FIJ 25 [1] : Altay Dawn of civilisation – Codo Berlin 63 – Leaders – Chu Han – Dr Gribouille – Bellevue – Nocturne
C’est parti pour la couverture du 38e édition du Festival International des Jeux de Cannes ! Le FIJ25 annonce un record de plus de 110 000 entrées d’après les chiffres officiels (soit une augmentation de 30 % de fréquentation par rapport à l’an dernier), sur un terrain de jeu de 60 000 m² (soit un tiers de plus qu’en 2024) réunissant plus de 5 000 professionnels.
Ce rendez-vous immanquable du jeu de société moderne s’est terminé dimanche, votre équipe Ludovoxienne y était dès le mercredi matin pour aller se confronter aux nouveautés 2025 avec des retours en vidéo qui ont déjà commencé à être publiés.
Ce premier opus qui vous parlera de :
Si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons à aller découvrir notre radar, les jeux qui nous ont tapés dans l’œil dans ce Top 10 qui en compte un peu plus que 10. 😉
Leaders
Leaders se présente comme un jeu abstrait avec son beau plateau hexagonal illustré par Naïade. Deux conditions de victoire ici, soit le Leader adverse n’a plus de mouvement, soit il est capturé (deux pions adverses sont adjacents). Si au début on démarre avec notre leader, à chaque tour on va recruter un nouveau Champion. On n’en aura que quatre (en plus du leader) pour la partie.
Tout le jeu réside dans ces personnages que l’on va à son tour pouvoir activer pour leur pouvoir ou juste les déplacer d’une case.
Tout va dépendre de nos placements et des combinaisons de ces personnages. Ainsi, avec le Cogneur, je peux bousculer un pion adverse et prendre sa place. Le Vizir peut se déplacer d’une case supplémentaire. On peut intervertir l’Illusionniste à la place d’un autre personnage. J’aime beaucoup la Succube qui peut se déplacer où elle le souhaite à la condition de ne pas être adjacente à un pion ennemi.
18 cartes personnages offrant des effets très différents qu’il faudra prendre en compte pour l’emporter, mais aussi appréhender pour éviter de se faire avoir avec ceux de l’adversaire. Les parties sont rapides, la moindre erreur est fatale. Une bonne surprise, qui nous a fait penser à Champ d’honneur ou à Onitama, mais en plus simple et plus combinatoire (il faut bien savoir tirer profit des effets de nos quatre personnages en plus du Leader).
Bref, c’est un duel net et précis qui ravira les amateurs de sensations abstraites avec ce gout de combinatoire. Il bénéficie d’une édition aboutie qui habille la table. Sortie le 21 mars.
Un jeu de Hugo Frenoy
Illustré par Naïade
Edité par Studio H
Dr Gribouille
Dans ce jeu d’ambiance coopératif (10 +), le but est de sauver un patient en lui administrant les bons médicaments. Pour cela, nos préparateurs en pharmacie vont devoir déchiffrer ce que notre bon docteur a écrit sur son ordonnance. Avec des mots comme Hematolhexotenuxa, Ipamozatabolnakote, etc. Pas simple déjà, mais le vrai hic, c’est que notre docteur n’a eu que 25 secondes pour écrire son ordonnance de quatre médicaments imbitables ! Pattes de mouches, mots manquants, lettres ressemblantes, c’est la panique pour les préparateurs qui déchiffrent ce charabia. Ce n’est pas une légende, les médecins écrivent mal. Et comme le temps presse, nos braves préparateurs n’ont que deux minutes pour recomposer les molécules. Heureusement, le doc peut signaler des erreurs avec ses jetons « Veto ».
Nous n’avons fait que les premiers niveaux avec des lettres de notre alphabet, or le jeu monte rapidement en difficulté avec des noms de médicaments qui se ressemblent tous, ou pire encore, avec des signes cabalistiques venant d’ailleurs ! Dr Gribouille est un party game original où vous allez vous casser la tête, mais aussi franchement rigoler – et le rire c’est bon pour la santé 🙂
Si vous n’aimez pas trop être bousculé·e par la pression du temps, ce jeu risque de vous donner un peu de tension artérielle. Pour les autres, on vous le met sur ordonnance.
Sortie le 7 mars.
Un jeu de Romain Caterdjian
Illustré par Medhi Doigts
Edité par Studio H
Altay Dawn of Civilisation
Altay se présente comme une sorte de 3X avec du développement, du deck-building et de la gestion de ressources. Nous démarrons la session avec un deck de départ que l’on va enrichir avec des cartes de plus en plus puissantes. Au début, on s’étend et on combat des jetons neutres pour y construire nos bâtiments. Mais rapidement, on va combattre les autres joueurs pour contrôler plus de zones (une des clés de la victoire). Les combats sont assez simples et pas punitifs.
On pourra aussi construire des technologies qui vont nous donner des axes. Dans ma partie, une de ces technologies me permettait de mettre une carte en réserve pour un tour prochain. Je me servais de cela pour préparer une attaque contre un autre joueur ou bien pour me protéger moi-même d’une attaque. Un autre joueur avait quant à lui un mécanisme d’épure de deck assez efficace.
