sont représentées par des figurines assez jolies, même si on est quand même plus près du pion de luxe. La direction artistique est… spéciale. Autant j’aime beaucoup les illustrations des tuiles hexagonales qui forment le plateau de jeu, autant celles des cartes sont clairement un repoussoir pour moi. Mais c’est moi.
 
Autre repoussoir, le prix. Boîte de base à près de 90€, 115 pour le pledge avec l’extension 5-6 joueurs, c’est déjà pas donné. Mais il faut de plus y ajouter de 32 à 38 € de frais de port. Oui, rien que ça. Mais je vous rassure, même les US passent à la caisse, et pas qu’un peu. J’avoue, c’est limité comme consolation

(actuellement 107 300/60 000 $ et 850 soutiens. Fin le 26 septembre).

 

 

forgotten-chambers-boitefrDévoilé à l’origine sous le nom d’Astrahys, c’est sous celui de Forgotten Chambers : Land of Shadows que MedFan Games a lancé son jeu. Personnellement, je trouve que le premier nom lui donnait plus de personnalité, mais que voulez-vous, les lois du marketing sont impénétrables.

Il s’agit d’un jeu d’exploration (un dungeon crawler en jargon technique) coopératif, donc jouable en solo, dans lequel des aventuriers vont se lancer dans des souterrains générés aléatoirement grâce à des cartes d’exploration, le tout dirigé par des scénarios formant une campagne. Du coup, même si vous rejouez plusieurs fois le même scénario, l’histoire vécue ne sera jamais la même. A fortiori si vous rejouez une campagne complète.

Le jeu est basé sur deux types de cartes : Exploration et Rencontre, le scénario se déroule en fonction d’une storyline ce qui permet de les moduler, voire de les transformer complètement. La direction artistique est de bon goût, avec des illustrations plus que correctes, même si la mise en page des cartes de monstres pique un peu les yeux. Mais peut-être ne sont-elles pas définitives. À noter qu’il n’y a pas de figurines, mais des standees.

Si le pledge de base est à un tarif plus que correct (40 €), le montant de l’ardoise peut vite grimper, jusqu’à 150 € pour un all-in, auxquels il faudra ajouter 25 à 30 € de port pour la France pour un all-in (actuellement 30 500/17 000 € et 460 soutiens. Fin le 23 septembre).

 

 

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Ils débarquent cette semaine

 

 

detective-city-of-angels-smoke-and-mirrors-box-art► Detective : City of Angels – Smoke and Mirrors par Van Ryder Games – 16 septembre
Extension pour LE jeu d’enquête dans le Los Angeles des années 40. Attention ! Jeu très porté sur le narratif et dans un langage extrêmement exigeant. À réserver aux joueurs parfaitement bilingues.
 
 
 
 
 
titan-box-art► Titan par Holy Grail Games – 17 septembre
Jeu de construction de réseau sur fond d’exploitation minière de la plus grande lune de Saturne, Titan. Au cœur du jeu, un grand plateau circulaire à étages dont on devrait parler un bon moment.
 
 
 
 
a-universal-truth-box-art► A Universal Truth par Danger Toad Games – 17 septembre
Inspiré de Pride and Prejudice, un tableau building où chacun cherche à trouver le meilleur parti pour se marier.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
manchukuo-box-art► Manchukuo par Penguin & Panda – 17 septembre
Pose d’ouvriers sur fond de résistance des écoles d’arts martiaux contre la main-mise japonaise sur la province de Mandchourie.
 
 
 
 
 
 
light-hunters-wind-of-the-dunes-&-tide-of-atlantis-box-art► Light Hunters : Wind of the Dunes & Tide of Atlantis par DTDA – 18 septembre

Nouvelle extension (la seconde) pour ce jeu de cartes rapide inspiré des MOBAs. 8 nouveaux personnages au programme et un mode 2 joueurs (qui est clairement sans intérêt avec le jeu de base).

 
 
 
 
 
 
 
 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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9 Commentaires

  1. Xicluna 17/09/2019
    Répondre

    Pas d’everdel je suis surpris après il est vrai que l’annonce a été tardive sûrement que l’article était déjà rédigé 😉

     

    Everdell lance aujourd’hui même une nouvelle campagne pour 2nouvelles extensions

     

    • Gougou69 17/09/2019
      Répondre

      Ce n’est pas tant le fait que la chronique était déjà terminée que celui que ce soit toi qui me fasse connaître cette campagne pour des extensions. Du coup : pas d’info, pas d’article. D’ailleurs merci pour la dite info.

