DES JEUX À LA PEL – RETOURS SUR PARIS EST LUDIQUE 2022, #3 : Block and Key, Clockworker, In vino Morte, Perfect Shot, Redwood, Rivality, Tatsu

Paris est ludique dixième édition a eu lieu les 2 & 3 juillet, sur la Pelouse de Reuilly, dans le 12e arrondissement.

Vous avez pu lire nos premiers retours ici et aussi là, voici la suite avec huit autres jeux découverts sur le festival, certains déjà en boutique, d’autres à venir pour la rentrée.

 

 

 

Tatsu 

Dans ce jeu de cartes de Wolfgang Werner, nous sommes en équipe de deux joueurs et allons remporter des plis d’une façon très classique. Ce qui sort des sentiers battus, c’est la possibilité de demander à un autre joueur, y compris de l’équipe adverse, de jouer une carte pour nous. L’équipe blanche doit jouer des cartes blanches, et l’équipe noire, ben… des cartes noires. Il est de bon augure de remporter dans son pli une carte multiplicatrice de points.

 

 

Vous avez peut être reconnu dans cette description de jeu de plis assez remarquable, l’ancien Dr Jekyll & Mr Hyde, et si c’est le cas, vous avez eu tout bon ! Matagot a eu la bonne idée de mettre un coup de frais sur ce vieux classique de 1997, et de lui donner le nom de ce dragon japonais aux allures de serpent. Cela tombe bien : serpenter, le jeu l’exigera de vous. Choisir la bonne personne, surtout le bon adversaire à exploiter, pour lui faire cracher la carte de votre couleur opportune.

 

 

Un jeu de Wolfgang Werner
Illustré par Maxime Erceau
Edité par Matagot

 

 

Clockworker

 

Nous en parlions lors du FIJ, le jeu de Rikkati est annoncé pour la rentrée. Un jeu de placement d’ouvrier mais surtout d’engine building, très agréable, tant visuellement que mécaniquement. Il s’agira de placer ses robots afin de les faire travailler, un par usine en partant du haut vers le bas dans chacune d’elles, avec des effets d’action ou de production qui permettront d’acheter des juteux machins à points de victoire ou de construire plus d’usine, ainsi que des artefacts qui amélioreront le quotidien de nos copains que l’on exploite, ou rapporteront des ampoules de victoire. Les parties ne s’éternisent pas, les engrenages sont bien huilés, la partie prend fin lorsqu’un joueur a posé sa douzième carte.

Un jeu de Rikkati
Illustré par Yustas S.
Edité par Sylex édition

 

In vino morte

 

Qui allez vous empoisonner à ce tour ? Vous avez le choix entre tous les concurrents, il faut juste que l’un d’entre eux au moins, meurt. Celui qui révèlera la carte poison n’y survivra pas, et il peut y avoir plus de victimes, une vraie hécatombe. Il faut qu’au moins une bouteille de vin soit offerte à l’une des personnes. Vous choisissez la carte que vous donnez face cachée à chacun, et les joueurs à tour de rôle décide la retourner ou de l’échanger avec une autre personne. Ambiance de suspicion ! On élimine au moins un joueur à chaque manche, mais pas d’inquiétude, les parties sont ultra courtes. Attention à l’abus de poison, c’est dangereux pour la santé.

In vino morte est issu de la série des petits jeux portefeuilles de Button shy qui propose ce petit format, un jeu mensuel composé en général de 18 cartes enfermées dans un porte passeport.

 
 
 
Un jeu de Chris Anderson
Illustré par Ben Toz, Oleksandr Grekhov
Edité par Button Shy, Matagot

 

Block and Key

 

Quelle présence sur table ce Block and key ! Monté sur deux étages, avec des blocs en 3D, il a un volume de Holi ou de Gare à la toile. Si l’arène de jeu est véritablement sur le dessus de la boîte, au dessous sont rangées des lignes de polyominos en 3D, à récupérer. Si vous ne passez pas votre tour à récupérer une de ces lignes,vous posez une de vos pièces en observant des contraintes. Chacun joue en effet sur une face, et chacun tente de mettre ses polyominos de façon à remplir ses objectifs secrets.

Jouer à plusieurs à ce jeu est assez déroutant, surtout sans que ce soit coopératif comme pourrait l’être un Recto Verso, ou que ce soit réellement compétitif : on chamboule les figures des autres avec ses polyominos, ou, parfois, on leur rend service. Bien sûr, on comparer les totaux de points de victoire quand la fin est déclenchée, sans avoir vraiment pu entraver les adversaires, en tout cas pas en conscience. On joue à l’architecte de son côtés en se disant « tout ce beau matos pour un plaisir peu volumineux ! » »

 
 
 
Un jeu de David Van Drunen
Illustré par Edu Valls
Edité par Inside Up Games

 

Redwood

 

En financement participatif en septembre prochain, Redwood, de Christophe Raimbault, met les joueurs dans les bottes de photographes. L’air pur, les grands parcs américains… Les joueurs doivent marquer des points en combinant toute une batterie d’objectifs : diversité d’animaux (et les gros bestiaux font de gros points), de la belle végétation, des panoramas qui s’enchaînent et sans trop de soleil siouplaît.

