Participatif, la sélection naturelle du 19 juin 2018

 

 

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 Chronique N°82


 

 Salutations ludico-participatives !

 ► Cette semaine nous apporte malheureusement une nouvelle fois des exemples de la perversité des early birds mal ou pas maîtrisés et du côté quasi suicidaire de l’emploi de leur « version » temporelle (EB durant 24, 48 ou 72 heures). Et malheureusement, c’est surtout un projet français, et pas des moindres, qui en fait les frais.

 ► À côté de cela, les projets modestes se portent plutôt bien, merci pour eux. Si vous aimez les beaux jeux, Tang Garden qui a été lancé ce lundi devrait satisfaire vos globes oculaires. Et de quelle façon.

 

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis « À la semaine prochaine ! ».

 

 

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Ça s’est passé la semaine dernière…

Les lancements de campagnes

 

 

solomon kane

fr Solomon Kane est un personnage de Robert E. Howard, par ailleurs le créateur de Conan, assez méconnu dans nos contrées. Il s’agit d’une sorte de justicier religieux anglais, protecteur des faibles et qui lutte contre le mal et les démons qu’il cherche à éradiquer, même au prix de sa vie. Il se considère comme la main de Dieu et il sait qu’à ce titre, il ne peut échouer. Il fait donc preuve de bravoure extrême, limite suicidaire.

solomon-kane-solomon-kaneSolomon Kane est donc le héros du nouveau jeu de plateau qui nous est proposé par Mythic Games, aussi sobrement que judicieusement nommé  Solomon Kane. Toute forme de potentielle ambiguïté est levée quant au thème du jeu.

Il s’agit d’un jeu de Jake Thornton (« la voix dans sa tête » de la campagne de Joan Of Arc) qui arbore plusieurs casquettes à la fois. C’est tout d’abord un « full coop », et il va falloir que chaque joueur sache faire parfois (souvent même) preuve de sacrifice afin que ses coéquipiers aient la possibilité de réaliser les actions qui feront avancer l’équipe vers la victoire.

Le jeu est également narratif. Il est basé sur des scénarios, appelés aventures pour l’occasion, tirés des oeuvres de Howard ou totalement inventés (mais tout en restant dans l’esprit du travail de l’auteur) découpés en actes. Chacun de ces actes, divisés eux-même en 8 à 10 chapitres. Chacun d’eux est tributaire des actions précédentes des joueurs. La boîte de base propose 3 de ces aventures, et bien entendu les stretch goals sont là pour en ajouter d’autres. Solomon Kane est également un jeu de figurines (j’y reviens plus loin) avec son petit côté tactique sur le terrain.

solomon-kane-temperanceNon content de piocher dans plusieurs style d’ADN, Solomon Kane peut se targuer d’être également assez novateur dans ses mécaniques. Chaque joueur ne joue pas un personnage. C’est tellement commun, vu et archi-vu… Non, là chaque joueur joue indirectement… Solomon Kane ! « Mais comment ce peut-ce ? », entends-je déjà. Et bien, chaque jouer joue plutôt une partie de Solomon Kane, une partie de son esprit pourrait-on même dire. En effet, les actes du gars Solomon sont guidés par 4 vertus : le Courage, la Prudence, la Tempérance et la Justice. Et vous l’aurez déduit de vous-même, sagaces que vous êtes, chaque joueur prend le rôle d’une de ces vertus. Bien entendu, chacune d’entre elles a des pouvoirs spécifiques et tous ces pouvoirs sont complémentaires. Comme dans tout bon coopératif, il va falloir discutailler pour se mettre d’accord sur les actions à accomplir et sur l’ordre dans lequel elles doivent l’être.

solomon-kane-plateaux-de-jeuPar ailleurs, comme quasi tout jeu coopératif, Solomon Kane se joue aussi en solo. Les règles du jeu solo « de base » sont déjà incluses d’entrée, mais puisque cette façon de jouer à de plus en plus d’adeptes, une version plus spécifique, débloquée par les stretch goals, a été développée. Dans cette version supplémentaire, les 4 vertus sont remplacées par une seule, toute nouvelle, la Providence. Elle a les capacités des 4 vertus d’origine, mais en version « dégradée ». Disons qu’elle fait tout, mais moins bien. Cette version solo est fournie avec sa figurine propre et ses cartes. Mythic Games y croit assez pour la mettre en avant et lui avoir consacré un Live sur Kickstarter.

