► E.D.I.T.O. Peut-on être écolo et joueur ?

La campagne de communication de la croisière du Capitaine Meeple a débuté et les réactions ici ou là n’ont pas tardé à affleurer, au premier rang desquelles, de nombreuses critiques plus ou moins virulentes sur l’impact écologique d’une telle entreprise.

Si vous ne savez pas de quoi on parle, l’ami Cormyr s’est rendu sur place et nous a rapporté ce compte rendu complet sur le projet.

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Classement des navires de croisière 2017 selon leur niveau de pollution générée

 

Pour en revenir aux critiques, il est en effet reconnu aujourd’hui que le transport maritime (bateaux de croisière ou de marchandises) représente un énorme problème écologique, notamment à cause du fioul lourd utilisé pour faire tourner les moteurs.

Les chiffres sont désormais bien connus : les 15 plus gros cargos du monde ont relâché autant de produits chimiques que l’ensemble des 760 millions d’automobiles de la planète. Des études révèlent par ailleurs que les combustibles marins seraient responsables chaque année de 250 000 décès prématurés en moyenne (en 2007 on pensait que cela s’élevait à 60 000 et c’était déjà énorme).  

1-million-de-voitures

Nombre de joueurs ont donc réagi vivement, pointant du doigt cette entreprise de croisière ludique et le côté évitable d’une telle pollution. 

Capitaine Meeple a communiqué de son côté sur le sujet pour tenter de reverdir son image.
Mais les réactions à chaud provenant de la communauté ludique sont peut-être une sorte de signal d’alarme providentiel.
Peut-être est-il temps de se demander dans quelle mesure le j2s est un hobby polluant (au-delà d’une croisière ponctuelle) ?
Comme nous le dit Gaétan Beaujannot (auteur et co-fondateur de l’agence d’auteurs Forgenext) : « À l’heure des problèmes du réchauffement climatique, je pense qu’il est intéressant de savoir ce qu’il est possible de faire et de connaitre les initiatives dans notre domaine de cœur même si cela reste isolé. »

 

mers

Les transports incarnent certainement l’une des questions les plus épineuses. Chaque année des milliers de navires commerciaux sillonnent notre planète (image ci-dessus). Le téléphone ou le PC sur lequel vous lisez cet article ont probablement fait le voyage jusqu’à vous par voie maritime… ainsi que plus de la moitié de votre ludothèque. Désormais 90% des échanges mondiaux de marchandises se jouent par les mers et cette tendance augmente d’année en année (le tonnage global transporté est passé de 2.5 milliards de tonnes en 1970 à 8.4 milliards de tonnes en 2010).
Or, la teneur en soufre des carburants des navires est jusqu’à 3 500 fois plus élevée que le diesel de nos voitures. Le défi environnemental est d’ampleur. L’OMI (Organisation Maritime Internationale) s’est engagée à adopter une stratégie de réduction des émissions, et des zones d’émissions contrôlées vont être mises en place… Mais avant que les transports maritimes ne deviennent moins polluants, de l’eau (sale) aura coulé sous les ponts. Le chemin à parcourir reste long. 

Le secteur ludique est bien sûr concerné. Sur 10 jeux commercialisés dans l’hexagone, au moins 6 sont fabriqués en Asie et la grande majorité naviguent sur des bateaux encore plus polluants que le Diadema du Costa pour arriver jusqu’à nous.
Bien sûr, ces questions-là, et beaucoup d’autres, interpellent aujourd’hui de plus en plus les professionnels et les amateurs du milieu.  

 

Vers une prise de conscience 

Avant d’agir, il faut toujours commencer par un diagnostic. Pour nous joueurs, le constat est simple. Sans avoir à monter sur un bateau avec nos petits pieds, le j2s s’avère déjà nullement un hobby « propre ». Tout simplement parce que cela n’existe pas. Peut-être vous contentez-vous de jouer à des jeux Opla et Bioviva, dont la production écologiques et « made in France » est un véritable fer de lance, pour ne pas dire une philosophie (à voir : conférence les jeux made in France, article à relire : On a fabriqué un jeu en France)… Mais il est plus probable que non.   

la glace et le ciel

 

« Moi, j’aime toujours bien quand je vois les joueurs se poser quelques questions à ce sujet sur la toile, » nous confie Florent Toscano, fondateur des Jeux Opla, grand maître de l’écologie ludique… Ou pas, d’ailleurs : « Je pense que si j’étais un grand maître de l’écologie ludique, je commencerais par ne pas produire de jeux, même en le faisant le plus localement et proprement possible ! Ou alors je le ferais artisanalement en tous petits volumes et uniquement en vente directe. Le vrai sens est là, et quoi qu’on en dise, le reste est hérésie. »

Il y a quelques années en arrière, toutes ces questions n’auraient en effet probablement pas émergé avec une telle force sur nos réseaux ludiques. Mais aujourd’hui, le joueur commence à s’interroger sur sa pratique, qu’il soit pro ou simple amateur. Peut-être est-il sensible aux nombreux appels pour sauver la planète.
« Hausse des températures moyennes et récurrence des chaleurs extrêmes, y compris dans le nord de notre hémisphère tout cet été, fonte des glaciers et de la banquise, sécheresses, modification de l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, destruction d’écosystèmes rares et précieux, hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. », le changement climatique tant redouté est déjà sous nos yeux. Comme le mentionnait le SOS des 700 scientifiques de septembre dernier : « cela suppose d’engager une révolution de nos modes de développement, de notre rapport collectif à l’énergie et aux ressources naturelles, à la consommation, à la mobilité, au logement, aux loisirs, etc. »
Consommation ? Loisir ? Voilà qui nous touche directement. Pour nous faire une petite idée sur l’état de la prise de conscience du gamer face à ces questions, nous avons lancé un court sondage Twitter (oui, court, c’est Twitter, forcément ^^)  :

sondage
Nous pourrions résumer ainsi les résultats : pour 48% des personnes qui ont répondu, l’impact écologique est une question « plus ou moins présente ». Mais comme disait Philippe Labarthe, une véritable pensée ne traverse pas l’esprit… 

Ce que l’on remarque néanmoins, c’est qu’une partie non négligeable des joueurs monte vivement au créneau quand la source de pollution devient visible, manifeste, comme c’est le cas du gros bateau de Capitaine Meeple.
Or comme nous le disions, plus de la moitié de nos jeux arrivent de l’autre bout du monde par des tankers (parfois à moitié remplis à l’aller et souvent parfaitement vides au retour) qui consomment du fuel lourd en quantité astronomique, et quand on ajoute à cela les emballages, les solvants, les thermoformages, les jetons et figurines en plastique, les vernis, les colles, les peintures avec présence de plomb, PVC et autres composants… un jeu de société n’est écologiquement pas neutre.

Si le joueur commence à se sensibiliser sur ses questions, les éditeurs semblent de leur côté plus ou moins prêts à se remonter les manches. Mais nous restons dans un domaine avec encore assez peu de solutions durables pertinentes. « Trop peu de solutions économiquement viables existent, » commente Gaétan Beaujannot, qui a l’habitude de travailler avec de nombreux éditeurs différents. « Il n’y a pas pléthore de possibilités techniques pour produire les jeux. Déjà géographiquement, les lieux de production sont dans un nombre réduit de pays ou de régions (si on prend en compte des coûts de productions acceptables) : Allemagne, Hollande, Pologne, Chine, US … »

 

made in china

 

Quid du made in China ?

« Au début du projet, naïvement, je voulais garder une production française, mais après quelques devis, j’ai vite compris que ce n’était tout simplement pas possible pour le type de jeu que je voulais produire, » nous dit Bertrand Arpino, fondateur de Bankiiiz éditions (Bubblee Pop, Dino Twist, Banquet Royal).

« La meilleure alternative, semblait donc être une production européenne. À l’heure actuelle, je travaille avec des usines polonaises et néerlandaises. Elles sont utilisées par de nombreux éditeurs, car si le jeu n’est composé que de cartes ou de punchboards, les prix (avec un transport beaucoup moins cher) restent accessibles par rapport aux productions chinoises, » explique Bertrand, qui n’a pas hésité à procéder à des choix plutôt risqués pour sa petite société afin de rester en alignement avec ses convictions.

Malheureusement, le bilan est là, avec une perte de marge directe, et in fine, une mise en péril de l’entreprise. « Pour prendre l’exemple de Banquet Royal, pour tenir une marge en dessous des seuils traditionnels, mais me permettant de maintenir la société vivante, il me fallait produire pour 4 000 boîtes en Europe, alors qu’en Chine, j’aurais pu lancer seulement 2000 et garder une bonne marge. Tout le processus de la production européenne complique les partenariats export qui représentent 50 – 75% du chiffre d’affaire d’un éditeur. »

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Oui, le tout écologique n’existe pas, à moins de ne rien créer mais il est possible de réduire le coût environnemental d’une production en cherchant à produire le plus localement possible. Tout est question de trouver un juste milieu avec lequel on se sente en adéquation tout en restant compétitif, un vrai gros dilemme à l’heure où comme le disait le sociologue Alain Gras, « la seule condition de survie réside dans l’établissement d’un rapport plus humble avec la planète. »

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« Fabriquer un objet, c’est consommer, c’est détruire, » théorise Aurélien Lefrançois-Fidaly de Prismatik, une société orientée sur le service (ateliers de création de jeux de société, réalisation sur mesure d’Escape Game ou jeux de société, animation) qui, pour sa production, se porte sur des entreprises locales : les jeux Opla pour la France, Azao pour la Belgique.

Réduire la distance… ou utiliser des transports moins impactants. « Nous testons dans les jours qui viennent un tout nouveau moyen de transport en provenance de la Chine : le train, » nous raconte pour sa part Antoine Roffé du Lumberjacks Studio (Arboria, Karmaka, Peanut Club). « Il y a quelques années, une ligne Chine – Europe a été ouverte. C’est bien moins polluant, bon ça l’est encore, mais bien moins. » Une piste à creuser ? « Pour le moment, je m’y retrouve financièrement car j’ai réussi à négocier au plus bas (toujours plus haut que le bateau mais cela reste raisonnable). Mais est-ce que j’y arriverai à chaque fois… je ne sais pas, » admet-il.

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Voyez le chemin parcouru par le prochain jeu Lumberjacks…bientôt chez nous !

 

Cela étant dit, l’étiquette Made in France a aussi ses limites, comme le fait justement remarquer Gaétan Beaujannot : « je ne suis pas un adepte du made in France à tout crin, qui est un trompe l’œil au niveau écologique : si je vis à Lille, je suis plus proche de producteurs belges, néerlandais ou allemands que ceux du sud de la France. Et inversement, à Marseille, je suis plus proche des producteurs italiens que ceux installés en Bretagne. Donc la notion de pays, en termes géographiques et de distance, ne tient pas la route. »

speak outIl y a évidemment des avantages à travailler avec des partenaires locaux, qu’ils soient français ou européens, en premier lieu desquels, la réactivité. Il est parfois plus judicieux de savoir se reposer sur les chaînes de productions locales pour profiter des délais courts de livraison, selon les besoins du moment, cela peut même tourner à l’avantage commercial pur et simple : « Aux États-Unis, Buffalo Games et Hasbro ont deux jeux très semblables (Speak Out chez Hasbro et Whatch mouth chez Buffalo games). Buffalo a ses propres lignes de montage aux US et peuvent ainsi répondre à la demande des magasins chaque fois qu’Hasbro est en rupture de Speak out. Comme quoi, parfois, produire localement peut aussi être un avantage commercial. Mais ce genre de cas est rarissime, » raconte Gaétan. 

