Flamme rouge : Mettre un coup sur la meule !

« Nous voilà de retour sur la chaîne Ludovox, chers téléspectateurs, merci de suivre avec nous cette course cycliste incroyable qui se déroule sous nos yeux. Une course « haut les pédales », n’est-ce pas mon cher Raymond ?

— Tout à fait, Jean-Michel, je peux vous dire que, j’en ai suivi des courses, et celle-là nous tient dans une haleine folle. D’ailleurs, on amorce le dernier kilomètre du parcours.

Le fameux drapeau "Flamme rouge"

Le fameux drapeau « Flamme rouge »

 

— Ah oui, les cyclistes vont passer sous ce fameux drapeau rouge. De beaux souvenirs pour vous, Raymond ?

— Oh que oui ! Je me souviens de l’excitation à passer sous ce drapeau triangulaire, cette « flamme rouge » qui symbolise le dernier kilomètre d’une course cycliste. Le moment où il faut tout donner, où la victoire est à portée de guidon, où il faut « mettre un coup sur la meule » (ndr : expression cycliste pour accélérer vivement l’allure. On dit aussi Tirer sur la meule.). Attention … Ça y est, c’est parti !

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— Le peloton vient de se lancer. On sent qu’ils en ont dans les jambes, ces gars-là. Comment se présente ce dernier kilomètre ? Racontez-nous, Raymond. Nos auditeurs veulent savoir.

— Ah, cette course est renommée pour être compliquée, et les derniers mètres n’y font pas exception. Concrètement, nous avons plusieurs circuits possibles, cela change à chaque course. On va y retrouver de belles lignes droites, des courbes parfois serrées, quelques montées vont mettre à mal l’énergie de nos coureurs. Et, heureusement, quelques descentes vont leur donner un peu d’air.

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— Et ils ne se bousculent pas un peu ?

— Ce sont des coureurs professionnels, mon cher Jean-Michel. Il faut savoir que, sur cette fin de course, les coureurs doivent se gêner un minimum. Du coup, on a l’impression qu’ils roulent tous au milieu de la route, et se doublent sur les côtés.

— Il n’y a pourtant la place que pour 2 vélos côte à côte, non ?

— C’est vrai, mais cela n’empêche pas un 3ème de passer un milieu. Par contre, pour 2 vélos côte à côte, celui de droite aura toujours l’avantage.

— Incroyable, on sent l’expérience qui parle. Nous avons 4 équipes qui viennent de franchir le drapeau. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

— Tout à fait ! Chaque équipe est constituée de 2 coureurs : un rouleur, et un sprinteur. Le sprinteur va pouvoir faire des échappées pour prendre une belle avance, ou rattraper son retard, mais il risque de se fatiguer si il ne se ménage pas. Alors que le rouleur est moins rapide, mais plus régulier.

— Concrètement, comment cela se passe ?

— Ahlala, je vais te révéler quelques secrets du métier. Je te préviens, c’est un peu technique. On va essayer de ne pas perdre nos auditeurs. Il te faut savoir que les jambes ne font pas tout dans le vélo. Il y a aussi les cartes.

— Les cartes ?

— Effectivement. Nous, les cyclistes, on est un peu des magiciens, et ce sont les cartes qui nous font réellement avancer. Le sprinteur et le rouleur disposent de leur propres cartes. Comme je te le disais il y a cinq minutes, le sprinter est rapide mais il se fatigue. Il dispose donc de cartes qui lui permettent d’avancer de 9 cases d’un coup ! »

— 9 cases ! mais c’est ÉNORME ! Ils sont irrattrapables !fr-carteequipe

— Brûle pas les étapes, mon Jean-Mi. C’est bien, 9 cases, mais il dispose aussi de cartes qui le font avancer de 2 ou 3 cases seulement. Sacré différentiel ! Alors que le rouleur va moins vite,  7 cases maximum, mais il a beaucoup de cartes intermédiaires, à 4 ou 5. Donc il avance à un bon rythme.

