► E.D.I.T.O L’ultime jeu post-apocalyptique

Quand Shanouillette m’a envoyé cette liste de jeux post-apocalyptiques, un brin de nostalgie s’est emparé de moi. Surtout en voyant celui à la 18ème place, Thunder road (NDLR : traduit par Le Survivant en France) qui offrait pour l’époque un gameplay révolutionnaire et qui m’a marqué durablement.

Dans les années 80, le monde se passionnait pour Mad Max. Une terre désertique avec une pénurie de pétrole et des groupes de survivants qui se bataillent pour manger… Nous étions dans ces mondes post-apo qui nous semblaient aux antipodes de la conception du futur alors imaginée par une certaine hard-science proposant une explosion de technologies merveilleuses dans une vie ultra-confortable. Si la civilisation chutait, c’était la faute à un drame à la fois soudain et externe qui nous tombait littéralement dessus (comme la bombe atomique, typiquement). On n’imaginait pas de lent glissement, et encore moins que nous puissions potentiellement avoir notre rôle à jouer. Faut dire que nous, le public, étions ignorants à l’époque, jeunes et sans internet. Le premier choc pétrolier des années 70 ne nous avait pas inspiré comme un James McCausland. Le rapport Meadows sur les limites de la croissance, publié près d’une décennie avant que Mel Gibson ne se fasse poursuivre par des fous furieux, ne devrait arriver aux oreilles des écolos que 40 ans plus tard.

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Le post-apo, c’était rigolo. On cramait de l’essence pour rentrer dans nos adversaires à Car Wars, et on se marrait à manger de la nourriture irradiée tout en allant latter du mutant à coups de fusil à pompe, avec un rictus à la Sly.

Mais on nous avait promis un 21ème siècle dans les étoiles, avec des ordinateurs qui nous parleraient quotidiennement, et où la science aurait réponse à tout. Alors qu’approche 2020, nous regardons le sol pour voir ce qui peut encore pousser, c’est nous qui parlons à des machines, et nous n’écoutons rien de ce que les scientifiques (du GIEC) nous disent. Le rêve tourne court, et Mad Max 2 ressemble de plus en plus à de l’anticipation.

De nombreux jeux post-apocalyptiques sortent encore, mais nous donnent-ils encore le frisson du futur, l’adrénaline de la survie ? Moi non. La faute à une réalité qui rattrape trop la fiction. Si les sorties de cette décennie se sont mises à flirter d’assez près avec la narration, j’attends désormais le titre qui va me donner envie de me propulser dans un demain plus souhaitable et plus rassurant.

 

Écologie du jeu

Un jeu de société, à l’instar de la plupart des objets de consommation, est une bombe écologique. Les océans sont à bout de souffle, et quand on sait qu’ils absorbent 93% du CO2, avoir des cargos qui font la navette avec la Chine et en profitent pour dégazer en chemin, difficile de voir tous nos petits craquages de la même façon. Même chose si l’on se renseigne sur le fléau des plastiques, matériau de choix pour notre loisir favori. Si nous écoutons les scientifiques sur les prochaines pénuries de pétrole (retardées par l’exploitation intensive des sables bitumineux), nous pouvons facilement imaginer que le commerce des jeux de société de demain sera plus local et avec un nombre plus restreint de sorties.

Le joueur citoyen se targuera de ne pas aggraver la situation grâce à quelques choix de vie et de consommation. S’il loue (ou partage) les jeux plutôt qu’il ne les achète, s’il évite les produits importés par container de Chine, s’il revend ses anciennes boîtes après usage. La plupart des éditeurs français emploient leur personnel sur place, mais font fabriquer le matériel hors de l’Union européenne, pour que leurs prix restent compétitifs. Une sélection stricte de nos achats sur un critère locavore ne laisserait donc pas passer beaucoup de candidats. On peut encourager malgré tout les courageux qui font le choix de produire en France, et au pire, en Europe. On connait bien sûr les Jeux Opla mais aussi TGCM Création qui assure sculpture, moulage et production en privilégiant l’éco-local dès que possible (et en reversant une obole à WWF pour remercier la nature de leur inspirer leurs personnages anthropomorphiques). On sait par ailleurs que l’Union des Editeurs (UEJ) a actuellement une commission écologique qui cherche des solutions. Les trouveront-ils à temps ? 

Il y a aussi ces éditeurs qui proposent des projets sur Kickstarter en faisant le pari d’une profusion de matériel pour un panier moyen à des tarifs qui frisent l’indécence. Le game porn s’affiche, on aime montrer nos jeux sur les réseaux, avec toujours plus de figurines, d’accessoires personnalisés (grâce aux usines d’Asie très polyvalentes), d’add-ons offerts aux backers qui ne rentrent même plus dans les étagères… Pour autant, le financement participatif corrige lui-même son karma. Plusieurs projets de jeux en bois made in France ont pu ravir des pledgeurs soucieux de la planète, du classique lancer de palet Les papattes au joli Turbulences qui est imprimé directement par son créateur

Félicitons-nous que la peinture acrylique pour nos figurines vienne, toutes marques confondues, d’Europe !
Pour le reste, nos goûts doivent désapprendre certaines mauvaises habitudes prises : détester les goodies inutiles et donc indispensables, limiter nos achats impulsifs causés par l’amour d’une licence ou par le seul attrait d’illustrations chatoyantes, tester un jeu avant d’en faire l’acquisition, faire de la place sur les étagères en privilégiant les jeux rejouables… Mais aussi ignorer les sirènes de la technologie de l’impression qui fait actuellement germer chez n’importe quel joueur des envies d’acquérir une imprimante 3d et d’abuser de la consommation de filaments plastiques pour réaliser des ajouts vite jetés lorsque le jeu quitte la ludothèque.

