L’actu des wargames depuis chez soi : le Spring Deployment de la SD Hist Con

Il y a quelques semaines, je vous présentais dans cette news le Spring Deployment de la SD Hist Con, organisation d’auteurs et de passionnés de jeux historiques de San Diego, aux États-Unis, qui promeut la diversité et la défense des minorités dans ce milieu.

Le Spring Deployment est une convention qui s’est déroulée entièrement en ligne, sur un serveur Discord, pendant laquelle des auteurs et des éditeurs ont eu l’occasion de présenter leurs dernières nouveautés et de réfléchir, de façon plus théorique, à des thèmes en lien avec les jeux d’histoire. Grand avantage de cette convention : la quasi-totalité des événements ont eu lieu pendant des créneaux horaires adaptés au fuseau horaire européen.

Les découvertes, les nouveautés et les sorties annoncées ont été très nombreuses et intéressantes. Elles ont concerné aussi bien des éditeurs américains, qu’européens et français. En particulier, j’ai suivi des présentations de l’éditeur breton Nuts! Publishing et d’auteurs dont les jeux seront publiés par GMT Games. Mais j’ai aussi participé à une démonstration de l’éditeur Blue Panther LLC.

Cet article a pour but de partager ces découvertes et de faire un point sur l’actualité des jeux d’histoire. Je ferai également une présentation plus approfondie des jeux qui ont le plus attiré mon attention.

Bonne lecture !

 

La série Levy & Campaign

 

Les jeux de la série Levy & Campaign tentent de reproduire le fonctionnement de la guerre au Moyen-Âge. À cette époque, il n’existait que très peu d’armées permanentes et elles comportaient un nombre d’unités réduit, sans quoi elles auraient été trop coûteuses. Lors des conflits armés, les seigneurs devaient donc compter sur les armées de leurs vassaux qui restaient à leur service aussi longtemps qu’elles étaient payées et nourries.

Cette série créée par Volko Ruhnke modélise cette dimension logistique, ainsi que la nécessaire planification des batailles et le déroulement des conflits entre cavalerie, archers et infanterie. La totalité des jeux publiés jusqu’à présent (Nevsky, Almoravid et Inferno) sont pour un à deux joueurs, et représentent ces conflits à l’échelle opérationnelle dans des scénarios dont la durée varie entre quelques tours et une campagne complète.

À travers de petits tapis de jeu, chaque joueur dirige ainsi plusieurs seigneurs de son camp, dont la durée de service est limitée à quelques tours, et les unités, indépendantes. Par le mouvement, l’amélioration, les combats et les sièges, les joueurs cherchent à conquérir et à ravager les territoires de la faction opposée, voire à éliminer des seigneurs ennemis.

 

Pour les auteurs des prochains titres de la série Levy & Campaign, le Spring Deployment a été l’occasion de faire des démonstrations de leurs jeux, voire de proposer une partie en temps limité à des auditeurs volontaires. Une précision s’impose : pour l’heure, même si elle est très probable, la publication de ces jeux n’a pas été annoncée officiellement par l’éditeur.

Garrett Monaghan a présenté Montfort, un jeu qui oppose les Cathares aux Croisés pendant la Croisade contre les Albigeois (1209-1229) qui a eu lieu dans le Languedoc. Le jeu se concentre sur le début du conflit, entre 1210 et 1213.

Extrait du plateau de Montfort (prototype en cours de test)

 

La particularité de cet opus résidera dans l’asymétrie entre les Cathares, dont la présence sur la plateau est importante au début de la partie, et les Croisés qui chercheront petit à petit à étendre le territoire sous leur contrôle. Du point de vue mécanique, l’originalité de Montfort réside dans la gestion des garnisons lors des conquêtes : au lieu de les obtenir automatiquement, les seigneurs devront les recruter pour pouvoir protéger les forteresses conquises. Ce point sera particulièrement délicat pour les Croisés.

Žižka de Petr Mojžíš se concentre sur un autre conflit religieux : la Première Croisade des catholiques contre les hussites (1420-1421) qui s’est déroulée en Bohême. Sigismond de Luxembourg, Empereur du Saint-Empire Germanique, dirige les catholiques et fait face à Jan Žižka, chef militaire des hussites. Durant cette croisade, de nouvelles inventions militaires telles que les premières armes à feu portatives (arquebuses) et des wagons de combat sont utilisés.

