Le BGF 2017 : Joan of Arc, Black Angel, Pocket Ops, Attack of the Jelly Monster, Legend of the Five Rings JCE…

Le dernier week-end du mois d’août s’est déroulé la 5e édition du Brussels Games Festival, alias BGF. En tant que régional de l’étape, je ne pouvais pas rater cela bien sûr !

Le festival en est à sa deuxième année sur le site grandiose du Parc du Cinquantenaire de Bruxelles qui abrite aussi les Musées Royaux de l’Armée, de l’Automobile et d’Art de d’Histoire.

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BGF : jour un

Le festival commence par la soirée d’ouverture le vendredi, réservée aux professionnels du milieu au sens large (éditeurs, distributeurs, boutiques, presse, …). Malgré l’heure tardive, on peut déjà avoir une idée de toute la surface du parc que va couvrir le festival, et c’est impressionnant. La soirée se déroule dans le grand « chapiteau » (une énorme tente de pas moins de 1.200 m2, dans laquelle se dérouleront tout au long du week-end les tournois, ainsi que la nocturne).
Après les discours d’ouverture et un excellent buffet, un « speed dating » est organisé, où les auteurs de protos ont l’occasion de présenter leur création aux pros. Le lendemain, la météo semble confirmer du beau temps pour tout le week-end, joie !

Je me rends au festival dès l’ouverture, et c’est parti !

Comme l’avait fait remarquer Mathieu/Umberling dans son compte-rendu de l’an dernier, le Belge n’est pas du genre à se précipiter, à 10 heures, c’est assez calme, certains éditeurs ne sont même pas encore installés.

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Moi par contre, je fonce pour aller essayer Legend of the Five Rings JCE.
J’ai pourtant l’âge pour avoir connu le jeu précédent, dont beaucoup de monde attendait le retour avec une grande impatience, mais j’avoue ne pas m’y être intéressé à l’époque. Je découvre ce jeu-ci donc et son univers qui, personnellement, me plaît.
On s’aperçoit tout de suite de la richesse et de la subtilité des mécaniques et de l’ampleur de chaque choix que l’on fait. Il y a plein de tactiques et de retournements de situation possibles. Ce sera clairement un jeu avec une forte courbe d’apprentissage, qu’il faudra beaucoup de temps pour maîtriser, mais qui ravira les fans et ceux qui s’y investiront.

 

Etant un jeu d’affrontement, c’est un peu moins ma came, et je me « limite » à Star Wars Destiny et au coop qu’est Horreur à Arkham JCE en ce qui concerne les jeux à collectionner. Mais je sens qu’il va bien faire plaisir à certains.

En attendant de pouvoir jouer à Otys, mes amis et moi faisons un Twin it en vitesse, qui ne fait que confirmer que je suis nul aux jeux d’observation et de rapidité, puis, toujours à la recherche d’un « filler », nous nous attablons chez Libellud, où Paul nous présente Attack of the Jelly Monster (ex-« Jelly Squad »), un petit jeu de dés en temps réel avec sablier, mais compétitif, frénétique et amusant.

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En deux mots : on lance ses dés et on en place un sur un des six « axes » du plateau.
Selon la valeur du dé, soit on vire un dé de l’adversaire (avec 1 ou 2 sur le dé), soit on fait glisser le slider qui va déterminer la récompense (avec 3 ou 4), soit rien (5-6) car la valeur est élevée. Dès que l’on a placé un dé, on ne peut plus y toucher et on doit tout de suite relancer les autres.
Et le premier qui a tout placé retourne le sablier et les autres ont 10 secondes pour terminer (ou pas =p ).
Les joueurs dont les dés sont retirés par d’autres ne sont pas complètement perdants, ils vont pouvoir piocher une tuile avec des PV.

Ensuite, on décompte les majorités (par valeur totale des points sur les dés, pas par nombre de dés) par « axe » du plateau et on attribue les récompenses, et cela pendant 4 rounds. Très simple et très efficace.

