Tricher à plusieurs, c’est bien

Vous avez déjà triché, dans un jeu ? Allez, ne faites pas l’innocent(e). Même moi, je l’ai fait. Au vu et au su de tous, avec l’accord d’autres joueurs, on a plié les règles de moult jeux. Oublié les règles. Et je n’en conçois aucune honte. Les autres joueurs non plus. (J’espère que vous aurez remarqué la superbe bannière, publicité éhontée et totalement gratuite pour le premier des bars à jeux lyonnais.)

Vous allez me dire « vraiment, tu n’as pas honte ? » ou « c’est donc pour ça que tu gagnes tout le temps ! » Mais en fait, la réalité est tout autre : on triche parfois pour rendre le jeu meilleur, de mon point de vue.

Dead_man's_hand

Dead man’s hand. Le symbole de la violence du poker. Plus fort que le cinquième as !

 

Coopératriche

C’est peut-être une des triches les plus faciles à faire. En jouant à un jeu de coopération, on peut se sentir « obligés » de tricher. Par exemple, vous êtes sur les dix dernières minutes de votre looooongue partie d’Andor, et il vous manque 1 à votre jet de dé pour gagner la partie, et que vous aviez 3 chances sur 36 de vous louper. Sinon, elle est perdue. Et le groupe a sacrément géré pendant toute la durée du jeu, pour en arriver à cet instant injuste où le dé fait votre partie. Ben tout le groupe dit « okay, c’est bon… t’as fait 2 et pas 1, et on a gagné. » Ne serait-ce pas familier, ça ?

Pourquoi le faire ?

Certains jeux sont injustes, et demandent un investissement, en temps et en émotion, si conséquent qu’on n’a pas envie de se retaper toute la partie pour voir à nouveau le même schéma se dessiner. Rien n’est plus frustrant que d’éprouver la limite d’un jeu avec un dé. On n’a pas défouraillé cette brouette de monstres avec talent pour se faire battre par un con de dé, non mais oh ! Ou alors, on plie les règles de façon plus subtile. Par exemple, on planifie un début de partie de Zombie 15’ en installant le plateau, alors que le jeu doit se faire en temps limité…

Quand ne pas le faire

Attention, la coopératriche est réservée aux jeux de coopération pure. Si vous avez un ou plusieurs joueurs traîtres dans le lot, ils n’auront pas envie de vous laisser reprendre quoi que ce soit, et c’est normal. Si vous le faites, vous allez casser leur partie pour réussir la vôtre : ils ne seront pas d’accord.

 

Casser les règles (sans casser l’internet)

Pousse ton gros cube de là, Kim. C’est les règles qu’il faut casser. Et pour ça, Internet sera le meilleur outil, ever. Que ce soit Boardgame Geek ou les forums de tel ou tel site, les variantes vont bon train et permettent de réparer un jeu aux règles bancales. Ou de rajouter de la rejouabilité, ce qui n’est pas une mince affaire dans certains cas. Marre de jouer à deux à Netrunner ? Essayez la variante à quatre avec deux corpos et deux runners qui jouent main dans la main. Andor vous semble Andor-mant ? Changez les règles, faites vos scénarios !52284765

Quand le faire

Vous avez l’impression d’avoir épuisé un jeu mais vous le trouviez agréable ? Il doit bien y avoir quelques fans ayant créé variantes ou améliorations. Parfois, même les éditeurs proposent du contenu gratuit sur des sites dédiés. Vous trouverez aussi des simplifications, des outils pour que le jeu soit plus équilibré, des aides de jeu… N’hésitez pas à naviguer et à vous servir.

Quand ne pas le faire

Pour faire découvrir un jeu. Ne commencez pas par une version +++ du jeu ; cantonnez-vous à la version de base tout d’abord ! L’expérience que propose la boîte de base est sûrement suffisante au départ, pas besoin de commencer par de la surcharge d’infos. Rendez-vous bien compte que si vous avez été chercher des variantes, c’est pour enrichir le jeu, dans la plupart des cas. Alors, si ce n’est pas de la simplification, abstenez-vous, sauf si vos joueurs ont envie de l’expérience augmentée. Et encore, il faut qu’ils en soient capables d’absorber les règles de base plus ce que vous allez ajouter. Souvent, écouter les règles n’est pas fun du tout. Alors si vous parlez de règles maison… ça va grincer des dents, je vous le garantis.

 

La règle perdue

Il peut vous arriver d’oublier une règle, lorsque vous commencez un jeu. Ou d’en déformer une. D’oublier le détail qui tue. Pas top, mais c’est arrivé à tout le monde. La plupart du temps, le bénéfice ou le handicap ainsi créé n’embête personne, car il est appliqué à tout le monde. Mais une règle mal fagotée peut vous ruiner un jeu tout entier ! Prenez exemple sur Shanouillette, qui a eu du mal avec Endeavor à cause de ça… (Hmm. Endeavor. Que du bonheur.)

