BILAN SÉLECTIF LUDOVOX 2016-2017
Comme à chaque fin d’année, la Rédac et sa chère Testing Team s’adonnent à cet exercice périlleux qu’est celui de tirer un bilan des 12 derniers mois ludiques. Certes, l’an 2017 n’est pas terminé, cela dit, chez les joueurs, le calendrier n’est pas exactement le même que celui de l’année civile… La rentrée, pour nous, se situe à Essen !
Si vous aimez bien les listes, n’hésitez pas à revoir nos coups de coeur de la rentrée (septembre 2017), ces jeux qui parviennent à réunir toute la Rédac avec un même enthousiasme sont toujours d’actualité, évidemment.
À propos, le bilan sélectif de l’an dernier est toujours totalement valable également, avec des titres comme Kingdomino, Not Alone, les Demeures de l’épouvante V2, Terraforming Mars, Time Bomb, Bubblee pop… Allez picorer des idées dedans, y a du bon !
Avec le bilan sélectif voxien, on demande à chaque membre de la Testing Team de nous pondre son top 10 de l’année dans un joli Excel commun avec force annotations, et on travaille à partir de ça. La contrainte, c’est que le jeu soit sorti entre la période d’Essen 2016 et celle d’Essen 2017. Faute de temps (et de recul) les titres très récents auront donc pour certains du mal à atterrir ici… mais s’ils sont bons, ils seront dans le bilan 2018 !
Nous avons une grosse trentaine de jeux à vous proposer (environ 4 jeux par catégorie). La sélection fut drastique, mais c’est aussi tout l’intérêt d’une sélection ! Il nous faut faire les difficiles pour proposer un best of fidèle à ce qu’on a le plus sorti cette année, avec parfois des choix plus risqués à défendre, mais l’unanimité n’étant pas de ce monde…
Partez dérouler là où ça vous titille. Même si nous sommes persuadés que les gens bordéliques sont plus créatifs que la moyenne, on a essayé de classifier un peu, alors profitez-en !
Spécial pitchounot
Les jeux de société modernes ne sont pas réservés aux adultes ! ;p Il y a des petits jeux fort sympathiques pour les petiots, mais le pire c’est que vous aimerez peut-être aussi les pratiquer avec eux ! Si, si !
Face de bouc
La boîte métal tient dans la poche, les règles s’expliquent en moins d’une minute, le jeu se sort rapidos après le dîner et avant le dodo, le tout coûte 11€… Difficile de résister. Le renouvellement du titre repose sur votre propension à trouver des noms rigolos à toute une batterie de personnages. (La petite Lana (et son papa) y jouait pour vous faire une idée). Rigolo, encourageant mémoire et imagination, voici donc Face de bouc signé Alena Lebedeva chez Cocktail Games.
Booo!
Les éditions Blackrock ont sorti ce titre de Christophe Gonthier pour Cannes dernier, plutôt à l’intention des enfants, mais nul doute que vous serez content de vous confronter à vos chères têtes blondes (suffira de vous ajouter un handicap pour lisser les chances). Sorte de Ricochet Robots en plus basique mais plus approchable, le défi mêle visualisation & vitesse et sera à la portée de tous à partir de 6 / 7 ans.
Sortilèges à l’école de magie
Un joli matériel avec des pièces en bois et une petite école de sorciers en 3D, un concept de memory revisité pour un mode totalement coopératif, une tension qui monte progressivement au fur et à mesure de l’avancée du fantôme qui nous pourchasse et une fin toute en suspense où les joueurs n’ont plus le droit de s’entre-aider ! Sortilèges à l’école de magie des compères Lukas Zach & Michael Palm, sorti trop discrètement chez Matagot, mérite définitivement un coup de projo (dès 6 ans, 2-6 joueurs).
Décrocher la lune
L’avantage de Décrocher la Lune, c’est qu’il permet aux grands de raviver des vieux souvenirs de Mikado ou de Jenga, et aux petits de découvrir la beauté, voire ici la poésie, des jeux d’équilibre. Avec ses échelles biscornues, son socle-nuage, ses larmes versées par la lune, ce titre aux règles immédiates peut mettre en compétition jusqu’à 6 joueurs, de « 6 à 77 ans » comme l’estampillaient les jeux de notre enfance. Un joli titre signé Fabien Riffaud et Juan Rodriguez, chez Bombyx.
