► E.D.I.T.O. Le format des boîtes, un enjeu de taille

Une grande boîte, c’est une promesse. La promesse d’un grand jeu. Remarquez d’ailleurs quand on parle de « petit jeu » ou de « gros jeu » comme on fait souvent à la fois allusion à la taille de la boîte et à l’expérience de jeu en elle-même. Un enchevêtrement qui porte un peu à confusion et nuit à l’essor de titres « petits, mais costauds » qui ont parfois du mal, précisément, à se tailler leur place. 


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La boîte de Wingspan à côté de celle de Bios Genesis avec tout le matériel de ce dernier. Deux jeux plutôt « gamer » mais des calibres opposés.

 

Le format est souvent révélateur d’un type de jeu. Même si certains cassent les codes, comme nous le verrons, il n’en reste pas moins que dans l’esprit de beaucoup de consommateurs, l’expérience doit encore entrer en adéquation avec sa matérialisation objective. Un « petit jeu » léger se doit d’avoir une concrétisation concise, immédiate. À l’inverse, un jeu complexe et profond aura une réalisation plus massive et pesante, dont la grosse boîte sera le reliquaire.

Bien entendu, les prix s’alignent avec ces ordres de valeur. Tout cela recouvre une certaine logique, une symbolique contre laquelle il est difficile de lutter, même si l’on est soi-même un consommateur éclairé, bien conscient du fait que les choses ne sont pourtant pas toujours aussi simples côté production.
En effet, made in far far away vs made in France, économie d’échelle, coûts non visibles, temps de développement, coût de fabrication… Tout ces éléments et d’autres entrent dans l’équation du prix final.


Nous savons que la valeur d’un jeu, c’est du temps, du temps de repérage, de playtesting, de création, du temps du travail éditorial, d’allers-retours avec l’illustrateur, etc. Pour sa survie, ce temps doit impérativement être rentabilisé par la société éditoriale, d’une façon ou d’une autre.
Nous savons bien que les modes de production et de diffusion vont aussi lourdement impacter le prix.
Malgré tout, étonnement ou non, être satisfait de ce que l’on a obtenu pour le prix qu’on a mis se mesure souvent en centimètres (ou en kilogrammes). Une vue de l’esprit qu’il nous faudrait parvenir à changer. 

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Une boîte bien pleine : À l’intérieur de Mechs vs Minions (2016) des thermoformages sur mesure et refermables pour les figurines, on n’avait encore jamais vu un tel niveau de finition

 

L’écrin du jeu 

Dernier élément à sortir de l’usine et premier à arriver sous les yeux des joueurs, la boîte (bien pleine, on l’espère) cristallise à elle-seule les enjeux et attentes de chacun des acteurs. Pour l’éditeur, il s’agira de mettre tous les critères en accord parfait pour que l’expression finale du produit résonne directement avec les attentes de l’acheteur et avec les pratiques du marché. Pour l’acheteur, il s’agira d’être convaincu de faire le bon choix, vis-à-vis des autres jeux concurrents, vis-à-vis de la place et du temps qu’il a disposition aussi.      

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Cocktail Games est spécialiste de la petite boite en métal, super pratique pour le transport.

 

Et vous l’aurez remarqué, oui vous, amateurs éclairés et insatiable, le j2s est une passion encombrante. Et pour peu que vous ayez le ludisme voyageur, vous préférez sûrement des petits formats qui se glissent aisément dans le sac à dos. Small is beautiful, nous vous le disons régulièrement (merci Morlock !).

D’ailleurs, soyons franc, qui aime acheter de l’air ? Ou du thermo qui file directement au dépotoir ? Certains joueurs un peu sado-maso s’amusent à lister les boîtes pleines de vide (faites un tour sur ce top 10 des boîtes qui contiennent plus d’air que de jeu) et s’agacent volontiers sur ces (apparentes) arnaques.  

