LES PETITS JOUEURS #41 : L’île des mookies – Abra Chadabra – Spy guy

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants. 

Maxiloutre : 8 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

Axelosaurus : 6 ans, suit activement son grand frère Maxiloutre dans la découverte des jeux modernes, n’hésite pas à essayer des jeux pour bien plus grand, pour faire comme le frangin.

Roxy : 4 ans. Trop petite pour jouer à la majorité des jeux, mais saute sur les genoux de ses parents dès qu’un jeu est sur la table. Alors, toujours partante pour les jeux de son âge.

Tutur : 8  ans qui a joué avec son papa. Biberonné aux jeux, ses deux parents sont fanas, il les voit jouer depuis la maternité. Il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ses cartes, et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.

L’île des mookies

L’île des mookies est un jeu qui, s’il n’est pas très original sur son fonctionnement, l’est en revanche sur son positionnement. En effet, il s’agit d’un jeu à partir 4 ans, ce qui n’est déjà pas fréquent, pour 2 joueurs ce qui est carrément rare (voir inédit ?). Rien que pour ça, il a attiré mon attention.

Le jeu est simple : à son tour, on pioche une carte sur l’un des deux paquets. Celles-ci sont recto-verso, avec à chaque fois une créature de chaque côté qui appartient à l’une des cinq familles du jeu. On choisit alors le monstre que l’on veut mettre dans sa collection. Quand l’une des piles est finie, on compare qui a la majorité dans chaque famille, ce qui donne des points, différents pour chaque famille, la personne qui en a le plus gagne la partie. Voilà c’est tout. Oh, si on a la majorité d’araignées (le seul monstre que l’on peut donner à l’adversaire), on perd un certain nombre de points.

Bon. Bon bon. Ce jeu m’agace. Parce que je dois avouer qu’il fait partie de ces jeux très/trop classiques, qui ne sont pas vraiment amusants à jouer pour les adultes, un peu ennuyeux. Il pourrait même à mon avis etre un peu trop difficile pour l’âge ciblé. En plus de la mémorisation des cartes qu’on ajoute à sa collection, il faudrait en théorie, regarder ce que fait l’adversaire pour prendre le monstre qui nous permet d’avoir les majorités, en prenant ou non des risques pour avoir de larges majorités, ou au contraire juste ce qu’il faut. Sauf que les enfants ne font pas ça et choisissent juste la bestiole qui leur plaît.

Et du coup… ben du coup ça marche. Terriblement bien. Parce que le jeu a parfaitement compris ce que l’on attend de lui. Déjà, viser 2 joueurs c’est malin. En réalité, à cet age là, c’est souvent à deux que l’on joue avec nos petites créatures (les vraies pas celles du jeu). Pas besoin de s’embêter à envisager des configurations moins fréquentes.

Ensuite, la mécanique simpliste suffit largement à faire plaisir aux enfants qui vont accumuler les cartes et qui, comme on ne joue jamais vraiment pour gagner, auront une bonne chance pour la victoire. On peut aussi être un peu méchant en donnant l’araignée, ce qui amuse toujours les enfants.

Et enfin, le jeu fait très fort niveau édition : chaque monstre est différent, tous très mignons, et à la manière d’un Pokémon, la multiplicité des monstres et le côté collection marche vraiment bien. On a des cartes brillantes qui sont des monstres légendaires encore plus chouettes… et un poster sur lequel on peut les nommer après chaque partie et créer du lien avec le jeu d’une partie à l’autre.

Bref, le jeu est un sans faute, il remplit parfaitement son office, et il plaira sans aucune doute à son public. En plus la boîte est petite mais les cartes grandes. Bien joué !

-Fouilloux

Un jeu de Florian Sirieix
Illustré par Seppyo
Edité par Le scorpion masqué
À partir de 4 ans

Ludochrono

Abra Chadabra

Annoncé à partie de 7 ans, Abra Chadabra aurait pu faire l’objet d’une chronique classique tant il est adapté à tout type de public. Mais en l’occurrence, c’est avec mes enfants de 6 et 8 ans que j’y ai joué, le jeu ayant des règles très simples. Dépourvu de texte, il est clairement accessible à des enfant de 6, voir 5 ans.

Abra Chadabra est un pur jeu de chance, le but est de récupérer plein de lapins, tout en évitant de récupérer trop de chats. Ces lapins sont cachés dans quatre piles de cartes distinctes, et à son tour on pioche une carte d’une pile. Si on a de la chance, on gagne un ou plusieurs lapins, si on n’a pas de chance, on prend des chats. Pour valider ses lapins et gagner les points associés, il faut viser une carte : 7 lapins pour la carte 7. On peut prendre aussi le risque de continuer à jouer et tomber sur le troisième chat qui mettra fin à ma chance de marquer des points.

Au-delà de ce paramètre hyper hasardeux qu’est la chance du tirage, les quatre piles de cartes sont typées de manière à ce que certaines contiennent plus de cartes lapin, mais avec uniquement un lapin par carte. Alors que d’autres contiennent des cartes avec beaucoup de lapins, mais vous aurez beaucoup plus de chance de piocher une carte chat.

Cette répartition des chats/lapins est indiquée au dos des cartes, malin ! Ainsi, on connait le risque de piocher dans une pile plutôt qu’une autre. Au fil de la manche, toutes les cartes restant visibles, on pourra aller piocher là où plus de chats sont sortis, et ainsi avoir plus de chance de trouver des lapins.

Bref, sous cette couche de hasard, on va pouvoir jouer avec les probabilités changeantes des différentes piles, et ainsi optimiser nos chances de tirage.