La logique consumériste qui régissait déjà les autres industries culturelles touche le j2s de plein fouet depuis seulement quelques années. Désormais, le débit toujours plus incessant de sorties ludiques inonde nos ludothèques de jeux vite oubliés. Alors que nous pouvions (pour les plus vieux d’entre nous) nous émerveiller des pépites trouvées dans le grenier de nos (grands-) parents telles que le Scrabble, le Monopoly ou le Risk, et y jouer avec plaisir parce que nous ne connaissions alors rien de mieux, nos enfants ne jetteront-ils pas un œil suspicieux sur nos quantités de boîtes accumulées (parfois même encore sous cellophane, avouons-le) sans savoir lesquelles ouvrir ? Lesquelles de ces dernières passeront-elles à la postérité ? 

 

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On a vu l’offre des jeux de société se tourner vers le jetable (Legacy, Exit) mais rapidement offrir des propositions, qui faute d’être rejouables, pouvaient au moins être partageables (Unlock, Time Stories, Undo…). Le green Legacy garanti sans destruction est devenu une qualité vendeuse. 
L’écologie et la demande du public peuvent-elles converger ?
Et si les créateurs de jeux de société devenaient militants ?
Et si les compétences des joueurs pouvaient servir ? 

 

Le « hack » ou le recyclage appliqué au jeu

Je caresse l’espoir qu’un jour un auteur prolifique comme un Bruno Faidutti, co-créateur du premier hack français de jeu de société (Tempête sur l’échiquier, Ludodélire), co-signataire de Stonehenge (qui réunissait 5 créateurs autour d’un même matériel de jeu), et amateur proclamé de chaos, puisse s’emparer de la question du recyclage de meeples et convainque les éditeurs de le suivre.

Le meilleur jeu pour la planète reste celui qui n’est pas produit. De la même manière qu’on achète des inserts génériques pour ranger cartes et pions, imaginons pouvoir acquérir des systèmes génériques de jeu où le matériel serait à trouver dans les boîtes de nos ludothèques déjà bien fournies ! (NDLR : Tempête sur l’échiquier est une variante fun des échecs, le jeu était vendu sous forme d’un paquet de cartes, présageant que vous aviez déjà un échiquier).

Espérons que nos créateurs chéris délaissent les productions velues à la chinoises et revisitent leur propres créations sous un jour nouveau, plus résilient, construit sur les bases de leurs travaux passés. Ce rêve est-il utopiste ? Frederic Henry (Timeline, Conan, Batman) annonce justement ces jours-ci la création d’un système de jeu de plateau générique : Beyond the Monolith. Après avoir fait plus que sa part en fournisseur de plastique, il se propose de vous faire acheter des figurines réutilisables, que vous pourrez sortir plus souvent des cartons.

Hackons, mes bons ! Cette activité qui consiste à comprendre des mécanismes pour les modifier d’une façon inédite se taxe d’être ludique par essence. Avec du matériel générique, pas d’excuse pour ne pas proposer nos propres « mods » de jeu, adaptations de nos désirs les plus fous sans crainte de faire exploser l’armoire de rangement.

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Le bonheur est dans le pré-apocalyptique

Peut-être que demain, le soleil brûlera notre peau six mois par an, peut-être que les arbres ne pourront plus pousser, nous n’irons sûrement plus au supermarché puisque nous n’aurons plus d’essence à mettre dans nos voitures. Nous serons alors bien obligés de nous serrer les coudes. Mais ne devrions-nous pas commencer à imaginer ce que nous voulons pour nous dès maintenant ? On sait que pour imaginer le futur, l’armée recrute des écrivains de SF. N’est-il pas devenu vital d’avoir nos faiseurs de rêves au service d’un avenir souhaitable, inspirant, résilient si on veut pouvoir le concevoir ?

Aujourd’hui, les créateurs de j2s s’efforcent de trouver des thèmes qui vont avec leur époque. Pendant qu’Extinction Rebellion fait des buttes de permaculture au Chatelet, Matagot nous prépare une petite balade dans le Paris de bientôt. Paris : New Eden vous propose en effet de jouer des survivants aux catastrophes écologiques dans une capitale redevenue verte. Agnès Ripoche nous offre un des premiers imaginaires de ce que pourrait être un post-apocalyptique biberonné aux rapports sur le climat et les limites de la croissance.

Certes, les titres post-apo qui nous amusaient au vingtième siècle, en mode distribution de bastos avec trace de kérosène dans le sable brûlant, ont gardé leurs qualités de jeu. Mais ces sombres héros de l’amer sont devenus des spectres appartenant à une autre époque. Quand nous sortons des boîtes qui représentent de jolis animaux, des larmes coulent sur nos joues en pensant à la sixième extinction de masse. J’imagine un Wingspan sans plastique qui proposerait un marqueur de majorité pour celui qui a sauvé le plus d’espèces d’oiseaux disparues. D’un Sapiens qui se passerait dans les banlieues d’une cité post-effondrement. D’un Divercity où il faudrait aussi gérer la pollution plastique.