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Mais calmons-nous : s’il y a parfois certainement des abus, l’éditeur qui sort un titre dans une boîte a priori sur-dimensionnée ne pèche pas forcément par hubris ou par volonté d’entuber le consommateur. Il y a des contraintes derrière son choix, nous le disions. Prix du développement à rentabiliser, ou matériel petit mais coûteux à amortir par exemple. « La boîte de Splendor fait cette taille parce que la valeur du contenu correspond (grossièrement) au prix de 30 €, et que dans une boîte plus petite, les gens s’attendraient à payer… moins. » nous dit François Doucet des Space Cowboys. Eh oui, les jetons façon poker, c’est du luxe !

La taille de la boîte doit donc permettre à l’éditeur de retomber sur ses pattes (comprenez dans ses frais). Chez Repos Prod (7 Wonders, Concept, Just One…) on nous dit sans ambages : « Dans le monde du jeu de société, on parle régulièrement de « format 10€ » « de format 20€ », etc. » La valeur accordée à une boîte est directement liée à sa taille.

« Le contenu dicte le format » François Doucet des Space Cowboys

Vendre la version Repos Production de When I Dream à 20€ était commercialement non rentable pour l’entreprise. « Nous avons dû augmenter son prix à 30€. Acheter une boîte vide peut apporter un sentiment de vol. Il est donc très important pour un éditeur de bien réfléchir à son format de boîte. Il ne doit pas être trop grand ni trop petit. Il doit réellement avoir une bonne taille correspondant à un bon prix, » témoigne Nicolas Pastor pour Repos Prod. Ainsi l’édition d’origine était moins chère, mais proposait moins de cartes et moins de matériel (pas de plateau ni de lit en 3D), pour un produit final moins luxueux. « Certes, ces éléments ne sont pas indispensables mais l’expérience de jeu est en grandement améliorée. Ils deviennent donc indispensables à nos yeux d’éditeurs. »

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When I Dream deux éditions, deux propositions

 

 “Selon nous, la taille de la boîte est [aussi] fortement influencée par le prix du jeu mais aussi la durée de partie” nous dit Benjamin Carayon de La Boîte de Jeu (Huns, Neta-Tanka, 10′ to kill…), éditeur qui a pris l’habitude de se fixer quelques règles en la matière. Les jeux experts comme Neta-Tanka ont une plus grande boîte un prix plus fort, tandis que les jeux plus familiaux comme Grumpf ont des dimensions plus petites, ce qui va avec un prix moindre et une durée de partie plus courte.

 

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Chez les joueurs on est bien sûr très sensibles à toutes ces questions. “La boîte c’est important, c’est l’écrin du jeu, nous dit Atom. Par exemple, les boîtes des Lacerda chez Eagle Gryphon Games sont souvent énormes (comme The Gallerist ci-dessous), mais tout est à sa place, bien rangé, rien ne bouge, et c’est devenu le format idéal. A contrario, ça ne se passe pas très bien pour Co2 aux édition Giochix car la boîte est plus classique et avec les Stretchs Goals le couvercle bombe un peu. C’est une des raisons pour laquelle les joueurs la vendent !”

 

 

C’est parfois un casse-tête pour l’éditeur que de répondre aux attentes tout en choisissant le format adapté à l’expérience et au matériel sans mettre à mal la trésorerie. Pour Antoine Roffé des Lumberjacks (La petite mort, Arboria, Karmaka) comme pour beaucoup d’autres éditeurs, on part avant tout du matériel pour définir la taille de boîte en gardant en tête une idée de prix-plafond à ne pas dépasser, prix qui peut être déterminé par le type de jeu, le public cible, voire la concurrence directe. “La taille du plateau va déterminer la taille de la boîte, par exemple. Après, nous, on ne souhaite pas aller au-delà de 30 cm de côté donc on adaptera le plateau en conséquence si besoin.”

 

La visibilité en boutique

On entend souvent dire qu’une petite boîte a moins de visibilité en boutique, et en effet c’est un argument qui est revenu chez plusieurs éditeurs interrogés, mais François Doucet des Space Cowboys balaie cet argument d’un seul geste : « C’est une légende du même niveau que “les boîtes vertes ne se vendent pas,” » selon lui. « Les boutiques de jeux sont, heureusement, capables de vendre un jeu, quel que soit son format. Six qui prend et Dobble sont discrets, et ça marche assez bien pour eux, je crois. Et sur Internet, la taille des boîtes n’est pas cruciale, » développe-t-il.