« Encore plus qu’une étiquette bio collée sur un produit, privilégier les circuits courts, le rapprochement et surtout la fiabilité me paraît incontournable, » nous dit quant à lui Tristan de Borderline (Deal, Krom, tous deux passés sur les plateformes de crowdfunding). « Bien sûr pour le moment, certains produits de consommation restent malheureusement impossibles à tracer. Le jeu de société n’échappe en rien à cette règle. Connaître ses partenaires, connaître leur façon de travailler, savoir d’où vient leurs matières premières est essentiel, pouvoir leur rendre visite dès qu’on le veut, voilà un atout considérable. »

Au niveau des tarifs, bien sûr, une différence de coût de production est notable, un vrai problème à l’heure où le critère économique demeure aujourd’hui le plus important pour des éditeurs qui travaillent dans un milieu devenu hyper-concurrentiel. « Cette différence de coût est très variable en fonction du matériel. Pour le moment par exemple, nous n’avons pas encore essayé de faire des figurines en France mais nous espérons pouvoir tester ça, » ajoute Tristan. De la figurine française, voilà qui pourrait être un grand pas pour le secteur ludique hexagonal… Autant dire qu’on a bien hâte de pouvoir vous en dire plus sur le sujet. 

 

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Le plastique : un argument de vente

 

Le 7e continent…

Car oui, l’autre bête noire, c’est lui : le plastique.
Sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produit entre 1950 et 2015, 6,3 milliards (79 %) sont d’ores et déjà passés à l’état de déchets qui s’accumulent dans des décharges ou en pleine nature, particulièrement dans les océans. Le plastique termine sa route dans notre environnement, dans nos systèmes d’approvisionnement en eau, et, au final, se retrouve en nanoparticules dans nos assiettes. Le recyclage du plastique montre aujourd’hui clairement ses limites. On considère que moins de 2 % des plastiques usagés sont recyclés idéalement en circuit fermé, c’est-à-dire récupérés pour produire un matériau utilisable comme un plastique neuf (ce qui correspond à certains types de bouteilles en plastique, en polyéthylène téréphtalate). La meilleure solution reste de s’attaquer au problème à la source en réduisant notre consommation de plastique, et cela passe par une mobilisation citoyenne et des initiatives entrepreneuriales.  

 

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Vous connaissez le « 7e Continent » ? Non, pas le jeu des Serious Poulp… mais cette décharge de millions de tonnes de déchets flottants dans le Pacifique dont la surface représente au moins 3 fois la France (composée de plastiques à 90% et qui augmente de façon exponentielle).

Oui, réduire la production de plastique est devenu un enjeu international, et le secteur du jeu et du jouet (à l’instar de beaucoup d’autres) est évidemment concerné par ses questions. 

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Cubes en plastique pour j2s vendus par pack de 25 sur un site de vente dédié

 

Aujourd’hui, proposer du plastique dans son jeu est un argument de vente qui fait mouche.
Pourtant il serait peut-être temps de communiquer sur son absence et de mettre en avant les qualités écologiques d’autres matériaux. « Nous n’utilisons plus de pièces plastique dans nos jeux. On est en train de travailler sur un nouveau titre (La Cour des Miracles de Vincent Brugeas, développé par Kaedama) qui nécessite des pions assez spécifiques à réaliser et on fait tout pour qu’ils soient en bois, » raconte Antoine des Lumberjacks.

« À un moment, il faut aussi assumer le fait que certains jeux arrivent au summum du sur-emballage et ça, on pourrait très très facilement lutter contre, » ajoute-t-il. Depuis longtemps, BioViva n’utilise que des calages en carton plutôt que du plastique thermoformé, ce qui permet de limiter la quantité de matière et surtout de ressources non renouvelables. Ils évitent aussi les suremballages et utilisent des pastilles autocollantes à la place. Mais ces pratiques-là, si elles sont incontournables pour la charte BioViva, ne sont pas encore majoritaires dans le secteur, loin s’en faut.

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Pascal Boucher, qui gère toute la partie pré-presse, fabrication, l’assemblage et le conditionnement des produits chez Robin Red Games évoque quant à lui les encres et le cellophane : « Quand les quantités le permettent, je fabrique avec du carton et du papier recyclé, parfois avec des encres dites “vertes”. Je cherche actuellement une solution pertinente pour filmer les jeux avec un produit biodégradable.  Ça existe, mais ce n’est pas encore au point. » En effet, l’utilisation de plastique à usage unique représente la part la plus rapidement éliminable de la pollution plastique. Vous savez, ces petits films en plastique que l’on néglige souvent, ces blisters de paquet de cartes ? Ils ne sont recyclés que de façon très marginale. Pourtant, ces films plastiques représentent 20% du plastique européen et français. Certaines entreprises se penchent sur des solutions innovantes pour les recycler, mais il y a beaucoup d’habitudes à changer, notamment au niveau du tri, à l’échelle individuelle et industrielle.      

 

Planter des arbres et covoiturer

Nous le voyons bien, les questions environnementales sont loin de laisser nombre de professionnels du secteur indifférents, même si les critères économiques conduisent dans la plupart des cas leurs décisions finales vers des choix peu écologiques. Malgré tout, certains expérimentent, se tournent vers des fabricants labellisés « vert » (FSC, PEFC, Imprim’vert, ISO 14001…). D’autres financent des organismes qui permettent d’instaurer un début de cercle vertueux. Insuffisant pour Florent Toscano qui ne voit là que du green-washing : « il faut qu’on arrête un peu avec les pansements pour s’acheter une image. Par exemple, c’est bien de replanter les arbres utilisés pour fabriquer des produits, mais c’est une évidence que c’est ce qui doit être fait, » s’alarme-t-il. 

planter des arbres

Certains éditeurs replantent en effet des arbres pour réduire le coût environnemental final de leur production : « Nous finançons “Arbres Canada” pour qu’il replante autant d’arbres qu’il a fallu couper pour tous nos jeux fabriqués. On sait qu’un arbre à maturité donne environ 45 kg de carton. Je sais que pour un Mot pour Mot, il me faut 950 kg de carton pour 1000 jeux fabriqués. C’est ce que me dit le fabricant. Le calcul est donc très facile. Il faut donc replanter 22 arbres pour 1000 Mot pour Mot, » nous explique Christian Lemay du Scorpion Masqué.

Mais il est vrai que ces fameuses « compensations carbone » sont en réalité rarement des solutions suffisantes, même si elles ont le mérite d’envoyer un message positif (pour aller plus loin : pourquoi planter des arbres ne suffit pas).
Replanter des arbres s’inscrit dans une logique de réparation, là où il faudrait songer à une logique de prévention, plus durable.

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Avec ce jeu, Blue Orange a mis en place l’utilisation de carton recyclé

 


Blue Orange est également un éditeur bien connu pour ce type d’actions. Quand nous leur demandons s’il ne s’agit pas juste d’un nouvel axe marketing, les éditeurs concernés s’accordent à dire qu’il s’agit plutôt de donner une impulsion positive : « Nous investissons du temps dans ce type d’actions car nous y croyons et nous en avons envie. Puis nous choisissons de communiquer sur ces opérations. Nous y voyons un cercle vertueux, si la communication autour de nos jeux permet en plus de donner de la visibilité à la société, et pourquoi pas encourager d’autres sociétés à faire de même (certains éditeurs le font déjà), cela nous donne une raison supplémentaire de continuer dans cette voie, » nous répond Timothée Leroy, CEO de Blue Orange.

Il constate au passage que sous l’impulsion de certains salariés, des gestes écologiques simples sont devenus naturels pour toute l’équipe en interne : le covoiturage, le tri des déchets, la réduction du plastique (plus de gobelets, plus de dosettes individuelles, etc.).

Mais Timothée sait bien qu’il reste beaucoup à faire : « Nous continuons de réfléchir à des axes d’améliorations pour produire et consommer plus écocitoyen. Par exemple, limiter l’utilisation du plastique ou encore transporter malin (optimiser la place dans les conteneurs pour éviter les transports à moitié vides), » conclut-il d’une façon qui résume assez bien les deux gros enjeux du secteur. 

bateau

 

Accompagnement, diversification 

Le défi pour la grande majorité des éditeurs est de trouver des solutions viables dans leur production qui soient au point d’équilibre entre actions, efforts, et rentabilité. Or, une grande partie des éditeurs sont des très petites entreprises (moins de 10 salariées), et gagneraient sans doute à être accompagnées dans des mises en place de solutions durables : « Il faut qu’on leur propose des solutions et que ces solutions soient le fruit soit de recherches par des gros du secteur tels que Asmodee par exemple, ce serait pas mal après le Game in Lab, ou par des organismes comme l’UEJ, » suggère Gaétan Beaujannot. 

 

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Remarquons que pour les Jeux Opla, la survie provient de la démultiplication des services : « c’est tenable parce que nous ne faisons pas que ça. Je veux dire, nous ne faisons que des jeux, mais pas uniquement les jeux que l’on retrouve sur les étals des boutiques. On travaille aussi avec des entreprises, ONG, asso, administrations, pour proposer nos services et ce qu’on peut maintenant pompeusement appeler notre « expertise » à la fois pour développer des jeux souvent aux thématiques naturalistes, scientifiques, environnementales, et également pour des prestations de fabrications 100% (en vrai de vrai, j’y tiens) made in France et éco-fabrication. Et en général on sort 5 000 exemplaires d’un nouveau jeu, qu’on essaye toujours de compiler avec des réimpressions pour réduire les coûts. Comme on a des formats identiques par collections, c’est plus simple. »

Par ailleurs, Florent Toscano admet volontiers qu’il se « complique la tâche » en faisant des choix drastiques pour l’export, privant au passage son entreprise de trésorerie. En effet, plutôt que d’exporter classiquement, les Jeux Opla vendent leur licence à l’étranger, pour que les boîtes des jeux soient fabriquées sur place… Mais uniquement à condition que cela soit fait dans les règles écologiques de l’art là-bas aussi.

