À quoi tu joues : Archeos Society – Extinction – Almanac – My City R&W – Foxy – À l’ombre du Sakura – Enquêtes à Los Angeles – Prehistories

Troisième volet de cette rubrique dans laquelle on parle des jeux découverts dans nos associations, nos bars à jeux préférés, en festival, à la maison en famille, ou entre amis. Il parait que l’équipe de chroniqueurs joue beaucoup ! « À quoi tu joues » se veut un format rapide et condensé, basé sur le ressenti, ce qui n’interdit pas d’y revenir plus tard dans un Just Played ou un Test, quand le temps nous le permettra.

On y traite des jeux tout chauds sortis du four, des plus anciens aussi qui reviennent sur nos tables, des gros mastodontes ou des petites perles. Des jeux qui nous ont enflammés ou refroidis.

Le Just Played quant à lui est un format de décorticage, d’analyse, qui nécessite plusieurs parties et de longues heures de travail en amont.

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Almanac

 

Almanac s’organise autour d’un livre qui sert de plateau. Nous avons 18 pages représentant 18 niveaux. Durant une session entière, on parcourt 6 niveaux. cela donne un peu une idée des possibilités.

Je dois dire que j’étais très intrigué par ce jeu de pose d’ouvriers narratif aux règles changeantes. Mais on a vite déchanté, d’abord à cause des règles qui manquent de précision. On a eu beau lire et relire, on n’est jamais tombé d’accord sur certains points très problématiques, et il est arrivé que les règles de certains niveaux contredisent nos interprétations. Concernant le jeu, on reste dans du classique, avec parfois quand même de bonnes idées mécaniques, comme pousser les ouvriers des autres, ou bien des zones qui se déplacent et qui déterminent les endroits où peuvent jouer les joueurs. De bonnes idées, mais qui restent que des idées faute de finalisation. ce qui est un peu dommage.

On n’y plaçait pas non plus de grandes attentes, vu la promesse on était prêt à mettre de côté notre esprit critique pour se laisser embarquer dans l’aventure, mais tout cela est bien trop branlant pour réussir à nous convaincre. Petit coup de gueule sur l’énorme boite pleine de vide et le thermoformage censément pratique, mais qui ne l’est pas. Expérience très décevante. Vous pouvez lire le test du jeu pour un avis complémentaire.

 
Un jeu de Scott Almes
Illustré par Jacqui Davis
Edité par Kolossal Games

– Atom

 

 

Foxy

 

 

Foxy c’est un jeu de mémoire qui nous a un peu fait penser à Poule Poule En effet, on va piocher une carte avec des animaux, puis noter sur notre ardoise combien de fois sont apparus ces animaux. C’est-à-dire sur cette carte mais aussi les précédentes. Il faut donc se souvenir des cartes qui sont déjà passées. Sur les premières, tout va bien, mais quand on arrive à la 20e et dernière, ça se complique.

 

 

Avec ces animaux mignons, c’est un jeu idéal pour jouer en famille et avec des enfants. Contrairement à Poule Poule, ici point de rapidité, on se contente juste de noter les animaux que l’on a vus. Lors de la vérification, on ne sera pas sanctionné si la quantité est sous évaluée, par contre si on a vu trop grand, on devra l’effacer. Par conséquent, on peut tenter au petit bonheur la chance, et tant que l’on a pas eu la folie des grandeurs, ça peut passer. Foxy valorise tout de même le joueur le plus concentré. Au final, une très agréable surprise où l’on se surprend à vouloir y rejouer pour faire mieux (enfin essayer).

 
Un jeu de David Spada
Illustré par Stefano Tartarotti
Edité par La Boite De Jeu
 
– Atom

 

My city R&W

 

 

J’ai adoré l’expérience que proposait My City, à tel point qu’on a même lancé une deuxième campagne (qui n’as pas été terminée) et j’ai donc sauté à pieds joints sur cette version dé, le jeu idéal pour les vacances, dans le train etc.

Énorme déception ! C’est My City en beaucoup moins bien.  Les cartes de My City qui indiquent les polyominos permet de calculer et prévoir ce qui va arriver avec une petite inconnue. On doit donc s’adapter à ce risque. Dans cette version dés, tout est régi par les dés, on peut donc ne jamais voir passer un type de bâtiment. Dans nos parties (seul et à plusieurs), on n’a jamais eu la sensation de tension, mais plus d’optimiser pour gagner un max de points, le remplissage de son plateau est beaucoup plus facile. Là aussi vous allez vous en remettre à la chance, si bien que, quand vous réussissez, vous ne pouvez pas vous en féliciter, vous avez juste eu beaucoup de… chance. Les rebondissements sont soit moins bien que  dans My City, soit identiques. Bref, préférez la version première, beaucoup plus intéressante.

 
Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Fine Tuning, Michaela Kienle
Edité par Iello, Kosmos
 

– Atom

 

Extinction

 

Dans ce jeu coopératif nous sommes zoologiste, avocat, lobbyiste… qui doivent convaincre des pays pour protéger une espèce en voie de disparition, que ce soit le Panda, le Tigre ou la Loutre.