Modern Family
Vous cherchez un jeu capable de viser large ?
Ademimo
Un jeu de mots qui vient juste de sortir, mais on mise dessus (d’autant que ça fait un moment qu’on l’avait repéré) ! Quelque part entre Codenames et Contrast, avec un principe provenant de la pose d’ouvriers (en très simplifié), l’édition de cette création japonaise signée Hisashi Hayashi imaginée par Iello s’avère très réussie, avec la possibilité de mettre que des cartes « enfant », et ça, c’est top. Jeu de déduction où timing et prise de risque sont au rendez-vous. À découvrir.
Meeple Circus
Approoochez, approchez !
Le concept de Meeple Circus (imaginé par Cédric Millet) a parcouru du chemin depuis qu’on l’avait découvert au off de Cannes il y a deux ans ! Et force est de constater que l’objet a été bien travaillé afin de permettre aux joueurs de laisser libre cours à leur imagination. Totalement fun, pas si facile à maîtriser, mais avec une réelle immersion grâce à moult petits détails, ce jeu de dextérité original n’oublie ni l’humour ni la stratégie. Chez Matagot.
Grumpf
Ha ! La drôle de chasse que l’on mène dans Grumpf de Pierre Compain ! C’est ici un peu la foire d’empoigne où vous laissez la pitié au placard, mais là encore, il ne faut pas croire, un brin de stratégie paiera toujours ! Rapidité, majorité, placement, coup de massue dans le dos et timing serré sont au menu. Un joyeux mix ! Faites les meilleurs choix dans une sensation d’urgence permanente et vous ne reviendrez peut-être pas le ventre vide.
Azul
Michael Kiesling a posé la belle mécanique d’Azul sur la table et Plan B l’a magnifiée avec un matériel hyper agréable représentant les murs d’un palais qu’il vous faudra embellir. Vous voilà dans une expérience plus posée, plus abstraite, où chacun est absorbé par l’optimisation de ses choix. Élégant, simple mais profond, le jeu a su séduire un public large de par les décisions intéressantes qu’il oblige à faire et les beaux patterns de couleurs qu’il produit.
Familial + car vous taquinez déjà un peu
Dans cette catégorie, on range des jeux un poil trop costauds pour être dans la catégorie « famille », mais pas encore assez complexes pour être ailleurs. Bref, c’est ce qu’on appelle le « familial + », si vous êtes une famille geek, ou un amateur qui a déjà quelques bases.
Clank
Clank! (de Paul Dennen) a le mérite de mettre le deck-building au service d’une chouette aventure d’exploration de donjon. Le tout s’avère à la portée d’un très grand nombre (pas la peine d’avoir un doctorat en Dominion pour sortir vivant de ces murs, loin s’en faut !) et c’est désormais trouvable en français. Fun et vivant, ce titre ralliant cartes & plateau souffrira peut-être de sa rejouabilité, mais une extension est dans les pipes…
Honshu
Ce jeu de pose de cartes affilié aux dominos (signé Kalle Malmioja) a séduit son public par chez nous. Même si tous les coups ne sont pas toujours rentables, on a cette sensation gratifiante de construire quelque chose. Fort de ses règles simples, Honshu offre une véritable profondeur, qui séduira ceux qui par exemple ont envie d’aller plus loin que Kingdomino.
Vikings Gone Wild
Oui, on aime le deck-building sur le Vox, et on assume complètement ! Cette boîte imaginée par les frères Vergonjeanne est l’adaptation du jeu vidéo éponyme où certes, le deck-building n’est pas révolutionné, mais bien rafraîchi à coup de gestion de ressources, de construction de bâtiments, et surtout de « pan dans ta mouille ». Le tout est hyper extensible grâce à plusieurs greffes proposées en extensions, et le prochain Master of Elements apporte à ce titre un intéressant renouvellement. Presque familial, Vikings Gone Wild est joli et traduit, ce qui n’est jamais déplaisant.
