Gwent, ou comment faire mumuse quand on est sorceleur

Vous avez peut-être, comme moi, arpenté les Royaumes du Nord en compagnie de Geralt avec ses jeux vidéo (The Witcher 1, 2 et 3), ou ses livres. Dans le dernier opus de la trilogie vidéoludique du sorceleur, on trouvait un jeu de cartes, le Gwent (ou Gwynt, en français), qui a tout de suite fait sensation. Il permettait de dépenser ses orens durement acquis, de prendre une pause bien méritée à la recherche de Ciri. Bref. C’était le bon temps.
Et voilà que l’éditeur du jeu, CD Projekt Red, annonce un JCC, « à la » Hearthstone ou Elder Scroll Legends (dont nous vous parlions récemment), sur les bases du Gwent. Il s’intitule sobrement Gwent, the Witcher Card Game.

Depuis l’annonce, le jeu a fait du chemin, il a même été présenté à la dernière Gamescom de Cologne pour venir s’annoncer en bêta fermée. C’est gratuit, mais vous pourrez acquérir des cartes pour de la monnaie sonnante et trébuchante. On y reviendra.

Bref, j’ai eu une clef de bêta, donc je vous décortique tout ça !
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Le principe

On va jouer un affrontement – que dis-je, un duel ! – en deux manches gagnantes, avec un paquet de pioche personnel et une main de dix cartes. Oui, dix ! À chaque tour, un joueur pourra faire une des trois actions suivantes (et une seule) :
 
  • Jouer une carte de sa main
  • Utiliser le pouvoir de son leader
  • Passer pour le reste de la manche.
 
 

Les cartes vont se placer sur des lignes, trois pour être exact : l’infanterie, l’archerie et le siège.
Leur puissance va s’ajouter, et la plus grande force totale en fin de manche gagnera. Deux manches gagnantes.
À quoi donc est-ce que ces lignes servent ? Eh bien des effets de mauvais temps peuvent réduire une (ou plusieurs) des lignes à une relative inefficacité, réduisant la force de la plupart des unités à 1 (quand les plus grosses cartes avoisinent 12. Vous voyez que ça peut faire couiner).

Autre point important : entre chaque manche, vous piochez peu. Deux cartes pour la deuxième manche, une pour la troisième, s’il y en a une. Autant vous dire que vous n’allez pas jouer tout votre paquet et que vous ferez mieux de bien gérer votre coup en économisant les moyens.

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Résultat contre une IA.

 

Les complications

Ce serait bien simple, si les cartes n’avaient pas d’effet ! Eh oui, la plupart des cartes ont des effets compliquant grandement la tâche, sans quoi, il faut bien l’avouer, Gwent se serait réduit à une histoire un peu foireuse de mathématiques. Bref, votre tirage et votre façon de réussir à fourber l’adversaire, à l’obliger à plus jouer que vous, garantit des parties tendues. Pas vraiment aisé, en fait, de savoir qui va l’emporter, même si des combos bien huilées vont forcément faire grincer des dents plutôt vite si vous n’avez rien pour y répondre. Typiquement, aujourd’hui, il y a peu de joueurs, donc le matchmaking vous enverra vers un adversaire disponible, quitte à ce que vous y laissiez quelques plumes.
L’équilibre de Gwent est délicat. Comment épuiser son adversaire est important, mais difficile : vous jouez une carte chacun, donc… il faut garder vos cartes maîtresses si vous comptez perdre la manche, tout en faisant cracher ses atouts à l’ennemi.
 

 

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Deux styles de jeu très différents : espions pour Nilgaard (haut), résurrection pour les An Craite (moi).

Les factions

Cinq factions s’opposent dans le Gwent, avec quelques cartes neutres que vous pourrez jouer de deck en deck.
Que sont ces factions et leur spécialités, maintenant que vous savez de quoi il s’agit ?
  • Les royaumes du Nord : Foltest, Radovid, vous connaissez ? Avec leurs armées à la loyales, leurs magiciens et la chevalerie, ils auront des stratégies centrées autour des cartes dorées. Les cartes dorées sont insensibles à plein d’effets, notamment le temps, la réduction de force, et chez vous, elles auront un bonus de force. Ah, et aussi, vous aurez de la piétaille qui fait front en se plaçant en masse sur le champ de bataille et des commandos qui travaillent ensemble, se renforçant les uns les autres.
  • Les Scoia’tel : les non-humains (nains et elfes, principalement) opprimés mènent une vie de guerrilla. Si les elfes adaptables se placent n’importe où sur le terrain ou tendent des embuscades pour neutraliser les stratégies adverses, quand les nains, eux, ont tendance à rester sur le plateau d’une manche à l’autre. Ce qui permet de bien avoir le temps de les renforcer dans un premier temps, et donc de bénéficier de l’effet de boost une seconde fois.
  • Les Monstres : les pas-beaux, menés par la Chasse Sauvage, sont les maîtres des intempéries. Les craignant souvent peu, ils profiteront des faiblesses pour rester sur le plateau. Ah, aussi, ils dévorent souvent des unités, mortes ou vivantes, pour se gonfler la panse et devenir énormissimes !
  • Les habitants des îles Skellige : vikings dans l’âme, pillards, pirates et valeureux clans de guerriers, les Skellige profiteront de leurs blessures pour mieux rebondir. Avec leurs berserkers ursidés, leurs prêtresses païennes qui raniment des unités, on a affaire à des bonnes brutes, ça oui. Et je peux vous assurez que ça fait mal.
  • Enfin, honni par les royaumes du Nord, l’empire de Nilfgaard : vilenie et trahison au menu ! Jeter des carcasses de vaches pourries pour empoisonner les adversaires ? OK. Envoyer des espions pour renforcer un peu l’adversaire en vous donnant un méga coup de boost ? OK. Révéler les cartes de la main de l’adversaire une à une pour se donner de petits bonus ? Pourquoi pas. Bref, on ne recule devant rien !
 