Nombre de contrats juteux ont donc bien évidemment été refusés par l’éditeur vert. Une habitude à prendre, que celle de refuser l’argent facile. Rémi de Bioviva de son côté nous raconte également : « Oui, il nous est arrivé de refuser plusieurs idées de jeux qui auraient pu trouver leur place dans la gamme de Bioviva lorsqu’il nous était impossible de respecter notre charte d’éco-conception dans la fabrication de celui-ci. »

-Bioviva

Power to the meeple people

Passer au crible les pratiques des éditeurs pour voir ce qu’ils mettent en place, c’est bien beau. Mais n’oublions pas que c’est le consommateur qui a le plus grand pouvoir au final, en validant (ou non) les actions d’un fabricant, par l’achat (ou non) de ses produits. Il a aussi le pouvoir d’interpeller et de sensibiliser les uns et les autres sur les pratiques qui lui semblent importantes. Aujourd’hui les marques (quelque soit le secteur) veulent pouvoir afficher une image respectueuse de l’environnement, les consommateurs attendent d’elles qu’elles fassent des efforts, mais surtout qu’elles soient authentiques. Et cette exigence du consommateur s’applique également de plus en plus à lui-même. Il questionne ses propres pratiques et ses vrais besoins.  

« À titre personnel, nous dit Aurélien de Prismatik, je trouve un jeu utilisant de nombreux « kilo-plastiques » de figurines peu pertinent d’un point de vue environnemental, alors que les figurines pourraient être remplacées par des cubes abstraits par exemple. En tant que concepteur (ou même juste joueur), je comprends la plus-value de tels objets, alors je peux comprendre qu’on l’accepte, et je ne me vois pas la légitimité de dire qu’un tel jeu ne devrait pas exister. Mais si je devais souhaiter quelque chose, je dirais plus de frugalité et de « slow gaming ». En clair, moins consommer de jeux de société, et donc moins acheter, davantage utiliser des jeux existants. C’est contradictoire avec l’activité de nombre de mes collègues : éditer un jeu de société, c’est œuvrer au mieux pour favoriser l’achat de son jeu, donc la consommation… »

 

 

Certains gamers militants pour le slow-gaming diminuent leurs achats en se faisant de plus en plus exigeants dans leur « wish list », ou en se fixant des contraintes sous forme de challenges ludiques (pas plus de X jeux non joués dans la ludo, revenir d’Essen avec 3 jeux, ou les défis 10×10 pour s’obliger à approfondir 10 jeux possédés plutôt que de porter son attention sur d’autres, etc).

Nombre d’entre eux jonglent aussi régulièrement avec le marché de l’occasion pour donner une seconde vie (ou plus !) aux boîtes, mettent leur ludothèque en commun avec leurs amis pour limiter les achats doublons, résistent fièrement aux black friday ou se tournent vers des services de mise en commun des jeux comme le propose la plateforme Coludik (initiative que nous vous présentions ici).  

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Et si l’on repensait sa consommation et si on achetait en commun et si on co-finançait nos jeux ?

Ainsi, plutôt que d’accumuler des collections qui prennent place et poussière, ils partagent, revendent, échangent, voire donnent, pour que tournent et vivent les jeux. 
Aujourd’hui, l’amateur réfléchit plus à l’impact de ce qu’il achète en termes de pollution (en amont ou en aval), de durée de vie (d’où l’importance de l’aspect rejouable d’un jeu, ou du « green Legacy »), de nécessité, d’utilisation… Et même le fan de « gros KS à figurines » commence à se lasser de l’overdose de plastique. Oh, peut-être pas uniquement à cause de nobles raisons écologiques, mais aussi parce que la place, le temps et l’argent viennent à manquer ! Mais il semble bien que l’on soit en train de passer un cap. Après tout, le succès de Gloomhaven a démontré qu’on pouvait être un énorme jeu de combat tactiques en n’ayant que quelques petites figurines sous le couvercle.

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Même la V2 de Claustrophobia, pourtant proposée par Monolith – qui d’habitude n’a pas la main morte sur les figs –, arrive avec des quantités bien plus raisonnables de plastique que ses précédents projets (avec seulement 35 figurines), rompant avec la politique du « toujours plus », arrivée selon eux à saturation. Le « taux d’équipement en figurines approche un maximum et même l’espace de stockage devient problématique pour les urbains, » expliquaient-ils dans un communiqué cet été. Un cap, on vous dit. 

Qui sait… Un jour prochain peut-être aurons-nous des ludothèques partagées avec des jeux de figurines produites à partir d’algues bretonnes, des règles en papier recyclé dans chaque boîte…
En tout cas, il semble bien que ces questions commencent à secouer le secteur, la polémique autour de l’aspect polluant de la croisière ludique en témoigne. C’est plutôt un signe encourageant, même si les défis sont devant nous nombreux et gigantesques. « Aujourd’hui, tout le monde sait que nous allons à la catastrophe, » disait l’astrophysicien Aurélien Barrau en septembre dernier dans un discours improvisé qui fut visionné des millions de fois sur les réseaux. « Je ne sais pas si nous serons capables de relever ce défi, mais je crois que nous serions plus coupables encore de ne pas le tenter. »
En attendant que les pouvoirs publics mettent en place des mesures concrètes, l’écologie ne pouvant plus se payer le luxe d’être la 4e roue du carrosse d’un gouvernement quelque soit son bord, la prise de conscience à l’échelle individuelle et entrepreneuriale, y compris dans les domaines culturels, qu’il est encore temps d’essayer de minimiser les dégâts, reste un premier pas nécessaire vers un changement devenu urgent. 

 

thanos

Alors, Thanos avait-il raison de vouloir éradiquer la moitié des âmes de l’univers ? 

 

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87 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 10/10/2018
    Répondre

    Quel article ! Je suis epoustoufle, felicitations !

  2. Umberling 10/10/2018
    Répondre

    Pour Thanos, non. En une génération ou deux, l’univers revient à sa population d’avant. #constructif #plothole

    Sinon, content que ça paraisse. Gros taf, et si ça peut faire réfléchir, c’est super cool.

    • TheGoodTheBadAndTheMeeple 10/10/2018
      Répondre

      Comme j’ai entendu Paul Watson le dire, il est important de ne pas confondre.

      Non, la planete n’est pas en danger. Le genre humain si.

      Est-ce qu’on peut parler de prise de conscience quand cela concerne uniquement une toute petite portion de la population riche du monde ?

      Allez parler d’ecologie en inde, au Bengladesh ou en chine, vous n’aurez certainement pas le meme discours.

       

      Par contre, felicitation a toutes les entreprises qui font des efforts dans la direction ecologique, ce sont des personnes engagees, et ca c’est ce qui importe.

      • Cormyr 10/10/2018
        Répondre

        « Non, la planete n’est pas en danger. Le genre humain si. »
        effectivement c’est là qu’est le véritable problème. Et il est intéressant de voir qu’on ne parle toujours de la planète et pas de nous. A-t-on peur de nous faire peur ? Ou plus dramatiquement les lobbies ont-ils réussi en imposant le terme de « risque pour la planète » à limiter sémantiquement l’importance du problème ?

      • Shanouillette 10/10/2018
        Répondre

        « Non, la planete n’est pas en danger. Le genre humain si. » heu c’est oublier un peu vite les millions d’espèces animales et végétales que nous emmenons avec nous, non ?

        • TheGoodTheBadAndTheMeeple 10/10/2018
          Répondre

          oui, la vie sur la planete est en danger. Mais elle n’en est pas a son premier cataclisme.

          Comme dit @Cormyr , les lobbies a la tete du monde gourvernent par l’argent et ne sont pas prets diminuer leurs profits au profit du bien de tous.

          Il faudra encore une generation pour pousser les vieux croulants a tenter de sauver la planete.

          En 2003, j’ai realise pour mes etudes des recherches sur un terme que je ne connaissais pas du tout a l’epoque, le « developpement durable ». Nous sommes 15 ans plus tard, ou en est-on ? nulle part.

          Si l’homme fonce de facon exponentielle dans le mur, son immobilisme d’opinion risque de l’empecher de piler sur le frein a temps… c’est ca le plus grave.

          • atom 10/10/2018

            La question de la fin de notre civilisation est souvent évoqué mais ça reste des spécialistes qui en parlent ( Pablo Servigne qui a écrit des livres sur l’effondrement)  par contre c’est rare dans les médias traditionnels. On retrouve Pablo Servigne sur internet avec le documentaire Next de Clément Monfort. Mais dernièrement Le cri d’alerte de Aurélien Barrau (Astrophysicien) est sur toute les chaines et il parle bien de vie humaine, je dirais même qu’il mets des visages sur des chiffres. Et ça fait froid dans le dos. Cf l’interview sur Thinkerview (https://www.youtube.com/watch?v=XO4q9oVrWWw)

    • Shanouillette 10/10/2018
      Répondre

      C’est surtout qu’en fait le nombre d’individus est une chose, mais si c’était le seul problème, alors ce sont les insectes qu’il faudrait éradiquer de la planète… Le vrai problème, c’est le mode de consommation exponentielle de ressources dans un environnement de taille fini.

  3. Cormyr 10/10/2018
    Répondre

    Excellent article. Bravo

    On voit que la question de l’écologie est complexe et surtout qu’elle nécessite une prise de conscience globale.

    Il serait intéressant d’essayer d’avoir un suivi et d’y revenir tous les ans (à l’occasio  D’une certaine croisière par exemple )

  4. Young Francis 10/10/2018
    Répondre

    Merci Maryline!!!

  5. Ludema 10/10/2018
    Répondre

    Bravo !!!

     

    Super article. Passionnant du début à la fin. 🙂

  6. Philx85 10/10/2018
    Répondre

    Bravo pour l’article !  Très complet!  Je me remet en question sur ma liste de jeux que j’aimerais posséder…

  7. Croustibar 10/10/2018
    Répondre

    Super article , passionant ! Nous réfléchissons à la maison à comment tendre aux 0 déchets.. mais j avoue avoir du mal à faire cette bascule avec ma passion ludique et ks..

    • Shanouillette 15/10/2018
      Répondre

      Merci ! bravo, le 0 déchets c’est un sacré défi. j’imagine que cela soulève bcp de remises en questions !

  8. FX 11/10/2018
    Répondre

    Le slow-gaming c’est une bonne idée, mais encore une fois c’est sur le consommateur que ca porte l’effort. Plutôt que d’enlever du plastique pour mettre des cubes en bois, il faudrait (à mon avis) produire moins de jeux, et donc bouleverser un peu la tendance actuelle des éditeurs à multiplier les titres pour rester visible ou pour multiplier les chances d’avoir un jeu qui se vende bien. Car le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas.

