SOLO IS BEAUTIFUL #4 – île était une fois…[Archipelago, Doodle Island, Mini Divercity, Small Islands]

Salut les solistes ! Même si la saison ne s’y prête pas trop je vous ai préparé un épisode « Solo » sur le thème des îles ! Alors attention au roulis, et cramponnez-vous bien au bateau ! Et pour changer, il y aura 4 jeux de testés cette fois-ci (« je ne suis pas fou, ma mère m’a fait passer des tests »).

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Mais commençons par un ancien de 2012…

 

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ARCHIPELAGO – SOLO EXPANSION 

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  • Auteur : Christophe Boelinger
  • Type : 1 joueur
  • Sortie : 2012
  • Mécanique de solo : Scénarios
  • Installation/rangement : 3 minutes / 3 minutes
  • Durée : 25-120 min en fonction du scénario
  • Thème : Colonisation
  • Place sur la table : Jouable sur une table de 90×90
  • En résumé : Tuiles, placement d’ouvriers, points d’actions, gestion

 

Sortie quelques mois après la boîte de base, Archipelago – solo expansion est un paquet de cartes vendu séparément de la boîte de base comprenant 27 cartes, soit 27 scénarios jouables uniquement en solitaire. Oui, chaque carte comprend toutes les informations utiles pour mettre en place le jeu est démarrer. Elle comprennent aussi la condition de fin de partie, le critère de victoire ainsi que le podium, qui est une sorte de classement (défaite/bronze/argent/or) pour évaluer notre performance.

 

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Une carte scénario

 

Les aménagements de règles sont minimes et résumés sur 2 cartes à jouer. En gros, on saute la phase 0 puisque les conditions de départ sont imposées par le scénario. Même sentence pour la phase 2 (ordre du tour) puisque vous êtes seul à jouer.

 

Autant le dire de suite : le défi est corsé si on vise la médaille d’or ! À tel point que l’auteur lui-même avait dû faire un démenti sur un forum suite aux accusations de joueurs mécontents lui reprochant de ne pas avoir testé ses scénarios tellement certains sont ardus.

 

Qui dit défi élevé dit « connaître la règle sur le bout des doigts ». En effet, chaque placement d’ouvrier compte. Par conséquent, chaque point de règle devra être exploité à fond pour espérer monter sur la première marche. Attendez-vous à revenir fréquemment à la règle lors des premières parties.

 

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Fin de partie et victoire en bronze à l’arrachée

 

Le côté ardu de la chose repose également sur la part de hasard qui fait mécaniquement partie du jeu de base : lorsqu’on explore, on doit décider d’utiliser une tuile hexagonale du dessus de la pile mais sans pouvoir la retourner, donc si ni le recto ni le verso ne sont compatibles, on a perdu une action. Punitif. Idem pour les cartes Progrès dont l’utilité très circonstancielle peuvent vous faciliter grandement la partie. Quand on est sur un jeu de placement stratégique et que le hasard (tantôt favorable, tantôt défavorable) s’invite, ça peut énerver tout rouge. Cette sensation est tout de même contrebalancée par la richesse du titre. Beaucoup d’actions sont possibles et on a une sensation de liberté intéressante.

 

Dans l’ensemble, Archipelago – solo expansion est un défi plus que satisfaisant qui nous permet d’exploiter des aspects différents de ce jeu sac-à-sable. Le renouvellement des parties est bien présente avec ses 27 scénarios permettant des approches différentes (tantôt exploration, tantôt construction, croissance de la population…). Si on possède la boîte de base, pour 10€ le rapport qualité-prix est très honnête… Sinon ça nous fait 50€ + 10€ pour jouer en solo… À vous de voir.

 

Doodle Islands boite

DOODLE ISLANDS

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  • Auteur : Eilif Svensson, Kristian Amundsen Ostby
  • Type : 1-5 joueurs
  • Sortie : 2018
  • Mécanique de solo : Battre un score
  • Installation/rangement : moins d’une minute
  • Durée : 20 minutes
  • Thème : Pirates
  • Place sur la table : Jouable sur un coin de table
  • En résumé : Roll&Write, dés

 

Doodle Island est le 3ème et dernière né de la saga Doodle, entamée en 2013 avec Doodle City et suivi en 2016 par Doodle China. Pour simplifier, il s’agit des 3 mêmes jeux mais avec des noms et des thèmes différents : les pirates et les îles c’est quand même plus mignon que l’asphalte et les voitures, non ?

