Cannes, à quoi avons-nous joué ? – Partie 1 -Attack on titan, Batman, Great Western, Hall of Heroes, et Seeders.

C‘est dans un palais sous haute surveillance et le soleil que nos joueurs se sont rendus. Après avoir passé les barrières de sécurité, les détecteur de métaux et la fouille au corps, la TestingTeam a enfin pu trouver des jolies tables pour jouer intensément. À quoi ? À beaucoup de choses en fait ! Nous allons donc procéder par plusieurs articles pour tout vous raconter. Voici le premier volet de leurs épopées ludiques, avec Attack on titan, Batman, Great Western, Hall of Heroes, et Seeders

 

Attack on Titan : le dernier rempart chez Don’t Panic.

Un jeu où un joueur joue le titan et les autres essaient de l’abattre. « Oh, la bonne surprise ! J’y allais plus par curiosité qu’autre chose à la base. Alors, ok, ce sont des références en matières d’auteurs aux manettes [NDLR : Bauza et Maublanc], mais bon, les jeux à licences, on se méfie toujours. » nous rapporte Fouilloux, le testeur fou. 

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« Là, on retrouve vraiment l’esprit de la série, avec le titan très balaise qu’il va falloir affaiblir malgré ses soins importants, puis mettre en place un stratagème pour réussir à le vaincre ensemble. On a joué sur une version surdimensionnée, pas très pratique mais diablement immersive. » rapporte-t-il.

« Un des joueurs va jouer un titan (il y en a trois dans le jeux, avec des pouvoirs différents) et les autres jouent des soldats (des personnages du manga avec des pouvoirs assez variés) qui essaient de le mettre à terre et de le tuer. Bien évidemment, c’est comme cela qu’ils gagnent. Le titan lui, gagne s’il tue un certain nombre de civils, détruit tout les canons de la tour ou tue un des héros.

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Un tour se passe de la façon suivante :

Tout d’abord, le titan choisi deux cartes actions pour le tour. Une sera visible, l’autre cachée. Chacune d’elle lui permettra de faire différents effets, comme tuer des civils, attaquer la tour, etc. Si elle n’est pas contrée par les héros.

Les héros lancent ensuite alternativement leur dés d’actions. Ils peuvent les relancer autant de fois qu’ils le souhaitent, sauf que chaque fois qu’ils tomberont sur la face « titan », ils le donneront à leur adversaire qui s’en servira pour faire des actions « permanentes » (indépendantes des cartes actions jouées en début de tour). Par exemple, s’il récupère 4 dés, il pourra se soigner, s’il en a 5, il pourra faire des dégâts à un héros…

Une fois que les dés ont été lancés et que le titan a utilisé les dés reçus, les joueurs pourront relancer une fois chaque dé « volé » par le titan, puis ils utiliseront leurs dés. Chaque dé permet une action différente, comme faire tirer les canons, attaquer le titan, monter ou descendre sur le titan la tour etc. Aussi, les dés peuvent leur servir à contrer les cartes actions du titan. C’est d’ailleurs la première chose à faire, sinon les actions en question sont résolues.

Mais surtout, les dés vont servir au joueur à réaliser le stratagème actif. Pour réaliser un stratagème, les joueurs doivent être placés à certains endroits sur le titan/la tour et dépenser un certain nombre de dés. Ils gagnent ainsi différents bonus, mais surtout, c’est comme cela qu’ils gagnent la partie : sur tout les stratagèmes, deux ont pour bonus la victoire des joueurs. Mais attention, le stratagème ne pourra être rempli que si le titan est suffisamment blessé pour être vaincu.

Mon impression : j’ai vraiment aimé le jeu. L’idée des stratagèmes remet hyper bien dans l’ambiance, dans laquelle les héros doivent battre un monstre bien plus puissant qu’eux et pour cela mettre en place un plan pour l’affaiblir. Réussir à attaquer son point faible est essentiel. On a eu d’ailleurs un gros retournement de situation dans la partie, j’étais en tant que titan très bien parti avec un héros sur le point de mourir, et pourtant j’ai perdu. Certes, mes adversaires ont eu un peu de chance, mais ça montre que rien n’est jamais gagné ni perdu dans la partie.

Les idées des actions du titan dont une cachée est très bonne aussi, car si on devine ce que les joueurs vont essayer de faire, on peut mettre le dawa dans leur plan en choisissant bien. On se sent plus fort qu’eux pendant toute la partie, et un peu surpris et impuissant quand le coup fatal arrive. Hyper thématique je vous dis !

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La version démesuré du salon était très sympa aussi. Les gens qui étaient avec moi aussi ont bien aimé, alors que le manga ne les attiraient pas du tout. »

En savoir plus par ici ou sur cette interview des auteurs

 

Batman, chez Monolith  

C’est Conan, mais thématisé Batman. « Il y a certainement des variations (les héros ne peuvent pas mourir), ou des capacités différentes. Et ils vont essayer de faire des scénarios d’infiltrations et moins orienté baston. J’espère que les erreurs de Conan ne seront pas répétées. Je suis super chaud, mais je suis très fan de Batman faut dire. » nous raconte Fouilloux. 