On s’installe ensuite chez Pearl Games, pour Otys, qui est donc une collaboration avec Libellud pour toute la direction artistique, et ça se voit.
Hé bien, c’est un très bon jeu sinon, les mécaniques sont solides comme toujours chez Pearl Games, et on se fait vite à l’iconographie.
J’avoue que, malgré les jolies illustrations, je suis un peu passé à côté du thème, mais c’était loin d’être le plus important dans l’expérience de jeu.
Le jeu peut, de l’avis de mes camarades de jeu, entraîner une bonne dose d’analysis paralysis donc peut-être à ne pas jouer avec n’importe qui ! =)
Nous avons bouclé notre partie à quatre en un peu plus d’une heure, en comparaison avec les joueurs précédents, qui y avaient passé près de deux heures et demie.

 

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Pocket Ops ensuite, jeu ramené de la GenCon par Geek Attitude Games. [NDLR : GAG devrait sortir le jeu en français à Essen] Une sorte de « jeu du morpion » où on essaye de placer ses espions un par un pour former une rangée de trois sur une grille de 3 x 3 cases, et l’adversaire peut empêcher un placement en devinant, façon Not Alone, le lieu sur lequel on veut se placer.

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Pour pimenter le tout, il y a une foule d’espions spécialisés avec des pouvoirs spéciaux (commando, ninja, assassin). Très sympa et très rapide.

 

 

Retour chez Pearl Games où Sébastien Dujardin nous propose d’essayer Black Angel, le prochain opus du Trio Terrible (Dujardin/Orban/Georges) à qui l’on doit les pépites ludiques que sont Troyes et Tournay.
Le jeu est évidemment encore sous forme de proto, vu qu’il n’est prévu que pour Essen 2018 (pour 2017, Otys et l’extension de l’Auberge Sanglante se partageront la vedette), mais attire l’oeil avec une surface de table bien occupée par les différents plateaux constituant le jeu, et entre autres, celui de l’espace, où trône, pour représenter le Black Angel (qui est donc le nom du vaisseau spatial dans lequel se trouvent les joueurs) une corvette corellienne de Star Wars, ce qui m’a fait tout de suite me demander si Disney venait de racheter Asmodée, ou même uniquement Pearl Games  =).

 

Le jeu se voudra donc compétitif, mais sans trop d’interactions « méchantes » avec les autres joueurs.
Tous se retrouvent donc à bord du fameux Black Angel et vont devoir retrouver le chemin de la Terre (sur le plateau « espace », dont les tuiles vont effectuer un « scrolling », façon Battle at Kemble’s Cascade) et vont également explorer et coloniser des planètes et lutter contre des aliens, tout en prenant soin du vaisseau-mère.
L’ADN de Troyes est très identifiable – mais vous avouerez qu’il y a pire comme référence – avec ses « quartiers » où on peut acheter des dés aux adversaires (mais on peut aussi les protéger), en obtenir plus en se plaçant à un endroit spécifique, avec les aliens qui font penser aux différentes menaces entourant la ville, etc. Mais pas que cela bien sûr.

 

Le plateau « espace » avançant petit à petit et le dernier rang étant éjecté, le timing de colonisation des planètes, ainsi que leur position est important, car autant certaines doivent rester en jeu pour conférer différents bonus, autant certaines donnent des avantages lorsque justement elles sont éjectées.

Bref, plein de mécanismes différents qui s’intègrent dans un tout thématique et qui sent bon. Sébastien prévoit même des scénarios augmentant la rejouabilité.

Déjà presque la fin de journée, on cherche quelque chose d’assez rapide et on s’arrête chez Iello pour Bunny Kingdom. Je suis toujours intéressé par un jeu de Richard Garfield, qui s’est essayé à pas mal de genres différents. Ici, on a donc un jeu de draft où on pose des lapins sur le plateau en fonction des cartes qu’on a sélectionnées et on essaye de constituer des « royaumes » avec des placements adjacents et des territoires avec le plus de ressources possible.
Personnellement, je suis moyennement convaincu, ça m’a paru très/trop léger et je doute un peu de la rejouabilité, mais bon, je ne suis pas non plus le public cible et cela constituera peut-être une introduction au draft pour les plus jeunes.