La première chose qui frappe en allant sur la page de la campagne, c’est la direction artistique absolument magnifique. Qu’on aime ou pas, on ne peut pas nier que ça a de la gueule ! L’illustration de la boîte, en noir et blanc avec juste le rouge d’une épée comme pointe de couleur, donne bien le ton quant au côté sombre de la personnalité du héros. On est pas là pour rigoler et on vous le fait comprendre d’entrée. solomon-kane-partie-en-coursCette illustration, ainsi que toutes celles du jeu, sont l’œuvre de Guillem H. Pongiluppi. Il se veut le spécialiste de l’illustration de l’univers de Solomon Kane, et je pense qu’il peut tout à fait revendiquer ce titre.

L’autre évidente facette de cette direction artistique concerne les figurines. Là aussi, on est dans le haut du panier en matière de sculptures, même si, multiplicité des sculpteurs oblige, certaines semblent mieux réussies que d’autres. Même si les figurines des 4 vertus sont grandes, ici point de délire genre dragon de 50 centimètres de hauteur et un mètre cinquante d’envergure, ailes déployées. Et on ne s’en plaindra pas. Globalement, les peinturlureurs peuvent s’en donner à cœur joie.

Les autres éléments matériels du jeu sont en parfaite cohérence, tant graphique qu’esthétique. Les premiers stretch goals tombés ont encore amélioré la chose en remplaçant certains jetons en carton par leur équivalent en pétrole transformé. Ont également été ajoutés tout au long des 23 stretch goals débloqués, et donc additionnés à la boîte de base, 9 figurines, 10 cartes cauchemar, 30 cartes chapitre, 4 nouvelles maps et 40 cartes découverte, le tout solomon-kane-figurine-solomon-kaneconstituant une nouvelle aventure. Une autre a été entamée par 20 cartes cauchemar, 30 cartes chapitre et une nouvelle figurine pas encore débloquée.

Ce qui nous amène au sujet qui fâche : le prix. Un seul et unique pledge, c’est une bonne idée. À 110 $, ça l’est déjà un peu moins dans l’absolu. Avec des early birds de 24 heures, ça ne l’est plus du tout.
Je sais bien que les pledges à plus de 100 $ commencent à devenir une sorte de norme pour les jeux avec figurines sur Kicksarter. Ce n’est pas pour autant que cela doit devenir systématique, surtout lorsque l’on propose pour ce prix une boîte dont on peut supposer qu’elle a été vidée d’une partie de son contenu. Et d’autant plus quand ce tarif est hors frais de port, estimés en l’occurrence dans une fourchette de 32 à 40 $. Ce qui nous emmène tout de même vers un pledge à environ 150 $. À ce tarif, il y a intérêt à ce que les stretch goals pleuvent pour compenser.

Et justement, ils sont tombés en masse sur les deux premiers jours grâce à un départ canon : financé à 4 fois et demi au premier jour par plus de 4 000 soutiens et encore à plus de 2 fois le deuxième jour, par plus de 2 000 contributeurs. 6 000 backers en deux jours, c’est très beau ! Malheureusement, a solomon-kane-combat-fantomepartir du troisième il a fallu déchanter sérieusement.

Et nous en arrivons au « problème » des early birds temporels, qui ont une nouvelle fois prouvé leur exceptionnelle capacité de potentielle nuisance. Les soutiens des 24 premières heures pouvaient bénéficier d’une mini extension, « Right Hand Of Doom », depuis vendue en add-on à 10 $. La fin de ces early birds, et ce malgré la disponibilité de la mini extension en add-on à un prix très bas, a provoqué un formidable coup d’arrêt au troisième jour de campagne.