Photosynthesis
Photosynthesis de Hjalmar Hach est un jeu à moteur, caché dans un écrin épuré de verdure. Faites croître vos arbres en les plaçant dans la lumière, creusez vos méninges pour gêner les autres en leur faisant de l’ombre, semez vos graines au bon moment et n’ayez pas peur d’aller chercher les plus jolis coins de clairière, en anticipant plusieurs coups à l’avance si possible, car dans le ballet muet de mère nature, le hasard n’a pas sa place et la férocité est de mise.
Fight for your right to Party (Game)
We are the Word
Dans la catégorie de jeux basés sur le principe du « donner des indices, mais pas trop évidents », We are the Word se pose là ! Alors oui, l’édition n’est pas fofolle a priori, mais le jeu est hyper fun et on a envie d’y revenir, et d’y revenir encore… Titre dénichable chez Fun consotrium, un nouvel éditeur, ou pas… puisqu’il s’agit en fait de Bruno Sautter & Ludovic Roudy à qui l’on doit notamment 7 th Continent. Quand on a du talent, ça finit par se voir quelque soit le genre auquel on s’attaque !
Panic Island
Panic Island d’Antonin Boccara est un jeu très court dont on enchaîne les parties puisqu’elles durent 2 minutes précisément. Le titre nécessite de faire tourner votre mémoire à plein régime et de rester concentré, mais attention certaines cartes sont de vrais pièges qui vous feront tourner en bourrique ! De la coopération, une once de memory et des gages pimentant le tout avec une petite campagne progressive qui offre un accroissement notoire de la difficulté. Petite boîte mais maligne !
Dodelido
Jacques Zeimet a fait un retour remarqué par chez nous ! Ce petit Dodelido ne paie pas de mine comme ça, mais il est diabolique question observation-rapidité. Vos yeux (et vos neurones) sont-ils assez rapides pour avoir la bonne réaction au bon moment ? On voit bien que l’auteur de Bazar Bizarre a encore de belles idées pour nous retourner complètement le cerveau. Accessible dès 8 ans.
When I dream
On avait craqué sur la version originale de Chris Darsaklis chez Drawlab mais c’était avant de voir le travail de Repos Prod. Encore un peu, le jeu serait sur-édité, mais non. Tout est bien pensé. Les illustrations, accessoires pour certains, plongent dans une ambiance onirique assez hors norme pour un party game. Il en va de même avec le moment où le conteur raconte son rêve, c’est anecdotique, mais ça change tout. « L’excitation d’être le rêveur, la curiosité de découvrir après coup qui était qui, la rage de voir les autres enduire le rêveur d’erreurs sans réussir à les contrer… 😉 Un concept tellement simple qu’on se demande pourquoi ce n’est pas sorti avant. » nous dit Grovast qui résume bien la chose.
Profiler
Si When I dream est prenant, Profiler est drôlissime. Signé Romaric Galonnier, ce party game entièrement coopératif engendrera des débats loufoques et des comparaisons absurdes qui vous vaudront quelques barres de rires. Votre subjectivité sera au passage mise à rude épreuve ! Pour vous faire une idée, plongez-vous dans ce petit Just played concocté avec délectation.
Des plaisirs à deux
Parfois on est deux, et on a envie de faire des choses agréables ensemble.
Comme par exemple, un jeu de société.
Onitama
Qui a dit que la mode du jeu japonais n’était qu’un feu de paille ? Shimpei Sato, via Igiari, vous propose Onitama. Un jeu classy et abstrait avec deux façons de remporter la partie : soit on atteint le côté opposé avec notre maître, soit on élimine le maître adverse. Simple, efficace. À vous de jouer finement, d’analyser le jeu de l’adversaire et de porter l’estocade sans vous faire surprendre. Beaucoup de rejouabilité (à chaque partie on change les 5 cartes techniques avec lesquelles on joue). Du tout bon, puisqu’on vous le dit, avec en sus, un boîtage original.