 

“À prix équivalent, les clients prendront la boîte le plus grande,” Bertrand Arpino des éditions Bankiiiz

Après environ deux semaines de mise en avant dans l’espace dédié aux nouveautés, les boutiques vont ensuite classer les jeux par format. Un moment clef dans la mise en perspective du produit. “Choisir un format, c’est choisir ses voisins,” résume François Doucet. C’est là que l’acheteur va pouvoir comparer, concrètement, les différentes offres. La boîte (avec le prix en dessous !) est le premier argument, le premier stimulus. Elle doit être capable d’attirer l’œil et d’établir un contact.

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Ceci explique aussi les efforts déployés par les éditeurs pour l’apparence de leur boîte. Elles servent à protéger le matériel lors des transports, certes, mais pas que. Vernis sélectif, édition collector, séries limitées, packaging particulier… Il n’est d’ailleurs malheureusement pas si rare que la boîte recèle la plus belle illustration de tout le produit ! À ce stade, la taille peut parfois faire la différence, peu importe ce que le jeu à offrir, surtout dans les grandes surfaces (GSA, GSS) où l’acheteur n’est pas un passionné averti. Ici, le consommateur se laisse avant tout guider par l’aspect visuel et ne reçoit pas de conseil d’un vendeur spécialisé. « Il s’agit même d’une demande de certains de nos distributeurs, notamment pour l’entrée de nos produits en GSS et GSA. Plus la boîte sera grande, plus elle prendra de la place dans les linéaires des magasins, » nous dit Nicolas pour Repos. 

« À prix équivalent les clients prendront la boîte le plus grande, » confirme Bertrand Arpino des éditions Bankiiiz. Quand l’amateur sera prêt à payer le prix si on lui vend une expérience particulière (le succès des Tiny Epic, Deep sea Adventure ou One deck Dungeon le confirme) le client des grandes surfaces n’en n’est pas là. “Et sur l’ensemble des gens qui achètent des jeux de société, qui sont ceux qui demandent des boîtes plus petites ? 10, 100 personnes ? 200 personnes ? 500 personnes ?” s’interroge Bertrand. 

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Une grande surface spécialisée bien achalandée en petites boîtes, au cœur de Paris

 

Petit mais c o s t a u d 

“Si on imagine un jeu avec une boîte tout juste assez grande pour contenir deux jeux de cartes, on imagine assez bien qu’il serait bizarre de l’acheter 80€. Quand bien même chaque carte serait unique, avec des finitions luxueuses, etc. De la même manière, une boîte énorme qui coûterait 12€ donnerait une impression d’attrape-nigaud ou de jeu raté au rabais.” dit Benjamin de La boite de jeu. Nous l’avons dit, tout cela est profondément ancré dans nos habitudes et dans notre rapport aux produits. Pourtant… Il y a des cas à part qui tentent de sortir de ce diktat, comme les jeux de Phil Eklund (Bios: Genesis, Bios: Megafauna, Greenland…). Les boîtes de ses jeux, catégorisés “expert” avec des durées de parties de 120 minutes, sont petites voire toutes petites, vendues plus de 30€ voire 40€, parfois même plus.  

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Phil raconte : “À titre d’anecdote, le premier jeu que j’ai publié en Allemagne, j’ai laissé l’éditeur choisir la taille de la boîte, et elle était beaucoup trop grande. C’était surtout de l’air, et j’ai eu des plaintes. De plus, elle prenait beaucoup trop de place dans le garage d’un ami, et cela coûtait trop d’argent de l’expédier. Sa grande taille la rendait vulnérable aux dégâts, et le jeu était laissé de côté dans les conventions ou les rassemblements ludiques parce que les gens n’ont que très peu d’espace.”

Dès lors, son choix, radical, est fait : il essaie toujours de donner à ses jeux le plus petit format possible. “Small is better,” dit-il, à l’instar des voitures urbaines ou de l’électronique, on cherche le moindre encombrement et tout le monde s’y retrouve. Presque. Phil sait que les joueurs aimant les grosses boîtes et l’abondance se détourneront de son travail, et ça lui convient très bien comme ça.