Et nous, joueurs, joueuses, ludistes, gamers, avons certainement une carte à jouer ! Si l’on nous dit que l’on va bientôt plus avoir d’essence, nous imaginons directement la pénurie de petits cubes noirs, et nous cherchons une autre voie optimale. Quand un des joueurs a bien étalé ses armées à tous les points stratégiques de la carte du monde, nous savons optimiser nos forces et les jeter dans la bataille là où ça compte en faisant les alliances nécessaires. Quant à la démocratie directe, elle n’a plus de secret pour qui a tâté des jeux de majorité et de votes ! Et quid des capacités coopératives que l’on développe dans les jeux du même genre ?

Plusieurs créateurs du milieu militent pour que soient reconnus tous les apprentissages et mérites que le jeu peut nous apporter. Le but ? Agir sur les problèmes, rester focus malgré les difficultés, et… sauver le monde. Si si, Jane McGonigal est formelle. Dans le jeu naissent des qualités utiles, par exemple, un joueur agira toujours dans le sens de sa mission pour surmonter tous les obstacles en gardant jusqu’au bout l’espoir d’y arriver. Par ailleurs, le jeu permet de tisser des liens sociaux plus forts (les études démontrent qu’il génère de la confiance entre les personnes).    

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Petite bouteille (recyclable) à la mer

La panoplie du jeu, par sa richesse visuelle actuelle comme par ses multiples mécanismes et trouvailles, sans omettre toutes les émotions qu’il nous fait vivre, peut nous amener loin sur le terrain de la sensibilisation – si ce n’est de la réflexion – pour appréhender le présent, et imaginer l’avenir que nous souhaitons à l’aune de ce qui est annoncé (ou déjà en cours).
CO2 second chance aurait pu être l’occasion pour nombre d’entre nous de saisir les rouages qui agissent sur le climat s’il avait été localisé. Bien sûr, on pense à Opla avec La glace et le ciel et son message clair comme de l’eau de roche. Si Terraforming Mars se pique de manipuler des données scientifiques pour modifier le climat, nous sommes bien loin de la planète Terre (Mars et Venus sont les deux horizons proposés).
Allez, encore un effort, mesdames les créatrices et messieurs les créateurs : informez-vous, jouez avec les cartes de la Fresque du climat, et faites-nous une proposition qui change le Game ! 

Le jeu est un espace de créativité, une parenthèse libre, mais il peut aussi faire réfléchir, à l’instar du cinéma ou de la littérature, porter un message, toucher le cœur des gens. Aujourd’hui, nous voulons nous amuser avec la Planète et non pas à ses dépens. Parce que nous savons plus que quiconque que chaque déplacement, chaque pion, compte pour la victoire.

– FX

 

 

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30 Commentaires

  1. coludik 10/10/2019
    Répondre

    Merci beaucoup pour cet article très complet et responsabilisant. J’aime à penser que ce n’est plus le temps de caresser dans le sens du poil tous les acteurs, du producteur au consommateur. Merci aussi d’avoir fait un lien vers Coludik qui tente à son modeste niveau de changer des habitudes de consommation en permettant le partage des jeux entre joueurs.

    Pour l’anecdote, j’ai moi aussi été très gêné de la quantité de plastique dans la boite de Wingspan, facilement divisible par 2 (et on en rajoute dans l’extension). Je l’ai acheté récemment et de suite mis en partage pour mes voisins de Montréal. Je me suis demandé pourquoi personne ne parlait de cette aberration sur le net. Finalement, je ne suis pas le seul…

    • atom 10/10/2019
      Répondre

      Je m’autocite dans le test de Wingspan :  » Je suis moins fan du réceptacle bleu pour les cartes, un peu too much, et pourquoi avoir mis du plastique ? Un présentoir en carton aurait été aussi bien, à mon avis, d’autant que c’est le cas de la tour à dés. Un jeu sur la nature avec autant de plastique m’envoie toujours un message un peu dissonant. »

      Non tu n’est vraiment pas le seul ^^

    • FX 11/10/2019
      Répondre

      Je vous plussoie sur Wingspan, mais il faut voir plus large : cet ajout vient aussi parce que le jeu est fabriqué dans des usines qui ont beaucoup de commandes en plastique et qui savent faire. Le même jeu fabriqué en France serait surement pensé autrement. Plutôt que de laisser d’autres boites vendre des inserts en médium de leurs jeux, ce serait bien que les éditeurs se penchent sérieusement sur la question du rangement dans les jeux de société, et proposer quelque chose d’éthique et de durable. Combien avons-nous de jeux où on nous jette dans la boîte des petits sacs en plastique pour ranger les pions ? Malgré cette histoire de plastique, je trouve que Wingspan fait l’effort d’avoir une boite qui se range plutôt bien, et sans matériel excessif (pas de gros socles thermoplastiques mais un emboitement astucieux des éléments, avec une notice de rangement). Bien pire existe aujourd’hui, je pense que cette focale sur Wingspan est du à son thème.

      • coludik 11/10/2019
        Répondre

        Je n’ai pas vraiment pensé au thème à vrai dire. J’ai juste vu d’un coup que tout ce plastique n’était pas nécessaire. Alors j’ai écrit à Jamey et je lui ai demandé son point de vue. À part le fait que son plastique est recyclé, il n’a pas réussi à me convaincre sur le reste. Il m’a dit que les sacs en plus je n’avais qu’à les utiliser ailleurs, qu’il combattait le plastique jetable (wrap) mais que pour le reste j’allais de toute façon l’utiliser et pas le jeter (sur ce, je lui ai répondu: et dans 100 ans il sera où mon jeu ?), qu’il était d’accord sur le fait que la production avait utilisé du pétrole et mis du CO2 dans l’atmosphère mais bon toute production fait ça de toute façon… Bref, quelques efforts mais pas vraiment éclairé sur la globalité des enjeux. Par contre je salue sa réactivité à répondre rapidement et à argumenter cordialement (plein de mails dans la même journée).