 

18.00 : le festival fermait déjà ses portes, mais attention, ce n’était que le début de la nocturne. Tous les stands fermaient, mais le chapiteau de 1.200 m2 accueillait tous les gamers ne souhaitant pas s’arrêter de sitôt. Le chapiteau resterait ouvert toute la nuit, avec petit déjeuner aux aurores.
Des jeux étaient en accès libre, et les joueurs apportaient bien sûr également les leurs et/ou leurs achats du jour.

Pour moi, c’était aussi l’heure de mon tournoi de Star Wars Destiny.
Un peu particulier, étant donné qu’il n’y avait que six inscrits et trois seulement sont venus, y compris moi =p. C’était d’autant plus étonnant que je connais bien plus de personnes y jouant régulièrement, mais bon…
Nous avons pu décider nous-mêmes du format du tournoi et on a donc fait deux matches contre chacun des deux autres. J’ai fini second et j’ai passé un très bon moment.

Après une pizza tardive et un Dice Forge chez un ami, au dodo pour être en forme pour la seconde journée !

BGF : jour deux

Le lendemain, je me dirige donc de nouveau vers le Cinquantenaire, accompagné de mon fils de huit ans.

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J’avais décidé de zapper la bourse aux jeux du dimanche matin, évitant ainsi les tentations inutiles ;-).
Celle-ci a eu un succès assez incroyable : 20 minutes avant l’ouverture, il y avait une file d’au moins 300 personnes impatientes de faire la chasse aux bonnes affaires !

Nous avons commencé par une partie de Blackwood de Philippe Tapimoket. Depuis le temps que j’en entendais parler, j’étais content de pouvoir l’essayer.
Le jeu est joli, les mécaniques sont sympathiques et, pour un jeu familial, j’ai été étonné (en bien) du fait que la gestion de l’argent soit très tendue.
Une bonne découverte en tout cas.

 

À 11.30, j’avais rendez-vous au stand de Mythic Games pour pouvoir essayer la « seconde moitié » de Time of Legends : Joan of Arc, c’est-à-dire un scénario « bataille » (par opposition au scénario « JdR » avec le loup-garou).
En plus d’avoir le plaisir de rejouer une bataille historique (celle de La Brossinière en l’occurrence), j’ai pu découvrir avec plaisir que les mécaniques du jeu sont assez souples que pour s’adapter aux deux types de scénarios du jeu.

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Il n’y a pas besoin d’apprendre un nouveau set de règles, c’est très instinctif. La gestion des armées est très subtile, avec beaucoup de choix ayant de grandes implications. C’était encore sous forme de proto bien sûr, mais avec les miniatures, ça va être grandiose.
Question thématique, le fait que ce soit une bataille historique est immersif (et cela a été respecté, les Anglais – moi – ont été battus =p) et plein de détails militaires sont respectés : les pieux pour freiner les charges de cavalerie, les archers anglais tirant « en cloche », …
Le prochain KS, qui commence le 10 octobre, risque d’avoir un succès certain. [NDLR : La Rédac a joué au jeu et un article dédié est dans les tuyaux].  

 

Petit arrêt pour jouer à Ice Cool, première partie pour moi.
Un joli plateau dont on se demande comment il tient dans la boîte et un gameplay amusant à base de pichenettes, mon fils a beaucoup aimé. Peut-être un peu trop court à mon goût. Ça m’a d’ailleurs fait penser que le nouveau Flick’em Up : Dead of Winter sort bientôt et qu’il me tente bien.

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Interruption de l’après-midi pour un tournoi Dice Forge, où je suis éliminé au premier round, les dés n’ont pas été avec moi, mais j’aime toujours autant le jeu.
Le gagnant du tournoi fut un ami qui n’avait encore jamais joué, mais avait juste lu les règles ^^. Il est reparti avec une boîte du jeu (avec une superbe dédicace de Biboun dedans) et la totale des cartes promo.

