[La Mécanique du Jeu] L’enchère à un tour

Hollandaise, cachée, simultanée, inversée, l’enchère a inspiré de nombreux auteurs et est présente sous diverses déclinaisons dans les jeux de société. Les différences les plus subtiles peuvent pourtant changer drastiquement l’expérience de jeu, y compris au sein d’une même famille d’enchères.
Le temps de cet article, qui inaugure une série d’analyses de fond des mécanismes de jeu, focalisons-nous sur une forme d’enchère que je recommande particulièrement.

L’enchère à un tour


Mon constat initial était pourtant sans appel : les jeux d’enchères, c’est pas mon truc.

Cette affirmation inébranlable s’est très probablement forgée suite à quelques parties jugées peu convaincantes de jeux bénéficiant pourtant dans le milieu d’une solide réputation : Mégawatts et Marchands du Moyen-âge notamment.
Gravée un peu trop vite dans le marbre de mon cerveau, c’est lors de ma première partie de Goa que cette croyance a commencé à s’effriter sérieusement.

Définition : Comme son nom l’indique, lors d’une enchère à un tour, chaque joueur ne peut miser qu’une fois.

Et ça change tout. Ce qui me séduit dans l’enchère à un tour :

  1. Elle est beaucoup plus directe. Là où l’enchère classique peut parfois se perdre dans de longues escalades unité par unité, ralentir fortement la partie tout en transformant en spectateurs ceux qui ne sont plus dans la boucle, l’enchère à un tour met sur la corde raide. Là où l’enchère classique autorise à annoncer une faible mise « pour voir », l’enchère à un tour impose d’estimer et annoncer d’emblée la valeur idéale.
  2. La dimension de bluff est atténuée. Les tentatives de manipulations psychologiques, par de fausses hésitations ou des annonces ostentatoirement autoritaires, si elles sont encore partiellement présentes, sont réduites au strict minimum puisqu’il n’y a pas d’aller-retour de parole, mais une unique escalade. Sachant que ce n’est pas cet aspect qui m’intéresse le plus dans l’enchère, rien d’étonnant donc à ce que l’enchère à un tour me convienne mieux.
  3. Last but not least, elle fonctionne en général bien à deux joueurs, configuration où l’enchère classique perd souvent, à mes yeux, de sa substance

Pour illustrer ces arguments parfaitement subjectifs, rien de plus concret que de disséquer l’utilisation qui est faite de ce mécanisme dans certains jeux.
L’enchère n’y est que rarement la finalité principale, mais elle a souvent pour enjeu l’acquisition d’éléments (ressources, bâtiments, objets,…) offrant des avantages lors des phases suivantes. Enfilons les gants de chirurgien, et c’est parti.