  9. XavO 11/10/2018
    Répondre

    Merci pour cet article Ô combien essentiel et très riche. Je voudrais rajouter trois points, dispensables mais que je trouve intéressant. Le premier concerne le jour du dépassement (https://www.footprintnetwork.org/) à savoir le jour où les ressources produites naturellement sont consommées. Il était le 1er août cette année pour le monde entier et le 5 mai pour la France. Cela donne à la fois une idée de l’effort à fournir mais aussi montre qu’il n’est pas obligatoire de revenir à l’age de pierre. Le second point concerne les pistes pour agir. Une d’elle me parait intéressante pour notre loisir, il s’agit de l’économie de la fonctionnalité (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/leconomie-fonctionnalite). Cela consiste à ne plus vendre un produit mais un service associé au produit. Un des points que vous abordez est que des joueurs se partagent les jeux, les revendent ou encore les donnent. Cela peut vouloir dire qu’il y a ici un marché à organiser pour accompagner ce mouvement. C’est en partie ce que fait Okkazeo mais sans être rétribué pour ce service ou c’est ce qui se fait dans les ludothèques mais ni l’un ni l’autre ne produisent les jeux. Enfin, dernier point, Fred Henry disait à la radio des jeux que le bois et le carton reviennent aujourd’hui plus cher que le plastique : cela veut dire que les jeux « propres » seront plus chers.  Le consommateur doit savoir pourquoi il paye plus cher et les éditeurs doivent fortement communiquer sur ce point : les médias comme Ludovox ont ainsi un grand rôle à jouer. Sur Ludigaume, quand je rédige un avis sur un jeu, j’aborde toujours cette question écologique. Mais cela doit représenter 10 avis rédigés ainsi vu que je n’écris plus très souvent. Est-ce que Ludovox pourrait intégrer ce critère par exemple à la note sur la qualité du matériel ou en faire un critère à part entière ? Il y a du sens à faire cela : donner une bonne note à la qualité d’un matériel produit en Chine incite à favoriser ces jeux car il est surement, j’imagine, plus simple de faire du qualitatif et surtout du quantitatif quand on ne fait pas d’effort pour limiter le coût écologique. Bien à vous.

    • fouilloux 11/10/2018
      Répondre

      L’idée d’intégrer ça dans la note du test, pourquoi pas… en thérorie. Parce qu’en pratique à titre personnel je suis incapable d’évaluer ce critère tellement c’est compliqué.

      • Shanouillette 15/10/2018
        Répondre

        C’est une belle idée et je pense qu’il faut y porter attention, regarder ce que dit le « made in », quels sont les matériaux utilisés, la taille de la boîte (éléments que nous prenons déjà svt en compte mais on peut faire mieux). Mais pour être pertinent sur un tel sujet il faudrait connaitre toute la chaine de prod et ce pour chaque boite. C’est une véritable investigation. Idéalement il faudrait créer un label « vert » qui check chacun des éléments en amont.

  10. Freddo 11/10/2018
    Répondre

    Franchement bravo à vous de fouiller la question suite à la « polémique ».

    Nb : affleurer plutôt qu’effleurer ?

  11. Alex Missou 11/10/2018
    Répondre

    Et le numérique alors ? Même si son bilan carbone n’est pas nul, un jeu numérique est bien plus « vert » que son homologue en carton/plastique (production, distribution, recyclage,utilisation de terminaux déjà détenus par les joueurs,…). Et avant de pousser de cris d’orfraies (« horreur, où est le plaisir du toucher, du tangible etc… ») et de rejeter instantanément cette hérésie, essayons d’envisager qu’avec un peu de créativité, on peut garder le même plaisir du face à face et du kinesthésique. On peut par exemple envisager des dispositifs hybrides et de nouveaux usages, avec par exemple un pion physique combiné avec un jeu de cartes virtuel affiché sur le smartphone des joueurs, etc, etc.

    • fouilloux 11/10/2018
      Répondre

      Alors là, affirmer que le jeu numérique est bien plus vert, je pense que c’est aller un peu vite. parce qu’on ne peux pas faire abstraction des terminaux justement, et pour le coup, on retrouve le combo transport+plastique décrit dans l’article. Et on rajoute tout ce qui est propre à l’électronique, et éventuellement l’infrastructure. Donc non moi je penses pas que ce soit bien plus vert. Ca se mesure pour valider, mais à mon avis c’est vraiment pas le cas.

      • Shanouillette 15/10/2018
        Répondre

        C’est difficile à mesurer, car ton smartphone ne te sert pas qu’à jouer… Mais en effet un smartphone est nettement plus polluant qu’une boite de jeu amha, depuis l’extraction des minerais rares et non renouvelables qui le composent (avec des techniques d’extractions désastreuses pour la nature), déjà à la fabrication un téléphone est hyper polluant, pensons à la batterie et sa recharge en électricité pendant l’usage, le fait que quasi rien n’est recyclé dans un smartphone à part l’écran et la coque, sans parler de l’alimentation des infrastructures des réseaux tél derrière qui sont très énergivores. C’est un sujet très compliqué… et j’ai préféré restreindre l’article à ce qui nous concerne le plus ici, c’était déjà un beau morceau 🙂

  12. morlockbob 11/10/2018
    Répondre

    Sûrement mon édito préféré…

    Votez Skynet

  13. Djib 11/10/2018
    Répondre

    Superbe article, bravo.

    Il résonne évidemment chez le joueur/consommateur que je suis, mais aussi chez l’illustrateur participant à sa petite échelle à ce système de sur-production…

    • Shanouillette 15/10/2018
      Répondre

      Merci monsieur Djib 🙂 Et oui, un article qui m’a bien remuée. chacun participe à cette économie-là, nous aussi, d’une certaine façon avec Ludovox  … avec cet article j’espère pouvoir appeler à la réflexion de chacun. je ne m’attendais pas à un tel accueil.

  14. ReiXou 11/10/2018
    Répondre

    Chapeau bas Maryline pour la compilation de sources et de chiffres. En restant optimiste, on voit un début de prise de conscience sur ces questions, il reste à faire mais les pistes évoquées peuvent donner à réfléchir.

    • Shanouillette 15/10/2018
      Répondre

      Merci ReiXou ! C’est important de rester optimistes oui. Qd je vois les nombreuses réactions des gens ici et sur les réseaux quant à cet article, je me dis qu’il reste peut-être de l’espoir..!

  15. Quantik 11/10/2018
    Répondre

    Excellent édito, merci pour la qualité, les sources, la mise en perspective !
    Personnellement c’est un sujet qui me titille de plus en plus lorsque j’achète des J2s. Et c’est le trop-plein de plastique et de carton inutile qui m’a fait arrêter d’acheter les extensions d’Unlock par exemple. Je fais aussi partie de ceux qui vont beaucoup plus mollo qu’avant sur les gros jeux Améritrash Kickstarté (Cthulhu Wars, Conan, Batman, Zombicide…) malgré mon engouement pour ce type de jeu !

    • Shanouillette 15/10/2018
      Répondre

      Merci Quantik pour ton message !

      C’est chouette d’arriver à se restreindre dans ce monde où les tentations sont permanentes… well done 🙂 on voit bien aussi au bout d’un moment que ça sert à rien d’empiler des boites qui ne sont pas jouées, ça fait même mal au coeur non ? après c’est parfois lutter contre une tendance personnelle plus ou moins prononcée pr la collection ( ça dépend des gens ) …

  16. Umberling 11/10/2018
    Répondre

    Le souci avec la surprod, c’est que c’est une fuite en avant. Difficile de demander aux éditeurs de ralentir quand d’autres prendraient la place laissée sur les étals par une démarche militante de sortir moins de titres. Beaucoup de questions et d’axes de réflexion sont à considérer.

    • Shanouillette 15/10/2018
      Répondre

      Oui, la course en avant.. et encore, on en n’est pas encore arrivés au stade où on produit pour que la fab aille directement au pilon, comme ce qu’il se passe en BD où l’offre dépasse la demande..mais vu les records battus par le secteur d’année en année, je me demande quand cela va arriver.

  17. DABA 11/10/2018
    Répondre

    Merci pour cet article vraiment brillant et intéressant. juste une réflexion. quand on interroge les éditeurs, on voit bien qu’il se situe dans une conception capitaliste. La raison même d’une entreprise est de faire du profit et donc de la croissance. C’est pour ça que les éditeurs se retrouvent sur un problème quasi-insoluble. la croissance (et le système capitaliste) est antinomique d’un système qui se voudrait écologique. le jeu de société est un loisir clairement nuisible à l’environnement il ne faut pas se le cacher et faire du local n’enlève pas la production (et donc la croissance). La solution serait plutôt dans l’utilisation de médiathèque et que les joueurs acceptent ne plus posséder de jeux à eux (Aurélien Barrau que vous citez c’est explicitement ce qu’il dit en parlant de baisse de la consommation) mais est ce que les joueurs y sont prêts (je me mets dans le lot); on sait bien qu’il y a un aspect de collection dans les jeux de société. Le même exemple pourrait s’appliquer à la voiture individuelle qu’il faudrait supprimer pour aller vers des transports uniquement collectif. On pourrait trouver encore d’autres exemples. En tout cas la question écologique demande un bouleversement à tous les niveaux, c’est loin d’être simple.

    • atom 11/10/2018
      Répondre

      Si on réfléchit bien, tout ce que l’on fait pollue,  à moins de vivre dans une zad en autosuffisance et encore même eux doivent vendre leurs production donc utiliser une voiture etc. Je crois qu’il faut tendre à réduire, le jour du dépassement ça pourrait être un bon angle, à titre individuel je ne peux pas dépenser plus, j’ai déja consommé ma part pour l’année. Je pense aussi qu’il faut se garder des bulles d’oxygène, on fait beaucoup d’efforts sur la nourriture, les déplacements, mais le Jeu de société c’est notre pierre d’achoppement :).

      Le problème de la collection, c’est le problème numéro 1 pour moi, la société de consommation nous donne envie d’avoir, on veut pas jouer au jeu mais on a besoin de l’avoir (moi le premier). Pourtant on est tous mortel on l’emportera pas notre collection. Dans le futur je crois qu’un système comme Coludik sera devenu pertinent pour nous, mais pour cela il faudra que l’on accepte de ne pas forcément avoir ^^.

      Sinon, le principe des habitats partagés est génial, en gros chacun à son appart, mais il y a des lieux communs à réserver, (un invité ? hop je réserve la chambre d’ami) mais aussi des outils en commun qui sont du coup de bonne qualité et réparables. L’énergie grise (ce que cela coûte pour produire et détruire un objet) serait réduit.

      • DABA 11/10/2018
        Répondre

        Bien sûr tout pollue et l’idée et de réduire l’impact et avoir à l’horizon le jour du dépassement des ressources est un bon indicateur mais il faut réfléchir à l’échelle de la planète même si on baisse notre niveau de vie, ça n’est pas sûr qu’il soit généralisable et compatible à toute la planète. ensuite je suis d’accord, il faut mutualiser au maximum et réduire nos possessions mais ça n’est pas évident de généraliser ça. Ensuite, si les gens se passent de voitures, habitent des maisons collectives (et n’achètent plus de jeux) comment gère-t-on le chômage de masse qui ne manquera d’en dériver? c’est pour ça qu’à mon sens, un effondrement est inévitable comme le pense Pablo Servigne (également cité dans les commentaires). bon je vais me faire un petit jeu histoire de me changer les idées!!

        • Nekhro 16/10/2018
          Répondre

          @DABA : «comment gère-t-on le chômage de masse qui ne manquera d’en dériver?»

          Le chômage est un problème car c’est notre modèle de société qui fonctionne comme ça. Or, si on considère déjà que l’on surconsomme, mettre tout le monde au «travail» risque d’aggraver encore plus les choses (sauf à n’avoir que des emplois qui ne produisent rien ou presque, mais ça me semble extrêmement difficile).

