À quoi tu joues ? Avril 25 : Marché végé – El Grande – Blind Jack – Fled – Echoes Titanic – L’île des mots dits – Gang of Kyoto – Phoenix New Horizon
Avec les gros salons de jeu de ces derniers mois, nous avions traités l’actualité des sorties et futures sorties dans les formats Reportage de festival. Nous reprenons en ce printemps la chronique À Quoi Tu Joues ?, un format qui parle des derniers jeux auxquels l’équipe a joués. Nous revenons parfois aussi sur des classiques, et ce mois c’est un petit coup de cœur pour El Grande.
Echoes – Le Titanic
Plusieurs boîtes d’Echoes sont sorties ces 5 dernières années, 6 sont déjà parues en France. Ce jeu n’a pas vraiment de concurrent, si ce n’est Tracks, un jeu de puzzle audio. On écoute les courtes séquences audio en scannant chaque carte, et on essaie de les classer par chapitres afin de réordonner l’histoire.
Les meilleurs scénarios d’Echoes sont ceux où il y a un twist à comprendre pour débloquer la compréhension, c’est le cas dans Le cocktail et Le violon qui sont des bons titres. Et bien, ce n’est pas le cas dans Titanic. D’autres titres jouent beaucoup sur l’image mentale créée par le son, du vrai bruitage qui donne corps à l’histoire, comme un personnage avec une canne, des bruits de pas sur des gravillons pour certaines scènes. Rien de tout cela dans Titanic. Mais que reste-t’il ? Pas grand chose. L’histoire du Titanic alors ? Même pas, l’histoire se déroule sur le fameux insubmersible mais aurait tout autant pu se dérouler sur le Pacific Princess de La croisière s’amuse. L’histoire en elle-même n’est pas incroyable.
Bon, on attendra la prochaine petite boîte avec espoir, ça sera Le médaillon, prévu pour octobre 25.
-Natosaurus
Un jeu de Dave Neale, Matthew Dunstan
Illustré par Samuel Bourguignon
Edité par Ravensburger
El Grande
El Grande est sorti pour la première fois en 1995 et a connu depuis plusieurs rééditions. Ce jeu de majorité a gagné le Spiel des Jahres en 1996. C’est ce que l’on appelle un grand ancien. L’Espagne est découpée en neuf territoires, nous allons jouer pendant neuf tours pendant lesquels il y aura trois décomptes. Le but du jeu : être majoritaire dans une région pour gagner les points de celle-ci.
Pour ce faire, on joue une de nos cartes en main (elles vont de 2 à 12), les chiffres les plus bas nous permettent de faire le stock de meeple, mais les chiffres les plus hauts nous donnent l’initiative. Et être le premier, c’est choisir la carte action et placer ou déplacer ses meeple dans les régions. Pour cela, il n’y a qu’une règle qui n’est jamais mise en défaut : on peut les placer uniquement dans les régions adjacentes au roi, et jamais dans la région où se trouve le roi. On peut aussi en glisser quelques uns dans la tour en 3D, ce qui a son importance au moment des décomptes.
Tout est dans les effets de cartes, placer ou déplacer ses meeples ou ceux des autres, déplacer le roi, vider la réserve de meeple des joueurs, décompter une région du plateau, etc. Choisir, renoncer.
La tour est extrêmement importante, les meeples qui y sont placés donneront des points, mais ce n’est pas tout, tous les joueurs vont secrètement choisir sur leur roue dans quelle région ils placent les meeple choisis secrètement, et c’est la grande surprise : vous pensiez avoir l’avantage sur cette région, et à votre grand dam, une adversaire est venue vous la prendre comme ça sans crier gare.
El Grande est un bijou que je souhaitais découvrir depuis des années, je l’ai découvert dans sa réédition de 2023 et depuis on y rejoue régulièrement, il possède des règles simples mais un plaisir de jeu immense si vous aimez l’interaction un peu vacharde le temps d’une partie. Attention, on est dans un jeu à l’ancienne et les erreurs ne pardonnent pas, il n’y a pas de catchup (rattrapage), mais si vous êtes largués au score, vous serez probablement moins la cible des mauvais coups, c’est comme cela que le jeu s’équilibre. Vous êtes prévenus !
