L’âge d’or du jeu de société à la Gencon

Est-ce lié à l’ambiance festive, à l’ivresse d’être présent à la 50e édition de la Gencon, ou est-ce que les limites du fameux “’âge d’or” du jeu de société sont réellement sans cesse repoussées vers l’infini et au-delà (pour citer l’ami Buzz) ?

 

D’après les premiers retours, cette première journée de Gencon était définitivement à mettre sous le signe de l’abondance. Eric Martin de BGG déclare sur Twitter : “Les visiteurs achètent des jeux comme s’ils achetaient de l’eau dans le désert. Multiples éditeurs ont dit avoir vendu plus aujourd’hui, premier jour de la Gencon50, qu’ils ne l’ont fait lors de toute la durée de la Gencon 2016. Un éditeur raconte qu’il a vendu 5 fois plus de copies de son extension que du jeu de base au lancement.” Apparemment, pas mal d’éditeurs font venir plus de stock par camion ou par avion pour ne pas passer le reste du salon à ne faire que de la démo.

 

twitter-BGG

 

Bref, la fièvre acheteuse semble s’être emparée d’Indianapolis. À tel point qu’Eric Martin s’interroge : cela est-il la situation “normale” ? En effet, nombre d’observateurs spéculent depuis quelques années maintenant sur le fait que le jeu de société connaît un âge d’or qui ne peut durer, une bulle qui finira par éclater, la question dans les esprits étant de savoir quand.

 

L’augmentation de la production ludique et des prix moyens sur les étiquettes vont d’ailleurs bien dans ce sens (la barre “psychologique” des 99€ a été franchie, on joue avec celle des 150€ maintenant). Les projets participatifs ludiques battent eux aussi chaque année de nouveaux records, qui se chiffrent en millions. D’ailleurs, on ne saurait s’en plaindre : nous avons accès à des jeux toujours plus exceptionnels, aux esthétiques et aux idées toujours plus ébouriffantes.

 

 

En tout cas, la Gencon a débuté sur les chapeaux de roues et Essen 2017 a d’ores et déjà enregistré de nouveaux records. Alors y a-t-il vraiment un plafond de verre au-dessus de nous ? Pourquoi y en aurait-il forcément un ?

Après tout, l’émergence de nouvelles technologies, la professionnalisation sans cesse grandissante du milieu, les rachats d’entreprises, la recherche assidue de nouveaux marchés, l’élargissement du public, la multiplication des voies de diffusion, l’intérêt pour le jeu sous toutes ses formes dans la vie publique (espace room en ville, serious gaming au travail…), les interdépendances grandissantes avec le jeu vidéo, le développement des médias consacrés au sujet (et l’intérêt croissant des généralistes), les projets j2s qui cartonnent sur KS … Au final, tout cela mènera-t-il vers un effondrement, un grippage progressif ou plutôt une recrudescence de la production ?

La question reste ouverte, sans omettre son pendant écologique : Peut-on continuer d’année en année à produire toujours plus de jeux quand on connaît les coûts environnementaux directs (au premier rang desquels on note le transport maritime) ?

Quoi qu’il en soit les heureux visiteurs de la Gencon50 envoient un message fort aux alarmistes : si la fameuse bulle doit éclater, ce n’est pas pour 2017.  

 

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2 Commentaires

  1. Djinn42 20/08/2017
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    C’est plutôt dans le renouvellement du public que dans l’évolution du jeu lui-même que je vois la fin d’un âge d’or.

    Le problème risque d’être sociologique. Il se peut même que ce soit simplement cyclique et que si jamais on note une baisse d’intérêt pour le jeu ce ne soit pas définitif.

    Quant à l’impact écologique, si le jeu vidéo fait figure de bon élève avec la dématérialisation côté transport, l’impact écologique de la fabrication des ordinateurs et consoles et leur consommation électrique sont à mon avis largement devant.

    Le meeple, emblème du jeu moderne, est en bois.

    • TheGoodTheBadAndTheMeeple 22/08/2017
      Répondre

      La question est, quelle est la taille critique du public cible ? Car il y a croissance, mais la vitesse de la croissance des sorties semble déjà dépasser celle des achats.

      Ca ne va pas exploser, c’est juste que je pense qu’en 2018 ou 2019 nous allons constater un tassement.

      Wait and see

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