Le Monde Ludique Français S’Organise : Union des éditeurs de Jeux de Société [UEJS]

L’UEJS – Union des éditeurs de Jeux de Société – Premier Etat des lieux par Atom & Shanouillette


Pour faire bouger le monde du jeu, tenir sa place, parler d’une même voix, construire un statut juridique adapté et obtenir une véritable reconnaissance, les acteurs professionnels du monde ludique doivent dépasser leurs clivages et s’unir. C’est ce qu’ont fait les auteurs avec la SAJ, les boutiques avec leur regroupement, les cafés ludiques avec leur réseau… Et les éditeurs ne sont pas en reste.

La UEJS, l’union des éditeurs de jeux de société, souhaite elle aussi que le secteur se professionnalise et devenir une force de propositions, un peu comme l’ont fait avant elle et dans d’autres domaines (pas si lointains), les acteurs professionnels du secteur du livre ou celui du jouet.

 

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Le but premier de l’UEJS est de fédérer les éditeurs du monde du jeu de société et d’obtenir la reconnaissance officielle du statut d’auteur de jeu de société, mais aussi et surtout de permettre l’échange entre les différents acteurs du milieu.

Les statuts officiels de l’UEJS ont été déposés en janvier 2016, sous forme d’association loi 1901, après une année de discussions plus ou moins informelles. L’actuel président est Régis Bonnessée (de Libellud) et le secrétaire Vincent Vandelli (Origames). Thomas Provoost (Repos Prod) assure la trésorerie. 

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Dernièrement, nous avons passé plus d’une heure à discuter avec Régis Bonnessée et Vincent Vandelli, président et secrétaire de l’association, histoire de tirer un premier bilan de l’asso, après un an d’existence. 

 

Ce qu’il faut savoir

L’association des éditeurs regroupe à l’heure de notre entretien 30 membres :

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Il existe en fait plusieurs types de membres : d’une part les membres actifs qui ont déjà deux jeux édités (ou plus), d’autre part les membres entrants qui peuvent participer aux réunions mais n’ont toutefois pas le droit de vote, ce sont en fait les éditeurs qui se lancent et n’ont pas encore édité de jeux. Enfin, on notera aussi l’existence des membres bienfaiteurs, ceux qui souhaitent juste financer l’association, et les membres d’honneur, qui sont des partenaires inclus dans les discussions, avec des représentants des ludothèques, de la SAJ, ou du groupement des boutiques, l’association des ludothèques, etc.

 

Chargée de missions

Pour mener à bien les objectifs qu’elle se fixe, l’UEJS a recruté une chargée de mission, Juliette Blind, qui assiste à toutes les commissions et qui a pour tâche de faciliter le lien entre les différentes commissions de manière régulière.

Juliette Blind a aussi pour charge de réaliser un travail statistique à partir d’un questionnaire à destination des éditeurs de l’UEJS, dans l’objectif de récolter des données chiffrées sur le monde ludique (on ne doute pas que certaines données seront rendues publiques avant Essen). Le questionnaire vient d’être envoyé. Avoir des informations chiffrées fiables est essentiel pour pouvoir peser à terme dans le débat public auprès des pouvoirs politiques. Ce travail statistique permettra donc d’établir un premier état des lieux sur les chiffres de vente et enfin se faire une idée de ce que représente le poids financier des acteurs du marché ludique français.

 

Pourquoi adhérer ?

Aujourd’hui, tous ces éditeurs se rencontrent, échangent, partagent et débattent surtout. Comme au coeur de la SAJ, les acteurs du monde éditorial arrivent avec des domaines de compétences divers et variés, chacun apportant son savoir-faire, son background, ses priorités, ses centres d’intérêt, et « bien souvent au gré des discussions, une question en amène plusieurs autres » racontent Vincent Vandelli et Régis Bonnesse.

D’après eux, la toute première raison d’adhérer, c’est vouloir « être acteur du changement », vouloir travailler au sein d’une commission et in fine souhaiter faire évoluer le monde du jeu en faisant profiter l’association de ses compétences.

La cotisation est annuelle pour tous les membres. Pour les membres entrants, la cotisation annuelle est fixée à 150€ ; pour les membres actifs, les cotisations sont fixées selon le chiffre d’affaires réalisé par la société requérante (la barème montre plusieurs échelons, allant de 300€ pour les CA annuel qui vont jusqu’à 100 000€, et jusqu’ à 2 500€ pour les CA annuel au-dessus de 5 millions). Cela permet à la fois de s’assurer du sérieux des membres, mais aussi bien entendu d’apporter des moyens à l’association. 