N’aurait-il pas un temps d’avance, au final ?

L’inévitable impact écologique

Grosse boîte signifie plus de matériel, donc plus de plastique et d’encres, mais aussi plus de place sur les bateaux de transport… À l’heure où on nous annonce la fin de la civilisation humaine pour 2050 il est temps de s’interroger sur nos habitudes de consommation. Or, il apparaît clairement qu’un petit jeu est souvent un jeu plus écologique.
Cet élément-là entre encore malheureusement trop rarement en ligne de compte dans la chaîne décisionnelle. Mais les choses commencent à bouger… doucement.

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“Pour notre prochain jeu, L’île de Pan, on souhaitait faire entrer le jeu dans le standard de nos jeux, à savoir le 30 x 30 cm, mais on s’est rendu compte que c’était trop grand et on a fait le choix de réduire la taille, témoigne Antoine Roffé des Lumberjacks. Le prix lui, aurait été le même si la boîte était légèrement plus grande. Cela ne changeait presque rien au devis de réduire. Et pour le coup, ce sont essentiellement pour des raisons écologiques.”

Chez Jeux Opla, voilà longtemps que Florent Toscano prête une attention spécifique à toutes ces questions qui sont véritablement au cœur de ses préoccupations : « Le premier effet immédiat de la taille de la boîte est l’encombrement, donc le volume total, donc le nombre de palettes qui vont venir d’Asie par tanker pour qui y fabrique un jeu. Et le bateau, c’est mal, tout simplement. L’avion c’est pire, mais dans tous les cas les gros volumes transitent en tankers. Quand on met 1 500 jeux de petit format sur une palette, c’est du coup moins énergivore que quand on n’en met que 300… Et même pour nous qui produisons exclusivement en France, je ne néglige pas l’impact des transports, même sur de très courtes distances, par camion. Évidemment, petites boites signifie moins de matière première également… »

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Le Bois de Couadsous, une micro boîte vendue à plus de 50 000 exemplaires dans le monde

 

Asmodee a entamé une réflexion d’ensemble sur la fabrication, les normes, l’empreinte écologique, etc. Une évolution est donc à prévoir dans ce domaine d’ici quelques mois,” nous informe de son côté François des Space Cowboys. Une prise de conscience à grande échelle qui s’accompagnera on l’espère d’améliorations dans les pratiques. 
La question écologique est de plus en plus étudiée, c’est sûr. Thomas Provoost, l’un des deux fondateurs de Repos Prod, travaille avec l’Union des Éditeurs de Jeux (UEJ) sur ce sujet-là. « Des solutions, s’il en existe, prennent du temps à se mettre en place. D’autant plus que ces solutions sont souvent très onéreuses… » nous dit Nicolas Pastor. 

Quant aux Jeux Opla, qui gèrent un mode de fabrication 100% local et éco-friendly depuis 2011, l’habitude est prise de composer avec beaucoup de contraintes visant un coût de fabrication suffisamment bas pour rester compétitifs dans ce secteur où la concurrence est devenue tout azimut. « Le format de la boîte fait partie de ces contraintes. J’ai la chance d’avoir tissé des partenariats chouettes avec nos fabricants, qui m’aident beaucoup. Par exemple, pour [kosmopoli :t], jeu à venir (le projet le plus hallucinant de l’univers ludique, rien que ça), nouvelle boîte avec beaucoup plus de matériel, donc plus grosse, donc plus chère. Donc on s’est arrangé avec le fabricant pour utiliser un format qu’ils ont déjà produit, afin d’économiser, entre autres, sur l’outillage. Et de pouvoir aussi réaliser des productions en amalgame, ainsi des volumes plus gros et des coûts unitaires réduits… » On le voit, chaque cas est pris séparément. Ce savoir-faire amène d’ailleurs régulièrement Florent Toscano à répondre à des commandes sur-mesure d’associations ou d’administrations.  