Testé et approuvé dans…

Ra
Ra
Ra (1999)
Eléments mis aux enchères
– Des lots de tuiles Pharaons, Nil, Monument,… dont la possession permet de scorer de différentes manières (majorité, séries…) lors des trois décomptes qui rythment le jeu.
– Chaque lot s’accompagne également d’un soleil qui est la monnaie du jeu (voir ci-après).
Déroulement
– A son tour, chaque joueur peut soit piocher une tuile supplémentaire qu’il expose dans un pool commun, soit déclencher l’enchère pour les tuiles couramment exposées
– En commençant par le joueur à gauche de celui qui a déclenché, chacun fait une offre supérieure à la précédente, ou passe.
Particularités
– Les offres se font à l’aide de « soleils » : ils sont tous de valeurs différentes et chaque joueur en possède 3 ou 4 (selon le nombre de joueur). On ne mise qu’un seul de ses soleils, et il doit être de valeur supérieure aux soleils déjà éventuellement proposés.
– Le soleil du joueur remportant l’enchère est perdu pour ce joueur et sera inclus au lot suivant, créant ainsi un circuit fermé.
– Les soleils misés par les joueurs n’ayant pas remporté l’enchère restent en leur possession mais ne peuvent plus être utilisés jusqu’au prochain décompte (c’est rude).
CommentairesCe jeu quasi mythique fait partie de la trilogie « Enchères » de Reiner Knizia.
Le système de soleils lui confère déjà une identité propre. Connaissant les valeurs des soleils restants aux joueurs parlant après soit, il est assez risqué de miser si on pressent un adversaire en position de monter. D’un autre côté, ne pas miser, c’est laisser le lanceur de l’enchère acquérir un lot à vil prix… dilemme.
L’autre trait marquant est la constitution des lots par les joueurs, selon un principe proche du stop ou encore. Déclencher l’enchère maintenant alors que le lot m’arrange sans plus, ou prendre le risque de créer un lot plus attractif mais sur lequel la concurrence va d’autant plus faire rage ?
Goa
Goa
Goa (2004)
Eléments mis aux enchères
– Le « drapeau » de Premier joueur, accompagné d’une non négligeable carte Action supplémentaire
– Des tuiles représentant des plantations, des revenus et différents pouvoirs
Déroulement
– Une phase de placement préliminaire voit chaque joueur déposer un jeton numéroté à sa couleur sur une tuile, en respectant de savoureuses contraintes spatiales.
– Les jetons numérotés sont alors traités dans l’ordre : ils donnent chacun lieu à une enchère où le propriétaire du jeton a une position privilégiée.
– En commençant par le joueur à gauche du propriétaire, chacun fait une offre supérieure à la précédente, ou passe. Le propriétaire parle en dernier et a le choix entre deux options :
1) Laisser l’élément au plus fort enchérisseur, auquel cas cet enchérisseur verse le montant promis au propriétaire. OU 2) S’approprier l’élément, en payant à la banque le montant correspondant à la plus grosse offre moins 1 (update officiel de la réédition) .
CommentairesDifficile de rendre en deux lignes l’hommage qu’il mérite à ce chef d’œuvre de Rüdiger Dorn. L’enchère proprement dite est un petit bijou qui, pour ne rien gâcher, est parfaitement articulée avec les autres aspects plus solitaires : gestion d’un plateau personnel, actions, ressources et main de cartes. Cerise sur le gâteau, il reste très bon à deux joueurs.
Medici vs Strozzi
Medici vs Strozzi
Medici vs Strozzi (2006)
Eléments mis aux enchères
– Des lots de tuiles représentant des marchandises
Déroulement
– Le joueur actif pioche de 1 à 3 tuiles, et fixe un prix de vente.
– Le joueur passif peut choisir d’acheter le lot au prix fixé, sinon, le joueur actif doit acheter.
Particularités
– Ce jeu est conçu uniquement pour deux joueurs.
CommentairesLe bon Docteur Knizia s’est plus ou moins inspiré d’un de ses précédents jeux. Medici (1995) est un incontournable de sa trilogie, dans lequel on pratique l’enchère à un tour « normale ». Strozzi, paru par la suite (2008), propose quant à lui un système très particulier dans lequel seuls deux mises sont possibles (0 ou 1), et chacun est sûr de remporter exactement 3 enchères à chaque manche. Medici vs Strozzi constitue en tous cas la preuve qu’il est possible d’adapter spécifiquement le mécanisme d’enchère à la configuration si particulière du un contre un.
Sylla_gameplay
Sylla_gameplay
Sylla (2008)
Eléments mis aux enchères
– Des tuiles « Bâtiments » offrant un pouvoir permanent ou un bonus instantané
Déroulement
– Le premier Consul désigne quelle tuile est mise à l’enchère parmi celles disponibles pour la manche.
– En commençant par le joueur à sa gauche et en terminant par le joueur ayant désigné la tuile, chacun fait une offre supérieure à la précédente, ou passe.
– Si tous ont passé, la tuile est défaussée et le joueur désigne une autre tuile.
– Sinon, le joueur ayant fait la plus haute offre obtient la tuile et désigne une autre tuile pour l’enchère suivante.
Particularités