— Oui, mais c’est facile. T’es sprinteur, tu ne joues que des cartes à 9 cases, et hop, le maillot jaune est dans la poche !

— T’as encore des choses à apprendre, mon cher Jean-Michel. Sache que, pour commencer, il ne pioche à son tour que 4 cartes de son deck et…

— Deck ?

— Oui, son set de cartes, si tu préfères. Bref, il pioche des 4 cartes, en choisie une qu’il garde cachée, puis défausse les 3 autres. Son coéquipier fait de même. Et si il n’a plus de cartes, il mélange sa défausse et refait un tas. Le tout en pédalant.

— J’ai compris. D’abord le sprinteur, puis le rouleur.

— Non, ils le font dans l’ordre de leur choix. Mais forcement l’un après l’autre. Sinon, c’est tricher.

fr-platezu Ok, et une fois que chaque cycliste de chaque équipe a choisi sa carte ?

On se les révèle tous en même temps. Mais attention, discrétos, hein, sans que les caméras de télé le voient ! Puis chaque cycliste avance du nombre de cases correspondant à sa carte choisie. C’est toujours celui qui est en tête qui commence. Si 2 cyclistes sont au même niveau, c’est qui qui y va en premier ?

— Celui qui est … euh … à droite !

— Bien ! Bref, chaque cycliste avance. Si il arrive sur une portion vide, il se place sur la position de droite (la meilleure). Sinon, il reste à gauche.

— Et si les 2 emplacements de la portion d’arrivée sont pris ?

— Il reste derrière. On a dit 2 maximum sur une portion.

— Ah oui. Bon, et ta carte, tu en fais quoi ? Tu la gardes pour un prochain tour ?

Un bel exemple de jet de carte. personne n'a rien vu

Un bel exemple de jet de carte. personne n’a rien vu

 

— Pas du tout. On la JETTE ! On la détruit ! Elle sort de la course. Tu ne la réutiliseras plus de la partie. Mais attention, pareil, faut être discret. Moi, je la collais sur une bouteille d’eau et je balançais la bouteille. J’ai jamais été pris !

— Mais c’est un truc de ouf, ça ! N’empêche que celui qui est en tête, il est presque sûr d’être tranquille, non ?

 

 

— Ah non, mon petit Jean Michel. Là aussi, tu te fourvoies. Parce que tu as le phénomène mêlée et le stress de la solitude. Pour faire simple, une fois que tous les coureurs se sont déplacés, on va regarder, en partant toujours du dernier, si il y a exactement une portion vide entre 2 coureurs, quelque soit la couleur du maillot.

— Et ? Ils font un selfie ?

— Mais non ! Ça motive toujours d’avoir un cycliste à une case de toi ! Du coup, tu pousses sur la pédale et tu te mets dans le sillage en te positionnant derrière lui. Tous ceux qui sont avec toi te suivent. Une case gratuite gagnée ! Et on fait ça en effet boule de neige jusqu’au premier cycliste. C’est l’effet mêlée. Groupir, quoi. Mais gaffe ! il faut EXACTEMENT une portion. S’il y en a plus, tu bouges pas !

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— Et le stress de la solitude ?

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— Ça, c’est terrible. Si un cycliste se retrouve avec personne sur la portion juste devant, ce qui arrive TOUJOURS à celui qui est en tête ou celui qui a été largué du peloton, il prend un gros coup de flip et il récupère une carte malus.

— Une carte malus ? Genre une carte pas top ?

— Tu l’as dit mon gars ! C’est une carte de valeur 2 qui vient pourrir ton deck. Et quand , en fin de course, tu te retrouves avec que des cartes de valeur 2 parce que tu as été en tête toute la course, tu comprends que t’aurais mieux fait de t’économiser !

 

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— La vache ! Mais on papote, on papote, et nos cyclistes avancent bien ! Tiens il attaquent un côte à 20 %. Ouh là ! Ça souffre dur, là.