          Il faudrait répartir encore plus drastiquement le travail, voire accepter qu’une partie non négligeable de la population ne travaille pas. C’est un changement de paradigme majeur qui nécessite un temps long pour changer les mentalités. Mais avons- nous ce temps ? Nous sommes arrivé à un tel niveau de productivité (et la robotisation et l’IA vont encore l’augmenter) que nous devrions être libéré (au moins en grande partie) du travail. Mais non, et on en voit les conséquences comme un «problème» (chômage…).

          • DABA 16/10/2018

            je suis tout à fait d’accord et quand je pose la question du chômage ça n’est pas en terme de problème de l’emplois mais de la déstabilisation sociale. à l’heure actuelle notre société nous propose comme seule possibilité pour avoir de l’argent (et donc vivre) qu’un lien salarial (ou rentier mais ça c’est encore autre chose). la disparition (ou diminution) des énergies fossiles va certainement amener un chômage de masse avant que la société n’ait eu le temps de s’adapter sur un autre modèle qui reste à inventer.

          • fouilloux 16/10/2018

            Le chômage de masse, est ce que vraiment on a connu une période dans l’histoire où c’était pas le cas? Je veux dire, il me semble qu’une bonne moitié de la population n’a eu accès au travail rémunéré que très tardivement non?

          • DABA 17/10/2018

            ça dépend dans quelle sens on prend les choses. si on compare par rapport aux « trente glorieuses » (soit disant de plein emploi), aujourd’hui, en terme de taux de population active on est plus proche du « plein emploi » qu’à l’époque; tout simplement parce que de nos jours les femmes travaillent ce qui était très peu le cas à l’époque. avec notre système on fait toujours face à un chômage structurel. Même les économistes libéraux parlent d’un taux de chômage de 5% (qu’ils appellent eux conjoncturel). donc oui du chômage il y en a toujours eu. par rapport au « chômage de masse » je me réfère à une conférence gesticulée sur le pétrole « faim de pétrole » d’Anthony Brault. Pour lui le chômage de masse concerne une très large majorité de la population à tel point que les actifs ne peuvent plus subvenir aux besoins des chômeurs sous forme d’allocation chômage par exemple.

  18. Francisco Matteoti 11/10/2018
    Répondre

    Bravo et merci pour cet excellent édito, qui amène de vraies réflexions personnelles et collectives.

    A titre personnel, j’essaie de tenir compte de cette dimension écologique lorsque j’achète des jeux même si cela reste très basique pour l’instant (privilégier les productions européennes aux jeux fabriqués en Chine par exemple) et parfois difficile à tenir (je n’ai pas réussi à faire l’impasse sur la version 2018 de Brass malgré ses plateaux joueurs triple épaisseur et ses jetons de poker sans doute horriblement polluants à fabriquer).

    Pour rebondir sur la proposition de XavO et sans tomber dans l’usine à gaz, on pourrait imaginer que les Just Played et les Tests de Ludovox contiennent un minimum d’informations en lien avec cette question écologique : lieu de production/d’assemblage du jeu, présence de matériel en plastique, présence de labels type FSC/PEFC pour les éléments de jeu fabriqués à partir de bois, adéquation entre la taille de la boîte et la quantité de matériel contenu, etc..

  19. Langlois 11/10/2018
    Répondre

    Bonjour, excellent article.

    En effet, c’est avec une prise de conscience collective que l’on peut faire changer les choses. Pour la fabrication en France, il faudrait aussi que l’Etat joue le jeu, allège les charges des entreprises permettant ainsi des couts de fabrication moins élevés pour les éditeurs. Attention aussi au manque de considération selon la commande de jeux. C’est vraiment pitoyable mais cela existe. J’en ai fait les frais et c’est une attitude pitoyable.

    En complément des jeux cités dans l’article, je me permets d’ajouter notre jeu « Barbaou » qui est un petit jeu avec un grand message sur la lutte contre la pollution en mer avec une fabrication Française et éco-responsable ! 😉 Récemment nominé à l’ÉducaFlip 2018, ce jeu est pensé comme un outil de sensibilisation pour tous les âges !

    Bonne continuation à vous !

  20. Liopotame 11/10/2018
    Répondre

    Bonjour,

    Bien que j’essaie d’avoir un mode de vie responsable (une seule voiture pour la famille, déplacements à vélo et en train…), je reconnais en toute honnêteté que la question de l’impact écologique de mon loisir ne m’a jamais effleuré.

    Déjà dans un premier temps car je vois les jeux comme des biens culturels plutôt que des biens de consommation, au même titre que les livres. La matière première est d’ailleurs la même (en tout cas pour les jeux qui m’intéressent moi) : le papier, qui est une ressource renouvelable.

    Ensuite, en tant que biens culturels, il ne s’agit pas de biens jetables : les joueurs vont soit les conserver, soit les revendre (pour ma part je revends ou les donne, n’ayant pas l’âme d’un collectionneur). Il ne me viendrait en tout cas jamais à l’esprit de jeter un jeu qui ne m’a pas plu ou auquel je ne souhaite plus jouer (note : je suis bien conscient que depuis peu on voit une nouvelle catégorie de jeux à usage unique qui me contredisent). Le jeu acheté aujourd’hui pourra toujours être utilisé dans 10 ou 20 ans, son impact écologique s’en trouvera donc d’autant plus « dilué » dans le temps.

    Ensuite je relativise en me disant que certains occupent leur temps de loisir en allant décharger les gaz d’échappement de leurs motos en montagne. En terme de pollution grise, je pense qu’une ludothèque de 500 jeux aura toujours eu moins d’impact écologique que la fabrication d’une seule moto. Et surtout le jeu de société n’entraîne pas de pollution à l’usage, peu importe le nombre de parties jouées. Désolé je sais que l’argument du « oui mais il y a pire » est un peu nul ! Mais c’était juste pour appuyer que si on pousse trop loin ce raisonnement, on peut aussi dire que le randonneur tout équipé en matériel made in China qui se rend avec son diesel au départ de son GR pratique une activité polluante. Quand on en sera arrivé là je pense qu’on aura déjà fait de gros progrès !

    Enfin je dirais que quand un jeu m’intéresse, c’est pour sa mécanique ; et malheureusement je n’ai pas le choix entre 2 jeux ayant la même mécanique, l’un produit en France et l’autre en Chine (comme je peux avoir le choix entre une pomme française et une pomme espagnole quand je fais mon marché). D’où je pense mon absence de prise de conscience.

    Plus globalement c’est notre mode de consommation en général qui est à revoir. Et en ce sens, j’apprécie que ce bel article ne cherche pas à culpabiliser le joueur mais plutôt à montrer en quoi l’industrie du jeu peut (doit ?) prendre ses responsabilités.

    Bien à vous

    • snaketc 11/10/2018
      Répondre

      Très en accord avec toi. Pour mettre le consommateur devant ses responsabilité, j’aimerai bien qu’un jeu soit proposé en deux versions : une locale et une chinoise. Un kickstarter par exemple, avec dans ce cas 2 prix et voir ce que si le consommateur est prêt à payer plus cher pour le même produit. Parce que l’on (je) parle beaucoup mais quand il faut payer c’est autre chose. Tout le monde dit oui à de l’écologie au même prix que le polluant (heureusement). Mais ce n’est pas cela l’écologie, c’est une façon de vivre et de pensée. Après peu importe le prix. On demande toujours aux autres de faire les efforts, moi je souhaiterai déjà avoir le choix.

  21. Loïs 11/10/2018
    Répondre

    Très bon article merci !

    Je suis effrayé moi-même par l’augmentation de la taille des boîtes, celle du volume du matériel, le remplacement du bois par le plastique (merci kickstarter…), le tout fabriqué à des milliers de kilomètres et pour des jeux parfois joués une fois ou deux…

    J’imagine que l’impact du jeu doit être très minime (pour info : Just 100 companies responsible for 71% of global emissions, study says) mais il faut que tout le monde aille dans le bon sens, ce sera toujours ça de pris et pour le symbole, c’est important.

    Pourquoi ne pas penser à des gammes de jeux qui réutilisent le même matériel ou une partie (meeples, kubesenbois, pièces…) car toutes boîtes cumulées, on en a des tas et ils ne sont pas utilisés simultanément !

    Et toujours, les boîtes énormes avec trois cartes et un plateau dedans… arrêtons le sur-emballage !

    (moi j’en suis venu à cesser d’acheter des jeux, pour une raison simple : plus de place)

    Il faut sensibiliser les joueurs aux questions sociales ou environnementales ! Information des médias, efforts des éditeurs, made in France.. thèmes de nos jeux (pourquoi pas de la gestion… de déchets ! ou un « Pandémie… climatique ! »).

    Merci et continuez !

  22. Guiz 12/10/2018
    Répondre

    Article super intéressant ! Merci !

    Juste pour ajouter un peu d’eau au moulin concernant :

    – le papier recyclé : ayant bossé dans l’industrie chimique pour la filière papier, il est clair que le papier recyclé, c’est le papier le plus bourré d’additifs chimiques (majoritairement issus du polypropylène… pas vraiment écolo donc). Le nec plus ultra en terme de papier, c’est celui issu de fibre vierge (les billets de banques, c’est de la fibre vierge de coton par exemple… faut y aller pour le déchirer). On estime qu’une fibre de cellulose a une vie de 10 recyclages, durant lesquelles il va falloir ajouter divers additifs  pour compenser les pertes de propriétés (mécaniques majoritairement : durant les process de recyclages, les fibres sont coupées ce qui impacte la résistance du papier). Du coup, on se retrouve le cul entre deux chaises. Le papier recyclé, c’est écolo… oui… et non… (après je n’ai pas de bilan carbone avec chiffres à l’appui… c’est juste pour pousser la réflexion)

    – le plastique bio dégradable : fausse bonne idée… parce que bio-dégradable n’est pas bio-assimilable… du coup on peut dire qu’on se débarrasse du plastique à l’échelle macro, mais qu’il est toujours bien présent à une autre échelle (et qu’on ignore les effets d’accumulation… c’est un peu mettre la poussière sous le tapis…)

  23. Loïs 12/10/2018
    Répondre

    Très bonne idée snaketc, ou alors en stretch goal, tout le jeu est produit en France à partir de tel volume (il faut faire un seul tirage du jeu parce que faire deux productions une en Chine une en Europe c forcément bcp plus cher, et peut-être moins écolo !).