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Ainsi se conclut ce dossier sur les formats. La prochaine fois que vous pesterez devant votre boîte de jeu, posez-vous les bonnes questions ! Et n’oubliez pas, il n’y pas que la taille qui compte… 

Tiny Epic Defenders



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► Pour aller plus loin : 

 

 

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acheter bios: genesis sur espritjeu

27 Commentaires

  1. Meeple_Cam 12/06/2019
    Répondre

    Je m’insurge sur la petite boîte Hanabi en métal super pratique pour le transport. Ok, la boîte est compacte. Mais une fois ouverte, on ne peut plus faire rentrer les pions et les cartes, ça se ferme mal, ça s’ouvre dans le sac. Bref, pas pratique du tout au final.

    • Shanouillette 12/06/2019
      Répondre

      Argh. C’est vrai que l’ouverture de la boîte à tendance à glisser un peu trop facilement sur Hanabi, j’aurais du mettre « I love brocoli » en exemple.
      (Moi je mets toujours une sorte d’élastique large en tissu autour des petites boîtes que je transporte donc ça fait longtemps que je me suis pas retrouvée avec du matos partout dans le sac. ;))

      Bref. Cela étant dit, et même s’il y a parfois des petits ratés, je maintiens que globalement le fait d’avoir un contenant en métal et un petit format ajusté à la taille du matos facilite bien le transport.

  2. Ludiconcept 12/06/2019
    Répondre

    Pour Opération Archéo (dont je suis l’auteur et l’éditeur), j’ai fait le choix d’une boîte relativement compacte (25 cm de côté pour un prix à 45 €). Plusieurs boutiques et distributeurs m’ont fait la remarque que la boîte est trop petite pour le prix, même si le contenu est cohérent avec le prix annoncé. Pourtant, il y a encore de la place dans la boîte : elle est conçue pour qu’on puisse mettre les extensions à l’intérieur.

    • Gabbri 12/06/2019
      Répondre

      « Plusieurs boutiques et distributeurs m’ont fait la remarque que la boîte est trop petite pour le prix »… Hé ben on a encore du boulot 😉 Les grosses boîtes vides m’horripilent, mais le raisonnement binaire « grosse boîte chère/petite boîte cheap » encore plus ! En tout cas, merci à vous d’aborder le sujet.

      • Shanouillette 13/06/2019
        Répondre

        Oui je me suis rendue compte que c’était très ancré même chez des passionnés, c’est ce qui m’a motivée à montrer l’envers du décor.

  3. Liopotame 12/06/2019
    Répondre

    J’aime les boîtes adaptées car ça me permet de stocker plus de jeux à la maison plutôt que de les revendre.

    Pour la deuxième édition de Qui Paire Gagne, le Scorpion Masqué a fait l’effort de revoir à la baisse la taille de la boîte. C’est d’ailleurs le seul jeu que je possédais déjà dans son ancienne édition que j’ai racheté dans la nouvelle !

    Il me semble que Pillards de la Mer du Nord, malgré sa petite boîte et son prix « inadapté à sa taille », a eu un succès au-delà des seuls passionnés. Une fois la boîte ouverte, on ne se sent pas floué et j’adorerais que mes autres « gros » jeux tiennent dans une boîte similaire.

    Une hypothèse non abordée : c’est peut-être comme les chips, tout cet air sert en fait à protéger le matériel !

    • Shanouillette 13/06/2019
      Répondre

      Pillards a en effet un format bien cool (ms je me souviens plus trop comment c’est dedans) j’aimerais bien en avoir plus de cette taille aussi !

  4. Jahz 12/06/2019
    Répondre

    Article intéressant, à noter aussi sur KS les succès récents de jeux pour lesquels la petite taille de la boite est clairement un argument pour se différencier. Ca se voit même dans l’URL, et ça a fait 5K et 10K de backers.

    https://www.kickstarter.com/projects/1707132801/microbrew-a-full-sized-board-game-in-a-tiny-tin

    https://www.kickstarter.com/projects/36768726/age-of-civilization-the-pocket-sized-civ-game

    • Shanouillette 13/06/2019
      Répondre

      Clairement il y a un marché sur KS pour les « petits et costauds » quand on se souvient que Tiny Epic G avait déjà soulevé dans les 400 000$ en 2015 ! et Mint work aussi avait eu un beau succès dans le genre pocket game il avait trouvé son public.