  2. palferso 11/10/2019
    Répondre

    Superbe édito. Merci. 2 choses rapidement en complément:

    -504 de Friese me semble un bon exemple d' »auto-hack »

    -l’utilisation des sleeves (pas cités sauf erreur de ma part) dans le contexte actuel me semble scandaleux

    • FX 11/10/2019
      Répondre

      Merci !

      – J’ai failli parler de 504, je ne l’ai pas fait car je n’ai pas l’impression qu’il ait beaucoup marché en boutiques (aucun vendeur de ne l’a jamais conseillé d’ailleurs). Dans ce cas, on ne peut pas vraiment dire que la tendance du matériel rejouable s’améliore. J’ai également éclipsé le retour en arrière de Time Stories, car il me semble que leur reboot va éliminer ce principe de matériel commun à tous les scénarii. Je n’ai pas parlé de 8bits non plus, car je trouve que c’est du foutage de gueule (même si pour une fois, y’a pas beaucoup de plastique). Chaque paragraphe aurait mérité beaucoup plus d’approfondissements. Une fois que l’idée est passée, chacun ira chercher les références dans sa propre expérience 😉

      – Pour les sleeves, de mon expérience, ce sont plutôt les joueurs qui les rajoutent (sur okkazeo, nombre de jeux sont vendus sleevés par les vendeurs, sur un jeu qui ne l’est pas). Il manque peut-être un paragraphe sur notre maniaquerie de collectionneur ? 😉

      • palferso 11/10/2019
        Répondre

        Merci à toi!

        Oui, tout à fait. Les sleeves sont essentiellement de la responsabilité des joueurs et ce sont eux qui feront évoluer les producteurs qui s’adaptent à la demande (même si ils devraient un peu plus à leur niveau sensibliser, communiquer et participer à la conscience collective mais bon, je ne suis pas (complètement) naïf…).

        Pour revenir en particulier aux sleeves, quand je vois que certains se plaignent que les thermoformages ne peuvent accueillir les cartes sleevées, j’hallucine tant le couple thermoformage + sleeves me semble être une aberration sur laquelle les acheteurs, me semble-t-il, peuvent plus facilement influer et résister aussi faibles et humains que nous sommes tous (que face à une magnifique fig en plastoc super bien moulée et peinte par exemple… ce qui en théorie est strictement la même chose (la même aberration aujourd’hui) mais en pratique confère au moins un plaisir et une satisfaction pseudo-esthétique).

        A noter d’ailleurs que je ne m’exclus absolument pas des prises de conscience à avoir et des attitudes à souligner et à dénoncer (comme le permet pertinemment ton édito) puisque (même si je me refuse à sleever), je viens d’acquérir Villainous qui en terme de thermoformage et de figs en plastoc se pose là…

        • FX 11/10/2019
          Répondre

          Thermoformage, c’est le nom que je cherchais, merci !
          Le plastique demeure une consommation contre laquelle il est difficile de lutter, on a souvent des cercles vicieux contre lesquels nous consommateurs avertis, nous faisons avoir. J’ai participé l’année dernière à un défi 0 déchets, et on essaie bien de réduire le plastique de sa poubelle, mais sur certains produits pour ne pas avoir de plastique, il faut accepter de ne plus du tout en acheter, car il n’y a pas d’alternative. Pour les produits ménagers, oui, on peut les faire soi-même, il faut avoir le temps d’abord, et ensuite toutes les recettes ne sont pas très efficaces sur le plan ménager. Malheureusement, si tu veux vraiment respecter une éthique, ca veut dire des privations beaucoup plus sévères que le consommateur moyen. Ce qui n’est pas juste, car il ne contribue que pour 25% des déchets, le reste c’est la sphère professionnelle.
          Le cas me semble similaire sur les jeux de société, si tu veux vraiment dire non au plastique, tu vas forcément écarter une grosse partie des jeux actuels, voire même ne pas pouvoir jouer à certains types de jeu qui comportent tous du plastique (en améritrash, je suis pas certain qu’il y en ait beaucoup sans plastique par exemple). Le sacrifice peut sembler injuste, car finalement pas si important en valeur par rapport à ceux qui vont participer à trois KS hyper polluants par mois.
          On peut aussi se dire qu’on joue à ces jeux uniquement chez les autres, mais si les autres ont des joueurs, n’ont ils pas tendance à continuer à acheter ce type de jeu parce qu’il s’amuse avec ?

          La réflexion est tellement immense qu’elle donne vite mal à la tête. Il faut juste éviter de juger les autres, chacun fait comme il peut. Tout ce que peut faire un citoyen éveillé, c’est d’informer ses semblables. Un jour, on sera responsables. 😉

          • palferso 11/10/2019

            Oui. Encore une fois, je ne suis pas trop naïf, je sais bien que tout ne changera pas en un claquement de doigts et, comme je le mets plus haut, je ne m’exclus de plus absolument pas de la masse trop écrasante de ceux qui ont des efforts à faire (je savais parfaitement ce qu’il y avait dans la boîte de Villainous pour continuer sur cet exemple). Par contre, une conscience et un effort proportionné et régulier ne ferait de mal à personne et ton article aide aussi à garder ça en mémoire… Donc, encore une fois, merci! 🙂

        • atom 17/10/2019
          Répondre

          Ah les sleeves, ma petite incohérence. Les jeux que je chéris et que je veux garder, j’ai envie de les voir passer les outrages du temps, du coup oui je sleeve. Pas tous les jeux, mais certains. Oui c’est polluant et j’en suis conscient, mais on a tous nos petites incohérences.