    • snaketc 12/10/2018
      Répondre

      Je vois plus une production aux 2 endroits car le backer bloque un prix.
      Et si au final, la « majorité » s’oriente pour le local « + cher », cela permettra de connaître réellement l’effort financier que les joueurs veulent bien faire.
      Personnellement je paye plus cher mon transport pour le rendre plus écologique. Est-ce que je suis prêt à faire ce même effort pour mes jeux ? A voir l’effort !
      Pour l’instant, on nous dit… « c’est plus cher », « ce n’est possible », « les gens ne voudront pas »… mais on ne nous propose pas 😉

  24. Patate des ténèbres 12/10/2018
    Répondre

    En voilà un très bon article! Merci Shanouillette pour cette synthèse autour d’une problématique sociétale (pour laquelle il ne faudra encore une fois pas compter sur les patrons de nos politiciens). Se débarrasser de nos habitudes consuméristes, voilà un combat de tous les instants, qu’il faut rapprocher d’un cheminement personnel assez radical. Ke sujet mériterai quelques débats avec les pontes du milieu, pour voir concrètement ce qu’il est possible de faire, éventuellement après un questionnaire de grande ampleur sur l’écoresponsabilité des ludovores.

  25. Nicolas 12/10/2018
    Répondre

    Bonjour,
    Le plus « écolo » se sont les ludothèques et clubs de jeux. 
    Les jeux sont vivants quand ils sont joués et partagés, pas dans les collections (c’est moi qui ai la plus grosse) qui stagnent après avoir fait seulement 3 parties.
    Je suis en joie de voir que cet article fait réagir beaucoup de joueurs! 😉
    Merci et vive la ludotheque de mon village! 😉

  26. Barbi 13/10/2018
    Répondre

    Super article, merci

    le slow gaming théorisé ici est en effet super positif aussi en terme ludique, creuser les jeux qu’on aime, quel plaisir!!

    sinon je poste pour la première fois pour également mentionner l’antifouling pour les bateaux, c’est peu connu mais l’impact environnemental est déplorable: pour éviter que des organismes se développent sur les coques et donc augmentent la consommation, la solution utilisée est “simplement “ un revêtement qui relâche pendant X mois des metaux lourds ou autres traitements qui tue tout !!

    https://www.thegreenblue.org.uk/~/media/TheGreenBlue/Files-and-Documents/PDF/fact-sheets/0482-TGB-Factsheet-10-update.ashx

  27. Christophe D. 13/10/2018
    Répondre

    Un tel article (la surconsommation, l’écologie) sur un tel site (à la pointe de l’info ludique sur les nouveautés et même les jeux pas encore sortis, le summum), c’est presque une antithèse.

    Si j’adhère au sujet traité, je n’ai plus envie de venir sur Ludovox me tenir informé de toutes les nouveautés.

    • snaketc 13/10/2018
      Répondre

      « C’est pas faux » mais pas forcément, les ludothèques et les club de jeux te permettent d’accéder à de nombreux jeux sans avoir à surconsommer.

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Comme je le disais en réponse à un autre commentaire, oui, « chacun participe à cette économie-là, nous aussi, d’une certaine façon avec Ludovox »  …   mais d’une part, nous ne donnons que de l’info, nous ne vendons rien, nous n’avons même pas de bouton d’achat vers une boutique partenaire. D’autre part, oui, l’info peut donner envie de consommer, certes, c’est une visibilité qu’on offre, mais je ne crois pas que nous pratiquons de moubourrage intensif qui pousse en ce sens (au contraire, on compare les jeux pour mettre au jour les doublons possibles, on dit régulièrement qu’un titre est dispensable, on refuse la publicité, etc) car c’est tout simplement pas du tout ce que nous avons envie de faire et ça ne l’a jamais été. Bref, je crois qu’il ne faut pas « tuer le messager » d’autant qu’on essaie aussi de proposer des articles, comme celui-ci, qui prennent du recul sur tout cet aspect conso conso conso .. et comme le dit snaketc c’est aussi utile pr les clubs, les bars à jeux, les ludothèques, les collectivités, festivals, ou des plateformes comme Coludik …

       

  28. le zeptien 14/10/2018
    Répondre

    J’allais réagir longuement à l’article quand j’ai lu le commentaire d’Atom et globalement, je suis d’accord avec lui. Donc je « plussoie » comme ont dit ailleurs, et cela m’évite d’écrire ainsi une grosse tartine. Je vais ajouter néanmoins que je conduis pas (je n’ai d’ailleurs jamais passé le permis), je vais au travail à pied, je mange de moins en moins de viande, je ne fume plus depuis 10 ans (donc la pollution par la fumée et les mégots, c’est fini pour moi), je n’utilise pas d’insecticide, je privilégie les production Bio, je fais attention à ma consommation d’eau, je pratique consciencieusement le tri des ordures ménagère, etc… mais je reconnais que sur les jeux, je ne me pose jamais la question car je fais attention déjà à beaucoup de choses. Ce n’est pas de ma faute non plus si nos chers détenteurs des biens et des moyens de productions ont systématiquement délocalisé pour moins payer les gens, augmenter les cadences de travail et polluer beaucoup plus ailleurs. Beaucoup de jeux sont faits notamment en Chine avec le bilan carbone qu’on imagine, mais  quand j’achète un jeu fabriqué en Chine, je me rends certes complice d’un mode de production et de consommation qu’il faut entièrement revoir aujourd’hui, mais je me sens pas la force de lutter sur tout les fronts : le jeu est pratiquement le seul loisir que je pratique en société, avec des personnes autres que celles de ma famille, alors je m’accorde au moins ce relâchement là…

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Moi non plus je ne m’interrogeais pas sur ce domaine, pourtant je suis dedans. Et nos j2s c’est rien à côté de la pollution de nos devices électroniques par exemple, et le vox n’existerait pas sans ça… On a tous nos points d’achoppements, comme le disait justement Cormyr « nos contradictions » plus ou moins assumées et je ne suis surement pas là pour juger qui que ce soit. Questionner, montrer ce qu’il se passe, oui. Après si l’article amène les gens à s’interroger, c’est chouette.
      Pour moi, c’était une question de dissonance intellectuelle, je ne pouvais pas continuer à faire gaffe à plein de choses dans mes choix quotidiens et « long terme » (comme habiter juste à côté des endroits où on doit se rendre tous les jours pour pouvoir le faire à pied), et fermer les yeux sur l’industrie du j2s, j’avais besoin de voir, de savoir. Quelles étaient les normes, les écueils, les initiatives, etc. L’article est un petit premier pas en ce sens, ni plus ni moins. Merci pour ton retour et ton témoignage !

  29. Matthieu d'Epenoux 15/10/2018
    Répondre

    Très bon article. Pour moi, seul le gérant d’Opla est complètement clair sur toute la ligne avec une démarche sans aucune ambiguïté. Les « mesurettes » pour se donner bonne conscience de la majorité des acteurs du marché sont, comme le dit Florent, « des pansements pour s’acheter une image ».

     

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Merci ! Oui, il est clair que Florent Toscano est aujourd’hui le seul à faire un travail parfaitement clean de ce côté là (ou presque, comme il le dirait lui-même). Le truc chouette, c’est qu’il propose dans l’ensemble de bons jeux, malins, ludiques et cohérents. J’espère vraiment qu’un jour il aura la reconnaissance du milieu (as d’or je pense à toi) qu’il mérite.

       

  30. toto 16/10/2018
    Répondre

    Tout ça pour dire que les joueurs peuvent participer a la croisière parce que de toute façon les joueurs ne sont pas écolos…
    Ce sont les éditeurs qui fabriquent en chine pour des raisons financières, ils s’en foutent de l’écologie…
    C’est les éditeurs qui fabriquent 50000 boites sans savoir si les joueurs vont y jouer plus d’une fois mais l’article prefère condamner les joueurs de ne pas étre ecolos…
    << Si le joueur commence à se sensibiliser sur ses questions, les éditeurs semblent de leur côté plus ou moins prêts à se remonter les manches.>>
    ici on dit qu'il faut attendre que le joueurs soit écolos… l'editeur ne fera que se remonter les manches… si les "couts de production (sont) acceptable".

    l'article n'est qu'une diversion

    « je ne suis pas un adepte du made in France à tout crin, qui est un trompe l’œil au niveau écologique : si je vis à Lille, je suis plus proche de producteurs belges, néerlandais ou allemands que ceux du sud de la France. Et inversement, à Marseille, je suis plus proche des producteurs italiens que ceux installés en Bretagne. Donc la notion de pays, en termes géographiques et de distance, ne tient pas la route. »

    incroyable, quelle présence d’esprit…

    les justifications des éditeurs sont nulles. ils sont juste incapable de produire des jeux propres…

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Croire que l’article ne fait que « condamner les joueurs », c’est vraiment avoir un très très gros problème de lecture…   0-o

  31. eolean 16/10/2018
    Répondre

    Un magnifique article qui fait mouche Shan ! Bravo ! 🙂

    La part du colibri. C’est ça la clé. On veut bien faire des efforts, mais à hauteur de notre conscience écologique. Je ne fais peut-être pas grand chose, mais je fais ma part. Celle qui est en rapport avec ma conscience écologique. Et je crois qu’il en va de même pour tous.

    De fait, les véritables changements écologique se feront par la conscience. Et c’est ça qui a changé ces 5-10 dernières années. On voit émerger cette conscience chez tout un chacun. Et petit à petit, la conscience écologique collective s’éveille.

    Il y aura un temps, dans quelques années, où le fait d’acheter un produit à l’autre bout du monde deviendra complètement hors de propos. Même pour notre passion. Ce n’est pas encore le cas. Mais ce genre d’article ajoute sa pierre à l’éveil. D’ici là, chacun fait sa part selon sa conscience.

    J’espère juste qu’il ne sera pas trop tard…

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Merci Eolean ! oui j’avais en tout cas besoin de l’écrire, car je crois que je fais ma part comme tu dis, mais finalement qu’en était-il de ce domaine dans lequel je travaille ? j’avais besoin de faire le point et de questionner ça. Je ne sais pas si ce texte « ajoute sa pierre à l’éveil », j’ai eu bcp de retours qui vont dans ce sens, c’est assez fou, mais après que va-t-il en rester dans quelques semaines, quelques mois… je ne sais pas. En tout cas, pour ma part, ça m’aura bien remuée..!

    • fouilloux 16/10/2018
      Répondre

      Je suis de plus en plus en désaccord avec la « part du colibri ». D’une part, parce qu’il semble que dans le compte de base, le colibri, bin il cane à la fin. D’autres part, j’ai peur que, si c’est très bien de faire sa part et de changer son comportement, ça ne soit pas, mais alors pas du tout suffisant. Sans combat politique (et sans la confrontation inévitable), on ne fera pas assez. Or, j’ai peur que cette idée du colibri occulte un peu ça. Il y a des gens qui ont des intérêts, énormes, à ce que rien ne bouge, et nous convaincre que c’est avec nos petits gestes qu’on va faire un truc, ça me semble une assez bonne stratégie pour qu’on leur foute la paix. (Oui je suis un petit peu révolutionnaire 🙂 )

      • Francisco Matteoti 19/10/2018
        Répondre

        100% d’accord. Cette histoire de colibris, c’est sympathique, mais sans décisions politiques globales permettant d’infléchir les travers de notre société, je doute que cela puisse faire suffisamment bouger les lignes (si les collectivités et les éco-organismes n’avaient pas organisé le tri sélectif, colibri ou pas, le recyclage était mal barré). Et puis c’est encore une manière de renforcer l’individualisme de la société. Chacun doit faire sa part bien sûr mais cela ne suffit pas selon moi.