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Un jeu de Richard Ulrich, Wolfgang Kramer
Illustré par Franz-Georg Stämmele
Edité par Hans im Glück Verlags-GmbH
Marché végé
Localisation du jeu de 2019 de l’éditeur taïwanais Good Game Studio, Marché végé vous propose le temps de 6 courtes manches de faire monter le cours de la valeur de chacun des légumes présents sur la table. On choisit une carte comportant 3 légumes dont certains peuvent être les mêmes, que l’on garde pour soi, et la carte restante en fin de manche va faire évoluer le marché, parfois jusqu’au crash légumier. En fin de partie, on multiplie le nombre de légumes par la valeur du cours atteint. C’est vraiment très rapide, pas très profond, mais on s’en contentera en petit filler.
-Natosaurus
Un jeu de Zong-Ger(蔥哥)
Edité par Iello
Blind jack
Vous vous rappelez de Zéro à 100 ? Blind jack suit le même principe mais, disons, de 1 à 9. L’équipe doit estimer la valeur chiffrée de la réponse à la question dont personne n’a vraisemblablement envie de connaître la réponse (nombre de sauts de la lampe sur le “I” dans le générique Pixar). On dit 7, ok, on monte le curseur de 7 points, le tout étant de s’arrêter avant d’arriver à 21, on est dans du Black jack. On ne connaîtra pas le chiffre de la réponse, mais l’autre équipe, elle, voit le chiffre de notre réponse et saura très bien si on va bientôt exploser. Il faudra s’arrêter à temps et être l’équipe la plus proche de 21. C’est assez rapide, tout repose bien sûr sur la finitude des questions, certaines manquent un peu de sel, j’avoue que le nombre d’états possédants l’arme nucléaire me fait moins rire, mais il faut aussi un peu de questions dont on peut approcher la réponse pour que ça fonctionne.
-Natosaurus
Un jeu de Alexis Leclercq, Marc Méra, Maxime Turrière, Nicolas Méra
Illustré par Mathieu Clauss
Edité par Bandjo
L’île des Mots Dits
Une carte en tissus devant vous, une équipe de chaque côté, un des membres de l’équipe, le guide, connaît en plus la localisation de certains points à atteindre ou à éviter. Nous avons en début de partie trois mots sur la carte faite d’hexagones, le but étant de proposer des mots qui devront être placés par le coéquipier, en espérant qu’il suivra le fil de votre pensée et le placera sur la bonne case afin d‘atteindre les trésors.
Quatre trésors et c’est gagné, mais il y a bien sûr des zones neutres sur la carte, des trésors pour l’équipe adverse qu’il vaut mieux éviter, et des zones de défaite immédiate. Ça vous fait penser à Codenames, et bien oui, les rôles, la mort, les mots. Si je ne connaissais pas Codenames, ce nouveau jeu de mots par associations d’idées aurait pu me séduire. Il est cependant trop mou, la seule personne de l’équipe qui s’amuse un peu est celle qui connaît la map et cherche comment faire progresser le chemin en évitant les pièges, en trouvant les bons mots. Et comment orienter dans la bonne direction quand on a cinq possibilités autour du mot source ? Ça pourrait être l’ajout original de L’île des mots dits, mais c’est peu concrétisable ou alors en réfléchissant fort, ce qui ne va pas raccourcir l’attente des coéquipiers, surtout que chaque équipe joue à tour de rôle. Il existe un mode coop que je n’ai pas essayé, où une seule personne voit le chemin à prendre, la seule qui s’amuse ?
-Natosaurus
Un jeu de Danilo Valente, Rodrigo Rego
Illustré par Aeron Ng
Edité par Matagot
Gang of Kyoto
Gang of Kyoto n’est rien d’autre que la réédition de Danger 13.