           

          Dans le même ordre d’idée, aujourd’hui les jeux sortent (principalement sur kickstarter) avec des rangements particuliers, c’est Game trayz qui fait ça. J’attends mon Trickerion et j’avoue que ce rangement permet d’installer et désinstaller le jeu rapidement. Mais la multiplication de ce système n’est pas bonne pour l’environnement. Et en même temps elle permet à des gens de vivre (travail). Encore une incohérence.

           

          Pour moi le fautif c’est le joueur, il faudrait que l’on arrête de demander du grand luxe pour des jeux qui vont sortir combien de fois ? 3 ou 4 fois ? À quoi ça sert d’avoir cela pour chaque jeu ? Je me pose aussi la question de la production des pièces de métal, à quoi ça sert d’en avoir pour chaque jeu ? Autant se trouver un set que l’on va utiliser pour nos jeux. Ou un set de jetons de poker comme celui de Brass.

          Emperor Choice sort enfin, mais avec matériel délirant, des jetons en bakelite la ou la version japonaise utilisait des cartes, bilan (carbone ?) un prix exorbitant (115 € avec le port). Il serait pas temps de dire STOP !?

           

          L’imprimante 3D un autre problème qui pourrait presque être une solution finalement. J’imagine le futur ou l’on achèterait un jeu, enfin l’idée du jeu, puis on imprimerait ce dont on aurait besoin.

          • LudoH 17/10/2019

            On fait tous des erreurs, et ce qui est dur avec le jeu c’est que c est difficile a l’achat de dviner si le jeu va sortir 3, 10 ou 100 fois. Pour moi c est valable aussi bien pour les sleeves que pour le reste. Ceci dit, j’ai pas beaucoup de jeux que j’ai joué moins de 10 fois.

            Quant aux pieces, 100% d’accord, mais j’ai juste une bourse de pieces, pas assez fournie pour aller avec tous les jeux. Si je trouvas un lot avec beaucoup de pieces metal et pas trop grosses, j’acheterais ca et j’utiliserais partout

  3. Baldur's 11/10/2019
    Répondre

    Merci pour ce super article qui soutient l’actualité ! J’ai moi aussi bcp mal avec les jeux post-apo en mode « suvival » étend donné que ca nous pend de plus en plus au nez…

    Et du coup oui, le jeu par son immersion et sa capacité à faire travailler l’imaginaire, pourrait être un formidable outil pour se forger collectivement l’idée d’un futur post effondrement/changement climatique qui soit désirable, et pour nous préparer (avec du fun!) à la coopération et l’entre aide plutôt qu’à la survie en mode Mad Max. C’est dans l’air, j’espère que le créateurs vont s’en saisir !

    • FX 11/10/2019
      Répondre

      Espérons que Matagot nous offrira avec Paris New Eden un avant goût de cette transition 😉 Le survivalisme n’est pas forcément une option irréaliste, d’ailleurs aux USA ils sont de plus en plus à se préparer en mode commando, c’est leur vision de l’effondrement, un nouveau far west où toutes les armes qu’ils ont mis en circulation vont se retrouver dans les mains de monsieur tout le monde. En France, nous sommes également héritiers d’une histoire féodale où le commun était protégé par le chatelain et ses hommes. d’où notre pari sur la ville et sa transition vers une voie résiliente qui nous permettrait de nous nourrir sans nous entretuer. Au final, nous plongons dans l’inconnu, et si notre cerveau ne sait se baser que sur le passé (et donc l’histoire collective), le nouveau monde sera très différent de ce que nous avons connu. Pourquoi pas se préparer à l’occasion de parties sur table ?

  4. Ludema 11/10/2019
    Répondre

    Comme toujours, les éditos sont toujours passionnant.

     

    Bravo et merci ! 🙂

  5. El Cam 11/10/2019
    Répondre

    Super édito. Ca me fait toujours plaisir de voir ces questions posées et reposées dans la sphère ludique, parce que le travail de conscientisation est encore à faire. En tant que média, on ne peut qu’en parler et prendre la température des réactions, histoire que les acteurs se rendent compte que le public y fait attention. A quand une note d’éco-compatibilité dans les tests de jeux?

  6. jipouille0874 11/10/2019
    Répondre

    Magnifique article,  merci beaucoup. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir quand je vois que la mode sur YouTube ce sont les tops des jeux dans sa ludothèque auxquels on a pas joué. C’est totalement indécent.  On voit que l’acte de consommation et de possession apporte plus de plaisir que l’acte ludique en lui-même.

    Je me suis inscrit sur coludik et je vous invite à le faire, cela me permet d’assouvir ma curiosité,  de soulager mon porte-monnaie et de faire de belles rencontres…

    Merci encore

  7. Xavo 12/10/2019
    Répondre

    Merci pour l’édito ! C’est vraiment important d’en parler, encore et encore.
    Je crois qu’il faut aussi s’interroger sur l’information ludique et changer les pratiques : éviter le streaming vidéo, évaluer systématiquement l’impact environnemental d’un jeu dont on parle, prendre le train pour aller à Cannes ou à Essen, mettre en avant les pratiques responsables…etc. Le double effet kisscool étant que cela réduit la facture en terme d’impact immédiatement et que cela peut influencer régulièrement l’opinion et les acteurs économiques.