  5. Metadna 13/06/2019
    Répondre

    Encore une fois excellent article Shanouillette, ouep je le dis t’es ma journaliste jds préféré !

    quelque points à soulever:

    –  pour les jeux retail le publisher peux vouloir surdimensionné une boîte par simple souci de visibilité dans le rayonnage boutique (une pratique peut être payant avant achat mais préjudiciable pour l’image après achat par le client)

    – une  boîte peut être surdimensionné en prévision de future extensions

    – d’ailleurs en parlant extension: le constat en air filled box et gaspillage eco pour ces boîtes est encore alarmant !

    – certe il y a des paliers psychologique pour les boîtes mais au sein de ces paliers il y tout même un large éventail de formats souvent mal exploité par les publishers d’ou un fort sentiment d’incohérence chez les consommateurs.

    En règle générale l’industrie du jeux de société garde un certain autisme face au besoins des joueurs qui rappelons le sont également ces clients (je profite pour placer ce rappel d’un ba. ba de l’économie pour assurer sa pérennité l’offre dois savoir répondre à la demande, actuellement seul  le crowfunding permet au clients d’atteindre une oreille attentive…

    le modelage de cette indutrie à partir des joueurs clients, a déjà commencé a changer beaucoup de moeurs & pratiques (exigences accrus pour l’artwork, meilleur insert, optimisations de rangements, support & aide joueurs etc…)

    D’ailleurs un article sur le sujet épineux des inserts et un article sur l’évolution « de l’importance de l’artwork dans le jds »(sur les 10 dernières années) serai chouette également 😉

    • Shanouillette 13/06/2019
      Répondre

      woow merci du compliment ! ;D
      Oui la question des extensions est en effet épineuse, quand un éditeur sort une boite à moitié vide en vue des extensions à venir, il n’est pas rare que ça râle bcp quand même.  Concernant le fait que le joueur/client n’est pas écouté, de fait, la concurrence tout azimut pousse les éditeurs à se surpasser, mais il y a sûrement des points sur lesquels seule une association de consommateurs pourrait faire du lobbying. Après tout, il y a une union des auteurs, une union des éditeurs… ^^

       

      • Metadna 13/06/2019
        Répondre

        Union d’auteurs et d’éditeurs on aimerai les entendre ce prononcer plus distinctement sur le sujet justement 😉

        deux points supplémentaire :

        – Une taille boîte compact permet une meilleur transportabilité et donc une meilleur fréquence de sorti du jeu. Une donnée à ne pas négliger.

        – La présence ou non d’un plateau de jeu conditionne la taille minimale d’une boîte aussi pour être plus précis plus c’est surtout sur la question du volume des boîtes que les publishers pêchent. Quoique qu’a éviter  je souhaite également rappeler qu’il est possible d’avoir une grande boîte (si un format de plateau l’exige ) tout en maintenant un faible volume (voir les boîtes de Pandemic & co…)

  6. Greg 13/06/2019
    Répondre

    Bravo pour la qualité de cet article! Perso j ai tendance à revendre direct /ou ne pas acheter les boîtes vides genre fertility, extensions museum, ..

    Par contre je remarque un tendance lourde au plastico plastique via le plébiscite pour les inserts en plastoc qui sont devenus un argument de vente, notamment dans les ks…

    • Shanouillette 13/06/2019
      Répondre

      Merci !!
      Les thermo de luxe, sur mesure, refermables et qui servent de présentoir ont la cote. Faut dire que des fois, ça apporte vraiment un plus, que ce soit en termes de protection ou de temps d’installation/rangement.

      • Greg 13/06/2019
        Répondre

        Bien sûr , on gagne du temps dans la mise en place, etc. mais c’est aussi souvent dispensable. Exemple pris par rapport à cet article : wingspan, le présentoir bien moche qui détonne avec la thématique vendue… A l’inverse , la boite de jeux dans ses versions Deluxe propose des petites boites en carton bien pratiques !