— Les montées, c’est le démon du cycliste, surtout quand tu sens que t’es de plus en plus à plat. Il y a 2 effets. D’une part, si tu commences, termines ou traverses une montée, toute carte que tu joueras vaudra toujours un maximum de 5. C’est pas le moment de cramer tes 9 ! Et, en plus de ça, l’effet de mêlée ne s’applique pas, tant tu as le nez sur la route ! Heureusement qu’il y a quelques descentes.

— Et c’est mieux ?

— Carrément ! Si tu commences sur une descente, toute carte jouée vaudra au minimum 5. C’est le moment de te débarrasser des 2 encombrants.

— Je crois que je ne voudrais faire que des courses en descente !

— Ah, mon Jean-Mimi, je ne ferai jamais de toi un sprinteur, alors que…

— Je te reprends le micro, les coureurs de rapprochent de l’arrivée. le rouleur bleu fait une remontée, non, le vert ! Le vert, LE BLEU ! C’EST INCROYABLE ! IL EST PASSÉ JUSTE DEVANT SUR LA DERNIÈRE PORTION ! LE ROULEUR BLEU A ENCORE MONTRÉ SA SUPÉRIORITÉ ! Raymond ! Votre analyse ? Un moment anthologique, non ?

Et c'est le BLEU !

Et c’est le BLEU !

 

— Je reconnais que c’était une belle course ! Du beau spectacle. Ça me donnerait presque envie de remonter sur un vélo, tiens ! Ces sensations, cette tension de la mêlée, cette organisation entre les coureurs. Ça, c’est du sport !

— Sérieux ? Poupou de nouveau sur le tour l’an prochain ? Un vrai scoop !

Oh le beau Google-trad

Oh le beau Google-trad

— Attends, c’est pas fait ! Il y a quand même des choses qui me chiffonnent. Déjà, regarde le règlement, il est incompréhensible. J’ai du relire 3 fois pour comprendre le sens des mots.

— Ah, ce règlement là ? Mais c’est des danois qui l’ont traduit, c’est de la trad avec un dictionnaire. Mais le règlement va être repris par Gigamic. Ils feront du bon boulot de trad.

— Ben j’espère bien ! Et toi, t’en as pensé quoi ?

La distinction des cyclises auraient pu être meilleure

La distinction des cyclistes auraient pu être meilleure

 

— Top, j’adore cette course ! Vivement la prochaine ! Maintenant que tu m’as montré un peu mieux l’organisation, je serai au top pour commenter ! Par contre, j’ai un peu du mal à reconnaître le rouleur du sprinteur avec les nouveaux maillots. »

— Ouais, t’as raison, les 2 coureurs d’une équipe sont pas super faciles à différencier. Mais c’est pareil pour les cartes. On s’en sort, hein. Mais un peu plus de nuances aurait été appréciable.

— En tout cas, ça reste simple, on pourrait presque commenter ça à l’heure de l’apéro. La course ne dure pas longtemps, la technique est simple. Accessible à tous !

 

— C’est vrai. Presque un peu dommage qu’il manque un sofr-vircuitupçon de complexité. Les courbes, par exemple, tu les prends comme des lignes droite. Ça ne change rien. Seules les montées et les descentes vont jouer sur les cartes. Mais bon, ça permet à tout le monde de participer. »

— Et chaque dernier kilomètre est différent !

— Heureusement ! tu peux même en trouver sur le site BequilleGaletGuidon. Tu vas avoir de quoi commenter !

 

 

— Allez, il est temps de rendre l’antenne ! Merci de nous avoir suivis ! Et on vous dit :

À la prochaine course !

Note : Cet article est librement inspiré des échanges entre Jean-Michel Leulliot et Raymond Poulidor, qui ont commenté ensemble pour la télé, le tour de France de 1979 à 1986.

Flamme Rouge arrive chez Gigamic ce mois-ci pour 40€. 

 

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1 Commentaire

  1. morlockbob 23/05/2017
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    Poupou not dead !  on s y croirait !

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