Participatif, la sélection naturelle du 04 septembre 2017

 

 

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► Salut à tous zé à toutes ! 

J’espère que vous avez passé de bonnes vacances d’été et que vous êtes reviendus tout bien bronzé(e)s et reposé(e)s.

Comme je vous l’avais dit dans mon dernier édito d’avant mes vacances à moi, la chronique va connaître des évolutions et prendre une nouvelle forme. Cela dit, vous n’aurez pas une rubrique dans sa forme définitive cette semaine. En effet, même si j’ai bien une idée relativement précise de ce à quoi je désire arriver, il n’est pas dit que tout ce que j’imagine sera concrètement réalisable. Il y aura donc pour sûr essais, tâtonnements et modifications dans les semaines à venir. Si vous avez des avis, désirs ou idées géniales à me soumettre, n’hésitez pas dans les commentaires.

Quoi qu’il en soit, la chronique que vous êtes présentement en train de lire est différente de ce à quoi vous êtes habitués en ce qu’elle n’est qu’un trait d’union entre la précédente (NDLR : la chronique datant du 04 août, ou « la dernière de la première saison ») et la prochaine, qui sera véritablement le coup d’envoi de la nouvelle « saison ».

► Comme je l’ai également relaté avant mes vacances, l’été n’est plus ce havre de tranquillité où nos portefeuille pouvaient enfin se reposer d’un trop-plein de pledges. Les campagnes se sont succédées à un rythme à peine moins soutenu que le reste de l’année. Cette chronique va tenter de faire un état des lieux du participatif au cours du mois d’août, puis de regarder vers l’avenir proche et le rush de la rentrée.

 

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis « À la semaine prochaine ! ».

 

 Vous trouverez en fin de chronique la légende des symboles utilisés et le lexique qui vous permettra de mieux comprendre les termes techniques employés parfois et dont la plupart est en orange.

   Chronique N°44

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Ça s’est passé en août

(et nous on glandait sur la plage…)

 

Cet été 2017 a ceci de particulier qu’il a vu le lancement de « gros » projets, du moins de projets potentiellement assez importants et d’un calibre tel qu’auparavant cette période de l’année était soigneusement évitée, réputée peu intéressante en termes de nombre de backers. Cet état de fait est bel et bien terminé, les sociétés ayant pignon sur rue n’hésitent plus à lancer un projet, même éminemment stratégique, en plein mois d’août.

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Honneur au Roi de Kickstarter en l’occurrence, j’ai nommé CMON (qui n’est plus depuis peu l’acronyme de Cool Mini or Not, mais bien une marque en tant que telle, d’où la transformation du « o » minuscule en majuscule). Son projet A Song of Ice and Fire (voir la news à son sujet et la fiche du jeu), lancé dans les derniers jours de juillet, est atypique en ce sens qu’il est clairement destiné au marché en boutique, la campagne sur Kickstarter ne servant guère qu’à en faire parler pour faciliter le placement.

Au-delà du résultat de la campagne elle-même (9 000 soutiens, 1 690 000 $ pour 300 000 demandés), apparemment décevant dans l’absolu pour CMON mais très correct si l’on veut bien mettre dans la balance les éléments de son contexte (licence certes porteuse, mais basée sur les livres et non sur la série, prix des pledges pas vraiment attirants, règles d’affrontement sur table avec gabarit), il s’agit surtout de voir comment le jeu va se comporter en boutique, l’optimisme béat n’étant pas vraiment de rigueur pour un jeu qui veut se confronter frontalement aux cadors du genre tel que Games Workshop et ses gammes Warhammer. D’autant plus que la commercialisation en France n’est pas garantie.

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Autre poids lourd, par les attentes des joueurs dues à l’image de marque du jeu éponyme, j’ai nommé Founders  of Gloomhaven (voir la news à son sujet et la fiche du jeu). La campagne a été gratifiée d’un joli résultat (10 000 soutiens, 510 000 $ pour 50 000 demandés), mérité car l’offre était généreuse et Isaac Childres, l’auteur, ne s’est pas montré avare en communication envers ses soutiens.

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On ne peut pas évoquer les poids lourds de Kickstarter sans parler de White Wizard Games. Star Realms, ça vous parle ? Oui ? Eh bien, pas qu’à vous visiblement. WWG a cassé la baraque avec la nouvelle itération de sa licence phare, Star Realms : Frontiers (fiche du jeu) (12 100 soutiens, 1 100 000 $ pour 100 000 demandés). Il faut dire que les 27 stretch goals débloqués ont apporté 18 cartes unités et 5 cartes évènements exclusives (dont certaines en plusieurs exemplaires), ce qui parle toujours aux complétistes.