  7. jujulautre 13/06/2019
    Répondre

    « Et sur l’ensemble des gens qui achètent des jeux de société, qui sont ceux qui demandent des boîtes plus petites ? 10, 100 personnes ? 200 personnes ? 500 personnes ? »
    Je dois etre une de ces 200-500 personnes alors. En tant que client, quels sont les avantages/inconvenients pour moi d’une boite pleine de vide ?
    – avantage: On a de la place pour les extensions. OK pour ca, peut-etre. Mais franchement, la majorite des boites les plus problematiques sont toujours problematique meme avec les extensions dedans. Quand il y a des extensions.
    – inconvenient: ca prend de la place. La place chez moi est limitee. Une trop grosse boite, c’est une possibilite que je n’acheterai pas le jeu par manque de place.
    – inconvenient: c’est difficile a transporter. Voir « ca prend de la place ».
    – inconvenient: c’est pas ecologique. Ca ne me touche pas forcement directement, en tous cas pas autant que le manque de place, mais c’est un probleme pour tout le monde, moi inclus.
    – inconvenient: c’est plus cher. Peut-etre pas de beaucoup si on ne pense qu’au prix de la boite, mais plus que ca, c’est la tendance a faire plus gros et plus grand alors que moins de pieces, ou des pieces de moindre cout, auraient suffi.
    Bref, pour moi, surtout des inconvenients, et un avantage qui souvent n’en est pas vraiment un. Vous en voyez d’autres ?

  8. znokiss 13/06/2019
    Répondre

    Excellent article, un vrai plaisir à lire.

    Quelques autres exemples de boites qui m’ont marqué récemment :

    – Terristories, avec sa boite dont le couvercle inférieur est tout en carton ondulé brun recyclé, j’aimerais en voir plus comme ça.
    – Leaving Earth : un (très) grand jeu dans une petite boîte à chaussure fermée avec un autocollant qu’il faut découper pour l’ouvrir.
    – La série des jeux de Shem Phillips, avec Pillards/Explorateurs de la Mer du Nord et Architectes du Royaume de l’Ouest, de grands jeux avec gros plateau et quantité de meeples et kubenbois… dans des boîtes pourtant compactes de taille moyenne et bien remplies à ras bord.

    De manière générale, on est encore beaucoup trop nombreux à acheter nos jeux « au poids », combien de fois j’entends « oh, c’est cher au vu du matos », alors que l’essence d’un jeu va bien au delà du contenu de la boîte. Y’a encore un gros travail à faire là-dessus.

  9. Lau 13/06/2019
    Répondre

    Je suis aussi une des 200-500 personnes . La taille de la boite est un de mes critères d’achat à causes inconvénients cités par jujulautre , sauf que je me sens plus concerné par le problème écologique. Le manque de place finalement m’arrange car ça me fait réfléchir plus longtemps avant un achat et m’oblige à revendre avant d’acheter.
    je rajouterai que quand un ami me fait découvrir un jeu dont la boite est surdimensionnée , je peste contre l’éditeur  et même si j’apprécie le jeu, je ne l’achète pas et ne le conseille pas . A l’inverse une boite compacte et bien rempli me fait toujours de l’œil .
    Pour moi , le bon exemple de ce qu’il faut faire c’est le travail  de Pixie Games avec Architecte du Royaume de l’Ouest et Burgles Bros. Les boite sont correctement dimensionnées par rapport au contenu et le tout sans insert plastique .

  10. Mendrock 13/06/2019
    Répondre

    Super article 🙂 Personnellement j’aime bien avoir des boîtes de taille moyenne et du matériel (sans aller jusqu’à l’abondance inutile d’autres jeux) mais on a tous la contrainte de l’espace malheureusement :/ Dernièrement j’ai découvert Button Shy et ses jeux minimalistes de 18 cartes maximum dans des petits portes cartes, un chouette concept !

  11. Laurent 13/06/2019
    Répondre

    Concernant la taille de la boîte, il ne faut pas oublier de prendre en compte les punchs. Oui des tokens ne prennent pas beaucoup de place, mais ils n’arrivent pas comme ça dans la boîte, et des planches de punchs ça prend beaucoup de place !!!

