La Belle équipe [Best of du jeu d’équipe]

2016, on vous le disait en début d’année, c’est le millesime du draft, sous toutes ses formes, oui mais ! Pas uniquement. Il semblerait qu’il y ait un regain d’intérêt pour le « vrai » jeu d’équipe. Nous parlons ici de jeux conçus pour être joués avec deux équipes qui s’affrontent, pas des « all vs one » ni des jeux à rôles cachés où l’on doit trouver qui est (éventuellement peut-être) notre partenaire.

Le jeu d’équipe c’est le jeu où tous les joueurs ont vraiment le team spirit du début à la fin, sans remise en question, sans suspicion, sans espionnite. On sait avec qui l’on est, et surtout on sait qui l’on affronte. Cela engendre une vraie différence de sensations. Il n’y a pas d’alliances qui se font et se défont, mais une coopération plein feux qui doit se structurer pour débouter une autre logique de groupe, celle d’en face.

2016 aime le jeu d’équipe pur, la preuve avec les sorties de Sol, Capitain SONARGoth save the Queens, prochainement Repas de famille (vidéo) ou encore l’arrivée de la traduction de Codenames qui n’est pas passée inaperçue suite à sa nomination au Spiel Bref, le Vox ne pouvait pas rester sans réagir. 

Voici donc notre best of à nous des jeux « 100% équipe », une sélection proposée… par la teasting team, la bien nommée ! 

 

Capitain SONAR 

Captain S.O.N.A.R

Deux équipes s’affrontent dans un touché-coulé géant, chacune gérant un sous-marin. Votre capitaine donne des ordres de route en énonçant des directions (nord, est…) et pendant ce temps, un joueur « détecteur » adverse trace sur un calque le parcours qu’il entend pour essayer de repérer votre sous-marin. Un responsable des armes (drone, torpille, silence…) gère le remplissage des jauges des armes et annonce quand on peut s’en servir. Le mécano lui, surveille et répare les avaries du vaisseau. C’est du vrai team building ici, il faudra parler, s’entendre, coopérer pour survivre. Explication par l’auteur à Essen dernier par ici

 

Codenames 

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Codenames, c’est pas parce que c’est Chvatil, mais franchement, on a tout de suite adoré. Maintenant qu’il est arrivé en français et nominé au Spiel, on se dit qu’on était pas complètement à côté de la plaque. Dans une configuration idéale à 6, deux équipes se font face, avec dans chaque équipe, trois membres : deux agents et un maître espion. Au centre, une grille de vingt-cinq mots. Pour les maîtres espions, le but du jeu est de faire trouver tous les mots de passe de son équipe aux agents. Umberling vous expliquait cela dans son Just Played : « Pour les agents, bien entendu, il faudra comprendre de quels agents il s’agit et de bien capter les indices du maître espion. Car, bien entendu, tout sera très cryptique, un peu à la façon d’un LinQ. » Interactif, drôle, finesse de langage, jeu à plusieurs niveaux de lecture… Un must-have dans sa catégorie, qui arrivera prochainement dans une version « pictures ». 

 

Crokinole

Crokinole

Si l’on devait garder un joli jeu d’adresse qui se joue en équipe, ça serait lui ! Regardez du côté de Ferti pour en trouver de beaux.

Le Crokinole c’est le jeu en bois qui passe partout, touche tous les publics, se comprend en deux secondes mais vous accroche un hameçon dans la bouche qui vous empêche de quitter la table… Pichenetter des palets c’est plus tactique (et technique) que vous pourriez le croire ! 

 

Cyclades avec l’extension Titans

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Cyclades tient une place à part dans le cathalogue de Cathala-Maublanc. Le matos est superbe, immersif, et le système de jeu est particulièrement agréable, du développement/conquête simple mais profond, sans omettre un autre bon point : le jeu a trouvé son public, ce qui lui permet de s’installer sur le long terme, avec force extensions… Dont Titans qui permet l’ajout d’un sixième joueur et par la même occasion, une variante équipe des plus saillantes. Elle serait même devenue pour les auteurs eux-même leur mode de jeu préféré. Toute l’expérience, notamment la partie des enchères, devient encore plus chafouine…! 

 

Dixit Odyssey 

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Un jeu qu’on ne présente plus, si ? Dixit, on vous en a déjà souvent parlé sur le Vox. L’article « Le jour où j’ai fait découvrir Dixit » et le test du jeu suffiront à vous convaincre de l’amour qu’on lui porte. Mais on oublie souvent que Dixit Odyssey peut être joué jusqu’à 12 et propose un mode équipe qui vaut vraiment le détour si vous avez la boîte Odyssey. Valeur sûre, à (re)découvrir.  