Après une partie découverte à 3 joueurs, j’ai vite pu me rendre compte que le jeu se bonifie à plus nombreux. En effet, à 2 et 3 joueurs, on subit énormément le hasard, que l’on n’a pas le temps de compenser en jouant avec les probabilités et les cartes déjà sorties. Il peut donc arriver de se faire éliminer en trois tours, sans n’avoir rien pu faire, juste faute à pas de chance. On a failli ne pas ressortir le jeu après la partie découverte à 3 joueurs, tant mon grand de 8 ans était frustré de la succession de malchance au tirage.

Mais à 4 ou 5 joueurs, les cartes ont le temps de sortir, on peut faire des choix plus pertinents, et prendre des risques en fonction. De plus, l’ambiance autour de la table est réelle. On incite les autres à continuer, on bluffe sur les cartes reposées avec les potions, et on rigole avec eux des joueurs trop gourmands qui sautent à cause des trois chats obtenus.

Côté ambiance, il faut avouer que les enfants se sont vraiment pris au jeu. Ils criaient, rageaient, explosaient de joie au tirage de grosses cartes. Ce jeu permet des moments d’éclats et de tension très plaisants.

Les autres cartes du jeu, pelote (permet d’avoir un chat de plus) et potion (pour regarder deux cartes avant d’en choisir une), apportent un effet cool et sortent du schéma classique des chats et des lapins. La plume et le grimoire m’ont moins convaincu, le grimoire fait venir la seule carte plume qui rapportera 3 points à la personne qui la possède en fin de manche. Cette mécanique peut etre win win pour les joueurs qui vont loin dans la manche.

J’ai beaucoup apprécié que le jeu propose des contrats pour valider les lapins que l’on récupère, plutôt que juste en avoir le plus possible. Ca évite des envolées au score quand un joueur a beaucoup de chance, ça crée de la tension de voir les contrats disparaître petit à petit, et cela punit le joueur gourmand qui va récupérer trop de lapins.

Au final, des graphismes minions, des règles simples à assimiler qui permet au jeu d’être joué avec n’importe quel public, de bonnes sensations autour de la table, un facteur chance très présent certes, mais que l’on va pouvoir maîtriser, ce petit jeu fait le taf, et le fait très bien, je le recommande chaudement.

-Fredovox

Un jeu de Guillaume Labrousse
Illustré par Marion Pradet 
Edité par Subverti
À partir de 7 ans

Ludochrono

Spy Guy

La gamme Spy guy est très (très) étendue. Ce sont des jeux qui reposent tous sur le même principe : il s’agit d’un cherche et trouve en temps limité coopératif. Vous pensez aux éclairtouts sorti après Spy guy, et vous avez raison, le twist mécanique en moins. À notre tour, on retourne une carte qui nous indique quel est l’élément à retrouver sur le plateau, le plus vite possible. Plus on en trouve, plus on avancera sur la piste, dans le but de rattraper un bandit avant qu’il ne s’échappe. On perd si on n’arrive pas à le rattraper car chaque carte le fait avancer d’un certain nombre de cases. Voilà vous savez tout. J’ai pu essayer deux jeux de la gamme, dont je vais vous parler brièvement. Vous pouvez voir le premier de la gamme dans le Ludochrono, en même temps que les règles.

Commençons par la version « Junior », car oui, même si le jeu de base est à partir de 5 ans, il avait besoin d’une version pour plus jeunes, à savoir à partir de 3 ans. (Bon, y’a une boîte avec des dinosaures, j’allais pas laisser passer l’occasion). Le seul changement avec le jeu original tient peut-être dans la taille des objets à chercher, et encore je n’en suis pas certain. Ma fille ayant bientôt 5 ans, à priori le jeu aurait dû lui être tout à fait accessible. Et bien pas du tout. Le plateau de jeu étant immense, elle n’arrive absolument pas à tout voir, d’autant que les objets sont vraiment très nombreux. Avec la pression du temps, sans surprise elle ne trouvait quasiment rien. La partie a été beaucoup trop longue pour elle, car le chemin comporte beaucoup de cases. Bref, voilà une déclinaison qui ne me semble pas du tout adaptée à sa cible. À 3 ans, les enfants sont bien trop petits pour faire cela en temps limité sur des parties si longues.

Le second était la version Pyramide, ou plutôt « deluxe », ou plutôt « il en reste un peu je vous le mets quand même ». Les règles sont identiques mais avec un plateau 3D en forme de pyramide et des trucs qui bougent et à retourner pour retrouver les objets. Alors bien sûr, une fois installé ça a un effet whaoo. Et au début on s’amuse à explorer cette pyramide. Sauf que rapidement, on se rend compte que c’est trop. Il y a vraiment, vraiment beaucoup trop d’objets partout, dont certains sont vraiment tout petits, avec des objets « bruits » qui ne sont sur aucune carte, avec des manipulations qui ralentissent la recherche car on passe notre temps à retourner les mêmes plaquettes et sur une partie encoooooore plus longue. Ajoutez à cela le fait qu’on passe notre temps à se tordre dans tout les sens pour bien voir les recoins de la pyramide et vous avez là un jeu qui vous noie sous ses excès. En plus, les coquinous ont repris des objets présents dans d’autres boites, ce qui accentue l’effet création d’extensions de façon industrielle.

-Fouilloux

Un jeu de Mariusz Majchrowski
Illustré par Michai Ambrzykowski
Edité par Trefl
À partir de 5 ans

Ludochrono

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