L’ami Morlockbob avait parlé du jeu dans le sa chronique Small is Beautiful 4 ; en résumé il s’agit d’un jeu à cocher (ou Roll & Write en VO) où chaque joueur va dessiner des routes ou des croix sur sa feuille de note en réalisant une combinaison de deux dés (en colonne et ligne). La manière dont on aura tracé nos routes déterminera le nombre de points gagnés pendant et à la fin de la partie.

 

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Mais qu’en est-il du jeu en solo ? Ben c’est le même qu’en multi ma bonne dame ! Sauf qu’ici on joue avec seulement 3 dés blancs (ceux des lignes) et le dé noir (des colonnes). Comme on est seul à jouer, exit le malus de majorité infligé à celui qui a le plus forcé sur les bouteilles de rhum (« l’abus d’alcool… » vous connaissez la suite). Enfin, on calcule son score final et on le compare à un tableau. On est donc sur un système classique où l’on doit battre notre meilleur score, comme pas mal de jeux du même genre (Welcome to en tête).

Comptez 20-25 minutes de jeu par partie.

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Une fin de partie « Mer des monstres » avec ses krakens !

 

Une fois qu’on aura fait le tour du premier bloc de feuilles « Mer des trésors », on pourra s’attaquer au second bloc « Mer des monstres » qui fonctionne avec les mêmes règles et quelques petits aménagements liés aux nouvelles cases. Ce second bloc rend le jeu un poil plus contrôlable et moins bloquant pour le joueur qui ne s’est pas aménagé de plans B… Il va également donner lieu à de l’interaction indirecte dans le multijoueur mais cette règle n’a pas d’impact sur le solo, dommage.

 

L’intérêt de Doodle Island joué en solo vient du fait qu’on n’attend pas les autres joueurs qui vont réfléchir des plombes. En multi, le dé noir (colonne) est commun, mais chaque joueur doit prendre un dé blanc pour tracer dans la ligne concernée, donc ça n’est pas qu’à son tour qu’on peut vraiment connaître nos possibilités d’action. D’où ce temps d’attente, éludé en solo.

Son intérêt dépendra également de votre persévérance à battre le score le plus élevé (>120 Roi ou Reine des pirates). Mais une fois battu…  ou si la monarchie maritime n’est pas un plan de carrière viable pour vous…

 

En conclusion Doodle Islands est un jeu qui fait le boulot, ni plus ni moins, et nous occupe quelques parties avant d’être ressorti pour le faire découvrir en multijoueur. Si vous possédez Doodle China, hormis le coup de pinceau de Naïade, c’est le même jeu.

 

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MINI DIVERCITY

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  • Auteur :  Maxime Tardif
  • Type : 1-7 joueurs
  • Sortie : 2018
  • Mécanique de solo : Battre un niveau de difficulté choisi
  • Installation/rangement : 1 minute / 1 minute
  • Durée : 15 min
  • Thème : Aquatique, Faune marine
  • Place sur la table : Jouable sur un tapis de 60×60 ou 30×60
  • En résumé : Gestion de main, personnages à pouvoirs, coopératif, mémoire, rapide et léger

 

« La nature est gratuite donc exploitable à volonté et les espèces marine une ressource comme une autre ». Proverbe d’industriels.

Dans Mini Divercity, (dont le ludochrono est ici) nous incarnons des plongeurs venus sauver les tortues des bulldozers (ça sait nager un bulldozer ? Passons).

Pour cela, nous jouons des cartes mais en les tenant à l’envers façon Hanabi.

La variante solo est inclue dans la boîte et propose de gérer simultanément 2 plongeurs. Mais comment diable peut-on jouer puisqu’on tient nos cartes face cachées ? Et bien en les retournant lorsque l’action « talkie-walkie » est réalisée. On doit donc mémoriser la position des 4 cartes du joueur « opposé » jusqu’à la prochaine action talkie-walkie, sinon on joue au pif… Ce qui est rarement payant dans les jeux de société.