 

 

Flick em up

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Plongez vous dans les grandes histoires de l’Ouest, affrontez l’ennemi lors d’un duel dans la grande rue, utilisez différentes armes et tactiques de groupe en suivant un scénario avec objectif, Flick em up c’est le jeu classe, en bois, en 3D, où la dextérité de vos petites mains sera mise à rude épreuve. Un carton plein, ce premier jeu estampillé Pretzel. 

 

Goth save the queens 

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Jeu de Sit Down, qui se joue à 4 joueurs (voire 6 ou 8, en possédant deux boîtes) et où chaque camp se compose d’un roi qui donne un ordre – ordre parasité par un leurre – et d’un chef de guerre qui essaie d’appliquer sur le terrain l’ordre qui lui est transmis… s’il parvient à identifier l’ordre initialement donné ! Bref, encore un jeu de communication qui nous fait un peu penser à un autre dans le même genre, Goblins Inc !

 

Goblins Inc

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Voilà un jeu intéressant à quatre joueurs qui méritait sa place ici ! Pour être parfait, il mérite quelques ajustements, comme vous en parlait Fouilloux dans son test du jeu. N’en reste pas moins un excellent titre pour l’apéro, clairement en mode second degré. Le défouloir bric-à-brac, bric à gobs, on aime ! 

 

La guerre de l’anneau / Star wars Rebellion

 

 

La Guerre de l’anneau, c’est plutôt un jeu à 2 oui, mais on peut aussi y jouer à 4, par équipe donc. Un autre registre ici, plus costaud, plus épique, plus long, plus compliqué à sortir que la moyenne. Deux camps vont s’opposer : les troupes alliées des Peuples Libres et la sinistre armée de l’Ombre. Au cours de la partie, les armées s’affrontent sur le champ de bataille, tandis qu’un groupe de braves Compagnons, la Communauté de l’Anneau, s’avance dans la Terre Noire, domaine du Seigneur des Ténèbres. On va revivre complètement l’histoire de l’Unique, de façon toujours renouvelée. Fan de med-fan et Tolkien, voilà un gros loulou pour votre ludo, et si vous préférez la princesse Leia Organa et Luke Skywalker, regardez du côté de Star Wars Rebellion qui vient de sortir. On est dans un gameplay très proche !

 

Room 25
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Room 25 est un jeu qu’on aime bien sur le Vox (c’est pour ça qu’on a tourné une Pause de Midi) et qui offre l’avantage d’avoir pas mal de configurations possibles, dont la config’ équipe qui est même selon certains, la meilleure. Vous voilà pris au piège dans une sorte de prison constituée de 25 salles dont certaines sont mortelles. Parviendrez-vous à trouver la sortie avec l’autre équipe qui vous met des bâtons dans les roues ? Comme le jeu a bien marché, il se paie le luxes d’extensions (Saison 2 et Escape roomvidéo -), ce qui sent bon pour le renouvellement de vos parties… 

 

Rum & bones

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Avec sa première et sa deuxième édition, Rum & Bones offre du fun en barre à qui ne craint pas de lancer des brouettes de dés (mais on en lance tellement que les effets du hasard se lissent sur la partie). Le jeu se prête intrinsèquement à la configuration par équipe puisque c’est la base du concept : deux équipages vont s’affronter frontalement pour tenter de détruire les fonctions vitales du navire adverse. Un matos magnifique et surtout un thème pirate qui tourne à plein régime. Il est temps d’ouvrir cette bouteille de rhum arrangé j’vous l’dis !

 

SOL

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Là aussi il n’est pas question d’une vulgaire « variante équipe » : le team spirit coule dans son ADN et même s’il est techniquement jouable à 2 comme à 8, c’est à 4 que SOL vous donnera tout son jus. Là aussi, un matériel lumineux (bon, y a pas de fig, mais le reste est très beau notamment le plateau en 3D, et les superbes illustrations signées Naïade), là aussi le thème est un point fort, et là aussi on lance des dés et il ne faut pas craindre le hasard. Contrairement à Rum & Bones, le public cible est plus clairement familial. C’est léger et limpide comme une eau des Caraïbes.
 
 

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Cet OLNI en temps réel offre à 4 à 8 joueurs de gérer en équipe un vaisseau, mais ce n’est pas sous l’eau comme dans Captain SONAR, ni sur l’eau comme dans Rum & Bones, mais bel et bien dans l’espace que ça se passe ! L’ami TSR s’était fendu d’un bel article sur la chose, souvenez-vous. Dans Space cadets, il y a « celui qui jouera le Commandant et devra allouer à ses petits camarades des « stations » qui permettront d’opérer le vaisseau. Et lui devra essentiellement coordonner leurs efforts pour abattre le vaisseau adverse. Sachant que les petits camarades en face doivent faire pareil, et ont toutes les intentions du monde de vous faire exploser en plein vol. » Sorte de party game géant – et bruyant – qui n’existe malheureusement pas en VF. 

