PEL 25 reportage #1 : 7 Wonders Dice – Alice de l’autre côté du miroir – Cosmolancer – Archeo – Neko Syndicate – Osmosis – Le chat et la tour

Paris Est Ludique, PEL pour les intimes, revient après une année de pause. Paris 2024, souvenez-vous, il y a avait bien des jeux mais plus Olympiques que de Société.

 

Au menu : une première matinée pour les pro vendredi, puis vendredi après-midi, samedi et dimanche pour les joueuses et joueurs.

 

Affiche : Floriane Madéry

 

Festival entièrement en extérieur sur la Pelouse de Reuilly (Paris 11e), soumis aux aléas climatiques, mais qui a accueilli 18 000 visiteurs lors de sa dernière édition en 2023. Pour sa 11e édition, nous retrouvons les espaces habituels, Jeu de Rôles, Tournois, Jeux à volontés, jeux de demain, jeux de figurines, jeux d’Histoire, Ring, et d’innombrables éditeurs. Un festival organisé par les bénévoles, la force orange. Dans les 200 âmes dévouées.

 

 

Aujourd’hui on vous parle de jeux découverts dans les allées et parfois en dehors :
7 Wonders dice,
Alice de l’autre côté du miroir,
Archeo,
Cosmolancer,
Osmosis,
Le chat et la tour,
Neko Syndicate.

Let’s go!

7 Wonders Dice

 

7 Wonders n’allait pas être décliné version cartes, mais après une version duel éclipsant le succès du jeu de base, il fallait bien continuer la trajectoire. Les dés, le Roll & Write, voilà de l’idée ! On conserve le procédé du Roll & Write avec de la simultanéité, mais avec l’essence 7 Wonders.

Le twist ? Les dés sont secoués dans une boîte dont le couvercle est ôté. Le quart de la boîte dans lequel se trouve un dé détermine ainsi son prix ! Dans certaines parties, les ressources peuvent être hors de prix quand on pourrait les trouver abordables à d’autres moments. Ressources qui servent de remise pour les bâtiments, qu’autrement on paiera en monnaie sonnante et trébuchante. Évidemment, économie, science, guerre et prestige sont au rendez-vous, ainsi que des merveilles (légèrement) asymétriques ! Pour ce qui est de la science, ses lignes, une fois complétées, vont changer l’un des dés de ressource en dé spécialisé. Ce mouvement dans les dés est bienvenu car il met la pression sur ceux qui n’auraient pas sélectionné assez de ressources en début de partie (dés qui sinon deviennent obsolètes), punit un peu les non usagers de la science tout en racontant une histoire. Lorsqu’assez de bâtiments sont finis, hop, fin du jeu, on salade de point-ise.

 

 

Ce que j’en ai pensé ? Ben du bien et du moins bien. L’usage des dés est très chouette justement avec sa variance et sa répartition aléatoire. L’effet de bord, c’est que comme certaines faces peuvent ne pas tomber, beaucoup d’effets permettent de cocher une face précise histoire de fluidifier les parties… amenuisant un peu la tension induite par le hasard, lissant un peu trop le jeu à mon goût. Je ne me suis jamais senti très investi dans “ma” stratégie, jouant plutôt le jeu global. Pour le niveau d’iconographie et le niveau de complexité du jeu, j’ai un peu l’impression que le jeu se joue tout seul, sans vraiment valoriser mes choix (ni les punir). Un peu tiède, quoi.

-Umberling

Sortie prévue fin septembre.

Un jeu de Antoine Bauza
Illustré par Agnès Ripoche
Edité par Repos Production

 

Alice de l’autre côté du miroir

 

Vous avez atteint la saturation du roll & write ? Ne passez pas votre chemin, Alice est un flip & write qui sait vous emmener plus loin : de l’autre côté du miroir. Tout commence de façon bien classique, le joueur actif choisit une carte parmi trois et révèle ainsi l’un des deux polyominos annoncés sur le verso. Chacun coche ce polyomino sur sa grille, adjacent à des coches présentes. Nous allons chercher à atteindre des roses et des flamands roses, à finir des zones carrelées dans chacun des quatre quartiers, atteindre des petits bonus gourmands qui permettront de moduler le polyomino. Voilà ce qu’il se passe de ce côté du miroir. Si vous voulez vivre le twist du jeu en plein quand vous serez devant, ne lisez pas la suite.

