Un Endeavor sans accroc… ou presque !

Ça faisait longtemps que j'avais lu les nombreuses critiques dithyrambiques d'Endeavor sur le oueb. Les opinions des internautes ressemblaient toutes à des poèmes : "Endeavor : j'adore". Une fois, deux fois, trois fois… Bon, bon, bon. Tout ça n'est pas très original… mais quand même, un tel consensus, ça intrigue.

"Encore un jeu qu'il va falloir découvrir…" ai-je alors susurré avec grâce à mon oreille interne.
Et puis le temps faisant son œuvre, j'ai découvert d'autres jeux, plein d'autres jeux, et j'ai presque fini par me convaincre qu'Endeavor n'était pas tant indispensable à ma vie.

Le craquage

Et voilà qu'un beau jour, je tombe sur un vendeur qui me dit comme ça qu'Endeavor, c'est l'un des meilleurs jeux de ces dernières années. Bon…okaaay…Stop. La coupe est pleine. Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise (c'est qui la cruche là ? you talking to me ?). Bref. Craquage.

J'arrive à la maison avec ma jolie boite, je lui fais faire un zoli prout d'ouverture et puuuis, là, arf. Faut se manger les règles. Non pas qu'elles soient mal écrites ou excessivement longues (elles ne sont ni l'un ni l'autre) mais moi et la lecture de règle, c'est encore pas ça.

Je me rue donc sur the oueb et trouve promptement des vidéorègles. Il s'agit d'une vidéo avec un super gentil monsieur qui vous explique les règles d'un jeu et vous permet ainsi d'outrepasser la laborieuse phase de décodage/analyse/interprétation. (C'est comme avec une partition de musique, faut passer par cette étape avant de se faire plaisir). Bref, les vidéorègles, c'est un truc sympa destiné aux faignasses qui n'savent pas lire, comme moi… ou à ceux qui veulent découvrir les mécanismes d'un jeu avant de l'acheter.

La grosse feignasse

Je tombe donc sur la vidéorègle d'Endeavor.
Joie.
« C'est l'avantage d'acheter un "indispensable" quelques années après sa sortie. On est sûr que c'est un bon produit ET y a des vidéorègles sur internet. » me félicitais-je avec une élégante perspicacité.
Joie.

Failure System

Le soir même on décide de sortir la bête.

« Mais chérie, c'est un truc à trois et là on est que tous les deux …?
– Tant pis, on testera la variante officieuse ».

On a l'impression de faire un truc sexy, mais non, c'est juste qu'on limite le nombre de continents.
Chacun de nous représente un empire qui tente d'agrandir son influence vers les horizons d'azurs et au-delà. Apparemment on compte sur nous là. Faudra gérer culture, politique, industrie et finance d'un empire en extension. Wé l'aut' héé comment ils nous mettent en stress… Bon. Un faux air de Goa, une once de Puerto Rico, une pincée de El Grande…Reprends toi miss, tu t'en tires plutôt bien d'habitude.

Pas peu fière d'avoir retenue toutes les règles, je me lance dans l'explication du jeu face à mon Zom. Et là, c'est le drame. Il me coupe, m'embrouille, me confond, et je m'agace : « toi quand t'expliques les règles on n'a pas le droit de respirer mais quand c'est moi qui explique, t'arrêtes pas de me poser des questions et de me couper la parole ! Je n'expliquerais plus jamais les règles. D'Endeavor, au moins. Là ! » Je boude un peu et décide de lui mettre sa tôle.

Let's go.

Nous décidons tous deux de construire un chantier naval sur notre plateau individuel, voilà qui augmentera notre jauge de culture et permettra de faire l'action « Affréter »… Affréter c'est se tirer la bourre sur une piste de majorité pour devenir gouverneur. Bref, on se met la pression d'entrée.

On récupère des jetons Commerce (qui sont chouettes parce qu'ils permettent des actions en rab'), on prend le contrôle de villes, on fait nos petits choix de développement, hop « ça tourne vite ce jeu », tu m'étonnes, hop industrie, culture, actions, hop on ouvre des nouvelles routes…

Et soudain.

Zom active un bâtiment une deuxième fois.
« Mais heu … non. Chéri. Ça, tu peux pas.
– ha bon ? comment ça ?!
– bah… non, les bâtiments on les active qu'une fois. Sinon ça sert à rien de pouvoir acheter plusieurs fois le même!
– mais tu l'avais pas dit !! Du coup ça change tout !!
– …
– Bon… vu qu'on est qu'au 3e tour, je propose qu'on recommence.
-Grmpff …Bon…OK. »

Endeavor, deuxième.

On remet les compteurs à zéro. On repose nos bâtiments dans la réserve générale, on remélange un peu les jetons Commerce qui sont sur la carte. Et on avance. Cette fois, on change de stratégie. Zom booste son industrie, chope un bâtiment Docks, et paf ! affrète et colonise à tour de bras. Rapidement je suis prise de vitesse. Panique.

Et là, Zom jette un oeil innocent aux règles :
« Ah meerde… Il fallait affréter et occuper dans la même région. Rhaa…ça change tout… ! Pourquoi tu ne me l'avais pas dit ?
– Parce que je ne le savais pas… Ça y était pas dans la vidéorègle… Oui mais du coup, si t'avais pas fait ça, moi j'aurais pas récupérer la carte là… ça change toute ma stratégie.
– Rhmmpff… à moi aussi… Bon… On recommence ? De toute façon, ça va vite. »

Et allez. Endeavor, troisième.

Cette fois, c'est moi le 1er joueur héhé ! Tiens, je vais aller cash ouvrir le fret en Inde. Tu vas voir, je vais m'y prendre autrement. Lui, il part dans l'esclavagisme. Ha bha bravo Mônsieur. Si c'est ça, je vais prendre le jeton guerre là, ça me permettra de lui piquer sa colonie en limitant la casse pour ma population. Héhé il n'avait qu'à pas me couper ma route aussi. On se prend vraiment au jeu… Et là, on surmaîtrise les règles. Zom devient gouverneur, j'aimerais abolir l'esclavage mais j‘en ai pas les moyens, purée les tours vont vite, difficiles sont les choix … et finalement, on y est, 7 tours, voilà, on compte les points Gloire.

« Alors…Déjà, les pistes de statut…OK…Les cartes, bin j'ai un point…toi ça t'en fait 8… On a fait une Université donc trois points chacun…Maintenant les villes occupées et les routes…
– Les routes ? Tu m'avais pas dit que les routes aussi elles rapportaient ! Proteste-t-il soudain.
– Quoi ? ! Je te l'ai dit mais tu m'écoutais plus, alors là, c'est pas mon problème !!
– pff…
– De toute façon, tu gagnes quand même. 59 à 50.
– Ha bah… c'était serré.
– Mouais
– Il est bien ce jeu chérie ! T'as bien fait de le prendre !
– Mouais. »

Endeavor, je t'aime.

Un superbe jeu de placement/gestion/majorité avec des règles très bien écrites que je vous conseille de lire avant de jouer.

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