– Les offres sont « payées » par les joueurs en inclinant un nombre de cartes Personnage égal à la somme annoncée et comportant un hexagone de la couleur de vente.
– Le pouvoir spécial de ces Personnages inclinés ne peut plus être utilisé lors des autres phases de la manche.
CommentairesIl s’agit d’une enchère « classique » à un tour dont l’originalité se situe dans le moyen de paiement. Utiliser vos personnages pour vous approprier un maximum de bâtiments, ou conserver leur précieuse aide pour la suite ? Voilà le choix déchirant auquel Sylla vous confronte. La variante 2 joueurs tourne correctement, même si, il faut le reconnaître, le jeu prend toute sa dimension à 4 joueurs.
Peloponnes
Peloponnes
Peloponnes (2009)
Eléments mis aux enchères
– Des tuiles « Terrains » ou « Bâtiments » procurant divers avantages
Déroulement
– Dans l’ordre du tour, chaque joueur fait une offre sur l’une des tuiles exposées pour la manche. L’offre doit être au moins égale au minimum indiqué sur la tuile.
– Une offre peut « déloger » l’offre inférieure d’un joueur précédent sur la même tuile. Ce joueur doit alors immédiatement déplacer son offre sur une autre tuile, ou renoncer à obtenir une tuile pour cette manche, auquel cas il récupère, pour se consoler, son offre augmentée de 1 pièce depuis la banque.
Particularité
– Quand un joueur est délogé, il ne peut pas changer le montant de son offre. Il doit pourtant toujours respecter le montant minimum indiqué sur les tuiles.
CommentairesL’impossibilité de changer sa mise fait à mes yeux de Peloponnes un jeu d’enchère à un tour, là où Evo/Cyclades, qui utilisent un système pourtant assez proche, n’apparaissent pas dans cette liste. Encore plus que dans ces derniers, l’évaluation du montant annoncé est cruciale car il n’y a pas de rattrapage possible.
Surpayer ou courir le risque de ne rien obtenir du tout, quel sera votre choix ?
Industry
Industry
Industry (2010)
Eléments mis aux enchères
– Des emplacements contenant divers avantages : Usines, Technologies, Jokers…
Déroulement
– Dans l’ordre du tour, en commençant par le premier joueur, chaque joueur est le « commissaire-priseur » une fois en tout. Le commissaire-priseur choisit parmi les emplacements disponibles pour la manche, celui qui est mis à l’enchère.
– En commençant par le joueur à gauche du commissaire-priseur, chacun fait une offre supérieure à la précédente, ou passe. Le commissaire-priseur parle en dernier et a le choix entre deux options :
1) Laisser l’emplacement au plus fort enchérisseur, auquel cas cet enchérisseur lui verse le montant promis. Il reste commissaire-priseur pour une nouvelle enchère. OU 2) S’approprier l’emplacement, en versant un montant égal à la plus haute offre aux autres joueurs. Dans l’ordre du tour, en commençant par le joueur à sa gauche, il donne 1 Thaler à chaque joueur (y compris lui-même) jusqu’à avoir atteint le montant requis, en faisant plusieurs tours si besoin.
CommentairesCette phase d’enchère est diabolique. Relativement similaire à celle de Goa, elle propose toutefois un ressenti différent avec une circulation de l’argent en circuit fermé. Le principe de redistribution étalée implique des calculs dépendant de sa position pour espérer récupérer une pièce de plus de la part du commissaire-priseur.
Son jeu ancêtre, Industria (2003), du même Michael Schacht, propose également une enchère à un tour sympathique, mais plutôt moins tendue. Le commissaire-priseur a le choix entre prendre l’argent du plus fort enchérisseur ou prendre l’élément gratuitement.
Nieuw Amsterdam
Nieuw Amsterdam
Nieuw Amsterdam (2012)
Eléments mis aux enchères
– Lots de deux à trois jetons Actions, déterminant quelles actions seront disponibles pour le joueur à la phase suivante.
– Certains lot sont éventuellement accompagnés d’une petite somme en cash
Déroulement
– Dans l’ordre du tour, le premier joueur qui n’a pas encore remporté de lot à cette manche choisit un lot mis aux enchère, parmi ceux disponibles
– Ce joueur fait la première offre, seuls les joueurs n’ayant pas encore remporté de lots peuvent monter sur l’offre, dans l’ordre du tour et une fois chacun
Particularités
– Les joueurs payent leurs offres en utilisant une combinaison de ressources au choix : Argent, Fourrures, Bois, etc. : toute unité de n’importe quel type vaut 1.
– L’ordre du tour du joueur lançant l’enchère est inclus au lot exposé (sous forme de jeton). Autrement dit, si je remporte l’enchère déclenchée par le premier joueur, je deviens premier joueur pour le reste de la manche, et celui-ci récupère mon jeton d’ordre du tour en échange jusqu’à ce qu’il remporte un lot.
CommentairesLa primeur pouvant selon les cas être assez capitale lors de la phase suivante, le couplage entre les jetons d’actions et l’ordre du tour rend l’enchère bien souvent cornélienne. Ce jeu est resté relativement discret dans le microcosme ludique francophone. Il est pourtant excellent, à essayer sans hésiter si vous en avez l’occasion.