Le plateau central de Žižka et les tapis de certains seigneurs (capture d’écran du module Vassal utilisé pour les tests)

 

C’est pour cette raison, que, en plus d’introduire la notion de majorité pour les régions du plateau et la mécanique de foules (flocks) d’agriculteurs croyants qui rejoignent le combat des hussites mais en ralentissent la marche, Žižka inclura une capacité de bombardement des forteresses et des wagons de combat pour mieux protéger les hussites. Comme Montfort, Žižka est actuellement en cours de test.

 

Plantagenet de Francisco Gradaille

Contrairement aux deux titres précédents, Plantagenet est actuellement en impression et est disponible en précommande (GMT, UGG). Dans le 4e volume de la série Levy & Campaign, nous retrouvons les conflits de la Guerre des Deux-Roses (1459-1485). Il s’agit d’une guerre pour la succession du trône d’Angleterre qui a vu s’affronter les familles York et Lancaster, toutes les deux issues de la lignée des Plantagenêt. L’occasion du conflit résidait dans la folie du roi Henri VI, et dans l’impopularité de ses conseillers.

Le premier scénario représente ainsi la rébellion yorkiste qui, en éliminant la résistance des Lancaster, parviendra à installer Édouard IV au trône d’Angleterre (1460-1469). Le deuxième scénario oppose le Comte de Warwick et le duc de Clarence, frère du roi Édouard, au roi lui-même et à Richard de Gloucester, son cadet. Cette trahison permettra à Henri VI et sa femme Marguerite de reconquérir le trône d’Angleterre, grâce au soutien militaire et diplomatique de la France. Enfin, le dernier scénario se concentre sur la conclusion de la guerre par l’union des York et Lancaster par Henri VII, fondateur de la lignée des Tudor.

Plantagenet, image du matériel de jeu.

 

Avec Plantagenet, la série Levy & Campaign poursuit la tendance initiée par Inferno : nous quittons le terrain des conflits religieux pour se concentrer sur un conflit politique et diplomatique. Ce nouveau volume introduit ainsi un système d’influence politique qui permettra aux joueurs de gagner la faveur des territoires d’Angleterre. L’influence, si elle dépasse un certain seuil, pourra également déclencher la fin de la partie. Il s’agit d’une « ressource » qu’il faudra surveiller, dans la mesure où notre adversaire gagne chaque point d’influence que nous dépensons.

Enfin, Plantagenet pénalisera significativement les pillages par la perte de réputation et favorisera les négociations et les manœuvres politiques. Ainsi, les Lords, leurs suites et les vassaux qu’ils ont ralliés à leur cause, auront une plus grande importance dans les conflits militaires que les troupes traditionnelles. Le but ne sera pas de détruire le territoire du Royaume, mais bien plus de devenir la faction la plus influente et de gagner des combats contre les Seigneurs ennemis.

 

Série COIN

 

A Fading Star: Insurgency and Piracy in Somalia de Yann de Villeneuve

Le volume XV de la série COIN, dédiée à la représentation des insurrections et des contre-insurrections, porte sur la guerre civile en Somalie, à partir de 2007. Les quatre factions en jeu sont les clans de Pirates et les islamistes d’Al-Shabaab du côté des insurgés, le Gouvernement Fédéral de Transition (TFG) et l’Amisom (Mission de l’Union Africaine en Somalie) du côté des forces contre-insurrectionnelles.

A Fading Star colle de près au thème, en introduisant des nouveautés mécaniques importantes dans les jeux de la série. Les islamistes d’Al-Shabaab placeront ainsi des marqueurs d’embuscade sur les axes de communication, tandis que les Pirates tenteront de prendre d’assaut des embarcations représentées par un deck de cartes, pour s’emparer de leurs ressources.

A Fading Star, le plateau central (prototype).

 

Pour arriver à s’étendre, les Pirates pourront éventuellement compter sur la complicité opportuniste du Gouvernement Fédéral qui cherche à rester en place, malgré les troubles de la guerre civile. Dans la tentative de sécuriser le territoire et de contrer les insurgés, l’Amisom devra composer avec les possibilités d’engagement et de désengagement militaire de l’Éthiopie et du Kenya qui dépendront de la présence plus ou moins significatives d’Al-Shabaab sur le territoire somalien.

Pour représenter les rivalités sanglantes entre les clans locaux, des cartes Clan Struggle sont mélangées au deck d’événements. À travers un mécanisme de pari de ressources, elles permettront aux factions de tisser des alliances locales pour recruter de nouvelles troupes et placer des bases. Enfin, le centre névralgique du conflit sera la capitale, Mogadiscio, dont le contrôle de la majorité des quartiers et de ses axes de communication s’avère capital pour améliorer la puissance militaire des forces contre-insurrectionnelles ou d’Al-Shabaab.