Débute alors une série, à cette heure de 6 jours, de résultats négatifs en termes de soutiens. Mythic Games a entendu la critique du contenu de la boîte ne correspondant pas à son prix. Est alors offerte une extension était prévue en stretch goals, « The Death’s Black Riders », annoncée comme étant d’une valeur de 20 $. Malheureusement sans sans effet notable. Au point que certains fans du jeu se mobilisent et augmentent leurs pledges au maximum afin de soutenir le montant en dollars.

solomon-kane-piste-des-vertusEt force est de constater ce paradoxe, la courbe du montant en dollars continue de monter (faiblement certes, mais ça monte) alors que celle du nombre de soutiens continue sa chute qui semble inexorable. À mon sens, cela prouve une chose : les soutiens croient au jeu (et à cet égard, le travail des ambassadeurs y est certainement pour beaucoup, car les retours de ceux qui ont pu tester le jeu sont en très grande majorité positifs) et dépensent sans compter pour sa réussite.

Les raisons de cette impossibilité de faire cesser cette hémorragie de backers font débat. La cause de la baisse est connue : il y a plus de backers qui lâchent leur pledge que de nouveaux qui en prennent un. Cela paraît idiot de le dire tellement c’est évident, mais c’est juste pour souligner le principal problème de cette campagne : son inefficacité à recruter de nouveaux soutiens. Les early birds sont partis vite car se sont les fans, les « je prends et on verra après » et les chasseurs d’EB qui se sont rués dessus.

solomon-kane-vampiresLe principal reproche fait à l’équipe de MG est que le jeu lui-même n’est pas assez mis en avant et passe bien après le matériel dans leur discours. Solomon Kane est un jeu ambitieux et innovant et il fallait « l’expliquer » mieux et bien plus tôt, faire ressortir les points qui le différencient de la masse des coopératifs sur Kickstarter. Le message a été entendu, un premier update a été fait dans ce sens et d’autres actions du même type sont annoncées.

En mesure d’urgence, la page de la campagne a été légèrement revue, mais toujours en mettant en avant le matériel, et pas le jeu lui-même. Celle-ci est pourtant la seule à même de vraiment faire rentrer du « sang neuf » plus attiré par un jeu que par des figurines, aussi belles soient-elles. Egalement, le gap entre les stretch goals a été réduit, passant dans l’immédiat de 30 000 à 10 000 $. C’est bien, mais le fait, dans le même temps, de dévoiler à l’avance 5 futurs stretch goals alors que les soutiens sont en période de doute (c’est un euphémisme) me semble une mauvaise idée. D’autant plus que le gap entre eux repasse à 20 000 $.

Ce lundi, un gros add-on a été proposé, « Against The Vampires », dont la présentation fait encore une fois la part belle aux figurines. Effet immédiat : augmentation du montant journalier en dollars, mais également accentuation de la fuite des backers. Malgré les apparences, la campagne n’est pas en danger dans le sens où la perte de soutiens ne la fera pas repasser sous le seuil de financement. Espérons que l’équipe de Mythic Games saura trouver la parade et que Solomon Kane ne sera pas le nouveau EXO : Mankind Reborn. Le jeu vaut mieux que cela, et Mythic Games mérite mieux que cela (Actuellement 718 000 / 100 000 $ et 5  880 soutiens. Fin le jeudi 5 juillet à 21h00).

 

 

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fr DTDA Games est un jeune éditeur français qui n’a guère qu’un seul jeu à son actif, Light Hunters : Battalion Of Darkness, lui aussi financé sur Kickstarter en mai 2017. Avec son nouveau jeu, Efemeris : Celestial Domination, il pose une image d’éditeur de jeux originaux, au moins dans leur thème et leur présentation.