 

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Une mise en place solo

 

Les mécaniques de jeu restent identiques ainsi que la fin de partie, à savoir qu’on doit sauver un certain nombre d’espèces marines déterminées en début de partie par la difficulté choisie. À l’inverse, on perd en fonction de la difficulté choisie, si 6 hôtels sont construits ou si on ne peut plus faire d’actions (pioche Espèces vides et plus de cartes en main).

La partie est très rapide et après une installation de moins d’une minute, le temps d’installer le « plateau » constitué de cartes et brasser les cartes Espèces et Corporations, c’est partie pour 15 minutes d’immersion.

Naturellement, nous sommes très dépendant de la pioche de carte et la chance s’est invitée régulièrement au cours de mes parties, me faisant défausser des espèces déjà disparues et inversement, des parties ont été perdues en 5 minutes en défaussant la mauvaise carte au mauvais moment.

mini divercity3Les gentils plongeurs contre les méchants riches bhaaaaa !!

 

Concernant la difficulté, ne vous y trompez pas, elle est bien présente ! C’est à se demander si le jeu est bien fait pour un public 8+. Je ne parle pas de la complexité des actions possibles, mais plutôt de la sensation de lutte sans espoir qui fait que le jeu se solde par une défaite un peu plus tôt ou un peu plus tard. Peut-être qu’en jouant 4 pouvoirs de plongeurs au lieu de 2, ou permettre de réactiver son pouvoir unique sous certaines conditions aurait permis d’alléger notre fardeau et avoir l’impression de lutter à armes égales contre les promoteurs mobiliers (ce qui est malheureusement assez thématique). Enchaîner les défaites dans le mode de jeu le plus facile, ça pose question.

Un autre point, mieux vaut jouer à Mini Divercity dans un endroit calme car la mécanique implique de se souvenir des cartes et leurs positions. Ça n’est pas le bout du monde mais il suffit d’être déconcentré par un élément extérieur (femme, enfant, chat, jeune couple bruyant 😉 ) et pouf ! On oublie nos cartes ! Donc un petit truc c’est de bien réorganiser ses cartes en fonction des informations qu’on a et faire des installations du jeu identiques pour faciliter la mémorisation (les raies manta tout à gauche puis les crabes…). Il y a d’autres petites stratégies à mettre en place mais je ne veux pas gâcher le plaisir de la découverte.

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Perdu ! Les 6 îles sont occupées par des complexes hôteliers

 

En conclusion, je dirais que Mini Divercity fait péniblement le job. Il s’installe vite, se joue vite mais il est plombé par sa difficulté mal ajustée. Un petit jeu certes sympathique, joliment illustré et édité mais qui manque de contrôle en solo.

 

 

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SMALL ISLANDS

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  • Auteur : Alexis Allard
  • Type : 1 à 4 joueurs
  • Sortie : 2018
  • Mécanique de solo : Adversaire virtuel
  • Installation/rangement : 2 minutes / 2 minutes
  • Durée : 30 min
  • Thème : Plage / Archipel
  • Place sur la table : variable / rentre sur 90×90
  • En résumé : Placement de tuiles, Majorité, gestion de main, Objectifs secrets

 

Comme évoqué dans l’article de l’ami Atom ici, Small Islands est un jeu de pose/connexion de tuiles et points de victoire (à la Carcassonne) dans un archipel paradisiaque. MAIS, l’éditeur a pensé à nous et nous propose un VRAI mode solo. En effet, un paquet de cartes est spécialement dédié pour simuler les choix d’actions et de placement d’un adversaire virtuel (le sémillant Alexis).

 

Avant de commencer la partie, on sélection un mode de difficulté entre 1 et 6 qui aura ses conditions de scoring pour l’adversaire ainsi qu’un nombre de cartes d’action imposé.