À son tour, on lance les dés, et on les positionne sur les différents emplacements pour gagner un peu d’argent, tenter de convaincre un pays en commençant par découvrir sa demande, reforester pour éviter que notre espèce ne disparaissent… Chaque rôle est bien différent et très thématique, il faut donc bien se coordonner pour s’en sortir. En fin de manche, les animaux se reproduisent si les conditions sont adéquates, par contre la déforestation avance. On termine en tirant une carte événement qui, la plupart du temps, sent le gratin (c’est chaud ^^). Surtout, ces événements sont thématiques.

Extinction est plutôt bien fait, d’autant que chaque espèce a ses contraintes. Les pandas par exemple sont plus complexes et comme dans la vraie vie, ils ont du mal à se reproduire (ils n’ont pas lu le manuel). Là où le bas blesse, c’est sur ce plateau en forme d’abscisse et ordonnée où l’on place les espèces. On a du mal à vivre le thème, qui va disparaître assez rapidement. Idem concernant les demandes des pays qui sont juste des conditions.

On termine la partie en se disant que c’était plutôt agréable, bien réalisé, d’autant que le matériel est d’excellente qualité. Mais on n’a pas vraiment ressenti l’envie d’en refaire une. J’ai plus le souhait de ressortir un Pandemic Iberia ou la Chute de Rome, où la tension est bien plus forte et le thème plus présent.

 
Un jeu de Joe Hopkins
Illustré par Ben Flores, Beth Sobel
Edité par Matagot

– Atom

 

Archeos Society 

 

Énorme attente sur cette réédition de Ethnos, un jeu de majorité malin en diable, qui était devenu introuvable, sauf en occasion à vil prix. 

En réalité ce n’est pas une réédition, mais une ré implémentation, le thème à changé mais la mécanique aussi. Le système de prise et de pose de cartes est le même, mais pas pour le même objectif. Dans Ethnos, on se battait pour des majorités, ici on joue pour avancer sur différentes pistes qui peuvent être progressives ou pas du tout. Sur certaines, on peut trouver des paliers nous amenant à perdre des points. Pour ensuite en gagner plus sur le palier suivant. C’est plutôt malin, car ça oblige à prendre un risque, et ce côté stop ou encore.

 

Stop ou encore aussi dans la gestion de la manche, celle-ci se termine quand les 3 singes ont étés piochés, autant dire que l’on réfléchira à poser ses cartes ou attendre d’avoir une main plus conséquente. Mais parfois il vaut mieux se contenter de peu. Un tien vaut mieux que deux tu l’auras … pas.

Au final, cela reste un bon jeu, mais il nous a un peu laissé sur notre faim, ce choix d’avancer sur des pistes rend le jeu très mécanique et c’est un peu dommage. Les majorités  d’Ethnos offraient plus de tension. Il faut noter toutefois que nous avons joué avec le setup de base et tous les plateaux (les pistes) peuvent se retourner avec une mécanique et un twist différent. On ne joue pas non plus avec toutes les types de cartes à chaque session, ce qui peut donner de la variété dans les parties.

Un jeu de Paolo Mori
Illustré par John Mac Cambridge
Edité par Space Cowboys

– Atom

 

Enquêtes à Los Angeles

Les jeux d’enquêtes sont la plupart du temps coopératifs (Sherlock Holmes Detective conseil, Detective, Chronicles of crime, Enquêtes express, Les animaux de Baker street…), faisant la part belle aux discussions et à la construction commune d’hypothèses. À ma connaissance, peu se sont aventurés à proposer une mécanique compétitive. Enquêtes à Los Angeles fait partie de ces rares exceptions. (Ludochrono)

Le cœur du jeu tourne autour des interrogatoires. Des cartes permettent de savoir ce qu’un suspect a à dire sur tel ou tel élément de l’enquête (un autre suspect, un objet, ou une information clé). C’est un joueur (le marionnettiste), qui décidera quelle réponse fournir à l’enquêteur. Ce dernier peut ensuite contester s’il pense qu’on lui cache des informations, et les autres enquêteurs peuvent payer des indics pour avoir accès à la réponse. En bref, il y a beaucoup moins de discussions autour de la table, mais la tension est palpable, car il faut résoudre l’enquête avant le nombre de tours imparti mais aussi avant ses adversaires. Il faut savoir sentir quand dépenser son argent pour espionner, et quand contester les propositions de réponse du marionnettiste. Du côté des enquêteurs, le cerveau fume bien. Les 9 enquêtes (entre la boîte de base et l’extension) sont particulièrement retorses et parfois aucun enquêteur ne comprendra tous les tenants et aboutissants (coupable, mobile, arme). La proposition de jeu est donc plutôt originale et intéressante et les textes bien écrits (style film noir des années 40).