 

Les commissions 

Aujourd’hui, il y a 10 commissions en cours au sein de l’association, mais certaines discussions aboutissent parfois à la création ou à la fermeture d’une autre, notez bien que tout cela est en perpétuelle évolution.

Toutes ces commissions regroupent toujours un minimum de 3 personnes dédiées afin qu’il puisse y avoir échange démocratique sur le sujet, et chacune d’elles se réunit une fois par mois.

Les commissions qui nous ont été évoquées recoupaient les sujets tels que la reconnaissance du statut d’auteur de jeu, la promotion du jeu, les actions caritatives, des formations, l’aide aux nouveaux entrants, les Normes & Sécurités, la TVA à taux réduite et le Centre de Ressources. 

Un des premiers grands chantiers s’avère, sans surprise, la mise en place de statuts officiels pour les acteurs du marché afin de faciliter leurs démarches administratives et la prise en compte des spécificités du secteur.
D’après un certain nombre de membres de l’association, cela passe aussi par la reconnaissance du jeu de société en tant qu’objet culturel mais également par l’obtention du statut d’auteur de jeu, ainsi qu’une harmonisation des conditions financières, de la fiscalité, de l’AGESSA, des royalties, etc. Les débats au sein de l’association sont encore très vifs sur tous ces sujets actuellement !

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Pour ce qui est de la promotion du jeu, plusieurs pistes sont en cours de réflexion et d’élaboration. Participer à la reconnaissance du prix de l’As d’or en est une, en le valorisant toujours plus auprès des médias nationaux par exemple. Inciter la presse à se déplacer dans les festivals ou les salons ludiques également. Il est aussi question de potentiellement créer un catalogue commun. Parallèlement, la commission communication lance le chantier d’un site web en ce moment même. D’autres idées sont en cours de réflexion, mais nous vous en reparlerons quand les dossiers seront plus avancés. 

L’aspect normes et sécurité n’est pas oublié : la question est actuellement débattue avec la FJP (Fédération Française du Jouet et de la Puériculture).

L’accueil des nouveaux entrants et l’aide aux nouveaux éditeurs est un point central également. Cette année devrait être organisée la première formation pour les futurs éditeurs sous forme de séminaires sur le thème de la fabrication et du transport de marchandises (une vaste question) et une seconde aura lieu sur la convention collective. La commission proposera les premiers séminaires sur le salon Games Tours Festival et  » espère pouvoir les poursuivre et les proposer sur les salons de Cannes et de PEL pour 2018  » nous explique Vincent. À noter : L’adhésion à l’association donnera également accès à des conseils juridiques. 

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Vincent conclut en parlant des rendez-vous qui se profilent : « L’UEJ assurera des permanences lors de PEL et différentes réunions internes et externes sont déjà prévues. Les membres du conseil d’administration se réuniront par ailleurs les jeudis 21 et vendredi 22 en séances de travail pour avancer sur les différents projets dont la refonte des statuts et la création du règlement intérieur. »

 

 

L’UEJS, une nouvelle force en mouvement

Bien sûr, tout cela n’en n’est qu’au commencement, et chaque dossier évolue à son rythme. Nous pouvons en tout cas constater que l’embauche d’une salariée pour suivre l’organisation des diverses commissions démontre d’une véritable volonté de faire avancer les choses. Il est par ailleurs appréciable de remarquer qu’à aucun moment l’UEJS ne souhaite négliger ses rapports avec les autres professionnels du secteur, comme les boutiques, les bars à jeux, les ludothèques et les auteurs. Pour l’instant, plus de 30 éditeurs francophones se sont inscrits dans cette démarche, mais gageons que d’autres acteurs viendront grossir les rangs de l’association (on ne peut s’empêcher de remarquer l’absence de certains poids lourds du secteur…), au fur et à mesure que des actions concrètes lui donneront plus de visibilité.

 

 

– Atom & Shanouillette

 

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2 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 16/06/2017
    Répondre

    Cool de voir l’avancement de ce projet !

  2. guy charrassier 18/09/2019
    Répondre

    Bonjour    je suis devenu auteur de jeux par défi pour tenter de dépoussiérer les « grands classiques incontournables  » J’ai réussi  ce qui était impossible en développant « scrabbling » avec un mécanisme ludique totalement différent qui fait peur aux éditeurs indépendants craignant les foudres d’HASBRO.  Vais être obligé de céder mes licences internationales a la CHINE

    Cordialement

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