A Fading Star a dépassé le seuil de commandes requis pour son lancement et est actuellement en cours de développement. Il peut être pré-commandé sur les sites de GMT ou de son distributeur européen UGG.

 

 

Dernière sortie

 

L’une des nouveautés les plus attendues, chez Nuts!, est sans doute We are coming, Nineveh! de Juliette Le Ménahèze, Harrison Brewer, Brian Train et Rex Brynen. Dans ce jeu à l’échelle tactique, l’armée irakienne affronte Daesh pour reprendre le contrôle de Mossoul. Les événements représentés par Nineveh sont les combats de la phase finale de la libération de Daesh, entre février et juillet 2017.

L’une des mécaniques centrales du jeu, ce sont les blocs qui augmentent le brouillard de guerre, des cartes Capacité et Unité. D’abord disponible en précommande – j’en avais parlé dans l’Actu du Participatif de fin févrierWe are coming, Nineveh ! a désormais été livré et est disponible sur le site officiel de Nuts!. Sans être un jeu pour débutants, le livret de règles est clair, fournit de nombreux exemples et le rend accessible.

 

En précommande : Stalingrad Roads, Italia et Saigon ’75

 

Parmi les jeux qui sont actuellement en précommande, Stalingrad Roads, wargame pour deux joueurs de Nicolas Rident, reprend la mécanique de Liberty Roads et de Victory Roads, en proposant des scénarios et une campagne plus courte. Les Soviétiques affronteront ainsi les forces de l’Axe sur le front sud soviétique, depuis l’offensive Uranus de novembre 1942 jusqu’à la contre-attaque Manstein de mars 1943.

Stalingrad Roads

 

Les Soviétiques devront tenter de lancer une offensive massive et dévastatrice, tandis que les Allemands chercheront à résister aux attaques soviétiques en les contrant. Ils devront également s’assurer du ravitaillement des unités isolées dans la poche de Stalingrad, qui sera effectué par les unités d’aviation Ju 52. Stalingrad Roads devrait être livré l’été prochain.

 

Italia 1917-1918 : Un Adieu aux Armes de Stéphane Sénéchal, est aussi un wargame pour deux joueurs qui se concentre sur un tout autre conflit : la Première Guerre mondiale et, en particulier, les offensives austro-hongroises sur le front nord-est italien. Parmi les six scénarios proposés dans le jeu, on retrouve ainsi des batailles majeures qui ont eu lieu entre octobre 1917 et novembre 1918, ainsi que la possibilité de jouer une campagne entière pouvant durer jusqu’à trente-six tours.

Au niveau des mécaniques, on retrouve un fonctionnement similaire à Somme 1918 du même éditeur, avec la prise en compte des spécificités liées au terrain montagneux, aux troupes et aux nationalités qui ont pris part à ce conflit. Italia sera livré avec trois cartes au format A1, dont une recto-verso et une avec des hexagones agrandis. Comme Stalingrad, Italia devrait être livré l’été prochain.

Quelques cartes des decks de l’Entente et Austro-hongrois d’Italia

 

 

Enfin, le très attendu Saigon ’75 de Pascal Toupy et Jean-Philippe Barcus est un jeu historique de stratégie pour un à deux joueurs dont les parties ne devraient pas excéder l’heure. Ce jeu, financé avec succès en 2019, est en train d’être livré après des difficultés importantes de logistique et de production résultant de la pandémie de Covid-19. Et les amateurs de jeux asymétriques ne devraient pas être déçus puisque les deux factions, le Viêt Nam du Nord et le Viêt Nam du Sud, auront des fonctionnements et des objectifs de victoire très différents.

Le matériel de Saigon ’75

 

Dans ce conflit qui a achevé la Guerre du Viêt Nam, en 1975, le Viêt Nam du Nord, qui représente les communistes, a pour objectif d’infiltrer le sud du pays depuis le Laos et le Cambodge pour s’emparer de la capitale, Saïgon, ou alors d’éliminer complètement les troupes de l’adversaire. Avec l’aide des troupes américaines (et leurs spécificités qui sont représentées par les mécaniques du jeu), les libéraux du Viêt Nam du Sud auront pour but de se défendre et de garder Saïgon jusqu’au huitième tour.

Saigon ’75 devrait être livré au mois d’avril. Nous en reparlerons bientôt sur Ludovox.

 

À venir chez Nuts!