 

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La carte adversaire niveau 2 à gauche avec son setup et 2 cartes d’action de l’automa (Accoster en haut, Explorer en bas)

 

À chaque fois que c’est au tour de l’adversaire de jouer, on pioche une carte qui est soit une carte Explorer, soit une carte Accoster. Mais comme dans le jeu de base, tant que la pioche de 6 tuiles navigation n’est pas épuisée, pas d’accostage possible. Ensuite, on se laisse guider, on pioche la tuile indiquée sur la carte, on la positionne selon les règles de connexion habituelle en fonction de la tuile que nous venons de poser.

 

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Ma belle île aux fleurs !

 

Si vous n’avez pas joué au jeu multi avant, la première session va être un peu laborieuse avec des retours à la règle mais au bout d’une à deux parties, on a tout en tête. Ces retours seront surtout là pour optimiser, et pour essayer de voir si on n’est pas passé à côté d’un point de règles qui nous faciliterait la vie parce que le challenge est bien présent.

La difficulté est modulable (6 niveaux) et autant le niveau 1 est une partie de plaisir… pfiouh, que les choses se corsent vite. Très vite on va essayer de ne pas laisser des « boulevards » à l’adversaire qui n’attend que ça pour accoster. N’espérez pas boucler le jeu en 5-10 parties, la difficulté est bel et bien au rendez-vous dès le début. Paradoxalement, je trouve le niveau 3 plus compliqué à battre que le niveau 4, dites-moi ce que vous en pensez…

 

Comptez 45 minutes pour une première tentative, puis 30 minutes en moyenne pour les parties suivantes, quand on a bien le jeu en main.

 

En conclusion, ce Small Islands est une bonne surprise, avec sa difficulté progressive et un mode solitaire efficace. Mushroom, « jeune » éditeur, démontre l’exemple d’un travail rigoureux envers les joueurs solo et nous l’en remercions.

 

 

Voilou, encore un épisode de bouclé. Pas trop le mal de mer ? Prêts à accoster ? J’en profite pour vous souhaiter une excellente année ludique 2019 amis solistes (et les autres aussi ^^) ! 

 

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9 Commentaires

  1. Jahz 09/01/2019
    Répondre

    Un article sur le jeu solo dans les îles qui ne parle pas de Spirit Island, étonnant  vu que c’est un jeu très reconnu pour ses qualités solo 🙂

    C’est d’ailleurs le numéro 2 des jeux solo sur la guilde 1PG de BGG :
    https://boardgamegeek.com/geeklist/248275/item/6553001#item6553001

    • atom 09/01/2019
      Répondre

      Je suis d’accord avec toi, mais Mr Keltys fait comme tout le monde il achète ses jeux et il ne peut pas tout acheter non plus. Surtout qu’il n’est pas donné et que la premiére édition n’est pas exempte d’erreurs.

      • Jahz 09/01/2019
        Répondre

        On est d’accord 🙂

        • Keltys 09/01/2019
          Répondre

          C’est ça! je l’ai dans ma ligne de mire ludique, mais j’attend qu’il y ait un peu moins de coquilles dans la pâte à crêpes avant de me lancer 🙂

  2. Salmanazar 09/01/2019
    Répondre

    Dans la catégorie, je ne peux que recommander Palm Island. Jeu de cartes imaginé pour le solo et vraiment excellent.

    • Keltys 09/01/2019
      Répondre

      J’en ai parlé dans le premier Solo is beautiful donc bon, ça aurait fait redite!

      • Salmanazar 11/01/2019
        Répondre

        Je l’ai pas lu celui là. Autant pour moi !

  3. terrystad 18/10/2019
    Répondre

    moi, mon meilleur jeu solo

     

     

     

     

     

     

    moi, mon meilleur jeu solo, selon les jeux solo joués jusqu’à maintenant, c’est Archipelago. merci pour l’intéressant article.

  4. keltys 18/10/2019
    Répondre

    Mais de rien 🙂

    Perso, j’aime aussi cet aspect scénario que j’ai retrouvé récemment dans Neta Tanka. Ce que je lui reprocherai toujours reste le côté aléatoire et sur de mauvais tirages, le défi devient plus difficilement réalisable. Mais bon jeu, je maintiens !

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