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Les adorateurs du Grand Poulpe sont nombreux, et ils sont prêts à de gros sacrifices financiers pour pouvoir apporter leur obole afin que se répande le Culte de par le monde. Sandy Petersen le sait bien. Les deux premières « saisons » de son jeu sur les Grands Anciens ont été très bien accueillies. Pourquoi ne pas remettre le couvert ? Voici donc Cthulhu Wars Onslaught 3 : Le Fils du Retour de la Vengeance. Et au vu du résultat de la campagne (4 100 soutiens, 1 000 000 $ pour 100 000 demandés), il aurait eu tort de se priver le petit gars Sandy. Au-delà des qualités ludiques du jeu, la campagne a été un enfer pour les complétistes, et surtout pour leur compte en banque 😉 . Difficile de résister quand de plus le jeu est proposé en français intégral grâce au travail acharné d’un fan.

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Les années précédentes, l’été était souvent l’occasion de voir débarquer des petits projets sans prétention auxquels nous ne jetterions à peine plus qu’un vague coup d’œil en temps normal, mais au milieu desquels se cachent souvent de petites pépites. Cet été 2017 n’aura pas dérogé à la règle.
Ainsi avons-nous pu pledger sur le très beau Sakura (fiche du jeu), un petit jeu de cartes à la direction artistique japonisante assumée de fort belle manière et dont les porteurs, surpris pas l’ampleur du succès, ont su créer intelligemment de nouveaux stretch goals. Ces derniers ont renforcé le côté « bel objet » du jeu sans risquer de se retrouver avec une date de livraison repoussée aux calendes grecques (1 369 soutiens, 36 353 € pour 3000 demandés). Qui plus est, le jeu est proposé avec des règles en français. Degrimo nous a pondu à son sujet une excellente analyse, à lire sur Cwowd ici.

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Un autre projet qui a excité la curiosité Cwowdienne et suscité un intérêt certain : The Brigade : The Board Game of Fantasy Firefighting (fiche du jeu). Nous sommes en présence d’un jeu australien sorti de nulle part. Vous tenez le rôle d’un chef d’une brigade de pompiers un peu spéciale car composée de gobelins, trolls et autres créatures qu’on a plus l’habitude de rencontrer équipées d’armures et d’objets contondants que de tenues pare-feu et de lances à incendie. Vous êtes en compétition avec les autres brigades du coin pour éteindre l’incendie qui se répand dans la ville. Rien de très sérieux là-dedans, l’humour est au contraire omniprésent. Quelques cwowdiens se sont penchés sur son cas et ont fait remonter un bon feeling. Et si l’on ajoute à cela les jolis graphismes, un prix raisonnable, les règles en français (les cartes restent en anglais mais leur traduction est dans la règle) et la livraison franco de port, la curiosité a in fine cédé à l’enthousiasme. Vous trouverez de plus amples informations à son sujet dans l’analyse de la campagne sur Cwowd.

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Cela dit, comme tout au long de l’année (voire même plus), certains projets se prennent des râteaux mémorables.
Après le très sympathique Barker’s Row, on pouvait attendre le meilleur de Overworld Games avec
Total Recall : The Official Boardgame (fiche du jeu). Las, malgré la renommée de la licence, la campagne n’a jamais décollé et a été laissée à l’agonie jusqu’au dernier jour, le porteur n’ayant pas eu le courage d’en abréger les souffrances pour préparer un reboot. Reboot dont on ne sait s’il interviendra un jour.

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Egalement, Darkhold : Ancient Barrows de Mierce Miniatures, qui avait appâté pas mal de monde avec ses jolies figurines, s’est violemment mangé un mur et a été annulé au bout de neuf jours. Il faut dire que les retours sur les règles ne faisaient pas rêver et que le seuil de financement était exagérément haut pour une société qui lançait là sa première campagne, même si celle-ci a depuis longtemps une légitimité certaine dans le domaine des figurines.

Autre exemple, Awful Fantasy Adventures, jeu reprenant les excellentes mécaniques du très bon Warhammer, le jeu d’aventure mais plaquées sur un jeu à la direction artistique… disons discutable. Il faisait là une deuxième tentative après le four intersidéral de la première campagne et s’est à nouveau planté dans les grandes largeurs.