Efemeris est un jeu de tactique qui se joue soit en (très) compétitif, soi en coopératif par équipe. Il place les joueurs dans un monde uchronique, où des Commandants de flotte de vaisseaux des marines françaises, anglaises et espagnoles, tels qu’on peut se les imaginer dans les films de pirates, voguent dans l’espace à la conquête de planètes. Dis comme ça, cela peut paraître bizarre comme concept et je vous rassure : ça l’est !

efemeris-matérielChaque Commandant doit être choisi avec soin, chacun des 3 disponibles par nation ayant des pouvoirs différents. L’équipage des navires est également à choisir, chaque membre permettant des actions aux effets variés. Une partie se déroule en 3 phases. La première est la cartographie, au cours de laquelle le joueur ajoute une tuile à ce qui va devenir le plateau de jeu, à savoir une carte céleste avec des routes reliant les planètes. Vient en deuxième la phase de collecte, où l’on récoltera le cas échéant de précieuses ressources gagnées précédemment grâce à de judicieuses conquêtes.

La troisième et dernière phase, mais pas la moindre, est la phase tactique. C’est la phase la plus importante en possibilités diverses et variées : mouvement de vaisseaux, utilisation de bonus ou de cartes d’équipage, achat de frégates supplémentaires, construction de bastions (histoire d’enquiquiner les adversaires) ou du galion (en cas de destruction précédente de celui-ci), enrôlement de nouveaux membres d’équipage ou conquête de planète. On le voit, on ne risque pas de s’ennuyer au cours de cette phase là. La première nation a avoir conquis 5 planètes a gagné la partie.

efemeris-capitainesL’élément marquant de Light Hunters était sa direction artistique et surtout ses illustrations, toutes réalisées à l’ancienne, à la main et colorisées à l’aquarelle. Toutes magnifiques et toutes l’œuvre de Manon Potier, auteure également de celles d’Efemeris. Mais même si le travail de Manon Potier se fond à merveille dans l’univers du jeu, ce dernier est également porté par l’esthétique de tous les autres éléments. Des tuiles hexagonales qui vont former le plateau de jeu aux figurines de vaisseaux, en passant par les jetons marqueurs et les plateaux individuels, tout est sobre, à la limite du minimaliste, et génère une atmosphère particulière mais plaisante. Même le livret de règles est traité dans le même esprit. La boîte du jeu est elle calquée sur celle de Light Hunters, sobre et classe, et je pense que l’on a là l’identité visuelle que DTDA va donner à tous ses jeux à venir. 

Light Hunters avait, après avoir attendu 4 jours son financement, correctement terminé sa campagne, avec plus de 900 soutiens et trois fois les 10 000 € demandés. 6 jours viennent de passer et Efemeris n’a toujours atteint le graal. Et surtout la petite dynamique qui s’était mise en place s’est écroulée le week-end passé. Mais rassembler les 3 500 € manquants pour le financement ne devrait pas être un gros problème à moyen terme (Actuellement 25 600 / 30 000 € et 453 soutiens. Fin le mardi 10 juillet à 17h59).

 

 

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fr Un jeu de plis sur le thème des gladiateurs, ça vous dit ? Et vous aimez les illustrations décalées et gores ? Oui au deux question ? Cool, j’ai le jeu qu’il vous faut : Gorus Maximus par Conor Mac Goey, canadien de son état et provenant d’une charmante bourgade du nom aussi poétique que bucolique de Thunder Bay.

Comme dit plus haut, Gorus Maximus est un jeu de plis, jouable également en équipes, qui se veut retranscrire l’intensité des combats de gladiateurs. Alors, c’est un jeu de plis quoi, avec le petit twist qui va bien qui est que l’atout change lorsqu’une carte de même valeur que la précédente est posée. Même si le reste du gameplay semble sympa, on reste dans du jeu de plis, que certains adorent et d’autres abhorrent. Atom vous en parle un peu plus ici.