        • snaketc 19/10/2018
          Répondre

          Le « colibri » ce n’est pas « une manière de renforcer l’individualisme », bien au contraire. C’est permettre à chacun de se rendre compte qu’il fait partie d’un Tout justement. Attendre que les collectivités fassent le travail, c’est reporter la responsabilité sur la collectivités. Le « colibri » c’est prendre sa part de responsabilité.

          • Shanouillette 19/10/2018

            Je pense personnellement que les deux échelles sont utiles et totalement complémentaires. Sans prise de conscience individuelle on court au désastre, pas simplement parce que « l’important est fait de petits riens » (c’est relativement minimal comme impact), mais parce qu’il faut que la conscience collective soit sensibilisée sur ces questions pour que les grands changements adviennent, et soient acceptés. Si demain un gouvernement ose des réformes vertes drastiques, elles seront impopulaires au possible. De même, pour que les grosses industries changent leurs habitudes, il faut du lobbying, des associations de consommateurs qui usent de stratégies d’influence. Si le consommateur ne met pas de pression, ils n’ont aucune raison de changer…

      • eolean 19/10/2018
        Répondre

        Mais tout est là justement. L’évolution écologique n’aura de sens que si elle est commune, acceptée et surtout appropriée par tous. Eveiller la conscience écologique, c’est permettre à tout le monde de s’approprier la préservation de la nature.
        Cette évolution doit se faire de manière individuelle et collective avançant en symbiose.
        Une grosse opération collective verticale ne fonctionnera pas si elle est imposée à une base de la population qui n’est pas prête pour ça.
        Un groupe se sont d’abord des individus qui se regroupent. Si l’éveil écologique individuel n’est pas présent, alors il n’y a pas d’actions de groupe utile. Elles seront forcément coercitives et donc non comprises pour au final être rejetées dès que l’occasion se présentera.
        Eveiller la conscience collective passe par ce genre de sujet qui pose le débat, qui permet à chacun individuellement de se poser la question sur la place de l’écologie dans son existence.
        La part du colibri permet de se responsabilisé et surtout de se sensibiliser à la question.
        Mon souhait c’est que cette part grandisse de plus en plus pour devenir une priorité du tout un chacun.
        A ce moment là, et seulement là, nous serons prêt collectivement, en tant que société, à évoluer vers une véritable révolution écologique.
        Et nous ne sommes pas loin, on sent que le sujet est bouillant. Après l’industrielle et la numérique, la révolution écologique sera la prochaine grande étape de notre civilisation 🙂

  32. toto 16/10/2018
    Répondre

    merci j’en parlerai a mon ophtalmo… ou faisons ensemble l’explication détaillé de ton article si tu veux bien.

    (deja l’article est bien long… mais je suis pas sure que quantité rime avec qualité dans ce cas là.)

    1ere partie : on présente des evidences, les bateaux et les compagnies maritimes sont responsable de la pollution. ainsi on justifie la réaction négatives des joueurs vis à vis de la croisière. On nous apprend que captain meeple essaye de se réhabiliter… Puis on nous prépare à la suite de l’article qui expliquera comment le hobby est condamnable car il est responsable aussi d’une partie de la pollution.

    Nouvelles evidences : les echanges de marchandises se font beaucoup par voie maritime. Culpabilisation du lecteur, le materiel qu’il utilise transit par voie maritime.

    Prise de conscience : « Les hobbys propres n’existent pas. » Les éditeurs comme Opla rêvent de fabrication artisanale, donc culpabilisation des hobbyistes qui n’achète pas les productions écologique fabriqué en france. Nouvelles évidences : Aujourd’hui le joueur s’interroge… sans doute parce qu’on lui répète depuis 20 ans qu’il est responsable de la pollution et que maintenant il doit sauver la planète. (tu places quelques références scientifiques et de sondage pour avoir quelques informations qui fassent plus ou moins sérieux dans l’article.)

    décrédibilisation du joueur qui condamne le bateau de captain meeple alors que le joueur achete plein de jeux qui arrive par bateau.

    Si le joueur commence (…) les editeurs semblent…

    Là le joueur commence juste a être sensibiliser, par contre l’éditeur… semblent… plus ou moins… pas tout à fait pret a etre sensibiliser, mais pret a se remonter les manches… hahaha !

    En résumé les editeurs disent qu’ils n’ont aucune solution pour etre economiquement viable, ils sont limités par les possibilités techniques et géographique.

    Il faut les plaindre ? En fait ils ont juste pas les compétences necessaire pour etre Editeur puisqu’ils n’ont pas de solutions a proposer. La seule solution qu’il connaisse c’est contacter les fabricants pour acheter la solution proposé par le fabricant.

    Made in china : Les éditeurs sont humain, regarder ils essayent des alternatives au risque de mettre en péril de leur entreprise… Nouvelles évidences pour justifier que les éditeurs font des efforts (effort de transport, effort de livraison, effort pour connaitre les fabricants)… Ils font surtout des efforts pour sortir 15 nouvelles references tous les ans en tapissant les étals des commerçants avec leur boite trop grande pour ce qu’elles contiennent.

    Le 7eme continent, planter des arbres et covoiturer : blabla ecolo… Tres interessant et instructif pour celles et ceux qui n’etait pas au courant. Sert aussi a justifier comment les éditeurs s’interesse au sujet sans doute pour se racheter une conscience. « Meme que certains salariés encouragent les gestes écologiques… » c’est pas la Direction qui encouragent les gestes écologiques, ce sont juste les individus qui doivent le faire par eux même, sans doute par conviction idéologique. Mais la Direction s’attribue le geste écologique des citoyens en disant « les salariés… »

    Accompagnement, diversification : Les éditeurs cherchent des solutions mais n’ont pas les moyens financier necessaire pour les chercher.

    power to the people : les joueurs sont responsable des jeux qui polluent la planete.

    Les éditeurs sont incapable d’etre écolo car : « éditer un jeu de société, c’est œuvrer au mieux pour favoriser l’achat de son jeu, donc la consommation… »

    on en revient a la conclusion précédente : les joueurs sont responsable des jeux qui polluent la planete. C’est tellement vrai que certains joueurs (n’achete pas plus de X, échange, revend…)

    « des cubes abstraits… » en plastique ! Tu vois ce cube olive drab ? c’est un sherman avec un canon M2 de 75mm a ne pas confondre avec le cube kaki qui a un canon M3.

    Sinon une partie de zombicide avec des morceaux d’os de chez le boucher ?

    • atom 16/10/2018
      Répondre

      Shanouillette ne fait que replacer les choses dans leur contexte. On a vu beaucoup de gens critiquer (selon moi a raison) la croisière, mais quand on y réfléchit on réalise que notre hobby comme toute la consommation mondiale à un effet sur la pollution. Le but n’est pas de culpabiliser mais de comprendre, les réponses au sondage twitter ont montrés que les joueurs dans leur grande majorité n’en était pas conscients.  Personne n’est visé directement, après si tu te sens coupable, comme dirait l’illustre Molière : Qui se sent morveux se mouche.

  33. toto 16/10/2018
    Répondre

    bien sure que je suis coupable… a un degré moindre que les dirigeants politiques qui laissent les entreprises faire n’importe quoi.

    Je remarque que l’article essaie de déculpabiliser les éditeurs avec des excuses présentées par les éditeurs et l’article tente de culpabiliser les joueurs qui n’ont fait que répondre a un sondage.

    • atom 16/10/2018
      Répondre

      On à donné la parole à des éditeurs et ils se sont exprimés. Tu sembles oublier que la plupart sont des joueurs qui ont décidés d’en faire leur activité.  J’ai trouvé intéressant de voir qu’ils cherchent des solutions et qu’en même temps (copyright méprisant 1er) ils sont aussi obligés de faire avec la réalité.  Maintenant la ou tu dis culpabiliser moi je dirais sensibiliser ou informer. On ne peut pas tout savoir. À titre perso je l’ai déjà dit je pense que dans notre foyer on fait attention à notre consommation, on mange local, on ne prends pas la voiture pour rien etc. Mais sur le jeu que ça soit société (surtout) et vidéo (un peu) la on pourrait faire des efforts.

      Comme toi je râle quand je vois un jeu dans une boite surdimensionné, d’abord parce que ça pollue plus, mais aussi parce que ça prends de la place.  Je trouve aussi que c’est des choix stratégiques pas forcément bien réfléchis. Alors certes oui on va mieux le voir en boutique, mais un petit jeu dans une grosse boite il y a de grandes chances que je ne l’emmène pas quand je sors en asso ou en week end jeu et quand on sort un jeu avec d’autres joueurs c’est aussi l’occasion pour le dit jeu de trouver de nouveau clients. Et en même temps ( re copyright ^^) quand une boite est petite on va te dire que le prix est trop élevé. On se fait biaiser, du coup on a notre part aussi tu ne penses pas ?  Les politiques en parler ça serait perdre mon temps 🙂

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Voir que de la culpabilisation dans l’article, c’est vraiment l’avoir lu avec un biais qui, à mon avis, ne tient qu’à ton interprétation personnelle…
      Je vois bien d’ailleurs dans ton « analyse » de texte que tu ne retiens que certaines choses que tu sembles être venu chercher (avec évidemment de nombreux biais de confirmation…) bref ton angle n’est en tout cas pas celui que j’avais en tête en travaillant, au contraire, ni celui que (ouf!) la majorité a saisi, manifestement.
      On ne peut pas parler à tout le monde, je suppose, et c’est pas bien grave !

      Peut-être es-tu toi-même un « grand consommateur » et cela fait vibrer une corde chez toi, et tu te sens attaqué par tout ça.

      Désolée que ce soit le cas, mais sincèrement tel n’était pas l’angle ni l’intention de cet article, et si tu relis en essayant de te détacher de ton a priori, je pense que tu verras peut-être que je fais juste le point sur le fonctionnement actuel (fab, diffusion, offre, impact), tout en parlant des initiatives louables existantes ET de leurs limites ( que ce soit côté pro et côté acheteur, avec une bien plus large part laissée aux pro d’ailleurs, contrairement à ce que tu retiens ) ce sont des faits + des témoignages, une tentative de mise en perspective de l’ensemble de la chaîne de prod et de diffusion, avec les dégâts, chiffrés, que nous connaissons, liés à ce système (le même système que dans bien d’autres secteurs).

      Bien sûr, je comprends ta colère, difficile de ne pas se sentir responsable, même à sa petite échelle, et chacun s’interroge en son âme et conscience, à commencer par moi. Mais ça, ce n’est pas à cause de l’article : c’est à cause des faits, qui sont ce qu’ils sont. Comme disait ma grand-mère, faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain (ou don’t shoot the messenger mais elle parlait très mal anglais).