La construction de deck est intéressante, elle permet de personnaliser son jeu en explorant diverses voies stratégiques.
Nous avons observé à la table des approches très variées. J’attendais beaucoup de ce titre et je suis un peu divisé au final. Altay est très agréable, mais j’ai peur d’un effet un peu répétitif à la longue, à voir si le jeu se renouvelle bien. Faudra y retourner ! Normalement il arrive en juin chez Gigamic.
Un jeu de Ole Steiness, Paolo Mori
Illustré par Pauliina Hannuniemi
Edité par Ares Games, Galakta
Chu Han
On en parlait déjà dans cette News et il s’est glissé dans notre radar des jeux de Cannes également. Le but de ce nouveau Thom Lehmann est de défausser toutes ses cartes avant son adversaire. On gagne des points en fonction du nombre de cartes qu’il lui reste alors en main. Nos cartes peuvent être jouées pour une série (dans ce cas, le joueur devra jouer une série plus forte) ou bien pour leur pouvoir.
Petit twist qui n’a l’air de rien, on peut prendre un décret, c’est-à-dire piocher deux cartes afin de répondre à notre adversaire. Sauf que chaque décret rapporte un point à l’adversaire s’il vide sa main de cartes avant nous et c’est une prise de risque qui peut être à double tranchant.
La première partie est un peu intimidante avec toutes ces cartes à appréhender. Nul doute qu’en pratiquant on gagnera en maîtrise. Comme le dit Shan dans sa News, on a un jeu de défausse ou d’escalade qui fait penser au Tichu, mais à côté de cela, on peut jouer des cartes pour leur effet. Certains sont seulement permis au joueur ayant l’initiative, d’autres en réaction, et certains sont même contre le contre… À la découverte du jeu, on ne perçoit pas immédiatement les finesses, et c’est en pratiquant que l’on comprendra l’utilisation de telle ou telle carte. J’en suis sorti avec l’envie d’y revenir et, justement, on y reviendra dans un Just Played dédié 🙂
Déjà dispo en boutique.
Un jeu de Thomas Lehmann
Illustré par Maxime Erceau, Ryan Ferriera
Edité par Frosted Games, Grail Games, Matagot
Bellevue
Dans ce jeu de cartes, nous allons construire des maisons à Amsterdam. Nous allons drafter des cartes avec des boutiques que nous placerons tout en bas, des fenêtres par-dessus et des toits tout en haut. Un jeu de pure optimisation où vous devez respecter des conditions pour marquer des points. En effet, votre boutique vous rapportera quatre Tulipes (points) si, dans votre immeuble vous avez au moins un chat et deux mouettes, mais l’immeuble d’à côté lui demande une hauteur de quatre étages et au moins trois drapeaux. Les cartes toits ont des demandes assez similaires et il faudra agencer l’ensemble le plus finement possible pour l’emporter.
Bellevue est malin et rapide à prendre en main, certes, mais on a eu la sensation d’avoir déjà vu ça mille fois.
Il arrivera le 30 mai.
Un jeu de Zach Hoekstra
Illustré par Jason Gamber
Edité par Gigamic
Codo Berlin 63
Cette année, les jeux en duel ont franchement la cote. Codo Berlin 63 de Johan Roussel et Léandre Proust est un jeu qui nécessite une compétence particulière : savoir mentir. En effet à son tour, on peut déplacer un de ses pions afin de capturer des pions adverses en espérant tomber sur son leader, dans ce cas, la partie est immédiatement terminée. Quand vous jouez un personnage, vous pouvez réaliser son pouvoir, mais, comme votre pion est caché, vous pouvez bluffer et réaliser n’importe quel pouvoir, si votre adversaire ne conteste pas. S’il pense que vous bluffez, deux possibilités, soit c’est le cas et vous perdez un de vos pions en réserve, soit il vous a accusé à tort et c’est lui qui perd un de ses personnages en réserve.
À l’instar de Leaders cité plus haut, Codo Berlin 63 va se dévoiler avec la connaissance de ses super-héros et surtout leurs super pouvoirs. À réserver aux joueurs qui savent rester bien “Poker Face” et aiment le bluff, la déduction et le mensonge – surtout le mensonge ! Bref, ce qu’il fait il le fait bien, mais il faut être très à l’aise avec le parti pris (vous l’avez compris, ce n’était pas mon cas !).
Sort le 13 juin.
Un jeu de Johan Roussel, Léandre Proust
Illustré par Bones
Edité par Sorry, We Are French (SWAF)
Nocturne
On s’arrête à la table, subjugués par cette boîte avec ce renard dans un décor enchanteur. La partie commence, chacun de nous débute avec une carte renard magnifiquement illustrée par Beth Sobel. Le charme continue d’agir, après tout qui n’aime pas les renards ?