Codenames Duo
Faut-il encore présenter Codenames de Chvatil ? On l’aime d’amour depuis le premier instant. Et la version duo trouvable désormais chez Iello ne démérite pas ! Maintenant, vous jouerez ensemble de manière coopérative pour identifier les agents. Donc si vous avez envie de remettre le couvert même quand vous n’êtes pas assez nombreux pour sortir un Codenames, vous n’avez plus d’excuse…
Twelves heroes
Dans ce jeu à deux, chaque joueur a une main de 12 cartes. Ni plus, ni moins. Minimalisme asiatique ? Et oui, encore ! Ce titre signé Masato Uesugi & Takashi Sakaue nous a véritablement conquis, surtout dans sa version française, revue et améliorée par les Catch Up. Il faut savoir qu’il y a une véritable courbe d’apprentissage dans Twelve Heroes, et la première partie sera probablement sacrifiée, mais une fois que vous aurez mis le pied à l’étrier, vous vivrez de beaux moments d’affrontement où tactique rimera avec bras de fer psychologique.
Sixth!
József Dorsonczky sait imaginer du game design épuré comme on les aime. Sixth est un pur jeu abstrait, au look certes peu sexy de prime abord, mais au concept ludique bougrement efficace. Quelque part entre ses vénérables ancêtres traditionnels des Echecs et du jeu de Dame, les règles de Sixth se déroulent en 3 minutes chrono et donnent lieu à des possibilités inépuisables. À ne pas rater, surtout pour les amateurs de la chose ludique abstraite !
Little Big Fish
Un peu moins austère, un peu plus familial, Little Big Fish (de David Perez & Igor Polouchine) est fondé lui aussi sur un ADN assez abstrait, mais avec une touche sympathique de surprises. Attention, deuxième effet kiss cool : Vous pourriez vous remettre à chanter à tue-tête Les petits poissons nagent aussi bien que les gros car c’est tout à fait approprié ici. Manger ou être mangé, restez sur vos gardes, il n’y a pas de poisson sans arête !
L'Eurogame n'est pas mort
Vous aimez les jeux dit à l’allemande ? Alors voici du teuton à vous mettre sous la dent même si en vérité, il y a de l’hongrois, de l’italien, du japonais… !
Rajas of the Ganges
La nouvelle création du couple Brand propose un twist original : nous avons deux pistes, celle de l’argent et celle des points de victoire. Quand ces deux pistes se croisent la partie touche à sa fin, on termine juste le tour en cours. Il semble d’abord plus facile de faire grimper sa piste d’argent, mais il faudra aussi le dépenser…! Le jeu utilise les dés comme une ressource qui va servir pour par exemple construire des bâtiments nous procurant des points de victoire ou de l’argent. Si vous aimez ce couple d’auteurs, vous devriez vous frotter à ce titre aux saveurs indiennes !
Lorenzo il Magnifico
Ce jeu de Flaminia Brasini, Simone Luciani et Virginio Gigli propose de la pose d’ouvriers et de la gestion de ressources, plutôt classique, mais avec un truc en plus : par trois fois dans la partie on aura le choix entre répondre à la demande de l’église et redescendre la piste de foi, ou ne pas y répondre mais jouer avec un malus handicapant. La rejouabilité est au rendez-vous, car les tuiles sont nombreuses et l’on peut jouer avec des leaders que l’on drafte. Le jeu s’explique très rapidement et on plonge vite dans la partie. Du condensé de gestion tactique, d’opportunisme, et des plans à moyen terme quand même. Le tout sur un temps de jeu raisonnable pour le genre.
Yokohama
Ce titre de Hisashi Hayashi propose dans un pur style Eurogame (comprendre on va faire des points de victoire et pas se raconter d’histoire) un jeu de placement et de gestion de ressources, réalisation de contrats et majorités. Plusieurs conditions de fin de partie, une interaction froide qui rend le jeu calculatoire mais non sans possibilité de bloquer un autre joueur, le tout contrebalancé par les technologies que l’on acquiert pendant la partie et qui nous facilitent la vie. Un design un peu désuet, mais un game play qui tourne parfaitement pour peu que l’on aime l’eurospiel !