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Au-delà des lancements et des fins de campagnes, le mois d’août a vu aussi l’arrivée dans les chaumières de quelques jeux qui ont pu permettre de vérifier le bien fondé de leur soutien.
Ainsi, Fleet Commander de Capsicum Games (fiche du jeu) s’est révélé être un très bon jeu d’affrontement tactique dans l’espace et Massive Darkness de CMON (fiche du jeu) a balayé d’un revers de main tous les doutes quant à son intérêt ludique, les retours le décrivant comme un bon dungeon crawler accessible à tous.

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Mais celui qui fait couler encore plus d’encre numérique depuis sa livraison (toujours en cours) que pendant sa campagne est Le 7ème Continent de Serious Poulp (fiche du jeu), pour lequel les retours sont généralement très bons, voire dithyrambiques pour les plus extrêmes.
Le reprint du jeu était déjà très attendu par ceux qui avait raté ou négligé la première campagne, mais avec toutes ces louanges, on peut s’attendre à un raz-de-marée de pledges au lancement de la campagne du reprint prévue le mardi 26 septembre. D’autant plus qu’elle s’accompagne d’une nouvelle extension que les fans de la première heure voudront, pour beaucoup, posséder absolument. À voir : L’interview des Serious Poulp par Ludovox au sujet du jeu.

 

 

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Campagnes lancées en août (encore en cours)

 

Vikings Gone Wild : Masters of Elements de Lucky Duck Games coeur bleufr(VF intégrale)

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Fin le mardi 12 septembre à minuit.

Deckbuilding ; Gestion de ressources ; Combos

Pledges : Extension seule 35 $ ; Avec jeu de base 75 $ ; All-in 125 $ ; Port 8 à 20 $

 

Vikings Gone Wild des franco-polonais de Lucky Duck Games est un jeu qui, après une belle campagne l’an dernier sur Kickstarter, a bénéficié après sa livraison (en temps et en heure) d’excellents retours de la part des joueurs (à titre personnel, c’est l’un des meilleurs jeux sur lesquels j’ai pledgé, largement dans mon top 3). La mécanique se prête fort bien à des modifications, et la campagne de la boîte de base à d’ores et déjà vu 3 extensions être proposées en add-on. Extensions qui ont eu elles aussi de bons retours. Pas étonnant donc qu’une nouvelle voit le jour et soit en campagne sur Kickstarter, permettant à LDG de profiter de l’occasion pour proposer à nouveau l’ensemble de la gamme de Vikings Gone Wild, stretch goals de la première campagne (exclusifs ou non) inclus, mais accessibles uniquement sous forme d’add-ons). Et mon petit doigt me dit que d’autres extension pourraient bien voir le jour dans le futur pour compléter tout ça.

Mais revenons à notre Masters of Elements. Cette extension apporte, avec les stretch goals actuellement débloqués, plus de 200 cartes supplémentaires et un gros paquet de jetons. Elle oriente le jeu vers des affrontements à combos. Chaque joueur débute la partie avec un dieu, lequel a trois artefacts aux effets variés. Les capacités du dieu associées à celles des artefacts permettent d’en modifier les capacités de base et de générer des effets par leur combinaison. Avec cette nouvelle mécanique viennent de nouvelles unités, de nouvelles cartes pour la voie d’Odin et de faveurs divines, de nouvelles missions personnelles et de nouveaux bonus de fin de partie qui sont tous affectés d’une façon ou d’une autre par les effets des artefacts. LDG assure que tout cela rend le jeu plus « gamer ». Dans tous les cas, le gameplay semble assez modifié pour que les sensations procurées par l’utilisation de cette extension soient très différentes de celles du jeu de base.

La campagne a démarré sur des chapeaux de roue, la fanbase étant présente et ayant pleinement joué son rôle de booster, permettant ainsi d’atteindre les 10 000 $ du financement en 30 minutes. La dynamique engendrée se maintient fort correctement et si l’on a pu tout de même observer une baisse après le septième jour, on ne peut pas parler de ventre mou. A ce jour, 17 stretch goals ont été débloqués (dont un social), apportant 45 cartes et quelques jetons supplémentaires. Un état de fait nous autorise cependant à nous questionner. Il s’agit du relativement faible taux de pledges incluant le jeu de base.