      Personnellement, je faisais attention, dans un certain nombre de domaines, à mes habitudes, à mon mode de vie, mais je n’avais jamais réellement questionner de front et complètement ce domaine là (le j2s), qui est pourtant celui que j’ai sous les yeux tous les jours. Par cohérence et honnête intellectuelle, il me semblait de plus en plus urgent de le faire. Je suis heureuse de constater que nombreux sont les amateurs et les pro prêts à se questionner également. Je pense personnellement que les choses ne peuvent pas changer si on ne commence pas par là : par s’interroger.

      Oui, chez les éditeurs le critère économique est celui qui gouverne le reste (là aussi, malgré ce que tu dis, cela est mentionné à plusieurs reprises dans l’article) mais il existe nonobstant des exceptions (et c’est pour moi source d’espoir, pas « d’excuses » comme tu l’interprètes) et des initiatives, parfois inspirantes qui, à mon sens, méritent d’être mises en lumière (si ça peut donner envie de réfléchir et d’agir… – ce qui est le cas d’ailleurs, d’après des retours que j’ai eu et j’en suis épatée !).
      Ho il a tout à fait ses limites, cet article, je les vois, mais ce ne sont pas celles que tu montres du doigt à mon sens. J’aurais par exemple aimé avoir plus de données chiffrées sur le secteur ludique spécifiquement, mais aujourd’hui c’est encore le grand vide de ce côté-là.

      Enfin, si tu n’as « rien appris », alors félicitations à toi d’être aussi bien informé, moi j’ai appris des choses en travaillant sur cet article, et vu le nombre de retours que nous recevons (pléthorique – je ne m’y attendais pas du tout d’ailleurs ! une surprise lumineuse), je ne suis manifestement pas tout à fait la seule.. c’est toujours ça de pris !

       

  34. toto 16/10/2018
    Répondre

    Justement la reponse des éditeurs c’est juste de la langue de bois… Les éditeurs se fichent pas mal de savoir si tu peux transporter ou pas leur grosse boite vide, la seule chose qui les intéressent c’est de te la vendre.

    Dit comme ça j’ai l’air de mettre tous les éditeurs dans le meme panier de crabe, je fait seulement remarquer que leur parole (lu dans l’article) consiste a noyer le poisson.

    Je trouve juste dommage que l’article rend les citoyens responsables des incompétences des entreprises.

    Comme ci je louais un gros bateau qui pollue, ensuite je vend toutes les places a bord, et je dit oui ça pollue mais c’est pas de ma faute c’est les gens qui ont acheté les places…

    • Shanouillette 16/10/2018
      Répondre

      Je ne rend pas les joueurs plus responsables que les entreprises. Oui, ils ont leur partition à jouer dans la scène. J’en suis convaincue. Si demain, les joueurs crient d’une même voix qu’ils veulent des j2s un peu plus propres, les entreprises seront obligées de s’aligner, je le mentionne d’ailleurs dans l’article.
      Cela étant dit, l’article passe très peu de temps à parler des consommateurs finalement – contrairement à ton ressenti – il parle surtout des pratiques et des initiatives des entreprises.
      Mais ça pourrait donner lieu à un article intéressant que de se focus sur ce que pourraient faire les joueurs…

      • toto 17/10/2018
        Répondre

        j’ai pas dit que l’article parlait des consommateurs, j’ai dit que l’article accusait les consommateurs c’est pas pareil…

        je me sentirais attaqué par quoi ? je me fiche complètement de la planète ! je vote et je paye des impots pour que d’autres s’occupent de ce problème.  Tu essaies de me faire culpabiliser parce que j’ai 1 tonne de plastique chez moi, que j’ai 2 voitures ?? j’ai bien conscience de polluer 2 voir 3 fois plus qu’un citoyen normal, et alors ? Comme les entreprises peuvent payer des taxes pour polluer, qu’est ce qui m’empêche d’en faire autant ?

        Tu n’a pas besoin de justifier ta maniere d’ecrire ton article, je te disait seulement ce que j’en pensais je suis bien désolé que tu le prenne mal…

        Tu ferait mieux de te renseigner sur la pollution causée par les entreprises et la comparer a celle causée par les citoyens pour t’apercevoir que le rôle du citoyen est presque insignifiant à l’échelle de la planete comparé à celui des entreprises.

        C’est pas compliqué pourtant… regarde bien attentivement et analyse les déclaration des éditeurs… qu’est ce que tu comprends ?

        regardons la premiere :

        « À l’heure des problèmes du réchauffement climatique, je pense qu’il est intéressant de savoir ce qu’il est possible de faire et de connaitre les initiatives dans notre domaine de cœur même si cela reste isolé. »

         

        • Shanouillette 18/10/2018
          Répondre

          Tu continue de dire que j’accuse ou « rend coupable » ou « essaie de faire culpabiliser » , or il ne s’agit pas du tout de ça ici.  c’est ta façon à toi de le vivre et bien tant pis…

          Je crois que cette discussion tourne en rond et qu’elle mène nulle part donc je vais m’arrêter là, désolée.

    • Bul’duil 16/10/2018
      Répondre

      Bonjour,

       

      Oui, même si l’article n’en parle finalement qu’assez peu, le consommateur, le joueur, le citoyen qui vit sur cette planète a bien des reproches à se faire et des questions à se poser (moi le premier et je ne le fais pas assez, je pense). Même si certains ont largement montré que l’offre provoque la demande, il n’en reste pas moins qu’une demande raisonnée pourrait bien faire modifier l’offre. [Par exemple, si la moitié des joueurs n’achetaient plus des jeux qui leur semblent trop polluer ou sur des sujets plus communs, si la moitié des possesseurs de voiture personnelle un peu polluante décidaient de ne jamais acheter des voitures qui consomment du 10L au 100km… Bah, le marché devrait bien s’adapter à son public… justement pour vendre plus !]

       

      Alors oui, on est tous acteurs dans tout ça. Et tout remettre sur les entreprises c’est se déresponsabiliser de résultats dont nous sommes pourtant les premiers initiateurs (j’aime bien le terme anglais de « end user » pour parler du consommateur final qui est bien, au final, celui qui est visé par tout ça). Dans les pays qui peuvent se le permettre (comme en France), je pense (opinion strictement personnelle) que l’on peut encore dire que parfois on peut choisir de faire des choix plus éclairés. On ne va pas mourir de faim, comme dans d’autres régions du monde, où l’essentiel n’est pas de savoir ce que l’on va manger, mais de savoir si l’on va manger… D’ailleurs, des fraises bien sucrées en hiver, ça fait toujours plaisir, non ? Ah, mais elles viennent d’où ?

       

      Bref, je parais très virulent dans le message certainement. Désolé. Car, loin de moi l’idée de dire que les entreprises, les gros industriels n’ont pas aussi beaucoup leur mot à dire là-dedans, car je le pense aussi très sincèrement (car il est vrai qu’une prise de conscience d’une poignée de patrons pourrait bien avoir un impact colossal !! – et ce n’est peut-être pas dans le JdS qu’on les trouvera, c’est vrai)… mais en revanche, dire que c’est par la sensibilisation de nos proches, de nos enfants, de nos parents, de nos amis, de nos connaissances, de nos collègues que peut aussi passer le message, bah, je le dis volontiers. Quand ce sera naturel pour tout le monde de dire : « Bah, on fait du tri. Tiens, on va marcher ou prendre le vélo tant qu’on le peut encore, on fera un peu d’exercice plutôt que prendre la voiture pour 1 km (et tourner pendant 5 min pour trouver une place pour se garer). Tiens on va éteindre les lumières, ne pas chauffer plus qu’il ne le faut ou ne pas envoyer 40 mails inutiles… », bah on risque aussi de se rendre compte que certains efforts consentis ne sont finalement pas si violents, et qu’un peu d’effort pour quelques résultats, mis bout à bout, ça peut peut-être faire avancer les choses. Et peut-être même qu’un moment, bah, les grands patrons, ils le penseront aussi ? Car au final, c’est bien aussi la conscience collective qui pourra mener aux actes.

      (Et puis des pas grands choses gagnés par plein de monde, ça peut faire quand même quelque chose, je pense, même si l’évaluation du coût marginal peut être très périlleuse.)

       

      Je suis un peu optimiste peut-être, mais bon, j’aime bien quand même l’idée d’être dans une société, et de me dire que, finalement, parfois, on peut, en tant que citoyen, avoir de l’impact sur notre monde.

       

      Bul’duil

       

      PS : merci pour l’article !

      • Shanouillette 18/10/2018
        Répondre

        Merci pour ton retour et ton témoignage. Je ne te trouve pas virulent loin de là ! oui l’optimisme est important, j’ose l’être parfois, sans ça on baisse les bras et on fonce droit dans le mur (encore plus vite)… Oui la sensibilisation des citoyens est importante, même fondamentale (dans la mesure où même les grands patrons sont des citoyens, et oui si si ;)) !

  35. Olympe & Co 17/10/2018
    Répondre

    Merci beaucoup pour cet article. En tant que créateur de jeu, il résume bien ce qui me tiraille aujourd’hui.

    Non seulement je dois trouver un éditeur, mais en plus, j’aimerais qu’il réduise sa quantité de plastiques, qu’il opte pour un matériel en bois & carton, et qu’il produise en Europe… C’est prendre le risque de ne jamais être édité, sauf à coup de Kickstarter (et encore). J’espère qu’une charte écologique sera adopté par les éditeurs dans un avenir pas trop lointain.

  36. Francisco Matteoti 19/10/2018
    Répondre

    Bonjour à toutes et à tous,

    Je me permets de reprendre ici la proposition faite plus haut : ne serait-il pas possible d’intégrer aux Just Played et Tests de Ludovox un minimum d’informations en lien avec cette question écologique ? Lieu de production/d’assemblage du jeu, présence de matériel en plastique, présence de labels type FSC/PEFC pour les éléments de jeu fabriqués à partir de bois, adéquation entre la taille de la boîte et la quantité de matériel contenu, etc.

    Cela permettrait aux personnes qui s’intéressent à cette question de disposer de quelques éléments utiles leur permettant de trancher (achat ou pas, choix d’un autre jeu aux mécaniques proches mais plus « vert »…).

    • Loïs 19/10/2018
      Répondre

      Je plussoie, il faut que ce type d’info soit visible, ça encouragera les uns et les autres à aller dans le bon sens.

  37. Amiral 22/10/2018
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    Sans parler des conditions de travail sur ces villes flottantes !
    Derrière les piscines, et les buffets à volonté des bateaux de croisière se cache le monde très dur des salariés qui travaillent plus de 65 heures par semaine pour seulement 600 euros par mois.
    Si les compagnies maritimes peuvent se permettre de payer si peu leurs salariés, c’est qu’elles sont très souvent immatriculées dans des pays qui offrent des conditions très peu contraignantes, en matière de fiscalité, de sécurité du navire mais surtout de droit du travail auquel est soumis l’équipage. C’est ce qu’on appelle plus généralement les pavillons de complaisance.
    La majorité des membres d’équipages proviennent donc des pays parmi les plus pauvres du monde, et plus particulièrement des Philippines.

    A méditer également !!!
     

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