Mars Attack, le jeu de fig’ : Marines contre petits hommes verts

Lors du salon de Cannes dernier était présenté Mars Attacks. À l’origine un jeu de Mantic Games, éditeur spécialisé dans les jeux de figurines et qui s’est mis à développer une gamme de jeux de figurines/jeux de plateau où l’on simplifie le système pour attirer les joueurs de jeu de plateaux : cases, règles plus simples, boite de base comportant de quoi jouer directement sans construire d’armées, …. On pourra citer ainsi un Donjon Crawler : Dwark Kings’ Quest, un jeu d’affrontement SF : Deadzone, un blood bowl like : Dreadball et enfin dernièrement Mars Attacks que Edge a francisé pour nous. Pour avoir essayé le système sur Deadzone, être fan de Tim Burton et avoir aimé le film, j’étais impatient de voir ce que pouvait donner ce jeu. Voici mes impressions laissées à chaud après une seule partie.

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Scène 1 : le décors est planté

La première chose qui saute aux yeux, c’est le matériel, en particulier sur la table de démonstration à Cannes où les figurines étaient peintes et les décors retravaillés :

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Évidemment, non peint, ça rend moins bien. 

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Néanmoins, vous noterez le matériel pléthorique. Car, une des caractéristiques de Mantic est de fournir des décors dans ses boites de jeu. Et il faut avouer que ça change tout ! Qui n’a pas rêvé devant une table de figurines et été déçu en rentrant chez soi, installant les figurines sur une simple table de jeu. Il n’y a pas à dire, avoir des décors change du tout au tout l’impression et on est beaucoup plus vite dans l’ambiance.

À noter cependant que sur les deux photos, l’espace de jeu est un tapis alors que dans la boite de base c’est un simple poster. Mais il faut remarquer que celui-ci est de bonne qualité, épais et le rendu de la route est bon. 

Les décors sont à assembler : les murs sont des éléments droits, et des accroches permettent de les fixer entre eux (voir photo ci-dessous). Le système est assez ingénieux car il permet un peu toutes les combinaisons : on peut faire naturellement des angles droits, mais aussi des formations en T (cf mur au centre de la photo ci-dessus). La contrepartie est qu’il est assez long de monter les décors pour la première fois. En conséquence, j’ai viré le thermoformage pour arriver à ranger les décors montés dans la boite et éviter de tout défaire et refaire à chaque partie.

En revanche, déception sur la qualité. Si le plastique est plutôt solide, on notera les points d’accroche sur les grappes qui donne l’impression que les décors ont été littéralement arrachés de leurs grappes. Ça jure par rapport au reste du matériel. Et les peindre nécessitera forcément de les passer tous à la lime.

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En sus des figurines et des décors, on trouvera des stand-ups en carton pour les héros, le troupeau de vaches en feu (une boite d’extension permet de remplacer ces stand-ups par des figurines), des stand-ups d’insectes mutants ou de carcasses de voitures, quelques jetons en carton et bien sûr des dés. Ceux-ci sont à 8 faces. On trouve enfin un livret de règle en papier glacé épais du plus bel effet. De plus le livret est bien écrit, largement illustré par des exemples et des encadrés qui précisent certaines notions. Si le livret est épais, c’est que les règles sont expliquées de manière très détaillées, qu’on y trouve la description de tous les pouvoirs des héros, les caractéristiques de toutes les unités et enfin les 10 scénarios fournis de base. Un très bon point.

Scène 2 : l’intrigue se met en place

Les règles sont finalement assez simples. On trouvera d’ailleurs sur le net (par exemple sur BGG – en anglais) de très bonnes aides de jeu qui les résument en 1 ou 2 pages, parfait pour se les remémorer. Les règles de base sont les seules nécessaires pour le scénario d’initiation, elles permettent d’appréhender l’essentiel du jeu car ensuite on ne rajoutera finalement que la gestion des héros et les compétences de certaines unités et héros.