En effet, sur 1792 souscripteurs à l’heure où j’écris ces lignes, à peine 442 ont été tentés par le jeu de base, ce qui ne représente à peine que le quart des pledgers. Or, avec les excellents retours de la communauté des joueurs tant en France qu’à l’étranger, on aurait pu espérer nettement mieux. La raison est simple et il ne faut pas se voiler la face : 75 $ pour la boîte de base et son extension, 125 $ avec toutes les extensions sont des tarifs rédhibitoires pour beaucoup de monde quand ils sont associés à un jeu de cartes. Ceux qui connaissent le jeu et l’apprécient sont prêts à passer outre (on est toujours plus enclin à accepter de payer un peu plus cher pour quelque chose dont on est sûr que cela va nous apporter du plaisir), mais pour les gens intéressés « mais sans plus », la barrière psychologique est déjà bien plus difficile à franchir.

Malgré tout cela, hop ! Un petit coup de cœur pour moi !

 

 

Trut de Robin Red Games coeur bleufr(VF intégrale)

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Fin le vendredi 22 septembre à 14h00.

Jeu de pli très rapide

Pledges : Base 12 € FdPIn ; Avec goodies 20 €

 

Robin Red Games est l’un de ces micro éditeurs français dont on entend (trop) peu parler. RRG, c’est Pascal Boucher, un gars tout seul qui édite de petits jeux par passion. Je doute fort que cela lui permette de nourrir sa famille, ce qui ne l’a pas empêché de mettre tout en œuvre pour remplir les obligations qu’il avait vis-à-vis des soutiens du jeu Chunky Fighters. Il a mis certes du temps, mais il a tout livré malgré les déboires qu’il a du braver. Bien des éditeurs autrement mieux installés auraient jeté l’éponge, alors que RRG n’a jamais lâché le morceau. Respects donc !

Il y a quelques jours, a été lancée dans la plus grande discrétion un petit jeu de cartes : Trut (fiche de jeu). Il s’agit d’un très vieux jeu de bluff datant du XVII° siècle, encore joué aujourd’hui dans quelques régions de France (l’historique complet du jeu est sur la page de la campagne).

Les règles en sont très simples, les parties sont très rapides et propices au « allez, encore une dernière » qui nous emmène à 2h00 du matin sans rien voir passer. RRG a gardé les règles originales et y adjoint celles de la variante dites « à la Gâtinaise » (un peu comme le Sloubi, mais sans les 50 poutres de 5 pouces). Et surtout, les cartes arborent des graphismes originaux magnifiques. Cerise sur le gâteau, le pledge est proposé à un tarif contenu : 12 €, frais de port inclus.

Comme RRG ne communique (vraiment) pas beaucoup avant le lancement de ses campagnes, celle de Trut a atteint les 1250 € de son financement en 3 jours, avec un peu plus de 50 soutiens. Mais le jeu mérite mieux, beaucoup mieux.

RRG proposant toujours du matériel de très bonne qualité, si vous êtes amateur de petits jeux faciles à emporter et à sortir en toutes occasion, je vous suggère de vous pencher avec attention sur le cas de Trut. En tous cas, deuxième coup de cœur de la semaine pour moi, tant pour le jeu que pour l’éditeur.

 – La fiche de jeu sur Ludovox.

 

 

Mint Delivery de Five24 Labs

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Fin le samedi 23 septembre à 04h00.

Un « Pick and deliver » dans ta poche

Pledges : Base 10 $ ; Packs disponibles ; Port 2 $

 

Après le succès de son premier jeu Mint Works, le gars Justin Blaske a remis le couvert et nous propose, par sa société d’édition Five24 Labs, Mint Delivery. La recette est la même : un micro jeu au matériel minimal tenant dans une boîte de pastilles à la menthe, qui reprend une mécanique éprouvée au travers de règles simples mais qui en font un jeu loin d’être dépourvu d’intérêt. Au contraire même, Mint Works s’est avéré un très bon jeu dans sa catégorie, du genre de ceux que l’on sort souvent car facilement.
La campagne Kickstarter a eu un joli succès, avec plus de 6 600 soutiens et près de 90 000 $ récoltés (pour 5000 demandés) et Five24 Labs s’est même payé le luxe de livrer en avance, après une période post campagne riche en informations (et en photos de Sonic, l’adorable hérisson apprivoisé de Justin, devenu de fait la mascotte de la société).