Sauf qu’en jeu c’est la douche froide. Même si nous avons une mécanique d’enchère spatiale très maline : on place un de nos jetons numéroté pour gagner une tuile du parterre, et dans l’ordre du tour, le joueur suivant peut placer un de ses jetons à la valeur plus élevée sur une tuile adjacente, jusqu’à ce qu’un joueur gagne ainsi l’enchère parce que tout le monde a passé son tour. Et on recommence à partir du nouveau lieu jusqu’à la fin de la manche. Cette mécanique m’a évoqué Metropolys / Skyrise et ça c’était plutôt bon signe.
Le problème ici c’est qu’elle est mise au service d’un jeu plat et banal de collection de tuiles et de contrats qui n’a rien de très passionnant. Rapidement, la répétition s’installe, le thème s’évapore, il ne se passe pas grand chose, malgré quelques idées de game design plutôt malines. Nous étions pourtant bien réveillés, mais Nocturne nous a tous endormis. Comme quoi le ramage ne valait pas le plumage, dommage !
Un jeu de David Iezzi
Illustré par Beth Sobel
Edité par Alderac Entertainment Group, CMON
Avant de nous quitter, faisons un petit tour du salon en photos …
Retrouvez nos autres publications avec nos articles :
- Numéro 2, où nous vous parlions de Eternal Decks, Panda Spin, Tic Tac Top, Wondrous Creatures, Hantise, Lacuna, Opération Zèbre, Yokohama Duel et Bango.
- Numéro 3 parlait de Fifty, Les secrets de Zorro, Cocoons, Cités Rivales, Cascadia Rolling, Flip 7, Symbiose et Tag Team.
- Numéro 4 revenait sur Kelp, Toy Battle, Popcorn, Comet, Les jardins Suspendus, Navoria, Ce jeu est une tuerie, Shifters, Paper World, Tipperary, Djeser.
- Numéro 5 parlait de Origine, Balconia, Kingdom Crossing, The Yellow House, Living Forest Duel, L’île des Mookies, 15 jours en France, Cookie Party, Donjon, et Hutan
- Numéro 6 traitait de Color Words, Gatsby, Mythicals, Happy DayZ, Garden rush, Tilt, One round ? , Ritual, Mesos, Flipping Frogs
- Numéro 7 avec du Take time, Arigato, Boule rouge, Fate flip, Expressions, Bug run, Limit, Ito, Daydream
Vous n’êtes pas en reste côté vidéo avec :
- Un premier Debrief sur Terres des loups, Toy Battle, Limit, Opération Zèbre, Shifters et Tesseract en compagnie de Shan, Thomas et Mat.
- Un deuxième Debrief où l’on parle de Take Time, Tag Team, Bug Run, Tonnerre de tuiles, Cocoons et Zenith.
- Un troisième Debrief qui revenait sur Garden rush, Danger, Ce jeu est une tuerie, Comet, Lacuna et Compile, avec MeepleCam en guest,
- Un quatrième Debrief au sujet de Agent Avenue, Leaders, Dr Gribouille, Balconia, Présages, Hantise et Osmosis.
- Un cinquième Debrief a été publié sur Daydream, Fifty, Heroes Love To Lie, Casque Chèque Chat, Tic Tac Top, L’île des Mookies et Octocube avec Shan, Thomas et monsieur Hugo du podcast venu faire un feat.
- Un sixième traitait de Cités Rivales, Berserk, Linkx, Wondrous Creatures, Clichés Criminels, One Round ? Miams avec Nat, Thomas et Mat.
- Un dernier dans lequel Mat & Thomas vous parlent de Eternal Decks, Blind Jack, Baladino, Paper World, Les Glorieuses Guildes de Buttonville, Bas les pattes, ainsi que L’arbre aux trois élixirs.
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morlockbob il y a 23 jours
Mitigé également sur Altay. Déjà à trois avec une zone interdite ça ne marche et la rejouabilité s’épuise vite (au bout de 3 parties pour ma part)
Conan le berbère il y a 22 jours
Je n’avais pas vu la bannière du festival de cette année. En regardant rapidement je vois qu’elle avait déjà été critiquée sur des aspects très factuels (objets représentés, et des erreurs de représentation), mais je trouve par dessus tout que c’est un peu pauvre pour une période où l’on balance illustrateurices contre AI dans les budgets. Quand on voit le nombre de jeux illustrés par des françaises et des français dans le monde international du jeu, c’est un choix graphique particulièrement dérangeant que de choisir un visuel à la fois passe-partout, daté et de peu de qualité graphique et cohésive (pseudo pĥoto redessinée qui jure avec les éléments de jeu moins « réalistes », le tout avec des couleurs 90’s sélectionnées pour être un mauvais hommage aux LA Lakers ou rentrer dans les conventions genrées femme=rose violet) qu’on verrait bien dans le monde ludique… des puzzles d’EHPAD. L’agence niçoise qui a emporté le contrat aurait pu un peu se fouler (même si pour avoir regardé rapidement leur portfolio, même moi avec deux mains gauches et Glimpse je peux faire mieux que certaines de leurs réalisations), c’est sympa d’avoir tous les marchés locaux mais pour un festival dont l’art fait partie des préoccupations c’est assez choquant d’arriver au niveau fête de village.