Festival Ludiquest 2023

Mi mai se tenait la 5eme édition du festival Ludiquest à St-Etienne, organisé par l’association 42Meeples. La précédente remontait à 2019. Une vingtaine d’éditeurs sont venus présenter leurs dernières sorties. Diverses animations étaient organisées : peinture de figurines, initiation au jeu de rôles, tournoi des 8 couronnes.

Malgré sa taille modeste, le festival a attiré beaucoup de monde. Certains venaient de loin.

 

Les tables se sont vite remplies, aussi bien pour les jeux édités que pour les proto (l’un d’entre eux est la création des enfants d’un centre aéré stéphanois. Les échos que j’en ai eu étaient plutôt bons).

 

J’ai pu découvrir quelques nouveautés qui arriveront dans les prochains mois ou déjà sorties. Les voici :

 

Alvéola (de Thomas Favrelière Chez Two Manta – sortie juin 2023)

Jeu plus méchant qu’il n’en a l’air, car la vie d’une abeille ne se limite pas à produire du miel. Elle doit aussi éviter de se faire dévorer par les frelons.

Nous allons construire une ruche commune, récolter du miel (PV) ou butiner des fleurs (monnaie servant à réaliser des actions spéciales), et faire grimper les niveaux de la ruche à nos abeilles. Dès qu’une reine arrive au quatrième niveau, la partie s’achève. On retrouve des sensations de Taluva pour la construction commune en 3D. Il ne faut pas offrir des opportunités trop grandes au joueur suivant. Les tuiles accessibles suivent le même principe que dans Patchwork, et il faut se méfier des frelons qui se déplacent. Il s’agit clairement d’un jeu de placement.

À 4 joueurs les parties seront plus chaotiques qu’à 2, car on ne peut pas anticiper tous les mouvements des frelons ou quelles tuiles ruche seront accessibles à notre prochain tour. Toutefois la partie m’a bien plu. Le jeu n’est pas excessivement agressif malgré les frelons. Les diverses tuiles actions spéciales de fleurs apporteront certainement du renouvellement aux parties.

 

 

 

Time Collectors (de Mareva Beauchamps, Florian Sirieix chez Lubee – déjà sorti)

Jeu de collection (!!) et de de construction de tableau sur un thème de voyage temporel.

Chaque joueur lance ses quatre D10 pour former une date derrière son paravent, puis dans l’ordre de tour fixé par dates décroissantes, chaque explorateur temporel collectera une ou deux cartes à placer sur son plateau. Les cinq types de découvertes scorent de manières différentes. Il y a aussi une course aux objectifs (seul le ou la première remporte les points). Dès qu’une joueuse possède dix cartes, la partie s’achève. (le ludochrono est ici).

Les illustrations sont très belles, les parties rapides (30 min). C’est léger, destiné à un public familial. Pas grand chose à se mettre sous la dent pour les gros joueurs, on voit ce qu’on peut faire avec notre lancé de dés (qu’on peut moduler grâce aux cristaux bleus). L’échelle de scoring nous incite à nous spécialiser dans deux ou trois types de cartes. Il y a de l’interaction sur les objectifs et sur l’ordre de tour qu’on contrôle un peu.

Les parties seront sans doute plus amusantes à 4 puisqu’on pourra plus souvent se piquer les cartes visées. Je crains qu’elles se ressemblent toutes un peu, mais les deux que j’ai pu jouer ont été plaisantes.


 

 

J’ai aussi eu la chance de croiser Alexandre Droit qui m’a présenté ses deux prochains jeux qui sortiront cet été. 

 

Pass pass (de Alexandre Droit et David Paput chez FunnyFox – sortie en septembre 2023)

 

Il s’agit d’un jeu de plis un peu particulier, car on peut jouer n’importe quelle carte qu’on a en main. À la fin du tour de table, on regarde la couleur la plus forte (en additionnant les valeurs s’il y a plusieurs cartes de cette couleur). Celui ou celle qui a joué la carte la plus forte dans la couleur dominante remporte une carte de son choix, le deuxième joueur prend les deux cartes les plus faibles. Le but étant de faire trois pass pass  pour une victoire immédiate (un lot de chacune des quatre couleurs), ou le maximum de points à la fin des trois manches.