  2. FX 17/09/2019
    Répondre

    La comparaison entre windward et Turbulences a de quoi titiller en effet. Possible qu’il y ait eu inspiration depuis proto ou présentation ?

    • Gougou69 17/09/2019
      Répondre

      Je crois qu’on ne le saura réellement jamais. Mais à ma connaissance, Turbulences n’as pas été présenté assez tôt pour que Winward ait pu s’en inspirer et être développé. Perso, comme je l’ai écrit, je penche plus pour le hasard. On a quand même pas mal d’exemple de jeux se ressemblant fortement et qui sortent tous dans un laps de temps assez court.

      • FX 18/09/2019
        Répondre

        réponse sur le KS : « Il est vrai qu’il y a des idées communes mais déjà la grosse différence qu’il y a entre les deux c’est l’objet en lui-même. D’un côté un jeu de figurines en plastique et de l’autre des mini-maquettes en bois made in France ! Après le plateau n’est pas modulable, juste recto-verso. Et puis Turbulences est plus axé sur l’optimisation du mouvement et le positionnement, tandis que Windward utilise des cartes spécialiste et l’optimisation du vaisseau. Je pense que les deux jeux sont suffisamment différents pour trôner sur la même étagère. »

      • FX 18/09/2019
        Répondre

        la réponse du créateur de Turbulences : « h ! Oui ! Je n’en ai pas encore parlé, mais Windward m’a fait bondir un peu… surtout que je suis Eldorado Games depuis longtemps et que ce jeu sort un peu de nulle part (première communication 1 mois avant le Kickstarter).

        La forme du plateau et la météo rappelle en effet fortement Turbulences, alors j’ai regardé attentivement les vidéos de présentation, et j’ai constaté que le gameplay est quand même bien différent.

        Que ce soit dans la chasse aux baleines, le système de combat, cela ne ressemble pas du tout à Turbulences et rapproche Windward d’un jeu de gestion avec dés ou cartes.

        Le modèle économique de Eldorado Games est aussi très différent du mien et je doute fort que nous soyons un jour en compétition car leur public est assez différent.

        Finalement, le seul point négatif… c’est que cela me freine dans le développement de la version alternative maritime de Turbulences, ou je pensais intégrer des bateaux volants… Mais cela nous emmenera sûrement vers autre chose. »

        • Gougou69 19/09/2019
          Répondre

          Merci pour ces informations qui précisent un peu mieux le ressenti de chacun. C’est ce que je pensais, on est bien plus dans l’inspiration que dans le plagiat.

  3. Kyojin 18/09/2019
    Répondre

    Merci pour la sélection !

  4. Groule 19/09/2019
    Répondre

    Petit feedback sur Solar Storm, après une dizaine de parties, testé sur le module Tabletop Simulator, généreusement mis à disposition par les développeurs,

    Ok avec ce que dit cet article.
    Inspiration Star Realms sur le thème, mais aussi et surtout inspiration Pandemic sur les mécaniques de jeu (piocher des cartes pour dégrader les salles, 3 actions par personnage, on dépense des actions/cartes pour se déplacer ou réparer des salles, échange de cartes possible, etc.)
    Un jeu simple, rapide avec de bonnes sensations.
    Problème, à vouloir trop réduire le format du jeu, on se retrouve avec seulement 9 cartes salles, en gros toujours les mêmes à chaque partie, et pas d’événement ou autre élément qui vient épicer le jeu. Vous l’aurez compris, au bout de 5-10 parties, on a fait le tour, y compris des différents niveaux de difficultés. Ce jeu aurait mérité un gabarit supérieur, tel que celui de Pandemic justement, pour augmenter le nombre de cartes (salles alternatives, événements…) et proposer des modes de jeu différents (vaisseaux de différentes formes, aux différentes propriétés).

    Bref, petit jeu sympa pour 5-10 parties, mais qui aurait mérité un peu plus de contenu et de rejouabilité.

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