Adjugé vendu ?

On le voit, même en partant d’une base mécanique assez spécifique, de nombreuses variations sont possibles. Si les autres éléments de jeu peuvent être accolés à l’enchère proprement dite avec plus ou moins de bonheur selon les goûts, j’espère vous avoir convaincu que la dynamique de l’enchère a nécessairement aussi son influence sur le ressenti global du jeu.

Les auteurs n’ont d’ailleurs certainement pas fini de triturer la chose dans tous les sens, en témoignent les quelques jeux relativement récents de cette liste. Pour coller à l’actualité, le tout frais Five Tribes propose une sorte d’enchère à un tour, même si ce n’est pas véritablement le cœur du jeu. Ce type de résolution d’ordre du tour par un positionnement initial sur des emplacements prédéfinis constitue une variation à la sauce enchère d’un principe déjà utilisé dans Fresco ou encore Pergamon, pour ne citer qu’eux.

Dans un autre registre, Mégawatts : Les premières étincelles, la version « simplifiée » de Mégawatts relativement décriée par un certain nombre de puristes du jeu d’origine, se pose pourtant en alternative plus que correcte, particulièrement à deux joueurs. On s’écarte toutefois ici quelque peu du sujet puisqu’il s’agit plutôt de mise en vente à un prix fixé que d’enchère. Mais l’idée d’un unique tour de table est là.

Enfin, comment conclure un article sur l’enchère sans évoquer celui que d’aucuns considèrent comme le jeu d’enchères. Dernier volet de la trilogie Knizia, Art Moderne en propose en effet pas moins de cinq types. Notamment, je vous le donne en mille… l’enchère à un tour.

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15 Commentaires

  1. acariatre 25/09/2014
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    Voilà une série (« La mécanique de jeu ») que je vais suivre avec grand intérêt.

    Je ne m’étais jamais apperçu de cette différence fondamentale de mécanique entre une enchère à un tour et une enchère classique ; les arguments en faveur de la première sont sans appel, je suis définitivement pour.

  2. eolean 25/09/2014
    Répondre

    Tout à fait d’accord avec toi pour New Amsterdam, un jeu sous-évalué à sa sortie et qui mériterait un just played ^_^

     
    Concernant les enchères, c’est un mécanisme qui revient régulièrement dans les jeux, encore dernièrement avec Abyss. 
     
    J’aime beaucoup le système de GOA et également celui de Strasbourg qui permet un peu de bluff même en enchère à un tour. 
     
    Super article de fond, bravo !
  3. Umberling 25/09/2014
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    Sylla est véritablement excellent dans son genre. Pour tester les différents types d’enchère, effectivement, on aura du mal à trouver mieux qu’Art Moderne… Bel article en tout cas !

  4. Shanouillette 25/09/2014
    Répondre

    j’espère que zom va lire ça de près .. ça lui donnera peut etre enfin envie de jouer à Goa.. :] merci pour ce superbe article et vivement les prochains !

  5. Rimsk 26/09/2014
    Répondre

    Très bel article, merci Grovast.

  6. Grovast 26/09/2014
    Répondre

    Merci pour votre intérêt, j’ai déjà quelques thèmes en vue pour le(s) prochain(s) article(s) wink

  7. Antony 26/09/2014
    Répondre

    Bravo pour cet article de fond vraiment bien réalisé. Cependant, comme tu le précises : cette préférence pour l’enchère à un tour par rapport à l’enchère classique est subjective. De même, certains préjugés sont parfois gravés un peu trop vite dans le marbre de notre cerveau (pour reprendre ton expression, que je trouve tout à fait parlante). Si j’exprime ces deux points, c’est parce qu’en ce qui me concerne ma passion pour le Poker me pousse, subjectivement, à opter pour le préjugé contraire du tien. Certes, le Poker n’est plus tout jeune et nous sommes loin du jeu de société moderne… Cependant, et même s’il a connu plus de 300 variantes, le système d’enchère classique est parvenu a traverser les âges. Il est toujours d’actualité et permet la liberté dans le choix de ses actions, la présence du bluff, ainsi que la prise de risque liée à la surenchère apportant tout le piment nécessaire. Attention, je ne dis pas que les jeux que tu as cité sont mauvais, ni que l’enchère à un tour, c’est mal. Je souhaitais juste souligner que, même si ce système permet des tours de jeu plus rapides, il se peut qu’il lui retire toute sa saveur. Ceci n’est, je le rappele, que mon préjugé subjectif 😉   

    • Grovast 26/09/2014
      Répondre

      Tout ceci, tu as raison de le rappeler, est surtout une histoire de goûts. L’objectif de mon artcile est simplement de donner envie à des joueurs qui seraient dans l’état d’esprit où j’étais à une époque (je pensais ne pas aimer les jeux d’enchères), en leur proposant un coup de projecteur sur une forme différente qui, peut être, leur conviendra mieux, ou pas.