Anachrony
Avec Anachrony, David Turczi, Richard Amann, Viktor Peter, et la bande Mindclash Games ont réalisé un jeu de pose d’ouvriers plus classique que Trickerion, mais avec une histoire de voyage dans le temps, et ça, ça n’a pas de prix ! (Oui, on avoue triper quand l’eurogame sort un peu des sempiternels marchands du Moyen-Age et du look à la Klemens Franz…)
Dans Anachrony nous pouvons emprunter des ressources au passé, ressources qu’il nous faudra rembourser sous peine de perdre des points de victoire. Un jeu qui offre beaucoup de rejouabilité avec quatre factions et pour chacune deux leaders, sachant que chaque faction peut être jouée de manière asymétrique et il faudra évidemment trouver comment la prendre en main !
Une boîte de jeu un peu hénorme et du matos long à la mise en place, mais on avait envie de lui donner un coup de projo quand même, na !
De la coopération pour le vivre ensemble sociétal
Magic Maze
On vous en parle depuis Cannes, donc rien de très surprenant de retrouver ce titre de Kasper Lapp dans ce bilan de l’année !
Magic Maze est un coopératif en temps réel avec pas ou peu d’effet leader puisque chaque joueur peut contrôler n’importe quel héros, mais avec une seule action bien spécifique. On ne peut pas se parler sauf à des moments précis ! Quand on réussit la mission, on passe à la suivante, qui corse la difficulté. Du fun et du chauffage neuronal en bonne et due forme !
Mechs Vs. Minions
Celui-ci aussi ça fait longtemps qu’on vous en parle, mais le voici enfin francisé ! Cet opus imaginé par Chris Cantrell, Rick Ernst, Stone Librande, Prashant Saraswat & Nathan Tiras sur la base du jeu vidéo « League of Legends » est enfin dispo pour le public francophone sur le site dédié.
Vous voilà dans une sorte de tower defense où vos actions ne manqueront pas d’être perturbées par les vagues ennemies.
Mechs Vs. Minions a tout pour lui. Une campagne immersive et progressive, une réalisation à couper le souffle, un système de programmation qui aurait pu être casse-gueule (façon Roborally) si ce n’était pas tout en coopération… Le tout pour 75$.
Pandemic Legacy S2
La deuxième saison du gros carton public & critique Pandemic Legacy (par Leacock & Daviau) a plus d’ambition encore que la première, et pour ce qu’on peut vous en dire sans spoiler, c’est une franche réussite.
Cette suite prend place plusieurs décennies après la fin du premier épisode, et le monde a bien changé… Charge à vous de le découvrir !
EXIT
Amateurs d’escape room et d’énigmes tordues, vous allez vous en donner à coeur joie dans cette gamme de jeux one shot où vous pourrez triturer le matériel à qui mieux mieux. Le couple Brand a vu ses trois premiers opus localisés en France par Iello. Alors oui, c’est du jetable, mais si c’est bon ? (Notez qu’on a une petite préférence pour le Tombeau du Pharaon par chez nous).
Dans la langue de Justin Bieber
On n’a pas peur des jeux avec des gros livrets, même si c’est pas en français ! Vous êtes comme nous ? Alors jetez un oeil à ce qui suit…
A Handful of Stars
Martin Wallace a d’abord sorti A Few Acres of Snow (AFAOS), puis Mythotopia et enfin celui-ci, « AHOS », tous bâtis autour du même principe mécanique, essentiellement du deck-building contrôlé.
Vous serez propulsé à la tête d’un empire galactique, dans un jeu de conquêtes et de colonisations spatiales. Les guerres seront nombreuses pour atteindre la victoire. Après avoir colonisé des planètes, vous devrez utiliser leurs ressources pour développer vos armées et vous étendre dans la galaxie, aux dépends de vos adversaires. La résolution des combats s’inspire de celles d’AFAOS. Amateur de deck-building maîtrisable, vous permettant d’élaborer des stratégies riches, jetez un coup d’oeil à ce titre !
Aeon’s End
Aeon’s End est un coopératif avec du deck-building que l’on ne mélange pas : quand notre main est terminée, on retourne le paquet. Au début d’une partie on sélectionne une Némésis qu’il nous faudra combattre tous ensemble. Nous gagnons si nous la détruisons ou si nous tenons contre ses assauts acharnés. Nous allons pour ce faire préparer des sorts qu’il faudra libérer au bon moment. L’édition est loin d’être exceptionnelle, mais le jeu propose beaucoup de rejouabilité car chaque Némésis doit être combattue différemment. Une partie est souvent épique et son épilogue donne généralement envie de recommencer (on gagne à un cheveu ou l’on perd à peu de choses !).