L’élément qui démarque vraiment le jeu des autres jeux de plis est à aller chercher du côté des illustrations. Elles sont traitées sur le mode BD, mais clairement pas pour les tous petits. Le seul qualificatif qui leur convienne est « gore », voire « gorissime ». Jetez donc un œil sur l’illustration de la boîte pour vous faire une idée. Si vous n’aimez pas le sang, les morceaux de barbaque qui giclent dans tous les sens, passez votre chemin ! C’est un style assumé, on aime ou pas.

Rassurez-vous, ce côté décalé n’a pas nuit au lancement de la campagne, au contraire. Financée au premier jour par 580 contributeurs, les 1 000 soutiens devraient être réalité au moment où vous lirez ces lignes grâce à un rythme assez constant d’une trentaine de soutiens quotidiens (Actuellement 25 130 / 14 845 CA$ et 994 soutiens. Fin le jeudi 12 juillet à 04h59).

 

 

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Getaway Driver par Jeff Beck & Uproarious Games est un jeu pour deux joueurs qui met aux prises une conductrice (et ouais mec, une meuf !) particulièrement douée et casse-cou aux forces de police de la ville. La première cherche à s’enfuir, les deuxième (enfin, une seul joueur en l’occurrence) à l’arrêter. Le jeu a la prétention de recréer les courses-poursuite pleine de cascades des films d’actions.

La ville dans laquelle se déroule l’action se construit au fur et à mesure de la partie par la pose de tuiles par juxtaposition, lesquelles ont bien entendu des effets différents. Une originalité du jeu : l’environnement dans lequel vous allez jouer est pris en compte. Un bord de table est un ravin, une assiette peut devenir un parc, un verre d’eau un lac, etc. Je ne sais pas si Minette peut être jouée en tant Godzichat, rien n’est indiqué à ce sujet.

La Michèle Mouton en herbe (je laisse les p’tits jeunots chercher de qui il s’agit) a à sa disposition toute une panoplie de techniques de conduites pour échapper à la police, laquelle va en retour déployer tout un arsenal de mesures anti-chauffard pour stopper et coffrer la Miss. Une partie est annoncée pour 30 à 45 minutes. La direction artistique est très sympa, genre BD à tendance naïve, et colle parfaitement à l’esprit déjanté du jeu.

Le départ de la campagne a été très bon, le financement a été de 3 fois au premier jour apporté par 840 soutiens. Mais surtout c’est une belle dynamique d’environ 130 soutiens quotidiens qui s’est mise ensuite en place permettant de dépasser actuellement les 2 000 backers (Actuellement 59 500 / 8 800 $ et 2 040 soutiens. Fin le jeudi 5 juillet à 23h30).

 

 

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Votre mission, si vous l’acceptez sera, dans Solar City : A Solarpunk Game par Games Factory, de construire une ville la plus éco-responsable possible. Mais prenez garde, d’autre architectes potentiellement aussi talentueux que vous ont le même but.

Pour arriver à vos fins, vous allez, après avoir payer la taxe d’Eco-Ins qui va bien, placer sur le plan de jeux de 4 x 4 des tuiles bâtiments que vous aurez préalablement piochées dans une réserve. En fonction de leur type et de leur position sur la grille virtuelle de la cité, vous gagnerez (ou pas) des points solaires et des Eco-Ins, qui vous feront (ou pas) gagner la partie. Vous avez le Ludochrono par ici

Un gameplay simple dont l’intérêt principal vient des combos de bâtiments associés à la capacité de blocage des adversaires. La direction est très Sci-Fi, assez froide même si les illustrations sont loin d’être laides. Personnellement j’aurais préféré quelque choses de plus coloré, mais il en faut pour tous les goûts.