      Pour être tout à fait complet d’ailleurs, je trouve certains jeux d’enchère classique très bons, au premier rang desquels le superbe Princes de Florence.

       

      • Antony 27/09/2014
        Répondre

        D’accord, oui, je suis tout à fait d’accord avec toi !  yes

  8. ahuacatl 01/10/2014
    Répondre

    Super article.

    Goa est un de mes jeux préféré, il mériterait une réédition avec un relooking graphique. 

  9. Zuton 28/12/2015
    Répondre

    Très bel article, comme toujours, sur lequel je réagis tardivement suite à la découverte de Nieuw Amsterdam.

    +1 avec Eolean et Grovast sur Nieuw Amsterdam : jeu méconnu découvert seulement cette après-midi chez mon ami 6gale (–> merci !) à 4 joueurs. Il se révèle comme un superbe jeu très prenant, les pictogrammes sont claires, le matériel de bonne qualité et les choix cornéliens. Le vrai plus est la mécanique qui sert le thème  à merveille alors que l’inverse est vrai aussi !

    La phase d’enchère est primordiale puisqu’elle va définir le type d’action principale auxquelles on aura droit ensuite, avec heureusement une action bonus secondaire à intercaler ou l’on veut. Elle définit également l’ordre du tour qui est important. Être 1er joueur lors ce cette phase d’enchère signifie souvent que l’on va perdre cette première place, à moins de miser une somme astronomique ou sur un lot faiblard.

    La dernière manche est ainsi extrêmement tendue au niveau de l’enchère et déroutante pour débuter la mise car on ne sait pas vraiment la valeur exacte des possibilités des adversaires (car chaque type de ressource peut entrer dans a mise, comme expliqué par Grovast). Miser le max amoindrit nos PV de fin de partie et j’ai ainsi préféré lancer l’enchère sur un lot moins intéressant… Bref, le jeu est fluide et excellent avec plusieurs axes stratégiques possibles.

    Je ne suis pas fan des purs jeux d’enchère, mais tout comme toi, je me mets à bien supporter l’enchère à un tour en abondant surtout ton point 2 (dimension de bluff atténuée) !

    Est-ce que le jeu Strasbourg propose également un système d’enchère à un tour ? Si oui, ce jeu risque de rentrer dans ma wish-list…

    • Grovast 29/12/2015
      Répondre

      Oui, le système de Strasbourg est très particulier mais il s’apparente à de l’enchère un à tour.

      Particulier car tu dois constituer des lots d’offres en prévision d’une séries d’enchères à venir. Mais en fonction du déroulé tu peux adapter complètement ta répartition (finalement je ne vais pas participer à ça car je pense que je peux avoir ci à la place). C’est à la fois stratégique et tactique, j’aime beaucoup

      Particulier car sur une  enchère » donnée, les 3 premières places sont potentiellement récompensées (et non pas uniquement la plus grosse offre)

      Bref, oui, ça aurait eu sa place dans cet article et oui, je te conseille de l’essayer si possible. Seulement à partir de 3 par contre.

      • Zuton 30/12/2015
        Répondre

        Merci pour ta réponse et les précisions !
        Après visionnage de la vidéo de présentation de Strasbourg par Xilon, le jeu semble comporter un enchainement d’enchères successives ce qui m’a un peu refroidi..

  10. 6gale 30/12/2015
    Répondre

    @ Zuton : content que tu es apprécié Nieuw Amsterdam. Avec mes garçons, nous aimons aussi beaucoup ce jeu, injustement méconnu.

    Cette phase d’enchères est effectivement primordiale, dans la détermination de l’ordre du tour et le choix du set d’actions disponibles, pour mener à bien sa stratégie avec quand même, une part de bluff et de blocage à prendre en compte vis à vis de ses adversaires, ne serait-ce que pour leur faire perdre des ressources (facteurs de PV en toute fin de partie).

     

    • Zuton 30/12/2015
      Répondre

      Yep, et merci pour cette bonne découverte ! Le problème pour enchérir est que l’on ne sait pas la capacité d’enchère de chaque joueur vu que plusieurs éléments comptent (surtout lors de la dernière manche ou tout le monde est bien fourni…) , à moins de l’annoncer en préambule ce qui met déjà la pression sur l’enchère alors qu’elle n’est même pas commencée ! 🙂

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