  8. Metadna 13/10/2019
    Répondre

    Un marché sursaturé de figurines =  moins de minis, plus de standees = une tendance qui s’installe.

    Sinon bref note concernant Beyond the Monotlith.

    Le Tactical Homeostatic System est un système de jeu dans le « core » est la simulation, une simulation faite à l’aide de supports 100% physique (carton ,figurines, jetons, boards…)… du moins encore actuellement car la fusion simulation par support physique et simulation via support numérique coule de source (autrement dit un système de jeu basé sur la simulation offre une passerelle naturelle vers du plus numérique (ne serai ce que pour le potentiel d’amélioration possible de la simulations) nul doute qu’une branche importante de Beyond the Monolith ce développera en ce sens.. mais il est également question de pérenniser la part jeu de société traditionnelle, de le rendre plus compétitif en lui apportant un meilleur ratio richesse gameplay pour le prix payé par le joueur au risque sinon de devoir délaissé progressivement le « jeux majoritairement sur support physique » pour du « jeux majoritairement numérique mais avec support physique »

    En l’adaptant au changement à venir,  la pérennité d’un système est la raison d’être de beyond the Monolith.
    Le secteur du jds à entamer sa mûe, 2020-2021 seront des années charnière.

     

  9. johnphao 14/10/2019
    Répondre

    super, merci pour l’édito.

    je reviens sur la question du hack:

    – (sur le plan de la forme) il faudra trouver un autre nom plus sympathique, non? 🙂

    – (sur le fond) mettons qu’on vende du matériel générique (20 cubes en bois x 6 couleurs, etc.) d’une part, et qu’on vende des jeux (une règle, éventuellement un matériel spécifique complémentaire au matériel générique): quid du modèle économique? plus que jamais, on vend un concept/une idée/une composition de mécanisme -> comment rétribuer un auteur de manière juste? voire un éditeur?

    + voir aussi les deux derniers Plato magazine, qui traitent de la question sous le thème d' »écoludie ».

    bref, je me répète, super édito dans le sens où un débat est lancé

    • FX 14/10/2019
      Répondre

      On ne peut pas vraiment parler d’écologie sans évoquer une décroissance nécessaire, ce qui veut dire revoir complètement la manière dont les gens peuvent subvenir à leurs besoins. De nombreux métiers devront surement être revus, supprimés ou faits d’une autre manière. Par exemple, les fonctionnaires ont le droit de faire une autre activité tant que ca relève de l’art et de l’esprit. Le revenu universel permet également d’imaginer des activités moins lucratives mais qui contribuent à la culture et au divertissement. Il m’apparaît évident que les solutions les plus écologiques sont en général celles qui rapportent le moins, car moins de production, moins de vente, plus de partage. Je ne crois pas au mythe de l’économie durable et de la rénumération juste, car ces solutions plébiscitent en général un maintien de l’économie destructrice de la planète avec juste quelques ajustements personnels.
      La consommation jds d’aujourd’hui (location de jeu, vente d’occasion) font déjà baisser le chiffre d’affaires des éditeurs. Si on peut trouver de nouveaux modèles économiques, pourquoi pas tertiariser l’activité, à savoir que les éditeurs se chargeraient juste de la conception, qu’on achèterait des règles ou des plans, et qu’ensuite on pourrait soit faire produire au niveau local avec des imprimeurs 3d (en matière recyclable bien entendu ;)), soit se débrouiller avec le matériel déjà possédé. Sur la création de décors, il y a déjà des KS qui proposent d’avoir juste les fichiers en contrepartie, et ceux qui n’ont pas d’imprimante peuvent demander une impression contre monnaie.
      Enfin, pour le mot Hack, la première version de l’article parlait davantage de faire ses jeux soit même, j’ai revu ma copie pour être moins radical. Le mot hack est resté 😉

  10. LudoH 14/10/2019
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    Bonjour et Merci pour ce superbe edito,

    Je ne vais pas reagir sur la partie « plastique » deja fort discutee au dessus, a part pour les sleeves que je me suis mis a utiliser lorsqu’un de mes jeux se soit nettement degrade en 9 mois: si la qualite des cartes n’est pas tres bonne, sleever c’est aussi permettre au jeu de durer et donc d un point de vue durabilite c est pas mauvais (il faudrait juste desleever quand on joue moins et qu’il y ait pas 50 formats de cartes!)

    Je me permets de reagir sur un autre point evoque plusieurs fois dans l’edite: L’esprit du jeu et les competences que cela apporte, je cite « soient reconnus tous les apprentissages et mérites que le jeu peut nous apporter ». D’un cote je suis d’accord mais d’un autre cote le jeu incite souvent a des comportements assez egoistes vis a vis de ses adversaires, des incitations fortes au blocage ou a l attaque frontale. Certes ce n’est qu’un jeu mais du coup est ce vraiment cela que l’on veut mettre en avant en temps qu’apprentissage dans le jeu … surtout du point de vue de l’article qui prone une certaine conscience collective : c’est pour le bien commun qu’il faudrait consommer plus justement!

    Bien sur les jeux coop ne rentrent pas dans cette critique, mais souvent, meme les jeux semi-cooperatifs favorisent beaucoup le comportement tres competitifs de mon point de vue : beaucoup de jeux semi coop consistent a exploiter le jeu juste au bon niveau en en laissant pas trop aux aversaires selon moi (on peut voir cela comme une metaphore de la vraie societe … mais est-ce la bonne societe?).

