Caldera Park – un parc pour les enfermer tous

La nature et les animaux ont le vent en poupe dans le monde ludique depuis quelques mois.  Après Cascadia et Parks, il est temps de retourner dans les parcs naturels américains pour jouer avec la faune locale. 

Caldera Park est un jeu de deux auteurs allemands reconnus et prolifiques, Wolgang Kramer & Mickael Kiesling, qui fait suite à un titre qui avait bien buzzé à l’occasion d’Essen 2021 : Savannah Park (News ici). 

Tout comme son aîné, nous nous retrouvons dans un jeu familial de pose de tuiles en simultané, où il faudra regrouper des animaux de même espèce pour obtenir le maximum de points. Avons-nous ici une copie rethématisée de Savannah Park, en remplaçant les éléphants par des bisons ?

Oui et non. Les deux jeux étant assez proches, ce Just Played essayera d’en faire une comparaison.

 

Dans Caldera Park, on retrouvera la base de ce qui avait si bien marché dans Savannah Park. L’objectif de chaque joueur va être de remplir son plateau personnel à partir de ses propres tuiles animaux de différentes espèces emblématiques des parcs nord-américains (Loups, bisons, chèvres des montagnes, aigles, ours, élans). Lisez les fameuses bandes dessinées de Yakari, vous les retrouverez tous).

Tous les joueurs disposent du même set de tuiles, ces dernières pouvant contenir de 1 à 4 animaux, parfois d’espèces différentes, il n’y a aucune animosité entre bestioles. Les tuiles peuvent contenir des points d’eau qui sont des multiplicateurs de points.

Chaque tour une tuile sera placée et, en fin de partie, on regardera, pour chaque espèce, le plus grand groupe d’animaux adjacents ainsi que le nombre de points d’eau reliés, et leur multiplication donnera le nombre de points de victoire acquis (Exemple : 7 bisons x 2 points d’eau = 14 points pour les bisons). Jusque-là, rien de nouveau par rapport aux règles de Savannah Park. Qu’est ce qui change alors ?

 

Le choix des couples Animaux/terrain. On reinitialise quand tous les jetons animaux ont été placés sur un terrain.

Premier changement : le choix des tuiles

Dans Savannah Park, toutes les tuiles étaient placées sur le plateau des joueurs dès le setup du jeu. Puis lors d’un tour de jeu, le joueur actif choisissait une tuile, puis tous les joueurs devaient déplacer la même tuile sur un autre endroit de leur plateau. Ce choix de tuiles se fait de manière différente dans Caldera Park. Déjà, aucune tuile n’est placée sur le plateau au début du jeu, les joueurs auront six tuiles disponibles piochées au hasard, parmi lesquelles ils devront faire leur choix à chaque tour.

Les sélections de tuiles se feront pendant cinq manches de sept tours chacune. À son tour, le joueur actif va sélectionner sur un plateau central une combinaison d’une espèce d’animaux et d’une typologie de terrain. Chaque joueur devra alors prendre une tuile contenant l’animal choisi  parmi celles qui lui sont disponibles, et la placer sur un endroit libre du plateau conformément au terrain choisi. Le jeu ne se voulant pas trop contraignant, ne pas pouvoir répondre à une  contrainte (par exemple : pas de tuile Aigle alors que c’est celle choisie pour le tour) permet de l’ignorer.

Au fil de la partie, les joueurs placeront leur 35 tuiles, mais pas dans le même ordre.

 

 

Les différents terrains, plus un volcan qui est juste un emplacement inaccessible

Second changement : les typologies de terrain

Cette notion n’existait pas dans Savannah Park, où on avait une vaste savane uniforme. Dans Caldera Park, les plateaux joueur se découpent en trois différentes zones, désert, forêt et montagne, ainsi qu’une rivière traversant le plateau, quelques cascades disséminées, et enfin des geysers. Ces différents types apportent une nouvelle dimension au jeu dans la sélection des tuiles animaux et des emplacements terrain.

