For Sale : un jeu d’enchère pas au rabais

Je vous avoue que je regarde souvent les jeux d’enchère avec circonspection. Certains proposent une mécanique très calculatrice, mais souvent on a un petit twist malin qui donne de la vie dans le jeu (on couine souvent). For Sale le jeu de Stefan Dorra (aucun rapport avec l’exploratrice) est revenu en fin d’année, un jeu qui mélange de l’enchère secrète à plusieurs tours et du pli avec justement, un twist malin qui mérite un petit détour.

Loin d’être une nouveauté, For Sale a connu une première édition en l’an de grâce 1997. Un jeu avec une telle durée de vie dans ce monde de brute, nul doute qu’il n’a pas volé son petit coup de projecteur !

For Sale se joue en deux phases : dans un premier temps nous allons acquérir des biens immobiliers qui vont de valeur 1 à 30 en enchérissant avec nos billets dans une enchère tournante à plusieurs tours. Dans la phase suivante, on va les vendre contre des chèques de différentes valeurs. Le but du jeu étant d’être le plus riche à la fin de la partie.

Dans la première phase, on va enchaîner des tours d’enchère où l’on va placer autant de cartes Terrain que de joueurs. Puis le premier joueur enchérit, ou passe. S’il passe il prend la carte de plus basse valeur et son tour est terminé jusqu’à la prochaine manche. S’il reste, les joueurs suivants doivent monter, ou bien passer. Tout le monde termine avec une carte en main.

 

 

Tout dépendra donc des cartes Terrain du tour, car si l’on doit se battre pour un carton, un manoir ou une station spatiale, on ne va probablement pas liquider la même quantité de biftons. Cela dit, quand on passe, on récupère la moitié de sa mise, sauf le dernier qui va payer l’intégralité, mais qui emportera la carte la plus intéressante de la manche. Comme nous allons faire plusieurs tours de jeu, il faut toujours garder un peu d’argent pour les tours suivants, et comme dans beaucoup de jeux de ce type, il faut aussi savoir faire cracher au bassinet les autres joueurs.

 

 

Une fois la première phase terminée, nous avons tous dans nos mains nos cartes Terrains et nous allons pouvoir entamer la seconde phase qui est une forme d’enchère secrète, cette fois à un tour.

Toutes ces bâtisses, nous allons les échanger contre des chèques, qui eux vont de 0 à 15 000 $. Une fois que l’on a pris connaissance des chèques pour cette manche, on va secrètement choisir une maison que l’on va proposer. Comme dans un jeu de plis classique, la plus forte valeur prendra le plus gros chèque. Tout le monde aura son chèque, en espérant bien ne pas récolter un chèque barré (valeur 0).

 

 

C’est un peu le génie de ce jeu, prendre des cartes bâtiment de petite valeur n’est pas forcément pénalisant, il suffira de les placer au bon moment, en fonction des chèques proposés. À l’inverse, avoir des grosses cartes ne va pas forcément vous faire gagner, car il faudra savoir quand les placer. Il y a une petite dimension de bluff et de déduction bien présente.

 

For la win 

Le hasard est omniprésent dans For Sale, ce qui peut faire râler, mais c’est une composante qu’il faut accepter, car c’est ce qui donne de la vie aux parties, surtout qu’elles sont rapides. Pour autant, si on prête attention au jeu des adversaires, on peut compter l’argent qu’ils ont dépensé, se souvenir des valeurs des cartes qu’ils ont remportées. De la même façon, on sait qu’il y a deux chèques de chaque valeur, deux de 0$ mais aussi deux de 15$. Bref, les joueurs de belote partent peut-être avec un léger avantage !

 

 

Qui rêve d’incarner des agents immobiliers ? Ce n’est pas le thème le plus swag du monde, mais il colle parfaitement et les illustrations de Catell Ruz et Émilien Rotival font parfaitement le travail. Et For Sale se permet aussi quelques délires, ainsi on achète une station spatiale, un manoir, une villa, mais aussi un carton, une bouche d’égout, une niche de chien, ou un cabinet de toilette… Dans l’ancienne version, nous avions des petites pièces ridicules que l’on ne manquait pas d’égarer, ici nous avons des billets verts que l’on palpe et brasse avec érotisme. ;p

 

L’édition 1997

 

La maison Iello avait déjà réédité For Sale en 2015 sous une forme un peu plus aguichante que la version d’origine, avec une boite aimantée, des cartes grand format, dans une gamme “entre deux” qui n’existe plus depuis. C’est donc tout naturellement qu’il a désormais intégré la gamme des Mini Games. Cette nouvelle version cumule les avantages il faut bien le dire : une petite boite à petit prix, des illustrations de Cattel Ruz et Emilien Rotival avec beaucoup de cachet, et surtout les billets de banque déjà mentionnés. Quand on joue à un jeu d’enchères, cela fait la différence. 

For Sale ne conviendra pas à tout le monde, mais si vous aimez les jeux d’enchère avec de la tension, c’est un must have. Il propose une mécanique en deux temps simple. Les parties se suivent sans se ressembler, selon l’offre et les joueurs. Parfois, on sait rester prudent, alors que d’autre fois on se laisse aller à flamber déraisonnablement. Toutes les configurations ne se valent pas exactement, c’est à partir de 3 et 4 joueurs que le jeu est le plus intéressant à mon sens. Au-delà (le jeu se pratique de 3 à 6), on risque de ressentir un peu plus de chaos, mais aussi… plus de fun (selon vos goûts) !
C’est un jeu qui sort souvent en famille, avec des joueurs peu habitués aux jeux de société modernes, et il fait mouche assez facilement. Une référence.

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1 Commentaire

  1. morlockbob 10/08/2021
    Répondre

    on retrouve un peu ce type d enchères dans le récent Pour le roi (et moi)

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