  12. leith 13/06/2019
    Répondre

    Bien sympa cet article, surtout la partie boutique, je n’avais jamais pensé à cette remarque « Choisir un format, c’est choisir ses voisins », c’est tellement vrai.
    Pour ce qui est d’avoir une boite plus grosse en prévision de futures extensions, je ne me souviens pas d’avoir eu d’une boite vendu avec des rangements vides dans cette perspective. En général, il faut acheter un insert derrière.

    Sinon, un modèle de gros contenu parfaitement optimisé dans une boite moyenne : Too Many Bones Undertow.

  13. Macnamara 15/06/2019
    Répondre

    Merci pour cette intéressante analyse.

    LA boite contre laquelle je peste le plus est celle de Tokaïdo, qui réussit l’exploit d’être pleine de vide, et en même temps une fois le matériel utilisé (notamment les cartes qui « s’aèrent » un peu), impossible de la refermer correctement…

  14. gueva 19/06/2019
    Répondre

    Fertility est terrible dans le genre.

    Une boîte 30*30 et le matos qui doit prendre 15% de l’espace

     

    Un format Kingdomino pour Fertility aurait été adapté et il se serait ptêtre très bien vendu car il est plutôt bon

    • atom 20/06/2019
      Répondre

      Dans ce cas, est-ce qu’il se serait vendu à 30 €. C’est un problème compliqué car nous joueurs nous avons un biais, celui de se dire que si c’est une petite boite alors ça doit couter moins cher. Mais le cout d’un jeu c’est pas la boite, c’est les illustrations, l’auteur, le matériel etc. Tu prends Wingspan, c’est un jeu à moteur comme tant d’autres, sauf qu’il coute aussi cher qu’un jeu expert. Pour nous faire accepter la dépense on gonfle la boite ou bien on met du matériel superflu. J’aurais pu prendre l’exemple de Gizmos avec sa machine à bille qui donne une grosse boite et l’on est plus enclin à mettre 35 € dedans. Je veux bien que l’on incrimine les éditeurs, mais tant que l’on n’arrive pas à raisonner autrement on ne s’en sortira pas.  Il faudrait que les éditeurs se mettent d’accord pour mettre en place de bonnes pratiques.

      • znokiss 21/06/2019
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        Dans le fond je suis d’accord avec toi, mais j’avoue avoir du mal avec le raisonnement (je raccourcis mais c’est ce que je lis en substance dans ton post) qui lie le prix du jeu à son gameplay. Genre « un jeu à moteur comme tant d’autre » devrait être pas cher alors que « jeu expert » vaut bien son gros prix…

        J’ai pas trop de soucis à payer un bien cher Wingspan pour ensuite manipuler les dés en bois, les bazarder dans la mangeoir, placer les petits oeufs sur le tapis de jeu perso tout en couleur… Ça fait pour moi intégralement partie du plaisir de jeu et je pense que je me serais moins éclaté sur une « basic edition » que je n’aurais peut-être même pas acheté (comme tu dis, des jeux de moteurs, il y en a plein. Mais pour le coup, c’est entre-autre son matos qui m’a attiré).

        Je cite Wingspan, mais le raisonnement ci-dessus marche avec quantité d’exemples… Est-ce que les Aventuriers du Rail auraient eu un tel succès dans un format « 8mn pour un Empire » ? On peut aussi citer la part ridicule de « version carton » par rapport à la « version figu » sur un KS comme Monumental, par exemple.

         

        Cela dit, on est bien d’accord que rapporter le prix du jeu au matos est une erreur qu’on continue tous à faire, et effectivement, certains auteurs gonflent la boite pour justifier le prix (cf Augustus à sa sortie et tous les autres cité plus haut). Après, on dirait bien qu’un marché s’ouvre pour les jeux compacts et minimalistes (mais pas simplistes) à la Oink Games ou le KS de Age of Civilisations déjà cité.

        La phrase de fin de l’article de Shanouillette devrait être placardée en gros en haut des rayonnages dans toutes les boutiques spécialisée.

  15. martine chiorino 28/06/2019
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    superbe article !

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