Spirit Island
Ce titre de R. Eric Reuss illustré par une ribambelle d’artistes est peut-être en rupture actuellement, mais il faudra garder un oeil dessus quand même. Voici un jeu coopératif complexe et thématique qui vous met dans la peau d’Esprits de la nature tâchant d’aider les autochtones d’une île contre des colonisateurs sans scrupule. Je pourrais dresser une liste à la Prévert de ses points forts mais vous pouvez aussi bien lire le Just played. Sachez qu’il y a des combo de cartes, du placement tactique et stratégique, une asymétrie assez huge, des capacités spéciales fortes et complémentaires, une vraie tension (avec niveau de difficulté réglable), et une belle immersion (ce qui est toujours dangereux sur une île !).
Gloomhaven
Le gros loustic de cette fin d’année (réception des KS oblige) c’est indéniablement ce titre de Isaac Childres que nous attendons depuis plusieurs Gencon. Gloomhaven propose une énorme campagne dans un monde med-fan original et persistant où chaque décision aura un impact sur le moyen / long terme. Le coeur du jeu, type porte-monstre-trésor, offre quant à lui des combats qui se gèrent avec une main de cartes multi-usages et un système de sélection d’actions super finaud (l’ordre dans lequel vous jouez et faites revenir vos cartes est crucial). Lire notre test pour plus de détails sur ce dungeon crawler solide à l’envergure hors norme.
En dehors des clous
Il y a des petits coups de coeur qui, parfois, ont du mal à rentrer dans des cases pré-définies… Eh bien, on a qu’à inventer de nouvelles cases, tiens !
Feelings
Avec son parti pris graphique authentique, Feelings est d’abord né comme un objet de médiation auto-édité par Jean-Louis Roubira & Vincent Bidault dans le but d’aider les enfants à libérer leur parole et à partager leurs émotions devant une situation. Serious game pour éducateurs et parents impliqués ? Pas que ! Le jeu s’avère aussi excellent entre amis avec une bonne bière à portée de main ! Merci à Thibaut Quintens de l’avoir rendu dispo au grand public pour une vingtaine d’euros… Entre enthousiasme et reconnaissance, on n’arrive pas à choisir.
D-Start
Vous n’avez jamais fait de jeu de rôle, et ça vous titille ?
Vous n’avez plus du tout le temps d’en faire, et ça vous manque ?
D-Start répond à vos besoins.
Règles hyper accessibles (sorte de D6 système hyper simplifié), 10 univers variés (Star Wars like, Harry Potter like, Z-corps like, Cthulhu-like, etc), scénarios one shot d’environ 2h max, Fabien Fernandez vous met le jeu de rôle sur un plateau d’argent, pour le même tarif qu’un seul livre du Maître classique. Pour vous dire à quel point je trouve cette petite boîte géniale, just read my just played.
Seeders
Ha non, il ne fera pas l’unanimité celui-là, mais on avait envie de le défendre. C’est un peu à ça que sert cette catégorie « hors catégorie » aussi. Pour les choix tranchés et Seeders en est un. Ce n’est pas le jeu qui a voulu ratisser large et plaire au plus grand nombre. Seeders prend place dans un univers futuriste transhumaniste. Le jeu propose une mécanique de combos de cartes et un système d’enchères très malin pour acquérir les cartes sur le plateau (l’aile des murmures). Beaucoup d’interaction, de discussions, voire de la diplomatie. Et on se rentre dans le lard sans faire semblant ! Si vous avez tendance à couiner facilement, passez votre chemin, vous allez souffrir. Le petit bémol à noter : une première partie peut être longue quand on ne connait pas les différentes cartes.