Pour ce faire, on déplace son photographe et on prend un cliché, le tout avec un gabarit courbe, puis un conique. Attention, il faudra estimer et non pas mesurer (sinon, ce serait trop facile. Cette expérience d’estimation de distance et d’angles paraît difficile au premier abord, mais on s’habitue vite. En revanche, on sent que la compétence des joueurs montera de façon certaine au fur et à mesure des parties.

Si le jeu se résume à cela (se déplacer puis prendre un cliché pour collectionner et marquer des points), Redwood bénéficie de cette folie d’expérience. « Ce qu’on fait », en revanche, m’a laissé un peu plus froid. Si l’aspect collection du titre n’a pas ma faveur, on se fait à l’idée, et le rendu final laisse fier : les paysages sont mignons (même si prototypaux) et satisfaisants.

 

Redwood (protype)

Un jeu de Christophe Raimbault
Illustré par Edu Valls
Edité par Sit Down

 

Rivality

 

François Bachelart et sa toute jeune maison d’édition Nostromo propose ce deuxième jeu après Aetherya. Dans Rivality, nous allons placer l’une de nos deux tuiles en main, adjacente aux tuiles déjà posées par les autres joueurs. Sur chaque tuile est indiquée la portée et la puissance de frappe. On envoie par exemple un Golem à deux tuiles de distance, ou bien un Golem à un de distance. En fin de partie, on regarde qui remporte les majorités et donc la tuile, qui a une valeur comprise entre 1 et 4 points. En cas d’égalité, c’est le joueur qui a pris possession de la tuile de départ qui l’emporte. La bataille pour ce puits de mana central est cruciale pendant un temps, et on y épuisera pas mal de golems qui renverront les adversaires chez eux. En effet,  quand on est à plus de cinq sur la tuile, on pousse les golems adverses hors des îlots ! Il faudra bien calculer à quel moment prendre définitivement possession de chaque tuile.

La lutte pour cette tuile centrale est un axe prioritaire du jeu, mais il ne faut pas oublier qu’il est fort possible de s’en sortir en prenant la majorité sur d’autres tuiles.

Les tuiles présentant plusieurs côtés avec des positions de placement, il y a de l’attente entre le tour de chaque joueur, car chacun essaye de faire au mieux, de glisser sa tuile pour qu’elle envoie plusieurs troupes de golem à la fois, ce qui aboutit rarement., Iil faut donc recalculer, et plomber ainsi le dynamisme de la partie. La fin de partie arrive immédiatement quand un joueur a placé son dernier golem, ou qu’on n’a plus de tuiles à placer. Une partie dure 20 mn à réfléchir au meilleur positionnement, exercice assez agréable mais sans cesse remis en question, que ce soit par le positionnement du joueur précédent que par nos propres possibilités. Le jeu sera proposé en KS en fin d’année avant de sortir en boutique.

 

 
 
Un jeu de Francois Bachelart
Illustré par Julie Mercier
Edité par Nostromo Edition

 

Perfect Shot

 

Étonnant parfois de trouver des jeux qu’on peut pitcher de la même façon. Il s’agit d’un jeu sur le thème de la photo, dans un environnement nature, dans lequel il faudra estimer les distances afin de prendre de beaux clichés et collectionner les prises de vue dans des albums. Redwood, de Christophe Raimbault, débriefé plus haut dans cette colonne, peut être schématisé avec les mêmes mots. Perfect shot est donc un jeu où à chaque tour nous avons une carte à trous (plusieurs petits ou un gros) à placer sur les autres cartes déjà posées. Votre  but dans tout cela est de capter dans les trous (votre objectif de photographe) des animaux, que nous ramenons devant nous sous forme de petites tuiles (les clichés). Vos photographies rejoindront des albums qui, eux, rapportent des points de victoire.

Ça fonctionne assez bien pour le côté estimation, amusant un temps, tout en étant guidé par le besoin d’épingler un troisième aigle pour finir sa collec’ ou de diversifier avec un tigre, avec la possibilité d’annoncer un perfect shot, coup de maître photographe donnant son titre au jeu. 

Perfect Shot est une expérience plaisante et, finalement, pas si commune, avec un mécanisme peu usité, servie par un matériel agréable. En revanche, elle vire un peu court : on aurait sans doute aimé un jeu un poil plus consistant, mais considérons que ce jeu vise un public familial.

 

 

Un jeu de Romain Caterdjian
Illustré par Jules Dubost
Edité par Matagot

 

À bientôt pour d’autres découvertes de Paris Est Ludique 22 !

 

Article écrit par Natosaurus et Umberling

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