Alors, ce genre de triche, on préfère éviter. Autant savoir ce qu’on manipule, hein…

 

Le banc de touche : SPOILER !

Parfois, les jeux compétitifs sont aussi injustes que les jeux coopératifs, mais pour d’autres raisons. Les spoilers, bien connus des joueurs de cartes à collectionner, sont des mécanismes, des cartes ou tuiles qui gâchent le jeu et le brisent, car trop forts, divisant ainsi l’intérêt du jeu. Pour en citer quelques-uns de très connus dans le monde des JCC, on a le Lotus Noir, Time Walk ou Ancestral Recall.

WP_20150224_11_09_21_Pro

Les cartes qui restent dans la boîte. Obviously.

Par exemple, pour rendre King of Tokyo plus équilibré, j’ai banni les réacteurs, car ils empêchaient quiconque autre que leur possesseur de prendre le contrôle de Tokyo, empêchant donc tout gain de points avec ce mécanisme, et empêchant nombre de stratégies de se mettre en place. On peut aussi songer aux paysans de Carcassonne, qui sont souvent trop forts, et qui rapportent beaucoup (trop) de points. Un petit ajustement permet de leur faire valoir moins, et de donner plus d’intérêt aux routes, abbayes et châteaux.

Quand le faire

Quand cela ne pose de problème à personne, et quand vous êtes certain(e) que ce que vous voulez « trichifier » (soit en le bannissant soit en le modifiant) est bien un spoiler. S’il existe des possibilités tactiques pour contrer le prétendu spoiler, assurez-vous de les avoir testées et de ne pas dire « ce truc est nul, ça pète le jeu. » Bon, ça pètera vos stratégies préalablement établies, okay, mais ça peut aussi vous faire considérer le jeu autrement !

Quand ne pas le faire

Si vous jouez à un jeu de façon compétitive, disons en tournoi, assurez-vous bien d’appliquer les règles officielles. Mais tout le monde n’a pas à le savoir : je ne vais pas dire à des gens que j’ai banni les réacteurs de KoT alors que je viens de leur expliquer les règles…

 

Manipulo-narration

Disons que je joue Milady dans les Mousquetaires du Roy, ou un Overlord dans n’importe quel jeu. Ou que je suis maître du jeu d’un jeu de rôles. Et j’ai fait tellement n’importe quoi que les gentils me mettent sur la tronche. Je triche pour rendre le combat plus intéressant, ou pas ?

Eh bien, croyez-le ou non, j’aurais des scrupules à le faire s’il y a un système ferme pour gérer tout ça. Si l’équilibre entre forces « du bien » et Overlord sont équivalentes, eh bien… non. Je ne le ferais pas. J’en connais des sans vergogne qui ont à cœur de proposer un challenge digne de ce nom, en toutes circonstances. Lorsque l’enjeu est purement narratif, je ne vois pas ce qui me retient, en revanche ! Mais il ne faut pas non plus que les joueurs aient toujours l’impression de se planter : dites leur lorsqu’ils réussissent, et aussi lorsqu’ils échouent.

10013256_10153104155044450_2668520588592797934_n

Manuel de l’overlord pour enfants en bas âge.

Mini-triche

On sait tous que les gamins ont tendance à tricher. Parce qu’ils ignorent les règles, parce qu’ils s’en foutent, ou parce qu’ils veulent avoir le dessus sur vous. Faut-il les laisser tricher ? Beeeeen… c’est à vous de décider. Parce que votre minot a de grandes chances de piquer une crise si vous le chopez en train de tricher. Ça doit dépendre de la gravité de la triche, et de votre courage sur le moment, je suppose. Mais parfois, on triche pour son môme, et pas contre lui.

Quand le faire

Lorsque le bambin n’a aucune chance, vous pouvez tricher en sa faveur s’il ne le remarque pas. Ben oui, s’il le remarque, il va vous dire que vous le laissez gagner. Perdre confiance en lui. En fait, manipuler la gagne avec un gamin, c’est comme créer un climat narratif (voir plus haut avec le JdR et les overlords). Le tout étant de rester juste dans la triche, et de donner un challenge qui paraisse acceptable au bout de chou. Quand il pousse trop pour votre esprit de parent (tonton/tata/babysitter/grand parent/animateur/whatever) fatigué. 

Quand ne pas le faire

Bah… quand vous ne le sentez pas. Quand vous n’avez pas le courage de subir les quolibets du jeune rascal une fois qu’il vous aura battu. Quand vous le pensez à la hauteur.