    Bref ce a quoi je me suis amuse depuis 9 mois, c’est creer un jeu valorisant l’interaction positive plutot que la concurrence, le deblocage plutot que le blocage et je dois dire que je trouve l’experience ludique et sociale interessante!

    Merci encore pour l’edito

    • FX 14/10/2019
      Répondre

      Très bon débat cela, les jeux coopératifs sont-ils vraiment coopératifs ? L’interaction positive n’est pas toujours vu comme du divertissement valable par les joueurs, mais je serais intéressé pour découvrir ton jeu, et pourquoi pas, le fabriquer et le jouer par chez moi 🙂 Selon moi, la création amateur amènera un réel contrepoids à l’industrie ludique traditionnel, un peu comme en jeu vidéo entre les jeux AAA vs les jeux indie fait par un auteur unique. Il nous manque aujourd’hui dans le jds cet esprit créateur, qui rend la frange des jeux experts élitistes et très polluants : beaucoup de matériel, beaucoup d’illustrations, très peu accessibles au grand public (par exemple Solomon Kane, pour taper sur les éditeurs que j’aime bien malgré tout). Je ne souhaite pas que tout redevienne amateur, par contre pouvoir aussi télécharger des créations amateurs, à côté de jeux très qualitatifs faits par des pro, équilibrerait ma ludothèque, mon bilan carbone et ma possibilité de jouer de manière nomade.

       

      • LudoH 14/10/2019
        Répondre

        Merci pour la reponse. Cote interaction positive, je pense que ca depend des joueurs, j’ai tout entendu : du « cool », a « ca n’existe pas », a « pourquoi faire? » bref en bon chercheur je me suis dit que y’avait qu’a experimenter, pour l’instant je suis pas decu (mais je suis pas un joueur agressif!)

        Alors par contre mon jeu c est plutot dans la categorie expert (au moins en duree et reflexion). Niveau matos c est surtout des cartes et plein de cubes (et 1 plateau par personne, plus un petit plateau additionnel), bref voici le lien vers regle + version telechargeable en anglais (c est pas petit).

        https://boardgamegeek.com/thread/2232368/wip-fairy-school-competitive-game-true-positive-in

        Cote proto j’ai recycle plein de cubes d’autres jeux et commande une centaine de cubes sur internet … raisonnable, j’aurais du courir les boutiques pour les cubes j imagine mais je manquais d’info et de temps.

        Je pense faire une version francaise de la regle et j espere avoir toutes les illustrations pour les cartes d’ici fin novembre (ma compagne en est a la moitie)

        Je suis preneur de tout feedback si par hasard t as juste le temps de jeter un coup d’oeil 😉

        Oui un peu  plus de jeu amateur ca serait cool, meme si les jeux pros ont le merite d’etre mieux repertories (ca serait surement corrigeable ceci dit avec un peu d’energie venant de la communaute)

  11. Macnamara 14/10/2019
    Répondre

    Superbe edito, qui pointe le problème ET propose des solutions.

  12. fouilloux 17/10/2019
    Répondre

    Dans les initiatives pour réutiliser son matériel, je signale les jeux de James Ernest: un seul matos,plein de règles. Ils sont réédités en ce moment par origames: il y a pour l’instant l’auberge des pirates et jour de chance (jettez un oeil aux LC) . On peut acheter chaque jeu séparément,ou bien quand on en a un,télécharger les autres règles.

     

    Après, je dois dire que, même si j’aimerais,le matos universel je n’y crois pas. Alors oui, il y a les dés, les meeples, les cubes en bois. Mais c’est à peu prêt tout je le crains. Les cartes sont spécifiques à chaque jeu, les plateaux encore plus. La « faute » à ce qui rend notre hobby intéressant,la recherche de nouvelle mécanique, d’originalité. Si mon côté écolo aimerait bien que ça marche, je n’y crois pas trop.  Stonehedge par exemple est un peu un bon exemple, dans le sens où je trouve que ça ne marche pas trop. Idem pour Dicium, et 504: si l’exercice de style est à saluer, je ne sais pas si cela donne des jeux incroyables.

     

    Néanmoins, je dois dire que je soutiendrais à fond ce genre d’initiative (je me demande comment faire de Mythic Battle un jeu de baston à plus large échelle vu le nombre de figurines), par e que j’aimerais vraiment que ça marche. Même si j’y crois pas, genre du tout.

  13. pou 24/10/2019
    Répondre

    Très bel édito, clair et concis!

    Le meilleur jeu est celui qui n’est pas édité! Je suis d’accord avec cà et ca rejoins un autre post sur le fait qu’il y a trop de jeu médiocre, des jeux OK mais qu’on ne rejouera que très rarement seul la poussiere conservera le plastique et le carton.

    Gardons l’essence du jeu et non la BOUFFE de jeu, l’argent sur le jeu…

  14. Adrien 31/10/2019
    Répondre

    Bonjour,

    En pratique, aujourd’hui, il s’agit de créer une plateforme internet qui proposerait et centraliserait une base de données de règles alternatives ou des nouvelles règles utilisant un matériel donné, déjà existant.