Campagne financée en quelques heures, à deux fois au premier jour et presque autant au deuxième et au troisième jour, patatras ! Dynamique aux abonnés absents, et même une journée en négatif. Pourquoi ? Parce que early birds nuisibles. Parce que sur le pledge le plus prisé (le gros, comme toujours) la différence entre les early birds et le tarif normal est de 15 $. C’est énorme, c’est beaucoup trop pour que les soutiens potentiels qui seraient tentés ne se disent pas qu’ils se font « avoir ». Et du coup ne pledgent pas (Actuellement 56 300 / 15 000 $ et 710 soutiens. Fin le mardi 10 juillet à 00h00).

 

 

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 Modiphius Entertainment est une boîte qui a souvent une façon toute particulière de gérer une campagne sur Kickstarter. Il y a un pledge d’appel et le « vrai » pledge, mais ce dernier est proposé à un prix particulièrement élevé au regard de ce que contient la boîte. Sauf qu’à la fin de la campagne, ce même pledge se trouve être très intéressant financièrement grâce aux stretch goals qui ont été décrochés entre temps (correspondant bien souvent à une ou deux grosses extensions).

Leur dernier jeu, Kung Fu Panda the Boardgame, se retrouve exactement dans ce cas de figure. Un pledge d’appel au prix très bas de 25 £ (plus 15 £ de frais de port) et un autre 35 £ plus cher (et 16 £ de frais de port) pour tout juste 7 figurines et 7 cartes de plus, ce qui est ridiculement élevé si on ne prend pas en compte la remarque que j’ai faite précédemment. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle plombe le lancement de la campagne, car l’offre de ce « vrai » pledge n’est pas très attirante financièrement et un très grand nombre de potentiels soutiens préfèrent attendre de voir si cela va s’améliorer. Et ce sera le cas, ça l’est toujours avec Modiphius !

Sinon, le jeu, de quoi t’est-ce qu’il s’agit’y donc ? Le thème est celui du panda castagneur de Dreamworks, vous l’aurez compris. Les joueurs incarnent Po lui-même ou l’un de ses acolytes et doivent aller se maillocher avec les vilains pas beaux des films. Alors là, attention !! Allergiques aux dés, et au hasard en général, passez votre chemin. Tout dans ce jeu se règle à grands jets de dés : déplacements, combats et plus si affinités. Est-ce que le jeu est bon ? Je serais bien en peine de vous le dire.

kung-fu-panda-roue-moCôté direction artistique, on imagine bien que Dreamworks a eu son mot à dire et, sans surprise, c’est gai et coloré. Les illustrations proviennent des films d’animation, donc on peut être certain de la fidélité du jeu à cet égard.

Malgré son thème et à cause de la politique de pledges bizarre de Modiphius, la campagne a ramé sévère au démarrage et n’est toujours pas financée après 6 jours. Comme je l’ai dit plus haut, elle financera, soyez-en certains. Il ne manque qu’un peu moins de 3 000 £.

À noter que Modiphius est en pourparlers pour la localisation du jeu. Le français est déjà acté, nous saurons dans la semaine avec quel partenaire. Suspens ! (Actuellement 27 000 / 30 000 £ et 620 soutiens. Fin le dimanche 15 juillet à 21h00).

 

 

trickerion-dahlgaard's-academy-box-artEt pour terminer cette partie de la chronique, mentionnons la campagne d’une extension accompagnée d’un reprint pour Trickerion – Dahlggard’s Academy and Collector’s Edition par Mindclash Games. Alors soyons clairs, je ne connais pas le jeu, je sais juste que c’est typiquement le genre de truc pas du tout pour moi. Mais il a très bonne réputation, donc j’en parle. Un peu. Si vous voulez, Atom vous en dit plus sur cette academy par ici, sachant que vous avez à disposition le just played et même le test

Alors, il y a une extension, dont je ne sais rien, et une version collector (Luxe quoi). Un pledge permet aux possesseurs de la version pour pauvres d’accéder au nirvana des riches (65 $ hors frais de port tout de même. Se mêler à la plèbe d’accord, mais il y a tout de même des limites). Pour le reste, soit vous aimez ce style de jeu et vous savez déjà tout, soit vous n’aimez pas et cela ne vous intéresse pas ! (Actuellement 315 300 / 30 000 $ et 3 830 soutiens. Fin le jeudi 28 juin à 22h00).