Chacun à son tour, on va activer deux figurines ou activer une figurine et jouer une carte. Si jamais toutes ses figurines ont été activées et que le tour n’est pas fini, le joueur pourra alors, et uniquement dans ce cas, jouer deux cartes. Lorsque toutes les figurines auront été activées ou que chaque joueur aura passé, on enchaînera avec le tour suivant, le premier joueur étant celui qui aura passé le premier. Activer une figurine consiste à lui faire faire deux actions :

  • Se déplacer : rien de plus simple, il suffit de se déplacer d’une case, le positionnement à l’intérieur de la case est libre ; attention à bien tenir compte des couverts qui auront leur importance dans la phase de tir ; la seule limite : 6 figurines au maximum par case ; à noter qu’on peut se repositionner dans la même case, mais cela compte comme un déplacement et donc une action.
  • Se relever : lorsqu’une figurine est « paniquée », on la couche au sol, et sa première action doit être de se relever.
  • Combattre : c’est le combat au corps à corps ; il est obligatoire dès qu’un ennemi est dans la même case que vous, ce doit donc être la première action, sauf dans le cas où vous êtes paniqués où la première chose à faire sera de se relever, puis ensuite de combattre ; le combat termine l’activation de cette figurine ; ainsi, si à l’issu du combat il reste des figurines ennemis dans la case, cette figurine ne pourra rien faire d’autre et reçoit alors un marqueur d’activation.
  • Viser : comme première action de son activation, une figurine peut viser une figurine ennemi, cela lui donnera un bonus sur son tir qui sera forcément la seconde action de son tour.
  • Tirer : tirer à distance sur une figurine ; il faut bien sûr bénéficier d’une ligne de vue qu’on estime à l’oeil en se positionnant au niveau de la figurine ; ne voir qu’un petit bout de la figurine suffit ; en revanche la voir entièrement donne un bonus ; cette technique qui peut paraitre sujette à caution, simplifie en fait la notion de ligne de vue puisqu’il suffit de voir un petit bout de la figurine, cela élimine bien des cas litigieux.
Estimation d'une ligne de vue : ce martien va prendre cher !

Estimation d’une ligne de vue : ce martien va prendre cher !

 

Les combats et les tirs se résolvent pratiquement de la même façon et sont tout aussi meurtriers l’un comme l’autre. L’attaquant lance 3 dés et détermine le nombre de touches en fonction du score à atteindre donné par sa caractéristique de tir ou de combat selon le cas, le défenseurs lance 3 dés et compare le résultat à sa caractéristique de survie pour voir combien de touches il esquive. Une touche qui passe et c’est la mort. Les bonus sont en fait des dés supplémentaires. Ainsi viser octroie un dé de tir de plus. Voir la personne entièrement (cible à découvert) donne également un dé de plus. Certaines caractéristiques comme l’armure des martiens permettent d’encaisser naturellement une touche. Au corps à corps, on peut décider de riposter plutôt que d’esquiver. On lance alors des dés de combat plutôt que de survie, le vainqueur tue alors l’autre, pas de survivant. Les combats sont donc simples, fluides et efficaces… pas de quartier mon général !

Les figurines possèdent des caractéristiques et des compétences résumées dans des tableaux et détaillées dans les règles, les héros possèdent des points d’héroïsme qui leur permettront de faire des actions supplémentaires et plus d’un point de vie. Ils sont donc plus résistants que la piétaille.

On rajoute la notion de panique lorsqu’un personnage ami est tué dans sa case, lorsqu’on est sauvé de justesse, ou sous l’effet de certaines cartes et on a l’essentiel des règles.

Les cartes, parlons-en : chaque joueur a 4 cartes en main pour le tour. Lorsqu’on tire un évènement en début de tour, on doit le jouer, les autres cartes sont des cartes qui vont rajouter un élément de tactique mais aussi de surprise, certain diront de chaos. Certaines se jouent en réaction, d’autres en action, à ces mécanismes classiques s’ajoutent celui des séries de cartes soutien. Celles-ci auront un effet plus ou moins puissant selon le nombre de cartes identiques que vous jouerez. En fait, il faut jouer une carte devant soi et elle devra être activée comme une action plus tard. On peut aussi attendre et placer une deuxième, puis troisième carte identique. L’effet sera alors décuplé au moment où on le déclenchera. Commencer ainsi des séries permet de faire tourner ses cartes, mais aussi de mettre une certaine pression à l’adversaire qui voit se préparer un mauvais coup contre lui.

Scène 3 : Action !IF

Nous nous sommes donc lancés dans le scénario d’initiation. La trame est simple : le soldat John a repéré un groupe de martiens à proximité du centre commercial… ils ne sont pas nombreux… on va leur faire payer !

8 Marines contre 5 martiens, voilà qui devrait être équilibré. Les décors sont placés par le Marine, on place au hasard des pions objectifs qui représentent, soit des créatures que recherche le martien, soit des artefacts alien que recherche le terrien. On distribue 4 cartes à chacun, on résout les éventuels évènements, puis le martien déploie ses troupes. Le marine peut alors commencer et entrer en jeu…  Et là, déception, le scénario de base indique de prendre deux mitrailleurs et il n’y en a qu’un ! On se dit quand même qu’à ce prix, et vu la pléthore de matériel, une figurine en plus n’aurait pas trop grevé le budget de l’éditeur. C’est bien dommage de se retrouver à cours de matériel dès le scénario d’initiation. Heureusement, il existe une boite d’extension qui permet de corriger cela…. Enfin, heureusement ? Pour l’éditeur, certainement, pas pour notre bourse. On va plutôt jouer avec un proxy et le bazooka fera office de mitrailleuse. 