Le revers de la médaille est qu’en tant que marionnettiste le plaisir est bien moindre. Cette mécanique d’interrogatoire à réponses multiples est une bonne trouvaille du point de vue des enquêteurs dans la mesure où elle instaure un doute permanent sur la valeur des informations qu’on recueille, mais en ce qui concerne le marionnettiste, la partie ne sera pas très palpitante même s’il a des choix à faire. Il a un rôle d’assistant de jeu (un humain réalise ce qu’une appli ou une IA pourrait faire. Paradoxal, non ?). La version américaine du jeu proposait un livret (avec arbre logique) qui pouvait tenir lieu de marionnettiste. L’édition française a fait le choix de le supprimer pour diminuer le coût. Je trouve ça dommage, car certains amateurs de jeux d’enquêtes se sont sûrement détournés de ce jeu à cause de ce manque.

Un jeu de Evan Derrick
Illustré par Vincent Dutrait
Edité par La Boite De Jeu

 

– Manu

Prehistories

 

Dans Prehistories les joueurs sont à la tête d’une tribu qui va peindre dans sa grotte les animaux qu’elle a chassés. Il s’agit d’un jeu de course aux objectifs. Le ou la première à se défausser de tous ses jetons totem remporte immédiatement la partie. Chaque tribu choisit simultanément les cartes chasseurs qu’elle va jouer. Puis selon l’initiative déterminée par la force totale du groupe de chasse, chacun va choisir un ou plusieurs polyomino d’animaux pour remplir sa grotte et remplir les objectifs.

Il faut en permanence surveiller la progression de ses adversaires car atteindre un objectif en second est nettement moins intéressant. Il faudra choisir ses batailles. Le tempo est primordial : quand aucun polyomino n’est intéressant, il vaudra mieux se reposer pour refaire sa main et être mieux armé pour un tour ultérieur, puisqu’on voit les tuiles qui vont arriver.

Le tour de jeu m’a paru assez fluide, même quand on se fait dérober la tuile convoitée et qu’il faut chercher un plan B. Les deux faces des polyomino ont des orientations différentes (les animaux doivent être peints pattes vers le bas) limitant un peu les possibilités de placement, si pour certains cela peut être perturbant comme on en parlait dans ce Just played, de notre côté, nous n’avons pas été dérangé.

Prehistories répond à ma définition d’un bon jeu familial : un joli matériel, avec des règles simples mais aussi une bonne rejouabilité, de l’interaction et une durée de partie en dessous d’une heure. L’extension apporte des nouveaux objectifs, des nouvelles formes de polyomino et trois cartes chasseurs avec une capacité spéciale. Le jeu est aussi bon à 2 qu’à 5 joueurs.

Un jeu de Alexandre Emerit, Benoit Turpin
Illustré par Camille Chaussy
Edité par The Flying Games

 

– Manu

À l’ombre du Sakura

 

Thème nature et illustrations mimi pour cette construction de parc où vous devez créer les plus belles allées qui se croiseront perpendiculairement. Votre parc est un carré de 6 x 6 que, tour après tour, vous allez remplir avec différentes essences que vous prendrez dans un marché. À la façon de Kingdomino et de sa prise de tuile, cela définira l’ordre du prochain tour. Je suis premier joueur, je prends la tuile à l’emplacement 4, je serai le dernier à choisir au tour suivant. On crée ainsi, peu à peu des allées, que l’on peut, grâce à son meeple jardinier, revendiquer quand on le désire. Le mieux est bien sûr d’avoir une harmonie dans ses allées, un maximum d’arbres identiques. Les jetons animaux rencontrés ici et là vous donneront des points supplémentaires, ainsi que la réalisation d’objectifs secrets. Des effets (déplacer son jardinier, piocher un objectif…) sont affichés sur certaines cartes. Et la partie se termine quand le parc est complet.

 

 

À l’instar de Simplicity, qui se servait du même principe pour construire des quartiers au sein d’une ville, À l’ombre du Sakura ne se démarque pas de ses prédécesseurs dans le genre, de Carcassonne à Glasgow. Doit-on pour autant le rejeter ? Non, on peut prendre du plaisir à se triturer la tête pour se placer au meilleur endroit  les éléments de ce puzzle. On embête l’adversaire, on essaie de prendre le jeton qui nous intéresse parfois sans réel choix, sans tension ou véritable challenge. Un jeu qui offre un beau matériel, un moment agréable si vous n’avez pas de comparaison dans le genre, mais dont on peut se passer, car il y a plus pertinent à disposition. Un jeu de plus pourrait-on dire.

Un jeu de Hayato Oshikiri, Yota Suzuki
Illustré par Yota Suzuki
Edité par Don’t Panic Games

– Morlock


 

La rubrique sera en pause pour l’été, mais l’équipe se rend à Paris Est ludique et reviendra avec des retours à chaud comme chaque année dans un format de découverte et impressions rapides sur les jeux.

 

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1 Commentaire

  1. Meeple_Cam 29/06/2023
    Répondre

    Ah bah zut, je voulais mettre My city R&W dans ma valise pour les vacances, mais il va falloir que je change mon meeple d’épaule.

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