 

Port Arthur de Yasushi Nakaguro

Deuxième jeu de la série Rations de Combat après 300, Port Arthur en garde le format, la durée, le niveau de complexité et le prix, mais constituera un nouveau jeu à part entière. Ici, ce ne sont plus les Grecs et les Perses qui s’affrontent durant les guerres médiques, mais bien la Russie et la Japon, en 1905. Dans ce jeu pour deux joueurs dont la durée n’excédera pas les quarante-cinq minutes, les batailles seront principalement navales.

À chaque tour, les joueurs se livreront des combats en tentant notamment de couler les bateaux adverses. À la fin de chaque tour, chaque joueur devra être présent, tout seul, dans une seule zone maritime. Les tours ne se terminent que quand on obtient des chiffres pairs en lançant les deux dés. La partie prend fin après le sixième tour. C’est à ce moment qu’on compare les points obtenus par chaque faction, mais le Japon ne peut gagner que s’il contrôle la ville de Moukden. Si ce n’est pas le cas, c’est la Russie qui gagne.

 

Port Arthur devrait être disponible durant le quatrième trimestre de cette année. Le troisième titre de la série Rations de Combat devrait être Guerre Eclair – plus proche de 300 pour ses composants et son système de déplacement – du même auteur, consacré à la Campagne de France de 1940. Un quatrième volume, non annoncé officiellement, devrait enfin porter sur les Guerres puniques.

 

Deux rééditions : Phantom Fury et Urban Operations

Publié pour la première fois en 2011, Phantom Fury de Laurent Closier sera réédité par Nuts! pour une mise à jour graphique et pour améliorer l’ergonomie des jetons. Il s’agit d’un wargame en solitaire à l’échelle tactique qui simule les combats de 2004, entre les Américains et les insurgés, pour le contrôle de la ville de Fallujah. Cette seconde édition devrait être disponible au début de l’an prochain.

La deuxième édition de Urban Operations, prévue également pour la même période, apportera, elle aussi, des nouveautés graphiques et ergonomiques, avec, en particulier, la correction des errata connus et l’amélioration de certaines formulations du livret de règles. Mais surtout il y aura de nouveaux scénarios introductifs et probablement de nouvelles campagnes.

Pour rappel, ce jeu pour un à six joueurs de Sébastien de Peyret, officier de l’armée de terre, propose une simulation de combats tactiques urbains qui ont eu lieu après la Seconde Guerre mondiale.

 

Dans les coulisses…

…il a également été question de jeux en cours d’édition qui toutefois n’ont pas fait l’objet d’aucune annonce officielle par Nuts!.

Consacré au débarquement en Normandie de 1944, Beaches of Normandy, jeu de blocs mécaniquement proche de Race to Berlin de Krzysztof Dytczak, représentera la ligne de front par des barrettes qui seront nécessaires aux mouvements et à la gestion logistique.

Assault on Zoltar de Hermann Luttmann, wargame coopératif pour un à quatre joueurs, se déroulera dans un univers de science-fiction qui permettra de mettre l’accent sur l’asymétrie entre les différentes factions, toutes combattront contre une IA.

Devrait également voir le jour Supremacy 2050 de Pierre Razoux, un jeu prospectif, piloté par les cartes, pour un à quatre joueurs qui se livreront des combats indirects, en incarnant les super-puissances (États-Unis, Russie, Chine et Union Européenne).

Enfin, un wargame plus léger dont les parties ne dépasseront pas une heure : Red, White and Blue, consacré à la Révolution russe. À noter qu’une anthologie d’articles et d’essais consacrés au wargame en Europe et aux rapports entre jeux de gestion et jeux de guerre avec des contributions d’acteurs majeurs de ces univers est également en cours de préparation.

 

 

Land and Freedom : The Spanish Revolution and Civil War

 

Primo-auteur, Alex Knight a fait plusieurs démonstrations de Land and Freedom, son jeu consacré à la Révolution sociale espagnole. J’ai participé à l’une d’entre elles et j’ai joué avec la faction communiste. Il s’agit d’un jeu historique semi-coopératif pour un à trois joueurs, dont les parties durent environ une heure et demie.

En réaction à la tentative de coup d’État des fascistes espagnols (parmi lesquels on comptait le futur dictateur Francisco Franco), les forces anarchistes, communistes et modérées du pays s’allient pour les contrer et préserver le régime républicain. Les fascistes sont gérés par une IA grâce à un deck de cartes Événement qui nous confronteront à des épreuves. Selon la réussite ou l’échec de ces épreuves, nous obtiendrons des bonus ou des malus.