 
« Vous connaissez Conan, le blockbuster de Monolith, alors vous ne serez pas perdu dans Batman, leur prochain jeu. En gros, on reprend Conan, on scénarise en Batman, et ça donne… Batman. Bien évidement, il y a des améliorations et adaptations par rapport à Conan. Déjà, beaucoup plus d’armes de tir (pistolets, gatling, …), mais aussi de nouvelles capacités (« Adrénaline » pour prendre une blessure et faire un action), des zones de jeu particulières qui joueront sur les lignes de vue, des règles spéciales (armes létales et non létales).
 
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Le scénario disponible sur le salon mettait en scène 3 héros qui devaient, en 6 tours, désactiver 4 des 5 bombes du plateau, ces dernières devant préalablement être activées par l’overlord. Le jeu final devrait proposer une possibilité de confronter 2 overlords, mais cela n’était pas présenté sur le salon. Quelques figurines étaient aussi visibles en vitrine. » décrit Meeple Cam. 
 
 Crédit Photo Zuton 
 

Great Western chez Gigamic

LE gros jeu de mister Alexander Pfister était présent à Cannes. Atom était impatient de le tester. « Celui-là je suis partagé. » raconte t-il finalement. « D’un côté, il me plait par la liberté que l’on peut ressentir à développer son moteur de jeu. J’aime son aspect deckbuilder. On peut nettoyer son deck, le rendre plus vif. On peut construire des bâtiments pour faire payer les autres joueurs à chaque fois qu’ils empruntent vos routes [NDLR : qui a osé dire Monopoly ?]. On peut jouer aussi sur la piste du train. Tout a son importance et le jeu a un goût de salade de points tant il y a moyen de scorer de différentes manières. Pour toutes ces raisons, j’ai envie de rejouer.

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Mais on joue beaucoup dans son coin ! À 4 c’est looong, trop long. On a le temps de s’endormir à côté. Si on réitère l’expérience, on ne dépassera pas 3 joueurs. Et c’est répétitif, on a l’impression de tourner en rond. Je vais sur les routes de Kansas city, je vends mes vaches, je reviens au point de départ et je recommence. »

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The Good The Bad And The Meeple (TGTBATM) conserve une impression moins mitigé de sa partie : « Great Western a été certainement le coup de coeur « gros jeu » du salon. Voila un gros jeu à l’allemande avec une interaction indirecte originale.

Le principe de scoring est plutôt classique mais ce rythme d’aller à la ville pour vendre ses vaches autorise de nombreuses stratégies de jeu, rapides ou posées, construction vaches ou train. La pression monte et le principe de deckbuilding est bien intégré avec de nombreuses actions permettant d’épurer sa main sur le chemin à la ville. Un excellent jeu à la fois original et classique. On aime le thème, classique (Far-west) mais original car nous jouons ni un shérif ni un bandit, mais un gardien de vaches sans flingue. Future acquisition. »

 

Hall of Heroes extension Pillards de la Mer du Nord

C’est Atom, grand fan du jeu de base, qui nous raconte ce qu’apporte l’extension : « Pillards est un coup de coeur à la maison, on est déjà à 8 parties en deux semaines. À Cannes, on a eu la chance de jouer avec une des extensions Hall of Heroes, (je ferai un retour plus détaillé dans le JP). Qu’apporte-t-elle, un nouveau lieu, des quêtes et des nouveaux personnages. Le jeu se joue un peu différemment, on peut aller à la taverne récupérer des vikings que l’on voit et gagner en plus de l’hydromel. L’hydromel sert pendant les batailles : on peut boire un shot d’hydromel pour gagner un point de force de plus dans les batailles.

 

Raiders of the North Sea Hall of Heroes

Les quêtes ajoutent un côté opportuniste puisque l’on peut profiter des pillages des autres joueurs mais il faudra dépenser des cartes de nos mains avec des points de force donc ne pas les jouer pour son drakkar. À mon avis c’est une stratégie gagnante que si on la suit jusqu’au bout. Avec ou sans extension Pillards est un jeu de pose d’ouvriers classique avec un peu d’interaction vacharde (hop, je te vole une ressource) et beaucoup de fun, et l’hydromel en rajoute encore. En effet, il faut le dépenser avant d’aller aux combats, c’est un choix que l’on prend, une petite prise de risque. »