Avec Mint Works, c’était le placement d’ouvriers qui était à l’honneur. Mint Delivery reprend, ainsi que son nom le laisse supposer, la mécanique du Pick & Deliver. Prendre des ressources à un endroit pour les emmener à un autre et générer ainsi des points de victoire. Rien que de très classique, mais traité de façon efficace. Le succès de son prédécesseur n’est pas monté à la tête de l’auteur-éditeur, et il propose son nouveau jeu au même tarif que l’ancien : 10 malheureux dollars US, 12 pour nous avec les frais de port.

Et sans surprise aucune, la campagne de Mint Delivery est d’ores et déjà une grande réussite. Financée à 4 fois et demi les 10 000 $ demandés dès le premier jour, les 96 000 $ viennent juste d’être dépassés à l’heure où j’écris ces lignes, apportés par plus de 5 530 souscripteurs. Et il reste 18 jours de campagne.

Un peu comme pour Trut, si vous aimez les jeux simples et faciles à trimbaler, jetez donc un œil avisé sur la série des Mint. D’autres jeux étant en préparation et vu le succès actuel, on peut parler de gamme sans problème.

 

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En bref

the-little-flower-shop-box-artSteve Finn, alias Dr Finn, est un auteur qui s’est créé au fil des jeux une fanbase en béton. Ses jeux ont toujours une mécanique réglée aux petits oignons et souvent des thèmes qui sortent des sentiers battus, desservis malheureusement par des tarifs pas spécialement intéressants, surtout à cause des frais de port. Mais c’est le lot de beaucoup de petits éditeurs qui ne peuvent pas compter sur les économies d’échelle. Or donc, notre brave Steve nous propose en ce moment The Little Flower Shop, un jeu dans lequel vous devrez créer une vitrine de fleuriste et dont la mécanique est à base de draft de cartes. C’est à la mode, mais sur ce coup là, Steve Finn ne semble pas en avoir fait quelque chose de transcendant. Ce n’est pas encore financé, mais cela ne va pas tarder à l’être (actuellement 17 200 / 18 000 $ et 427 soutiens. Fin le vendredi 15 septembre à 18h02).

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Daily Magic Games est un de ces éditeurs qui ont acquis une notoriété instantanée avec un seul jeu, Valeria Card Kingdoms en l’occurrence. DMG a su surfer sur cette vague d’enthousiasme pour nous proposer deux autres jeux dans la gamme des Valeria. Mais surtout, à chaque nouvelle campagne DMG a perdu un peu plus de crédit auprès des backers. Et pour cause, il est plus intéressant d’attendre que les jeux proposés soient disponibles en boutique. On a la même chose, mais moins cher et sans avancer d’argent. Horizons, qui se présente comme un 4X abordable et light avec toujours « The Mico » aux pinceaux, ne déroge pas à la règle. Il est impératif d’attendre que nos amis de Pixie Games le mettent en boutique en français pour moins cher, d’autant que le jeu à l’air intéressant (actuellement 33 400 / 20 000 $ et 691 soutiens. Fin le samedi 23 septembre à 02h00).

The Island of Eldorado est un jeu qui mélange l’exploration, la conquête de territoire et la gestion de ressources (un mini 4x en somme) très joliment illustré. La campagne fonctionne bien, après un financement en 20 heures, profitant d’une belle dynamique qui ne semble pas vouloir faiblir (actuellement 81 140 / 27 500 $ et 1 347 soutiens. Fin le lundi 25 septembre à 05h45).

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Champions of Hara avait titillé la curiosité de beaucoup de Cwowdiens : graphismes originaux et enchanteurs, mécaniques promettant le meilleur du coopératif comme du compétitif, promesse de rejouabilité (surtout avec l’extension qui permet le jeu en semi-coopératif), éditeur reconnu sinon célèbre (Greenbrier Games)… Et même si le tarif affiché au lancement de la campagne (120 $ FdPIn avec l’extension) à un peu fait l’effet d’une douche froide pour beaucoup, reste que le jeu a l’air de vouloir tenir ses promesses. En tous cas, la campagne a financé au deuxième jour et même si le rythme n’est pas délirant, elle a récolté le double des 20 000 $ demandés (actuellement 45 000 / 20 000 $ et 517 soutiens. Fin le vendredi 29 septembre à 05h59).