 

 

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Suivi des campagnes précédemment lancées

 

 

heroes-of-air-land-&-sea-pestilence-box-artHeroes of Land, Air & Sea : Pestilence de Gamelyn Games vient de passer une gentille semaine à environ 50 soutiens par jour, soit à peu près le même rythme que la précédente. A une semaine de la fin, les 4 000 souscripteurs sont largement dépassés et la campagne est financée à 5 fois  (Actuellement 501 700 / 100 000 $ et 4 135 soutiens. Fin le mardi 26 juin à 15h00).

 

 

 

vast-the-mysterious-manor-box-artLa semaine écoulée fut très chaotique pour Vast : The Mysterious Manor par Patrick Leder. En effet, le score le plus haut a été une grosse cinquantaine de soutiens sur la journée, le plus bas a été de -6, avec tout le panel de résultats intermédiaires pour les autres journées. La campagne est tout de même financée à 10 fois à un peu plus d’une semaine de la fin, mais les 5 000 soutiens ne seront pas atteints (Actuellement 320 500 / 30 000 $ et 3 270 soutiens. Fin le mercredi 27 juin à 03h00).

 

 

goblivion-boitefr  Goblivion par Goblivion Games ne fera pas un score de malade, c’est évident. Peut-être la campagne arrivera-t-elle à nous offrir deux ou trois stretch goals supplémentaires, peut-être même, avec du bol, qu’elle ira chercher les 1 000 souscripteurs. Mais l’important est que ce petit jeu créé et porté à bout de bras par un passionné va voir le jour, et c’est même la seule chose qui compte (Actuellement 31 000 / 26 000 CA$ et 610 soutiens. Fin le mercredi 27 juin à 17h45).

 

neta-tanka-box-art

fr Neta-Tanka par La Boîte De Jeu continue son petit bonhomme de chemin au joli rythme d’une grosse centaine de soutiens quotidiens et est désormais financé à 6 fois par plus de 3 200 souscripteurs. Rien d’étonnant pour un jeu dont le plumage semble largement à la hauteur de son ramage. Comme d’habitude avec la Boîte De Jeu me direz-vous… (Actuellement 126 000 / 30 000 € et 2 300 soutiens. Fin le mercredi 27 juin à 23h59).

 

 

 

 

 

Vous trouverez une sélection plus importante de projets en cours sur la page dédiée de Cwowd.

 

 

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Ils se terminent cette semaine

 

tiny-nijas-box-art-2fr Maintenant c’est sûr, Tiny Ninjas par 2niverse Games va finir à plus de 1 000 contributeurs. Combien au-dessus des 1 000 ? Suspens. Mais quel que soir le chiffre, c’est un très beau résultat pour le premier d’un jeune auteur / éditeur, jeu superbement présenté de surcroît (Actuellement 41 200 / 8 000 $ et 950 soutiens. Fin le samedi 23 juin à 07h00).

 

 

 

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À venir prochainement 

 

Lundi 18 juin

tang-garden-box-artTang Garden par ThunderGryph Games

La nouvelle création de Pierluca Zizzi, chez Thundergryph dont le savoir-faire éditorial est au top. La campagne vient de démarrer en trombe et le jeu est juste magnifique. Pour aller plus loin, la news de Shan. 

 

 

 

Mardi 19 juin

BlaBlaCat par Catartyk

Une sorte de concours d’argumentation au cours duquel chaque joueur va devoir convaincre les autres joueurs sur un sujet donné. Bien plus fun que ce que cette description peut le laisser supposer.

 

 

consumption-box-artConsumption par Kolossal Games

Un jeu de pose d’ouvriers où il faudra prendre soin de vous : faire les courses et cuisiner ou aller au restau, faire du sport pour brûler les calories superflues.