Les terrains seront aussi de nouvelles possibilités de marquer des points en fin de partie en ayant recouvert tous les emplacements d’un type donné (sauf pour les geysers qu’il faut encadrer).

 

 

Troisième changement : les contraintes météorologiques

Chaque joueur a son plateau personnel pour organiser son parc

Comme dans Savannah Park, on va retrouver des emplacements qui annulent les tuiles adjacentes posées en fonction du nombre d’animaux (les feux de brousse). Mais cette partie a été un peu complexifiée dans ce nouvel opus. Ici, ce seront six emplacements du plateau joueur qui annuleront les tuiles animaux adjacentes. 

Ces dernières arriveront au fur et à mesure de la partie, en sens horaire, et ne seront plus uniquement sur un nombre d’animaux, mais aussi sur plusieurs espèces d’animaux (par exemple, annuler tous les bisons et chèvres adjacents à la contrainte météorologique correspondante). Il est ainsi fréquent qu’une tuile posée dans un tour précédent se trouve annulée. Il faudra être vigilant à ne pas placer des tuiles stratégiques sur des emplacements à risques.

Le hasard de la contrainte météorologique est atténué par la possibilité, une fois dans la partie, de poser à la place une tuile joker contenant chaque espèce d’animaux. On n’a pas envie de l’isoler dans un coin, celle-là.

 

Au terme des 35 tuiles animaux posées, il est temps de faire le grand décompte, en regardant chaque type de terrain entièrement recouvert, qui rapporte son lot de points, puis le score pour chaque groupe d’animaux (comme vu plus haut), et déterminer celui qui a le score le plus haut.

 

 

Dernier changement, plus mineur, la piste de score de Savannah Park pour comptabiliser les points a été remplacée par des feuillets de score. Bon…

Vous avez tout le loisir les deux jeux en faisant un petit tour par les ludochonos de Savannah et de Caldera.

Parcs en tuiles

Le couple germanique Wolgang Kramer & Mickael Kiesling (Gueules noires, Tikal, …)  a encore frappé. Non satisfaits de nous avoir fait regrouper des familles d’animaux dans la savane dans Savannah Park, les voilà qui remettent le couvert dans les parcs américains. Caldera Park est assurément très proche de son aîné, reprenant la mécanique centrale de regroupement de familles d’animaux associés à un multiplicateur, mais réussi à lui apporter un nouveau souffle, avec des axes de placements plus étoffés.

Bien qu’il serait facile de dire que Caldera Park est la version gamer de Savannah Park, la prise en main ne franchit pas un cap et reste largement abordable.

Comme tout jeu allemand qui se respecte, la direction artistique est assez sommaire, tout en restant très lisible. Caldera Park bénéficie des mêmes atouts que Savannah Park : fluidité, accessibilité, efficacité. Les nouveaux éléments apportés lui donnent une dimension un petit peu plus tactique, sans la complexifier.

On retrouve aussi un des points forts du packaging : des petites boites cartonnées pour ranger son matériel (exit le sac plastique). 

De facto, il hérite aussi des quelques griefs qu’on pouvait trouver : un thème plutôt plaqué (je recherche toujours le rapport entre la météo et la contrainte demandée), et une interaction entre les joueurs en somme assez réduite. En effet, on ne fait pas ses choix en fonction du plateau des autres joueurs, mais uniquement du sien. Caldera Park n’est pas un jeu où on veut faire des coups bas (ce qui était presque possible dans Savannah Park pour un joueur un peu sournois). 

Que cela soit pour Caldera Park ou Savannah Park, le pari est gagné, car le plaisir ludique est au rendez-vous. Il réunira un public familial avec aisance. Si il fallait vraiment faire un choix pour ne pas faire doublon dans sa ludothèque, mon choix se porterait sur Caldera Park, un petit peu plus complet et tactique.

 

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