On y retrouve les petits chats de Kyoto no Neko parce que c’est quand même plus mignon que des chiffres avec des couleurs flashy. Une sorte de jeu familial un peu fourbe sur la base du Black Jack, vous ne devez jamais dépasser 13 (dans le Black Jack c’est 21). Le but du jeu est de collecter 13 clochettes. Le tour du jeu est simple, un donneur va piocher une carte l’une après l’autre et déterminer à qui il donne la carte, jusqu’à ce que tout le monde soit servi.
Hum, cette clochette est pour moi, ah zut ! Ici, il y en a deux à qui je dois la donner. Etc. Lorsqu’un joueur atteint le chiffre 13, il éclate et abandonne toutes les cartes qui se trouvent devant lui, tandis que les autres les « banquent ». Ajoutez à cela quelques pouvoirs et vous avez un jeu dynamique, simple et tordu, à jouer avec des joueurs qui aiment bien faire les pleureuses, ou manipuler leur monde. Dans mon asso, c’est validé, le parfait jeu pour briser la glace.
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Un jeu de Rüdiger Dorn
Illustré par Jérémie Fleury
Edité par Matagot
Fled
Celui-ci on en parlait dans cette news, et je dois dire que ça m’avait mis l’eau à la bouche, ou disons qu’a minima j’étais curieux. On doit fuir une île-prison, et pour cela, on va utiliser des tuiles que l’on va placer autour de nous et d’autres que l’on va défausser pour se déplacer. Pour sortir, il faudra faire de la contrebande. Ah oui, on n’est pas dans un jeu coopératif. Tout le monde cherche à sortir ou à faire son business en marquant des points, le gagnant étant celui qui a le plus de points de victoire. Et on peut faire des sales coups, du genre, on déplace le gardien pour qu’il aille remettre en cellule un autre joueur, ce qui lui fera perdre des points et du temps.
On n’est pas complètement rentré dans le jeu, la mécanique n’étant pas spécialement attrayante et intéressante. Mais le gros problème de ce titre, ce sont ses règles, le jeu est simple en apparence, mais les règles sont tortueuses à souhait, et on passe son temps à prendre le livret dans tous les sens, ce qui nuit à l’expérience globale.
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Un jeu de Mark K. Swanson
Illustré par Klemens Franz
Edité par Odd Bird Games
Phoenix New Horizon
Je ne savais pas trop dans quoi je m’engageais quand on m’a proposé de m’asseoir à la table de ce jeu avec son thème post-apo. Un système de pose d’ouvrier original avec une interaction forte, tout ce que j’aime.
On joue durant 4 manches tous nos ouvriers sur un plateau commun, mais le plateau se joue sur plusieurs étages et, pour monter à l’étage, il faut qu’il soit relié par un autre de ses meeple ou celui d’un autre joueur. Le placement est donc important et on rechigne à ouvrir trop le jeu pour les autres joueureuses, mais pas de panique, on sera aussi gagnant.
À la fin de la manche, notre meeple restera au même niveau. Dernier point, on peut dépenser de l’essence (la seule ressource du jeu) pour sauter des niveaux, mais l’essence c’est important, on ne la dépense pas sans réfléchir. En avançant, on construit son moteur en plaçant ses structures sur le plateau, ce qui libère sur notre plateau des revenus, etc, on gagne des contrats personnels. Phoenix New Horizon est une course aux objectifs, et ils sont peut-être trop nombreux, 12 tout de même. Il faut prioriser et surtout surveiller les autres.
On a adoré cette interaction semi-directe, mais néanmoins bien présente, la construction de son plateau et cette mécanique de pose d’ouvriers originale. J’ai eu un petit coup de cœur pour cette partie découverte, d’autant plus que le jeu est étonnamment fluide. Phoenix New Horizon n’est disponible qu’en import, il n’y a pas de version française annoncée pour le moment.
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Un jeu de Jorge J Barroso
Illustré par Jorge Tabanera Redondo
Edité par Perro Loko Games
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Shanouillette il y a 6 jours
c’est trop cool de voir ce grand ancien de El Grande au milieu de l’avalanche de nouveautés 🙂
atom il y a 6 jours
Un grand ancien qui n’a pas vieilli, mais il faut accepter ce coté tranchant et sans mécanisme de rattrapage