 

 

Car il y a une autre face, une grille derrière la grille, à laquelle on accède en rejoignant l’un des quatre miroirs. De l’autre côté, c’est un peu le même labyrinthe de haies, mais vous y trouverez de quoi compléter votre score, une rose n’est rien si elle n’est pas multipliée par une rose de l’autre côté. De la même façon, il faudra faire avancer les seuils de flamants d’un côté et de hérissons de l’autre pour ne garder que le score le plus bas. Rassurez-vous, il y a des miroirs de cet autre côté également et vous pourrez ainsi faire un autre aller-retour. L’accélérateur du jeu tient dans les cartes bonus à acheter en dépensant une ressource cochée (tasse de thé), des cartes qui seront des points bruts, du scoring sous condition ou des avantages lors des coches. Le roll / flip & write n’a pas dit son dernier mot !

-Natosaurus

Sortie prévue aux alentours d’Essen

Un jeu de Christine Alcouffe, Ludovic Maublanc
Illustré par Christine Alcouffe
Edité par Lumberjacks Studio

 

Archeo

 

Moi j’aime bien gratter, enlever, voir ce qu’il y a en dessous, sous la tapisserie, sous le sable, dans les fouilles. Archeo est un jeu pour les plus de 5 ans, coopératif, dans lequel nous avons devant nous un site de fouille en trois dimensions, et chacun son tour nous allons soulever une tuile à l’aide d’une ventouse, espérant trouver dessous un beau morceau de squelette d’une des espèces de dinosaures à compléter. La fouille n’est pas sans risque, nous pourrons aussi tomber sur un terrain difficile qui cassera une ou plusieurs de nos pelles. Nous avançons ainsi dans les différents niveaux, espérant arriver jusqu’au centre avec le matériel qui nous reste, pour trouver un œuf.

 

 

Ce jeu est vraiment basé sur la chance, c’est une aventure collective qui met en jeu ce plaisir de fouiller, de révéler, qui m’aurait tant plu durant mon enfance, et qui me plaît encore à partager avec un enfant. Une fois découvert, l’enfant peut également y jouer seul.

-Natosaurus

Sortie prévue fin septembre

Un jeu de Adrien Pédron, Thomas Favreliere
Illustré par Maia Zeidan
Edité par Gigamic

 

 

Cosmolancer

 

S’il s’arrêtait de créer, Papy Knizia n’aurait clairement pas la même retraite que les autres ; nombre de ses titres paraissent à nouveau, et Cosmolancer en fait partie. Prenez l’esthétique médiévalo-vieillotte de Kingdoms et remplacez-la par des baleines célestes fuschia et de jolis biomes de planètes, et hop. Placez des tuiles dans une grille, portant des bonus ou malus, ou alors placez… votre appareil photo, multipliant tous les bonus sur sa ligne ou sa colonne par sa valeur. Entre x1 et x4, sachant qu’on jouera trois manches et qu’on ne récupérera que ses appareils photo x1, les autres étant écartés pour la partie. Bien évidemment, on pourrira les lignes ennemies, on se positionnera judicieusement, on bénéficiera d’effets de tuiles spéciales comme ce trou noir qui annule toute tuile positive dans sa ligne et sa colonne, comme ce doubleur ou cette barrière.

 

 

Cosmolancer a-t-il vieilli un peu ? Assurément, un peu, mais pas tant que ça. Le fait de répéter trois fois la même séquence a du sens, fait partie du jeu, mais les manches se ressemblent sans que l’ennui ne s’installe : il y a assez de nervosité et d’émotion dans chacune pour que l’on ait envie de remettre le couvert trois fois, où l’on sent que l’on a un coup à jouer. À deux joueurs, l’interaction est directe et très coupe-gorge quand, à plus, le chaos se fera plus sentir. Allergiques à l’interaction directe s’abstenir. Clairement pour moi, à préférer à deux, mais belle surprise en ce qui concerne.

-Umberling

Sortie prévue le 11 juillet

Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Charlie Layton, Hugo Cuellar
Edité par Hasbro

 

Osmosis

On pense avoir fait le tour des jeux d’association d’idées, et quand on vous dit qu’un nouveau jeu du genre est différent, on a un peu de mal à le croire. Et bien Osmosis fait partie de cette rare catégorie des jeux dont la mécanique est poncée à l’extrême mais qui sait offrir une expérience nouvelle et surtout qu’on aura envie de revenir explorer.