Ces tests concernent la plupart du temps un front de lutte en Espagne parmi les quatre (nord, sud, Aragon et Madrid). En effet, c’est par les jetons placés sur les fronts que les conflits armés sont représentés, avec une mécanique qui n’est pas sans rappeler celle de Churchill de Mark Herman, même si son fonctionnement est grandement simplifié. Pour pouvoir arriver à la fin de la partie, il faudra ne pas perdre définitivement le front de Madrid ou deux fronts sur le plateau.

La carte centrale

 

Pour le reste, chaque joueur cherche à réaliser le programme politique de sa faction, au cours de la révolution à travers trois critères : la liberté, la collectivisation et le gouvernement, représentés par des pistes allant de 0 à 10. Les deux pistes d’aide soviétique et étrangère profitent respectivement aux communistes et aux modérés. Pour effectuer les actions, chaque joueur joue une carte à tour de rôle. Cette carte peut être ajoutée à son tableau ou retirée du jeu en effectuant son événement.

À la fin de la troisième année, le gagnant est déterminé à la fois par sa contribution à la révolution et par sa capacité à réaliser son agenda politique : on regarde ainsi le nombre de jetons placés par chacun dans le sachet de la Gloire durant la partie. Celui qui en a le plus, gagne.

Je n’ai fait qu’une manche, mais j’ai beaucoup apprécié la double tension – coopérative et du programme politique spécifique à sa faction – qui traverse Land and Freedom. Celui-ci est facile à prendre en main et très ergonomique par son matériel, tout en étant cohérent d’un point de vue historique. Du point de vue esthétique, je le trouve simple mais réussi, mais il se peut que les joueurs à la recherche de graphismes particulièrement élaborés ne soient pas satisfaits.

Land and Freedom est disponible chez Agora Jeux, Philibert et Hexasim.

 

Ouvrir l’univers des jeux d’histoire au plus grand nombre

Vous l’aurez compris : la variété de jeux présentés pendant le Spring Deployment de la SD Hist Con était considérable, allant des wargames à hexagones plus classiques, à des jeux d’histoire plus politiques. La convention a également été l’occasion de proposer des panels de discussion historiques (une conférence de Riccardo Masini sur Inferno et le conflit entre Guelfes et Gibelins en Toscane était remarquable), de game-design ou encore politiques et sociaux. 

J’ai notamment retenu l’échange entre Taylor Shuss (Stonewall Uprising) et Amabel Holland (Irish GaugeIberian GaugeNorthern Pacific) sur le game-design queer. L’une des questions posées concernait la façon dont les jeux de société peuvent représenter et sensibiliser à des enjeux sociaux contemporains, et en particulier aux revendications des personnes queers.

D’autres moments de discussion plus conviviaux ont également été animés par l’équipe de la convention ou par des créateurs de contenus. Mon seul regret : que plusieurs événements aient eu lieu en même temps sans être enregistrés, en me forçant ainsi à choisir …et à renoncer. On se retrouve au printemps prochain ?

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5 Commentaires

  1. tristefigure 13/04/2023
    Répondre

    Bravo pour la chronique. Elle est éclairante pour les novices comme pour les joueurs expérimentés. Surtout, continuez !

  2. El Duderiño 13/04/2023
    Répondre

    Merci pour ton commentaire, je fais de mon mieux, tout en n’étant pas un « wargamer » très expérimenté.

    Pas d’inquiétude, nous avons quelques autres articles prévus sur des jeux historiques et je surveille également les financements participatifs ! 🙂

  3. Corentin Asynconv 17/04/2023
    Répondre

    Bravo pour la chouette chronique. Vu que les jeux historiques t’intéressent, y a une convention de jeux d’Histoire et de stratégie prévue à Tours début Juillet, l’ASYNCONV. L’occasion de voir les nouveautés d’un autre éditeur français spécialisé en jeu d’histoire : ASYNCRON Games.

    • El Duderiño 17/04/2023
      Répondre

      Merci pour ton commentaire. Je suis au courant et j’aurais bien aimé venir, malheureusement je ne suis pas disponible à ce moment-là et j’habite loin de Tours. Si toutefois vous faites des financements participatifs ou vous publiez de nouveaux jeux à l’avenir, n’hésite pas à m’écrire un message (ou un mail) pour me tenir au courant !

  4. Corentin Asynconv 24/04/2023
    Répondre

    Dommage… Mais ça sera pour une prochaine fois ;). Aucun soucis, nous te tiendrons au courant !

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