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Seeders chez Sweet november 

On a déjà eu un retour assez riche grâce à Zuton qui a découvert le jeu au festival de Grenoble, quelques jours avant Cannes, et a eu un vrai ptit coup de coeur : « Le jeu est très riche, exigeant et demandera un investissement conséquent pour se plonger dans ses mécanismes (draft, placement, collection, combo, majorité, négociation) et la connaissance des multitudes cartes. Mais le jeu en vaut la chandelle car sa richesse devrait procurer un plaisir de jeu intense et différent à chaque partie. » disait-il. 
Beaucoup de joueurs chez nous étaient intrigués par ce Seeders, ce qui nous permet d’avoir plusieurs retours sur Cannes.
Djinn, par exemple, a joué un petit tour et demi mais est ressorti convaincu : « Ce jeu a fait parlé de lui vite et fort avec des illustrations à tomber, une ambition mise en avant dans le développement par épisode et un suivi sur le long terme assuré par son éditeur. L’auteur a développé tout un univers SF très riche allant jusqu’à proposer une première nouvelle offerte sur le salon.

Après un tour et demi pour bien comprendre le principe d’achat de cartes et avoir un tout petit aperçu de la richesse des combos, j’en sors conforté dans l’idée que ce jeu est fait pour moi. Et pour ne rien gâcher il est illustré par Gaël Lannurien (pour les cartes) et François Baranger (pour la couverture).

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Sweet November mise beaucoup sur cette gamme. De mon point de vue, ça semble très prometteur. On sent que le principe des épisode est dans l’air du temps chez quelques éditeurs, mais pas que.

L’univers de Seeders est très riche et bien traité. Ce n’est pas juste un thème un peu poussé ou simplement évoqué. De nombreuses factions s’affrontent dans cet exode de la race humaine dans l’espace et chacune illustre un gameplay assez marqué dans ce premier épisode. Le tout lié par les nouvelles et romans qu’on peut espérer voir arriver avec le succès de la gamme. J’attends la sortie avec impatience. » rapporte t-il. 

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Ceci dit, tout le monde n’est pas aussi enjoué. « Le jeu est ultra agressif. Je m’attendais à un jeu de développement, avec un peu d’interaction. On se retrouve en fait avec un jeu violent, où 80% des cartes que vous allez poser durant un tour vont être attaquées et détruites par les joueurs adverses. Il est donc très difficile de construire quelque chose et d’avoir une stratégie long terme. Très frustrant pour les joueurs car on aimerait pouvoir se développer plus que le jeu ne le permet. » raconte El Gringo.

Leseeders-02 problème d’attente entre les tours a aussi été relevé plusieurs fois. « À son tour, on joue l’intégralité de ses cartes (entre 4 et 8), en les défaussant contre de la monnaie, en les posant via un coût, en les activant, en réalisant les pouvoirs… bref, les tours de chacun prennent facilement 5 minutes.

Ce système de tout poser d’un coup fait la part belle aux combos, et permet des enchaînements très destructeurs, mais au détriment de l’attention des joueurs et du rythme. Du coup, le 4ème joueur attendra bien 15 minutes avant de jouer, sans rien pouvoir faire à son tour que d’attendre et d’observer sa base de décomposer sous ses yeux, victimes des attaques des autres joueurs. Ou au contraire s’il se fait oublier, il aura loisir de détruire les joueurs avant lui sans pouvoir subir leur colère. »

El Cam parle quant à lui d’un « très bel essai, mais pas transformé », et ajoute : « L’extrême volatilité du jeu semble contrarier les efforts fournis pour créer un moteur qui marche. Il suffit de claquer des doigts pour capturer ou détruire un personnage ou un module adverse, et ainsi mettre à bas les projets de ses adversaires. Il est presque impossible de se protéger de ces attaques qui sont dures à anticiper.  » 

Atom a quant à lui pré-commandé le jeu après une partie d’initiation sur place : « On a pu voir la méca et son potentiel. Un gros jeu de cartes à combo avec de la pose d’ouvriers (les négociateurs). C’est extrêmement interactif, à déconseiller aux caliméros et aux joueurs kleenex, car après la première (voire la seconde) partie je pense qu’on est un peu perdus. »

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Tout le monde est en tout cas d’accord sur un point qu’Atom résume bien, à savoir l’ambitieuse direction artistique : « L’idée de développer des nouvelles dans cet univers futuriste assez sombre offre un vrai background au jeu. J’ai envie maintenant de jouer et de découvrir l’univers. »

 

La suite des aventures de la TestingTeam au FIJ dans un prochain article !

 
 
 
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3 Commentaires

  1. motlockbob 28/02/2017
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    Quelle réactivité !

  2. eolean 01/03/2017
    Répondre

    Arf, zut de flute, j’étais emballé par seeders, mais les commentaires sur la fin me refroidissent un peu ! Il va falloir attendre quelques retours de plus du coup… Le côté poutrage et mise en charpie de tes cartes me semblent plus le rapprocher d’un CCG que d’un jeu de plateau… Bon je suis quand même curieux de voir ce qu’il donne ^^

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