 

Tichu

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Revenons à des choses plus sobres, plus classiques, avec Tichu dont les origines remontent à fort fort longtemps et à fort fort loin (jeu populaire chinois).

Voilà un petit jeu de cartes édité chez Filo opposant 2 équipes de 2 joueurs. Un jeu de plis et de défausse très tactique et subtil qui peut rappeler Gang of Four mais qui lui est supérieur. Attention, vous risquez de ne plus vouloir rejouer à la belote après. 

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Nous aurions pu parler aussi de Small world plateau 6 joueurs, de l’inébranlable Time’s up, ou de Compatibility qui vient de connaître une nouvelle édition, de Summoner wars Master set (2 vs 2), Nosferatu (2VS all) ou encore des Quartermaster General, 1775: Rebellion et 1812: The Invasion of Canada… et bien, voilà c’est fait ! 😉

Comme vous le voyez dans cette sélection, il y en a quelques uns, mais malgré tout, les jeux d’équipes « purs et durs » ne sont pas si courants – peut-être parce qu’ils ont les inconvénients de leurs avantages, si je puis dire.

La communication est forcément au coeur du jeu, pour collaborer et s’organiser intelligemment, il faut que l’information circule. Oui mais ! Il ne faut pas que l’équipe d’en face entende tout, sinon ces derniers vont se contenter d’écouter et de contre-carrer nos actions ! Les chuchotements, les messages codés (la base de Codenames) ou au contraire le chaos et le « bruit » permettront de brouiller les radars. C’est aussi grâce et par leurs contraintes propres que les jeux d’équipes « purs » développent des gameplays innovants. 

Dans un jeu d’équipe comme dans un coopératif, il est primordial que chaque joueur s’investisse personnellement, dans une répartition optimale des tâches, et ce si possible en adéquation avec le profil de chacun. Pas simple (on comprend pourquoi c’est un type de jeux utilisé en team building dans les entreprises). Et c’est d’ailleurs là que l’on peut tomber facilement dans le même écueil que les jeux de coopération, avec l’effet leader. Si un de vos partenaires de jeu est plutôt profilé pour être un leader, il va falloir l’accepter sous peine de jouer dans un climat un peu tendu. Peut-être se sentira t-il capable de réfréner ses ardeurs de meneur, peut-être le fera t-il, mais passera une mauvaise partie… Ça se complique ! Mais c’est aussi quand on parvient à trouver cette alchimie si délicate que l’expérience s’avère particulièrement plaisante et stimulante. 

Jouer dans un jeu en équipe, c’est aussi par moment savoir lâcher prise, voire carrément sacrifier des actions pour aider un camarade – un joli challenge, qui ravira certains et déstabilisera d’autres, surtout si on ne connait pas ses partenaires ou qu’on n’a pas envie de se cantonner à des actions ingrates ou répétitives, ce qui s’avère pourtant parfois un « mal nécessaire » pour l’emporter. #BienCollectiiif  

 

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À noter, dans les jeux semi-coopératifs (évoqués dans cet édito récemment : Quelle différence entre gagner et ne pas perdre ?), on contourne les écueils cités plus haut par un élément perturbateur constitutif : le traître potentiel. À partir du moment où l’on ne peut pas faire confiance en ses partenaires, d’une part on ne communiquera jamais ouvertement, mais surtout on ne suivra pas (et on se sacrifiera encore moins) aveuglément. Pour entrer dans la pleine coopération avec les autres, il nous faudra une preuve tangible de leur allégeance et cela arrive souvent vers les 3/4 de la partie. Toute la dynamique est donc inversée, la paranoïa et l’inspection prenant le pas sur les discussions, ce qui est somme toute truculent autour d’une table de jeu !

On peut donc apposer le jeu d’équipe aux coop’ et l’opposer aux semi-coop, mais il ne faut pas oublier un élément important : contrairement aux jeux coopératifs, votre adversaire ici n’est pas la mécanique du jeu, mais bien des joueurs, avec qui vous vous tirez la bourre. Cela semble pléonastique dit comme ça, mais la différence ludiquement c’est d’abord que les réactions, les coups bas et les tentatives d’intimidations ne sont clairement pas les mêmes qu’avec une IA ! C’est pourquoi les jeux d’équipes, métissant par nature coopération et affrontements, donnent souvent lieu à des ambiances si vivantes et si prenantes, brassant esprit de camaraderie et de rivalité, chafouineries et entre-aides, privates jokes et provoc’. 