On est passés chez Dized, où Matthieu Bonin nous a expliqué le projet et on a pu tester l’app sur Carcassonne, j’avoue avoir été convaincu. Ça faisait des années que je n’avais plus joué à ce jeu, et l’app a fait son boulot. Mon fils a bien compris aussi, alors qu’il n’y avait jamais joué. À mes yeux, le projet a l’air a l’air prometteur.

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Pour finir, parce que la journée est passée terriblement vite, on a fait deux parties de La Chevauchée des Grenouilles (Frogriders), une sorte de jeu de dames avec des grenouilles qui doivent sauter les unes par-dessus les autres pour capturer, ainsi que des pouvoirs spéciaux, sympa pour les enfants.

Et voilà ! Là c’était bien fini par contre, le week-end est passé si vite, mais c’était un vrai plaisir de retrouver des amis, de découvrir des jeux et de discuter.

Deux petits regrets : ne pas avoir eu le temps d’essayer, dans des genres très différents, Le Parrain et Meeple Circus, à charge de revanche !

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Un petit festival devenu grand !

Outre mon expérience personnelle, qui ne couvre qu’une infime partie du festival, parlons faits et chiffres : cette année le BGF a reçu 13 000 visiteurs (d’après la police), 72 éditeurs, 45 associations et ludothèques, 7 boutiques, 21 prototypes en lice pour gagner le « Meeple Pis d’Or », remporté par « Ancestor » d’Eric Labouze. Ils ont aussi battu un record du monde de Dobble avec 242 participants ! J’ai vu des initiations aux jeux de rôle, au quidditch, au sabre laser, au grandeur nature et 3 escape games (« en vrai », je ne parle pas d’Exit ou Unlock ^^). N’oublions pas non plus la présence des jeux géants, des jeux en bois, des « jeux du monde » : awalé, go, etc, du möllky. Cette édition a vu dérouler pas moins de 24 tournois ! Il était aussi possible d’assister à un « game jam » le temps du week-end pour créer jeux vidéo et jeux de société. Bien sûr, les plus fous ont participé à la fameuse nocturne et les plus malins à la bourse aux jeux, qui a connu un succès énorme !

Et surtout, n’oublions pas les 117 bénévoles, qui ont tout donné, l’installation ayant nécessité de travailler du mardi avant le festival au jeudi après pour les plus courageux ! Merci à eux !

On n’oublie pas non plus que le thème du festival cette année était la diversité, traitée via le magazine du festival (BGF Mag), plusieurs animations, des conférences/rencontres, des ateliers, une exposition et des contenu audiovisuels. Pour vous donner une petite idée. Également, comme l’an passé, une grande attention était portée aux personnes en situation de handicap, avec des jeux adaptés et des animateurs spécialisés.

On ne peut qu’être enchanté par le développement du festival en à peine 5 ans, et on lui souhaite bien entendu longue vie !

Si vous y étiez, ou si vous voulez voir ce que vous avez raté, ne manquez pas la playlist du BGF sur la chaîne YouTube de BoîteCast

À bientôt BGF !

 

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À lire aussi : 

Les autres articles de Wraith75

Star Wars Destiny comment j’ai été foudroyé par l’étoile de la mort 

Otys, le nouveau jeu de Pearl Games & Libellud : le Just played d’Atom

 

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6 Commentaires

  1. Cyprien 17/09/2017
    Répondre

    merci pour ce compte-rendu !

  2. Gyldermist 18/09/2017
    Répondre

    Ha je me demande ci nous étions a la même table au tournoi XD

    J’ai perdu aussi au premier tour 😀 (j’étais le rouquin pour mémoire XD)

    • Wraith75 19/09/2017
      Répondre

      Salut,
      A priori non, j’étais à une table avec deux femmes et mon ami qui a fini par gagner.
      On aura plus de chance la prochaine fois  =)

  3. Zuton 18/09/2017
    Répondre

    Merci Wraith pour ce super reportage ! Je devine déjà l’application que tu ouvriras le 10 Octobre…

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