 

 

Jeudi 28 juin 

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DomiNations par Holy Grail Games

Jeu de développement et gestion de civilisation à base de dominos triangulaires qui permettent d’acquérir des Connaissances (les ressources principales du jeu). Les joueurs endossent le rôle d’une tribu primitive, qu’ils chercheront à transformer en une Nation dont l’influence se fera sentir à travers les âges…

 

 

 

 

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Les pledges groupés en cours !

Rappel des pledges groupés en cours sur le forum de Cwowd

 Pas de « vrai » pledge groupé en ce moment. Seuls des minis PG pour Goblivion se créent ici ou .

 

On les attend de pied ferme

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On les attend de pied ferme

 

  • Claustrophobia 1643 par Monolith : Annoncé pour cet été, le retour de ce jeu 1 Vs 1 asymétrique difficilement trouvable aujourd’hui. Si le mode de jeu ne change pas, les règles auront subies un léger lifting. La différence majeure avec la version actuelle sera que chaque personnage ou créature présent dans chacun des scénarios sera matérialisé par une figurine, mais non peinte cette fois.
  • Arydia: The Paths We Dare Tread : Le futur projet KS de l’auteur de Xia qui semble avoir travaillé à une sorte de Gloomhaven-like, on en parlait un peu par là. La fiche est ici

 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge : Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2 : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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10 Commentaires

  1. KakitaBen 19/06/2018
    Répondre

    Mécréant!!! au bûcher ! Trickerion est probablement le meilleur jeu pose d’ouvrier du monde ! et en plus y a un PG 🙂

  2. morlockbob 19/06/2018
    Répondre

    Ce serait dommage que Kane ne voit pas le jour…c ‘est assez original

    • Gougou69 19/06/2018
      Répondre

      Il verra le jour, c’est quasiment sûr. Il faudrait une catastrophe pour que ce ne soit pas le cas. Mais sera-t’il à la hauteur si le financement est ric-rac ? C’est surtout là qu’est le risque.

  3. FX 19/06/2018
    Répondre

    « Ce qui nous emmène tout de même vers un pledge à environ 150 $. À ce tarif, il y a intérêt à ce que les stretch goals pleuvent pour compenser. »

    La rhétorique est fausse, dans le sens où ce sont des jeux exclusifs KS, y’a rien à « compenser », c’est soit tu le veux et tu prends, soit tu le veux pas et tu l’auras peut être un jour en occasion pas forcément neuf, et du coup moins cher, mais déjà utilisé quoi.

    Je pense aussi qu’il faut regarder les polémiques qui agitent le monde de la figurine (Confrontation, Arena Bots) pour comprendre que certains achètent plus les figurines que le jeu, même si ca peut sembler bizarre sur Ludovox 😉

    • Gougou69 19/06/2018
      Répondre

      Alors là, je ne suis pas du tout d’accord. Qu’est-ce que le fait que le jeu soit exclu KS ou pas a à voir avec le fait que le pledge est trop cher par rapport à ce qu’il y a dans la boîte (et je ne parle pas là que de SK) ? Un jeu trop cher ne sera pas ou peu pledgé, qu’il soit KS Exclu ou pas. Et inversement, être KS Exclu pour un jeu n’est pas une raison suffisante pour que les gens pledgent les yeux fermés sans tenir compte du rapport qualité/quantité/prix. Et heureusement d’ailleurs.

       

      • TheGoodTheBadAndTheMeeple 19/06/2018
        Répondre

        +1 pour Gougou !

        Si on devait acheter tout ce qui sortira jamais en boutique… on en aurait des jeux, et loin d’etre les plus jolis ou les meilleures mécaniques.

        Tom Vasel a dit : si un grand jeu sort, et n’est pas/plus disponible, il sortira en boutique plus tard, car c’est un grand jeu.

        Y a qu’a voir Gloomhaven, un excellent exemple.

        L’interet de s’emballer est drivé par le marketing, toujours.

  4. Fred 19/06/2018
    Répondre

    Dominations c’est le 28 juin !

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