Les forces sont en place, face à face….

 

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Premier tour d’observation, le martien s’est avancé, les Marines ont pris position et ont déjà ouvert le feu profitant d’une meilleur portée de leurs armes. Certes les fusils terriens sont moins meurtriers mais ils tirent de plus loin. Un martien, sauvé de justesse par son armure, en fera les frais et se couchera au sol, paniqué.

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On notera les jetons d’activation (jaunes) et les marqueurs d’objectif qu’a déjà révélé le terrien. Malheureusement ce ne sont que des créatures, inutiles pour la victoire, mais le martien aura du mal à les récupérer.

En position, le terrien n’avancera pas plus pour profiter de sa longue portée, obligeant le martien à s’avancer pour se mettre à portée. Et ça fait mal ! Très rapidement, la chance aidant, c’est 4 martiens sur 5 qui sont abattus, et un artefact récupéré. 5 points sur les 8 à avoir. Il va falloir récupérer des artefacts ou arriver à tuer le dernier martien. 

Mais voilà que les évènements s’en mêlent. Après une voiture qui traversera le plateau en rebondissant sans toucher personne, c’est un troupeau de vaches en feu et un insecte mutant qui viendront se mêler à la bataille.

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Le martien se planque pour ne pas mourir, se bornant à essayer de récupérer des créatures et de faire tourner ses cartes pour trouver des renforts. Du coup, les évènements s’enchainent : un immeuble s’écroule sur un Marine, des civils entrent en jeu, un second insecte mutant s’invite à la fête, le troupeau de vaches traverse le champ de bataille, …

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Et c’est finalement le troupeau de vaches en feu et l’insecte mutant qui auront raison du dernier martien, permettant au terrien de l’emporter tranquillement. 

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Épilogue

Le combat fut comme promis, intense. Il fut plus bref que ce que l’on avait imaginé. Certainement que le martien a été trop téméraire. Les évènements, et les cartes soutiens très thématisées nous ont bien mis dans l’ambiance. On s’est bien amusé et c’est avec plaisir que je referai une partie. Certes, ce scénario est assez simple et on se borne essentiellement à avancer et tirer dans le tas. C’est simple, voire simpliste. La tactique reste limitée et on n’est pas dans un grand jeu stratégique. Mais l’ambiance est là. Et je gage que, comme à X-Wings, l’introduction des héros, les scénarios plus élaborés avec des objectifs plus différenciés que le Kill-them-all apporteront de la profondeur au jeu. Il va falloir remettre le couvert pour confirmer, ou pas, cette première bonne impression ! À suivre dans la section test du Vox…

 >> La fiche de jeu

Un jeu de Jake Thornton
Edité par Edge Fantasy Flight Games, Heidelberger Spieleverlag, Mantic Games
Date de sortie : 10/2014
De 2 à 2 joueurs , Optimisé à 2 joueurs
A partir de 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 120 minutes
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4 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 21/04/2015
    Répondre

    Pour info, il faut toujours limer une figurine avant de la peindre, que l’attache de la grappe soit visible ou pas, il y a toujours des traces de moulage 🙂

    Moi, ces jeux m’ennuient car ils sont toujours des jeux à deux avec 2 factions. Et ce n’est pas mon kif.

  2. Nouvelle Citadelle 25/04/2015
    Répondre

    bonne analyse du jeu.

    juste pour info il y a bien les deux mitrailleuses dans la boite de base, il n est donc pas nécessaire d’investir dans une extension pour profiter pleinement des scénarios.

    • Cormyr 30/05/2015
      Répondre

      J’ai rejoué hier et je confirme : une seule mitrailleuse dans la boite de base, cf d’ailleurs la présentation des 10 figurines de soldat US à la page 22 du livret de règle

  3. Ludovic Chatillon 26/04/2015
    Répondre

    Inadmissible ! Pour un prix aussi élevé de ne pas avoir de figs pré-peintes, je trouve que c’est un scandale, alors oui y a des murs en décors, mais bon …quand on voit ce que FFG fait avec les figs d’X-Wing, on se dit que ce Mars Attak est une supercherie, pourquoi ne pas avoir fait la même chose !!!!!

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