 

Jeu de plateau vs jeu vidéo

La grande différence entre le jeu vidéo et le jeu de plateau, concernant la triche, reste l’utilisation que l’on peut faire du matériel. On détournera aisément des figurines de Lords of Xidit pour remplacer les cubes de Lords of Waterdeep, par exemple. Mais au final, le support ludique fourni est un terrain d’expérimentations. Une fois que vous avez fait le tour de Pick-a-polar-bear, que votre minot a grandi, qu’est-ce qui vous empêche de vous approprier le matériel de jeu, pour modifier règles et mécanismes ? Ben, personne. C’est votre droit. C’est comme vouloir sauter le chapitre chiant d’un livre, ou au contraire, relire un chapitre cool : même si le livre a été conçu pour qu’on le lise dans l’ordre, et d’une traite, il est ce que vous en ferez. C’est un outil. Et, comme vous le savez, l’homme domine les règnes animal, végétal et minéral grâce à ses outils. Là où le jeu vidéo propose la plupart du temps (et pour la plupart des gens) un produit fini et inaltérables aux règles fermes, le jeu de société est une forme plus souple, plus libre.

TimeWalk

Cette carte, c’est de la triche. Mais elle permet de rejouer. Alors rejouez. Et trichez.

 

Tricher c’est créer

Tricher, c’est créer de nouveaux paramètres. Bien sûr, ceux-ci doivent être publics, et tous les joueurs doivent être d’accord avec les modifications que vous appliquez. Le respect des joueurs fait loi : on est dans un jeu de société. Alors avant de faire quoi que ce soit à votre jeu préféré, assurez-vous que tout le monde est consentant (on vous rappelle d’ailleurs que le safe word est « banane »). Pour le reste, vous êtes maître du jeu, c’est vous qui en faites l’expérience. Pas besoin de vous forcer si quelque chose ne vous convient pas. Appliquer les 10 commandements littéraires de Daniel Pennac au jeu de société ne me parait pas si fou que ça. Et vous ?

 

Quelles sont vos triches les plus mémorables ? Celles dont vous êtes le.a plus fier(ère) ? Quels jeux sont les meilleurs à modifier ? Comment ? N’hésitez pas à nous le dire ! Nous sommes friands de variantes, car elles rendent les jeux vivants.

 

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

acheter andor sur espritjeu

12 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 23/03/2015
    Répondre

    Chez moi, on ne triche pas. Pas dans le sens premier du terme. Et si je prends quelqu’un à tricher… il va falloir qu’il refasse son action. Enfant ou pas enfant. Ou qu’il brise la partie histoire de comprendre son erreur.

    La triche par omission ou oubli de règle arrive de temps à autre et dans ce cas-là nous gardons la règle erronnée pour que tout le monde en bénéficie la plupart du temps si ça ne casse pas le jeu. Et souvent, on tape sur l’éditeur qui a traduit ou écrit la règle…

    En coop, ON NE TRICHE PAS. Et si on perd, c’est qu’on l’a mérité. Et si c’est à cause d’un lancé de dé, et bien c’est que le jeu est mauvais. Exemple, dans Ghost Stories, il arrive qu’on perde sur un jet de dé final, mais il y a un cheminement et une explication à tout cela !

     

    Quand je veux favoriser quelqu’un qui n’est pas joueur ou peine, et bien je joue intentionnellement moyennement. Sans mal jouer, mais sans jouer le meilleur coup non plus. Ça permet à l’adversaire de se refaire et à la partie d’être plus ludique.

     

    Niveau règles modifiées, nous en appliquons souvent pour Nuns on the run, un excellent jeu qui mériterait des ajustements.

    Sinon il y a bien sur le jeu de role ou le maitre DOIT tricher a outrance pour que l’experience des joueurs soit la meilleure possible.

  2. Shanouillette 23/03/2015
    Répondre

    Moi aussi je pensais « JE TRICHE JAMAIIIIS » avant de commencer à lire l’article, et puis en lisant ce qu’Umberling voulait signifier, je me rend compte que oui, des petits arrangements, on en fait tous. Pour rendre un jeu plus challengeant par exemple (les lives de Shadows of brimestone démontrent qu’on modifie souvent des points de détails pour que le jeu soit plus difficile), ou quand les règles ne sont pas super claires, on le fait parfois sans le vouloir et comme tu dis, si on le fait une fois, on doit aller au bout pour des questions évidents d’équité. Les petits arrangements avec les enfants sont monnaie courantes aussi, surtout que chez nous, ils jouent souvent à des jeux où les boites annoncent deux fois leur âge. Et puis le but c’est de leur apprendre à s’amuser, à perdre avec le sourire, et surtout partager un bon moment – pas de les dégouter à vie du jeu de société en jouant les rulesNazi. C’est mon côté meujeu, on ne se refait pas. 🙂

    Bref, les cas sont nombreux sans qu’il ne s’agisse de tricher à l’insu des autres…  Merci Mat’ pour cet article original !