De l’association d’idées donc, avec sept cartes au centre, des images ou des mots. le groupe devra se mettre d’accord sur la sélection des cartes que nous devrons trouver en commun, par exemple une paire de cartes qui vont bien ensemble, ou un trio, ou deux cartes opposées, ça c’est le niveau facile, viendront plus tard une suite avec une carte qui commence puis trois qui suivent ou une paire et un trio. Bien sûr on ne peut pas dire le thème pour se faire comprendre, mais, et c’est là que le jeu offre ses meilleures sensations, on peut tourner autour du pot pour évoquer les cartes qu’on pense associer. On crée ainsi une espèce de langage incompréhensible, que parfois une personne va comprendre, ouf ! il va falloir ensuite faire en sorte que les autres comprennent également. On se dit après la manche qu’on aurait dû s’enregistrer tellement l’alignement des mots et des phrases n’avait de sens que pour nous et que devant ces cartes. Ça rigole, ça joue sur les perceptions différentes, les associations bizarres dans nos têtes, ou évidentes pour certains.

Un nouveau jeu d’association d’idées, Osmosis est pas pareil, et c’est du très bon !

-Natosaurus

Sortie prévue fin septembre.

Un jeu de Agnès Largeaud
Illustré par C. Lacroix
Edité par Jeux Opla

 

Le chat et la tour

 

Après Nekojima, Unfriendly Games nous propose un autre jeu d’adresse et … de chats. Le chat et la tour est coopératif ; à son tour on construit deux côtés de mur de la tour ou on place un chat. Toutes ces actions sont offertes par les cartes présentes à ce tour. Le but sera de faire grimper le chat noir le plus haut possible. Des cartes objectif sont également présentes et nous offriront la possibilité de le faire monter, par exemple si on a réussi à mettre deux chats violets sur le même étage, et que tout est encore en place. Le challenge va être de garder une tour à peu près droite en la faisant monter, car les sections de murs sont de hauteurs différentes.

 

On construit une tour en dentelle, qui va pencher, on y pose dessus des chats parfois un peu lourdauds, et on essaie comme ça de dépasser 10 étages. Record connu : 17 étages ! Il vaudra mieux éviter l’excès de caféine.

-Natosaurus

Sortie prévue mi octobre

Un jeu de Masakazu Takizawa
Illustré par Namiki
Edité par Unfriendly Games

 

Neko Syndicate

Dani Garcia, que l’on connaît pour, par exemple, Windmill Valley ou Barcelona (que l’on a tous deux appréciés), remet le couvert avec un jeu sur la tranche haute du jeu initié. Quelque part entre Faraway et l’Antre du Roi de la montagne, il demande une séquence infernale : vous devez nourrir les parrains chats avec divers sushis pour gagner des points. Plus ils sont hauts dans la pyramide-chaîne alimentaire, plus hauts sont les bonus et malus (à base de multiplicateurs).

Et chaque tour, joué en simultané, les joueurs et joueuses font descendre leur boss le long de cartes, avec une action à choisir parmi deux à chaque carte. Sauf que, coup du sort, les employés du bas de la chaîne bossent beaucoup plus que ceux du haut, et qu’il va falloir la construire, cette pyramide. Comprenez bien là qu’il faudra produire les cubes de poisson puis les acheminer tranquillement à la bonne personne (et cuire du riz pour les onigiris). Tout cela avec des ressources très limitées, des objectifs qu’on voudrait terminer tôt car plus lucratifs, une pioche capricieuse qu’on aime bénir comme détester…

 

 

Neko Syndicate vous met vite “dans l’aquarium de vos pensées”. C’est la fête pour le logisticien qui est en vous, mais autour de la table, l’ambiance est studieuse. On ne lève le nez que rarement, on essaie d’optimiser au cordeau car la thésaurisation ne sert que peu. Cerise sur le gâteau, des métros permettent d’acheminer le poisson sur des stations lettrées identiquement, allant de A à D. Clairement important, ce moyen d’acheminement du poisson est pour autant difficile à mettre en œuvre lors de la première partie.

Expérience solitaire multijoueur, compacte, tendue, difficile au point d’être presque punitive, Neko Syndicate fait sa proposition sans chichis. Si le game design est concentré et appliqué, il me manque l’envie d’y jouer sans cesse : je pense en faire le tour en peu de parties (à l’aune de la première, à confirmer ou infirmer ensuite).

-Umberling

Sortie prévue fin août.

Un jeu de Dani Garcia
Illustré par Jennifer Giner
Edité par Combo Games

 

PEL 2025 ce n’est pas terminé ! Stay tuned!

La suite arrive : PEL 2 avec Les derniers droïdes – Haïku – Viva Catrina – Insurrection – Pas le choix ! – Rebirth – Star Wars – La Bataille de Hoth

 

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1 Commentaire

  1. truc il y a 7 jours
    Répondre

    La pelouse est dans le 12eme arrondissement et c’est la 12 eme edition

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