    L’utilisateur se connecterait sur la plateforme, pourrait tenir à jour sa ludothèque en cochant les jeux qu’il possède, éventuellement des jeux accessibles à cocher (ceux qu’on ne possède pas mais qu’un ami possède par-exemple), et la plateforme fournirait une liste des sets de règles disponibles pour ces jeux ( ce matériel), allant de simple règles revues a des jeux complexes utilisant du matériel pioché dans plusieurs boîtes. Elle pourrait suggérer des jeux pour lequel l’utilisateur à presque tout le matériel, sauf (il vous manque 20 cube en bois bleu pour jouer à Qui veut gagner des millions-le jeu de figurine).

    De son coté, l’auteur, si il est amateur, pourrait être aidé par un staff bénévole pour la mise en page de ses règles (et un amateur qui fabrique le jeu de ses rêves a de forte chance d’avoir la même ludothèque que son public cible, d’ailleurs), et son jeu sera rentré en base de donnée avec un un classement du matériel via les jeux auquel il est emprunté. Si l’auteur est professionnel, il aura comme contrainte de créer un jeu avec du matériel existant, chouette défi, et comme plaisir de travailler pour une bonne cause, et le privilège de voir comment est jugé son travail quand son nom n’apparaît pas…

    Car le problème, c’est qu’économiser les ressources est incompatible avec la vente de matériel  seule manière pour un éditeur d’augmenter son chiffre d’affaire à nb de jeu donné. Il n’y a pas de solutions commerciale au problème.

    A ce titre, vous citez, le projet Beyond the Monolith, vous êtes bien optimiste. Il n’est pas de réutiliser le matériel, mais de vendre du matériel en plusieurs parties, afin que plus de joueur achète au moins une partie du matériel,  « il y aura plus de chance qu’un joueur trouve un univers qui lui plaise et qu’il nous prenne une ou deux boîte ». Ne prenez pas des vessies pour des lanternes. Un éditeur ne peut pas fonctionner en vendant juste des idées, les passionnées si (voir les règles disponible en téléchargement payant sur des sites spécialisé).

    Pour tout intérêt porté au projet rapidement exposé plus haut, je serai ravi d’échanger avec toute personne intéressée à développer un outil dans ce sens: le-ad@hotmail.com.

    Cordialement,

    Adrien

     

    • LudoH 04/11/2019
      Répondre

      Bonjour, je comprends bien l’approche, par contre c’est un peu extreme de vouloir ne rien imprimer: peu de jeux peuvent tourner sans un plateau ou des cartes adaptees. Il y en a mais c’est rare, souvent le materiel etant adapte aux jeux on  risque en gardant le meme matos d’explorer uniquement les variantes de jeux qu’on a que de nouveaux jeux a mon avis. Par contre j’imagine bien le jeu ou on reprend les cubes d’un jeu les resources d un autre et les meeple du troisieme, il reste plus qu’un lot de 50 ou 100 cartes a imprimer et on a un jeu tout nouveau. Donc je pense qu’une telle approche pour etre suivie devrait se focaliser sur un maximum de reutiliation tout en vendant ou donnant les moyens d’imprimer le matos specifique: imprimer 500 cartes par an plutot qu acheter 5 boites de jeu me semble reduire l’empreinte ecologique de notre hobby significativement, et sans necessairement perdre trop en qualite de jeu. Apres quand on sait que nos resources servent a 10 ou 15 jeux, on peut eventuellement acheter des resources plus jolies (*) et fournir des boites de base commune pour realiser plein de jeux.

      (*) quoi que sur ce point, en essayant de creer mon jeu je suis devenu fan du stockage de resources a la « terraforming mars »: des cubes de 2 ou 3 tailles disfferentes communs pour toutes les resources  et on les met sur un disque gris pour faire de la pierre (1 petit cube pour une pierre, 1 moyen cube pour 5 pierres), ou un disque bleu pour faire de l’eau, ou un disque orange pour faire des legumes (on peut meme dessiner des carottes ou des vagues sur le disuqe). On pourrait meme imaginer le stockage dans des petites coupoles pour faire plus classe

      • Adrien 06/11/2019
        Répondre

        Bonsoir,

         

        Merci pour votre réponse. Il va de soit que cela nécessite en tout cas l’impression d’un livret de règle. Concernant les cartes, je suis absolument d’accord avec votre position, mais je ne voulais pas allonger mon message en formulant des informations plus spécifiques. J’imaginait d’ailleurs un partenariat avec un imprimeur, ou quelque chose approchant.

         

        Cordialement,

         

        Adrien

  15. Florent H. 25/11/2019
    Répondre

    Bonjour,

    Passionnant édito, qui a le mérite de nous mettre en face de quelques réalités douloureuses. Il se trouve que je récolte actuellement des articles pour une revue universitaire, Caliban, pour un numéro spécial sur l’effondrement dans les arts fantastiques (dans la sphère anglophone, mais la revue est bilingue). Joueur passionné depuis ma découverte de Civilisation en 97, j’aimerais vraiment que les arts ludiques bénéficient enfin de l’attention sérieuse qu’ils méritent. Même si la forme ne correspond pas, ici, au formatage académique, cet édito sur le (post-)apocalypse et la décroissance correspond parfaitement à ce que je cherche et un article sur cette base apporterait un vent de nouveauté radical pour l’immense majorité des lecteurs de Caliban.

    Il y a une double évaluation « en aveugle », donc la sélection finale ne dépend absolument pas de moi, mais y a-t-il la moindre possibilité de vous convaincre de nous proposer un article ? Avec beaucoup d’espoir, j’inclus l’appel à contribution

    Bien cordialement,
    Florent H.

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