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Il paraît que c’est dans les vieilles marmites que sont faites les meilleures soupes. Pas sûr que l’adage s’applique systématiquement avec bonheur au jeu de plateau, mais Holy Grail nous propose une réédition du vieux (1999, un bail !) Stephenson’s Rocket de Reiner Knizia (que je ne vous ferai pas l’insulte de vous présenter, mais vous pouvez visiter la fiche de jeu).
Alors, cela reste toujours un jeu de trains dans lequel vous devrez étendre votre réseau ferroviaire au détriment de ceux des autres joueurs. On aime ou on aime pas donc. Le matériel a été revu et modernisé mais le plateau de jeu est resté, comment dire… épuré et lisible (c’est bien ça comme formulation « langue de bois », pour ne pas dire « moche » ?). Le prix des pledges est correct (équivalent à 46 de nos €) et cela a financé rapidement. Il y aura toujours des amateurs de petits trains ! (actuellement 52 700 / 20 000 AU$ et 710 soutiens. Fin le samedi 23 septembre à 02h00).

 

 

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À venir cette semaine

 

Le 4 septembre vous sera proposé Zero Gravity des espagnols de District Games. Un jeu particulièrement original puisque le plateau est en 3D et que les figurines sont aimantées pour tenir sur le susdit plateau. Intrigant donc, malgré les figurines très quelconques et surtout qui ont été quasi systématiquement et fort stupidement affublées d’un caillou sous les pieds. Pour un jeu sensé se dérouler dans l’espace, vous jugerez vous-même de l’opportunité du choix.

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Le 5 septembre, encore des figurines au menu avec Wander : The Cult of Barnacle Bay de Panda Cult Games. C’est un jeu coopératif où 6 héros doivent libérer la ville portuaire de Barnacle Bay. Le contexte est un monde heroic fantasy dans lequel les personnages sont des animaux. La direction artistique à, quant à elle, l’air très sympa.

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Toujours le 5 septembre, un jeu de cartes semi-coopératif cette fois, avec Heirs of the Wizard King de Closet Full of Games (l’imagination des éditeurs pour trouver le nom de leur boîte laisse parfois pantois d’admiration). Des mages s’affrontent entre eux mais doivent aussi se battre contre le grand méchant Black Wizard (rien que le nom fout les jetons). Mécanique à base de sets de collections.

5 septembre again, voici venir la campagne du Livre de Set de Conan par Monolith. Occasion pour ceux qui seraient tentés d’obtenir tout ou partie de ce qui a fait le succès de la première campagne de Conan. Par contre, il ne faudra pas trainer ou tergiverser, la campagne ne dure que 5 jours et il n’y en aura pas pour tout le monde, surtout le livre.

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Le 6 septembre, Gryphon & Eagle Games nous proposera The Scarlet Pimpernel, un jeu semble-t-il tiré de romans anglais et dont l’action se passe en France sous la Révolution. Le héros est un gars qui cherche à sauver des aristocrates de la guillotine. Un sale traître à la Cause, quoi…! Concernant le jeu lui-même, en dehors qu’il serait un semi-coopératif, on en sait pas plus.

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Et enfin, le 7 septembre verra débarquer Outlaws : Last Man Standing (fiche de jeu) de Jérémy Pinget chez Holy Grail Games. C’est un jeu qui traîne ses guêtres depuis un moment et qui arrive enfin sur Kickstarter. Ludovox avait tourné une game overview à l’occasion du festival de Ludinord 2016. Le jeu emprunte les mécaniques d’identité secrète, de bluff et de déduction. J’avais beaucoup aimé la vidéo de gameplay que l’on pouvait voir lorsque le jeu a été présenté il y a… fort longtemps, et je vais donc suivre la campagne avec attention, d’autant que le prix semble très contenu.

 

 

On les attend de pied ferme

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On les attend de pied ferme

  • Batman de Monolith : Ce jeu reprend la très intéressante et originale mécanique d’overlord de Conan, avec un mode prévu spécifiquement pour 2 joueurs. Ludovox vous en parlait par ici après une partie sur le salon cannois.
  • Jeanne d’Arc de Mythic Games : Un jeu sur les mythes médiévaux, avec des figurines de 15 mm, et surtout de Pascal Bernard, qui est loin d’être un lapin de 6 semaines dans le domaine du jeu de plateau, même s’il est moins célèbre que d’autres. Cwowd a eu l’occasion de faire une partie à Cannes et les retours font très très envie. Sur KS au 4ème trimestre 2017.
  • Okko Chronicles de The Red Joker : c’est en septembre que sera lancée la campagne sur Kickstarter de cette nouvelle version de Guardians Chronicles, avec le thème et les illustrations de la BD Okko, qu’on adore. Aussi sommes-nous sur le qui-vive.