Et vous, êtes-vous du genre à jouer en équipe ? 

 

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7 Commentaires

  1. Sthorm 18/07/2016
    Répondre

    Je confirme pour Cyclades Titans, le jeu en équipe est juste excellent et est devenu pour nous aussi le mode préféré. Dixit aussi est très bon en équipe. Codenames (évidemment) et Nosferatu font partie de nos incontournables. Captain Sonar m’intrigue et il me tarde de l’essayer.

    On pourrait aussi parler de Fief, ou il est possible de gagner en équipe grâce au mariage. Équipe pouvant d’ailleurs changer en cours de partie, au gré des alliances et des trahisons, toujours gage de victoires (ou de défaites) mémorables.

    • Shanouillette 18/07/2016
      Répondre

      Merci pour ton retour ! Et oui en effet et c’est bien ce côté « changeant » qui bouscule la donne et ne fait pas de Fief un « pur jeu d’ équipe » contrairement aux autres précités. N’en reste pas moins un excellent « classique » dans le genre alliance et trahison !

  2. Grovast 18/07/2016
    Répondre

    J’ai pu gouter à Captain Sonar pas plus tard qu’il y a deux jours, et c’est terriblement prenant. Le genre de concept tellement simple en apparence (mais en fait bourré d’ingéniosité) qu’on se demande pourquoi personne ne l’avait exploité avant.
    Bref je comprends pourquoi Fouilloux est dans tous ses états 😉

    Outre sa configuration un peu restrictive, un seul défaut, c’est celui de tous les jeux en temps réel : avec des joueurs indisciplinés (ou pas au point sur les règles) cela peut devenir le bordel et gâcher un peu le jeu. J’aimerais bien voir une partie entre experts, ça doit donner!

     

  3. TSR 18/07/2016
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    Alors Captain Sonar me fait clairement diablement envie, si je n’avais pas passé les deux jours de PeL à me faire fouetter tour à tour par Shanouillette et Sha-Man pour interviewer des gens, je l’aurais bien essayé (la vie de chroniqueur à Ludovox n’est pas facile tous les jours).

    Concernant la Guerre de l’Anneau et Star Wars Rébellion, je dis non ! Le mode jeu par équipe de ces deux jeux est vraiment une cascade marketing pour marquer que cela se joue à 4, un peu comme tous les jeux à deux où on décide qu’on sera à deux à réfléchir de chaque coté. Dans le cas de la Guerre de l’Anneau (jeu fantastique par ailleurs, hein), on a plutôt MOINS de possibilités que lorsqu’on joue à 2, puisque les enchainements d’action sur les différentes factions sont plus codifiées qu’à 2. Techniquement, pour tous ces jeux, je préfère laisser tomber les règles d’équipe et juste mettre le même nombre de cerveaux de chaque côté et jouer avec les règles à 2. Je dis « cerveaux » et pas « joueurs » parce que je ne fais « +1 » que dans l’une des deux colonnes…

    • Cormyr 19/07/2016
      Répondre

      Je ne suis pas d’accord avec ta remarque sur le jeu en équipe à Star Wars Rébellion. L’as-tu vraiment essayé ?

      Alors bien sûr, ce n’est pas comparable à un 1775 conçu pour être joué en équipe et où, on va regrouper les équipes lorsque l’on va jouer à deux au lieu de diviser un camp en 2 comme à Star Wars Rébellion. Néanmoins, j’ai trouvé le jeu en équipe intéressant. En effet, le fait que le choix du général à jouer impose un type d’unité, de leaders et donc les missions que l’on pourra jouer ou pas, implique de vraiment se coordonner, de bien choisir quels nouveaux leaders engager pour l’équipe, etc… Les sensations de jeu ne sont pas les mêmes qu’à 2 joueurs même si elles ne sont pas fondamentalement différente. C’est pourquoi, comme précisé dans le JP de Star Wars Rébellion, il vaut mieux avoir un ou deux joueurs qui connaissent bien le jeu à 2 avant de se lancer dans le jeu en équipe pour bien maîtriser les subtilités que ce mode de jeu introduit.

  4. Jeffyciacos 20/07/2016
    Répondre

    Petite question… Sol, il se joue par terre?

    Ok ok, je sors… x)

  5. atom 20/07/2016
    Répondre

    En jeu de plis Primiera est pas mal non plus. Sinon je comprends qu’il n’y soit pas dans cette sélection, mais j’aurais mis Space Alert, car si ça reste un coopératif il n’y a pas un autre jeu ou l’on sent plus le fait de jouer en équipe, que l’on est un maillon d’une chaine.

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