  3. atom 23/03/2015
    Répondre

    Dans Ghost Stories au début on trichait un peu, mais pas pour aller a la victoire, d’ailleurs dans ces cas la on ne validait pas la victoire, mais pour aller un peu plus loin pour voir si on avait pas fait ce choix mais celui la on s’en serait mieux sorti et du coup, on s’est rendu compte que si on était voué a perdre, alors on perdait deux tours plus tard certes mais on perdait, et ça nous permettait de voir ce que l’on avait mal fait et de nous améliorer.

    Je n’apelle pas triche un réajustement des règles, surtout quand il y a un déséquilibre important qui nuit vraiment au jeu.

    Dimanche on va jouer avec des amis pas du tout joueur, mais qui sont intéressé et demadeur et on va leur faire découvrir le magnifique hanabi et je pense qu’au début aussi on va se permettre des entorses, d’ailleurs difficile d’arbitrer a Hanabi, ya tellement de moyen de tricher par exemple en insistant fortement sur une carte. Si on le fait c’est pour permettre de faire évoluer l’expérience de jeu ne pas la rendre trop frustrante

  4. atom 23/03/2015
    Répondre

    IL y a aussi un point qui me semble être oublié, c’est le cas ou le joueur s’oublie des points, il fait une action qui lui rapporte 4 points, mais n’en compte que deux.
    ou alors oublie une capacité permanente d’un de ses personnages, par exemple a Abyss avec le seigneur (le rentier je crois)qui donne une perle par tour, nous si le joueur oublie on le lui rappelle, c’est une règle bien établie chez nous qui fait que l’on joue avec détachement et ça n’est pas qu’a sens unique.

  5. atom 23/03/2015
    Répondre

    Dernier point : Est ce que c’est tricher que d’attirer l’attention sur un joueur ? Rien de plus énervant que de bien démarrer et que les autres joueurs fassent remarquer que oulala vous êtes bien parti, ce qui a pour effet de créer une ligue contre vous …

    • jim 23/03/2015
      Répondre

      Le pouvoir des alliances 🙂 Ca me rappel Risk ! Ca fait partie du jeu je trouve pour le coup, apprendre à se faire oublier, pas démarrer trop fort sinon ca peut devenir un acharnement contre vous.

      • TheGoodTheBadAndTheMeeple 23/03/2015
        Répondre

        Ca fait partie du jeu, a toi d’analyser les autres départs pour faire pencher la balance !

      • atom 23/03/2015
        Répondre

        Ce week end deux belles parties de Lords of xiddit, ou mon amie était super bien partie, toujours au bon endroit bien placée, a recruter les meilleurs, a combattre les bonnes menaces et j’ai un peu involontairement attiré l’attention sur elle, bon a la réflexion je crois que tout le mon en était conscient, et en fait je l’ai coiffé au poteau, et ai fini par gagner mais avec pas mal de chance au final, du coup j’ai un peu regretté ce coup de projecteur…

        • Umberling 23/03/2015
          Répondre

          Je ne suis pas toujours contre ce genre de pratique, car cela régule un peu les forces en présence, mais parfois c’est très injuste (surtout quand c’est systématique, en fait).

          • Shanouillette 23/03/2015

            Oui surtout quand c’est « lui il gagne tout le temps liguez-vous !! » ceci dit, il y en a qui gagnent vraiment TOUT le temps et BON HEIN arrivé à un moment, ça devient juste dégoutant aussi.

          • jim 24/03/2015

            Toujours avoir une tête de turc, perso le mien s’appel grandflo, dès qu’il joue je m’acharne sur lui, c’est un principe de base, et le votre s’appel comment ?

          • eolean 24/03/2015

            Chez moi c’est plutôt moi la tête de turc ! Mais c’est plus dans les mots que dans les faits, au final, chacun joue son jeu et je trouve ça plutôt rigolo. Heureusement d’ailleurs, parce qu’autant se liguer contre quelqu’un qui a de l’avance c’est logique, autant se mettre sur quelqu’un avant de commencer, ce serait peut-être marrant une ou deux fois et basta.

            Chez moi, personne ne « triche » et heureusement d’ailleurs, j’arrêterai de jouer sur le champs, il n’y a aucun intérêt selon moi. Par contre c’est vrai que ça peut arriver d’oublier une règle ou de mal la comprendre, dans ce cas on permet un « rewind » ou on joue tous avec la même erreur.

            En ce qui concerne les règles maisons, nous n’en faisons presque jamais. D’une part parce qu’on ne joue pas assez souvent au même jeu pour avoir le recul nécessaire pour le faire, et d’autre part parce que j’ai tendance à ne pas vouloir dénaturer les volontés de l’auteur. Bien sûr il y a quelques exceptions à la marge, mais c’est assez rare.

Laisser un commentaire