 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge : Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

: Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2 : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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10 Commentaires

  1. Zuton 05/09/2017
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    J’ai pas trop vu la différence avec la précédente « saison » si ce n’est un confort de lecture amélioré (ce qui est déjà énorme !)

    Très beau tour d’horizon (comme d’hab), perso j’ai craqué cet été sur Founders, Star Realms (pour le Hero Realms Bundle aussi), The brigade et 2 autres jeux non mentionnés : Enchanters et The King’s Guild.

    Bravo pour cette rubrique qui devient incontournable à chaque début de semaine, vivement de lire la saison 2 !

    • Gougou69 05/09/2017
      Répondre

      Si tu n’as pas vu de différence, tant mieux. Ca veut dire que ma nouvelle formule n’a pas trop de manques par rapport à l’ancienne. L’important, c’est que moi je vois la différence 😉 . mais ce n’est pas la version définitive, même si elle ne devrait pas être profondément différente.

      Et merci pour les compliments !

  2. fouilloux 05/09/2017
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    J’apprécie toujours autant cette rubrique (pas mon banquier), et n’ai pas vu non plus de grosse différence par rapport à l’an dernier, mais peu importe c’est toujours bien.

    J’avoue n’avoir qu’une frayeur concernant cette rubrique, c’est qu’elle s’arrête. Je suis hyper admiratif que tu ai réussi à tenir le coup pendant une saison entière à coup d’un article aussi détaillé par semaine. Quand tu as commencé à dire que ça te faisait beaucoup à écrire, je n’étais pas très surpris.

    En tant que lecteur, une rubrique comme ça toute les deux semaines au final me suffirait: les financements s’étalent sur un mois, cela veut dire qu’on parle de chaque projet au moins 2 fois. C’est à mon avis suffisant, d’autant qu’on a souvent des nouvelles sur certains projets pour dire d’une semaine à l’autre « le projet roule/se plante, comme la semaine dernière).

    Voilà voilà, merci en tout cas pour cette rubrique!

    • Gougou69 05/09/2017
      Répondre

      C’est clair qu’à un moment  donné, j’ai vraiment pensé arrêter. Cette rubrique devenait tellement chronophage que je passais parfois mon week-end à la conclure. Mais c’est aussi de ma faute, j’ai du mal à vraiment sélectionner en « taillant dans le gras » de tout ce dont je pourrais parler. C’est aussi à ça que je vais me forcer désormais, ne pas chercher une certaine exhaustivité et me limiter à ce qui est, pour moi, intéressant à traiter.

      Et merci également pour les compliments !

  3. Chni 05/09/2017
    Répondre

    Juste pour info mais tu as du la voir passer, la date de lancement de Jeanne d’arc a été annoncée au 10 octobre prochain.

    Sinon, rubrique toujours agréable à lire 🙂

    • Gougou69 05/09/2017
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      Yep, je l’avais. mais merci quand même pour l’info.

  4. Wraith75 05/09/2017
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    Salut Gougou,
    Merci pour les news, la rubrique est toujours appréciée quand on n’arrive pas à suivre tous les KS (même quand on essaye de se calmer =p ).
    On peut aussi mentionner Steamrollers, un petit jeu de « roll and write », une sorte d’Age of Steam simplifié, avec une méca de draft de dés où l’on dessine son réseau, facile à apprendre et rapide à jouer.
    Pour y avoir joué moi-même (il y a eu un tirage très limité en 2015), je recommande.
    Déjà financé à 200%.

    • Gougou69 05/09/2017
      Répondre

      Oui, Steamroller est « passé à la trappe », comme bien d’autres, car pour cette semaine je voulais me concentrer sur les projets que je trouve (à titre purement personnel) marquants. Mais les retours que j’en ai eu font que je vais certainement me pencher sur son cas la semaine prochaine.

  5. YeN 05/09/2017
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    Pour a Song of Fire and Ice:

    D’autant plus que la commercialisation en France n’est pas garantie.

    Edge a officialisé sa localisation quelques jours après la fin du projet:

    http://www.edgeent.fr/news/article/le_trone_de_fer_le_jeu_de_figurines

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