Tower Up : Toujours plus haut

Monolith est connu pour ses lancements de projet kickstarter avec des résultats à 6 chiffres. Des jeux avec des figurines pour un public initié expert. C’est pourquoi quand ils ont présenté Tower Up on s’est tous demandé si l’éditeur changeait sa ligne éditoriale pour du jeu familial vendu en boutique. Tower Up c’est tout de même une création conjointe du Trio Lartinchon, rien à voir avec Reblochon ou autres victuailles, bien qu’à Essen on pouvait récupérer un goodie saucisson. Les voies du marketing sont impénétrables. 🙂 

Lartichon c’est surtout le trio : Grégoire Larget, Frank Crittin et Sébastien Pauchon, responsables tous les 3 d’Angkor, Botanik, Maui, etc. 

 

 

Le grand architecte 

Le maire de la ville nous demande, à nous architectes, de construire de nouveaux immeubles dans le centre-ville. Voilà pour le pitch. Il va y avoir une concurrence féroce pour s’installer dans la ville et devenir le plus riche (gagner le plus de points de victoire).  

Fred Henry, le boss de Monolith parcourt en ce moment la France et ses nombreuses associations pour faire découvrir son jeu. Mi-octobre il était chez  les valeureux Ludochons dont je fais partie. Un tournoi était organisé, et voilà Fred Henry qui ouvre des boîtes et installe les tables de Tower Up, avec l’aide de quelques adhérents, et explique à la criée à toutes les tables à la fois les quelques règles du jeu. C’est dire si elles sont simples.

 

Fred Henry en train d’installer les jeux

 

Simple, basique ! 

Tower Up fait partie de ces jeux avec un gameplay très simple ; vous avez deux actions à votre tour : 

Soit vous prenez une des trois cartes du marché et les ressources indiquées dessus, soit vous construisez.

La construction est elle aussi très basique, le plateau est composé de cases et de routes. Première contrainte : on ne peut construire qu’à côté d’un autre bâtiment relié. Deuxième contrainte : il ne peut pas y avoir de batiments de même couleur reliés.

Enfin, cela a un coût : on doit payer une brique de ressource pour chaque bâtiment adjacent, concrètement si je construis à coté d’un bâtiment blanc et marron, je peux poser un gris ou un noir sur la case vide, et je dois ajouter sur les deux bâtiments une brique blanche et une marron.

 

 

Oui ça peut devenir très coûteux rapidement, et vous devez poser un de vos toits sur un des bâtiments que vous venez de construire ou d’agrandir. Ce faisant vous faites avancer votre marqueur de score (des petits engins de chantier) de la couleur indiquée sur votre plateau.

Le truc c’est que si vous posez votre toit sur un immeuble d’un étage vous faites avancer votre marqueur d’un, mais si vous le posez sur un immeuble de trois étages, c’est de trois cases qu’il va avancer. Il y a donc rapidement une petite bagarre qui va se jouer sur les bâtiments les plus grands. Encore faut-il avoir les briques nécessaires et les conditions de pose.

 

 

 

Dans l’ombre de Metropolys

Voilà, vous avez tout le jeu, ou presque, puisqu’il y a aussi des objectifs (trois) qui donneront des points au plus vite vous les réalisez. Ainsi il faudra être présent (pas nécessairement tout en haut) sur 4 tours situés au bord d’un lac, si vous êtes le premier, vous gagnez 7 points, le suivant 5, puis 3 pour les autres. ils sont au nombre de dix et jouent sur divers axes et offrent de la rejouabilité.

 

 

Mine de rien, ces objectifs vous poussent parfois à vous éparpiller. Qu’est-ce qui est le plus rentable, viser les objectifs ou construire de grandes tours ? C’est un dilemme constant, mais il y a un autre dilemme qui survient.

Si je parle de Metropolys (2008) c’est à dessein, d’abord c’est une création de Sébastien Pauchon, et on construit aussi des tours dans une ville, mais dans un jeu d’enchère et de majorité. Oui donc rien à voir me diriez vous. Pourtant on y retrouve les mêmes subtilités, laissez-moi vous expliquer.

En toute fin de partie, quand on aura posé son dernier toit ou qu’il n’y aura plus de briques d’une couleur, on va compter le nombre de toits à notre couleur sur le plateau, et plus vous en avez, plus vous marquez de points. C’est le troisième scoring.  

 

 

Recouvrir les toits des autres est important, certes vous ne leur enlevez pas de la présence pour les objectifs, mais vous grevez leur scoring de fin, et dans un jeu de placement, faire perdre des points aux autres est presque aussi important que d’en gagner.

 

Opportuniste ?

Au premier abord Tower Up semble opportuniste et il l’est c’est vrai, mais il ne faut pas le voir comme quelque chose de négatif, c’est un jeu où l’on doit s’adapter, en fonction des autres joueurs. Et le placement devient de plus en plus subtil, c’est en jouant que l’on se rend compte que l’on a des moyens de blocage, un pauvre bloc installé dans une impasse ne fera monter votre engin de chantier que d’une case, mais vous ne serez pas délogé pour le scoring de fin, malin non ?

 

 

En plaçant judicieusement vos blocs, vous pouvez, avec les 3 règles de contrainte de pose, empêcher que quelqu’un ne vienne construire sur votre toit. Dans le cas ci-dessus, le joueur orange a extrêmement bien joué (ou il n’a pas fait exprès^^), mais plus personne ne peut construire par dessus ses tours : en effet, il ne peut pas y avoir de construction sur la case vide près du lac, puisque l’on ne peut pas y placer de bloc blanc, gris marron ou noir. 

 

Tout la haut ?

Niveau édition, rien à redire, les blocs et les toits s’emboîtent les uns dans les autres et c’est stable sur le plateau, une boîte thermoformée contient toutes les tuiles, et les cartes ressources sont sur un petit chevalet. Tout est extrêmement lisible, que ce soit le plateau ou les scorings des joueurs même si on pourra trouver ça visuellement austère.

Tower Up fait partie de ces jeux aux règles épurées qui pourtant recèlent une bonne profondeur, le genre de jeu où vous démarrez la partie en ayant quelques idées préconçues, sur son opportunisme. Puis en jeu vous percevez les petites finesses. Un petit bijou d’épure pour qui aime le placement à l’ancienne.

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1 Commentaire

  1. Shanouillette 28/10/2024
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    Yes, très bon jeu, extrêmement lisible oui, mais pas un abord très sexy (ces couleurs…)

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