On va donc faire des alliances passagères avec nos adversaires pour éviter qu’un adversaire ne récupère des cartes (les cartes remportées sont visibles). Comme le dos des cartes révèle la couleur, on a une information partielle de ce que chacun est en mesure de jouer. Il est aussi possible de jouer en équipes.

J’ai vraiment bien aimé. Ça renouvelle le jeu de plis, en procurant des sensations très différentes avec cette mécanique d’alliances et de tentatives d’influence sur les autres joueurs. Les deux voies de victoire donnent parfois lieu à des dilemmes lorsqu’il faut choisir quelle carte récupérer à la fin d’un pli victorieux. Comme dans la plupart des jeux de cartes, quand on a une mauvaise main (avec des cartes faibles), on subit un peu la manche, mais c’est pas trop grave, il faut prendre ce jeu pour ce qu’il est : un jeu avec un peu de stratégie et une certaine dose de hasard.

 

 

R.I.P (de Alexandre Droit chez Jeux Opla – aout 2023)

Ce petit jeu de cartes rejoindra Lincoln, La marche du crabe et Apocalypse au zoo de Carson city dans la collection BD de l’éditeur lyonnais. Il s’agit cette fois d’un jeu de majorité où on cherchera à récupérer des cartes Objets valant plus ou moins de points. À son tour, on place l’une de ses cartes autour de l’un des objets présents. Une fois l’objet entouré de quatre cartes, on le révèle s’il était face cachée, et on l’attribue à la personne majoritaire en somme de points. Chaque joueur a en outre cinq objets fétiches en objectif secret, qui lui rapporteront encore plus de points en les collectionnant. Le twist est qu’il est possible de jouer certaines de ses cartes face cachée, et que quelques objets aussi sont face cachée, dont trois qui sont des malus. Enfin, signalons que chaque joueur a dans son deck trois cartes mouches qui permettent de voir les cartes cachées (objets ou cartes adverses) ou de déplacer celles-ci, donnant lieu à pas mal de bluff et coups chafouins. Il y a même une variante où un joueur sera l’assassin et scorera alors sur les cartes malus.

Je ne connaissais pas la série de BD de Gaet’s et Julien Monier. Les illustrations du jeu et ce que m’en a raconté Alexandre Droit m’ont donné envie de les lire. L’interaction est forte entre les batailles pour la majorité et les mouches qui font bouger les cartes. On ne pourra naturellement pas avoir toutes les informations, et comme avec les boîtes de chocolat de Forrest Gump, on verra bien sur quoi on tombe. Mes deux parties m’ont paru très amusantes et riches en rebondissements. J’ai par contre été nettement moins convaincu par la variante avec assassin, ce rôle me semble un peu trop fort. Il faudra que je rejoue pour approfondir cette impression.

 

Hokito (de Claude Leroy Chez Cosmoludo)

Découverte pour moi de ce jeu abstrait sorti en 2020. Le matériel est élégant, et les règles tout autant. Les pièces se déplacent de 1, 2 ou 3 mouvements selon leur type, et doivent finir sur une autre pièce ou une autre pile. Petit à petit, les possibilités se réduisent. On peut tendre des pièges à l’adversaire pour lui reprendre le contrôle des piles. Quand un joueur ne peut plus jouer on compte les points : taille de chaque pile multipliée par la valeur du jeton au sommet. L’écart de score peut être considérable, car plus une pile est élevée, plus elle sera convoitée et donc s’élèvera et sera tout l’enjeu de la partie : celui ou celle qui la détiendra à la fin remportera généralement la partie.

Dans la même gamme, nous parlions de Yoxii, ici.

 

Vous pouvez trouver des informations sur les prochains festivals qui se dérouleront dans votre région sur ce site.

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