Galèrapagos
Dans son genre dit « semi coopératif » (kof kof kof !) Galèrapagos de Laurence & Philippe Gamelin ne peut pas se sortir avec tout à fait n’importe qui. C’est le genre de jeux qui vous montrera vos amis sous un nouvel angle, celui que vous auriez pas voulu voir. (Ha mais t’es un gros #$@&! toi en fait ! Tu vas vraiment me laisser crever sur cette île déserte ?!). Diplomatie et fourbasseries sont au programme pour 3 à 12 joueurs, avec une très belle édition signée Gigamic. Les règles sont simples et les tours dynamiques. Pour les amateurs de sensations sociales fortes.
Et voilà comme disent les français !
2017 fut une chouette année ludique, avec un bel équilibre entre des jeux provenant de briscards qui n’ont plus à faire leurs preuves (mention spéciale au couple Brand qui se retrouve sélectionné à deux reprises ici) et des surprises de passionnés perfectionnistes indé (Issac Childres, Eric Reuss…).
La multiplication des distributeurs entraîne un foisonnement des localisations françaises et nombreux jeux débarquent maintenant sur nos tables que nous aurions dû traduire à l’huile de coude il n’y a pas si longtemps !
Le jeu tradi « à l’allemande » s’ouvre de plus en plus et ça lui fait du bien : on note bien que dans cette catégorie, nous proposons un jeu japonais, un jeu italien et un hongrois ! Côté « améristrash » on pousse aussi les murs, les mécaniques se rationalisent de plus en plus, prenant le meilleur de l’immersion (histoire travaillée, influence jdr, aspects Legacy…) et le meilleur de l’eurogame pour offrir de vrais choix tactiques et stratégiques. Dans les party games, les jeux cérébraux de déduction et d’associations de mots ont cette année encore bien la cote auprès des joueurs ! Finirons-nous par tourner en rond ? 2018 vous le dira bientôt…
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Madtranslator 05/12/2017
Merci à vous pour ce tour d’horizon 2017… 😉
M3th 05/12/2017
Très content du coup de projo sur seeders.
Pour le reste je partage certains avis
FX 05/12/2017
merci, de quoi revoir un peu sa ludothèque pour 2018 🙂
morlockbob 05/12/2017
pas encore tout essayé et l année se termine… »je suis en retard » dit le lapin blanc
Don Lopertuis 05/12/2017
Merci pour cette review !
Content moi aussi de voir certains jeux pointer le bout de leur nez ici, comme Anachrony ou Mech vs minions.
En ce qui concerne Seeders, je suis plus mitigé. Le système est bon et fourmille de bonnes idées, mais le délai d’attente entre les tours s’avère rédhibitoire et casse le rythme du jeu, c’est dommage.
6gale 05/12/2017
Très beau panorama des jeux qui ont compté dans l’année. Trois d’entre eux sont dans mon top 5 (j’aurai bien rajouté un Great Western ou Ave Roma coté Eurogames) et les autres jeux sélectionnés sont loin d’être mauvais. Une bien belle synthèse.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 05/12/2017
Il est clair que la sélection sort des sentiers battus. Je teste Yokohama ce soir, et spirit island me tente mais introuvable hein 😉 reprint pour début d’année prochaine.
Pas de GWT, pas de terraforming Mars et ses extensions, pas de Clans of Caledonia, pas de el dorado, mais il faut faire des choix.
Azul est-il vraiment familial ?
Je me note a handful of stars que j’aimerais vraiment tester aussi
FX 05/12/2017
Terraforming Mars était dans le bilan de l’année dernière, du coup logique qu’il n’y soit pas.
Umberling 06/12/2017
Merci @Shanouillette de t’être coltiné ça à ma place 😀
Seb 06/02/2018
Une catégorie de jeux solos serait très appréciable 🙂
fouilloux 06/02/2018
Ah oui mais elle serait quand même courte: il y a quand même assez peu de sortie, du coup faire une sélection c’est pas évident. Néanmoins, la plupart des coop se jouent en solo
Shanouillette 06/02/2018
on peut y réfléchir pour l’an prochain. Mais a-t-on assez de pratiquants de jeux solo dans la team pour avoir quelque chose de bien pertinent ?
Shanouillette 07/02/2018
Bon, après rapide sondage, la réponse est oui 🙂
Umberling 07/02/2018
Avec un beau débat à la clé !