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La construction de paquet manque un peu d’ergonomie.

 

Le modèle économique

Free to play, donc gratuit avec des micro transactions (pas bloquant si on ne les fait pas), le jeu s’avère généreux en diverses ressources, mais en revanche, il sera difficile d’avoir le deck de ses rêves : c’est si cher de fabriquer toutes ces cartes ! Bon, je ne doute pas qu’à force de jouer, cela viendra, mais quand on se retrouve face à des paquets à la stratégie bien huilée, on pleure.

Le jeu propose cependant des bonnes initiatives : notamment celle de féliciter son adversaire d’un petit bouton, ce qui le récompensera. Eh oui, cela permettra de ne pas avoir de comportement toxique en jeu, du moins on l’espère ! La récompense est automatique ou presque : la communauté prend très bien le pli et est pour l’instant très agréable.
Il est également à noter que dans chaque tonneau (le paquet de cartes local), vous aurez au minimum une carte rare. Et, cerise sur le gâteau, vous la choisirez entre trois, ce qui vous permet d’avoir du contrôle sur ce que vous voulez jouer.

À voir pour comment le jeu s’étoffera. Des aventures solo ? De nouvelles factions ? De nouvelles cartes pour étendre les gameplays qui marchent moyennement ? Difficile de le dire aujourd’hui. En tout cas, aujourd’hui, Gwent est presque exclusivement un jeu d’affrontement joueur contre joueur.

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Choisir la carte rare de son tonneau de cartes, toujours un plaisir.

 
 
Est-ce que je recommande Gwent ? Chaleureusement, oui. Remplace largement Hearthstone pour ma part : plus épuré, plus nerveux, plus court, plus tendu. Mêmes défauts cependant, un peu répétitif, et limité quand on le consomme un peu trop abondamment. Mais pour une bêta, c’est fort fort prometteur ! Je vous dirais bien de patienter un tout petit peu : la progression des gens va être remise à zéro à la sortie officielle du jeu (qu’on estime à bientôt, même si aucune date n’est donnée), avec quelques bonus pour avoir joué à la bêta. Ah, et vous conservez toute transaction éventuelle. Bref, si vous êtes impatient(e), allez-y, et sinon, prenez votre temps.
 
Pour jouer ? C’est par là.
 
 
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13 Commentaires

  1. Rata 16/05/2017
    Répondre

    Patienter c’est facile ! Je me suis  inscrit le 14/09/2016 pour avoir un clé de la béta et toujours rien… Donc n’espérez pas avoir une clé avant la sortie du jeu.

    En tout cas, ça a l’air prometteur

    • Umberling 16/05/2017
      Répondre

      J’ai demandé mi ou fin février et j’ai eu mes deux clefs assez vite (j’ai demandé sur deux adresses différentes pour être sûr d’en avoir une). Donc je te dirais bien d’essayer de refaire une candidature pour la bêta, avec une autre adresse.

      • Rata 16/05/2017
        Répondre

        J’avais refait une demande il y a 3 mois, et toujours rien, ni dans la boite ni dans les spams, snif ! Ils ne doivent pas apprécier les adresses en gmail j’imagine…

        • Umberling 16/05/2017
          Répondre

          Ou ton profil de machine… J’ai fait mes demandes avec 2 adresses gmail… Pour les bêtas, ils testent aussi les performances sur différents parcs informatiques…

          • Rata 16/05/2017

            J’avoue ne pas avoir une foudre de guerre, mais Heartstone est parfaitement fluide.

            Bon, de toute façon, la béta ouverte arrive bientôt, là je n’aurais pas besoin de clé ! 🙂

  2. Maku's Boards 16/05/2017
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    Le jeu est vraiment bien, mais pour ma part, j’attends une version mobile. Je préfère largement jouer sur tablette ou téléphone depuis mon canapé que devant mon PC.

    Ou sinon, une version Switch, là je serais refait 😀

  3. El Cam 16/05/2017
    Répondre

    T’AS UNE FAKE CIRI, ******lé !!!

    • Umberling 16/05/2017
      Répondre

      J’ai pris Margarita au final. J’avais envie de faire Northern Realms avant de me rendre compte que je préférais BIEN ENTENDU de très loin le gameplay de Nilfgaard. 😉

      Aucun attrait pour les Scoia’Tel par contre : je trouve ça un peu plat.

  4. Sedenta 18/05/2017
    Répondre

    Merci pour l’article. Il a l’air un peu plus riche que le Gwynt du jeu vidéo. Je l’essaierais à sa sortie.

    • Umberling 18/05/2017
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      Beaucoup, beaucoup plus riche. La bêta ouverte ne devrait plus tarder !

  5. Umberling 30/08/2017
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    On est dans l’open bêta depuis un certain temps, et là, une campagne solo se rajoute !

  6. Umberling 15/11/2018
    Répondre

    Petit commentaire pour faire remonter : le jeu est sorti en mode définitif, a subi de très, très lourds remaniements et en sort plutôt grandi. Il est assorti d’une campagne solo payante, Thronebreaker, qui est très très trèèèèèèèès bien. J’écrirai dessus si j’ai le temps.

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