Iello : qui es-tu ? Que fais-tu ?

Ludovox chez Iello, partie I

La semaine dernière, Iello a initié une journée presse (en fait, deux jours) qui fut l’occasion pour Ludovox de rencontrer toute l’équipe derrière l’entreprise jaune et de découvrir toutes leurs futures sorties. Le message était simple : « On vous invite pour que vous sachiez ce qu’on fait ». Pas d’obligation de notre côté, si ce n’est de jouer à chacun des jeux sur la liste. Une initiation des plus appréciables donc.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à jouer à Bunny Kingdom, Time Bomb, Sea of Clouds, Pyramids, Welcome Back to the dungeon, Happy Pig, « Masquerade » (nom provisoire), Oceanos, Wa chat bi, Okami (nom provisoire), Tout là haut, ou encore Candy Chaser. 

Je vais ici vous faire part de mes impressions sur l’ensemble de ma visite, Iello et sa façon de travailler, puis revenir dans un second article spécial « Preview » sur tous les jeux qui m’ont été présentés. 

entrée

L’entrée des bureaux, à Ludres en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

 

Ma première constatation sur l’ensemble de ces futures sorties est double : Tout d’abord, Iello fait indéniablement partie de ces éditeurs qui souhaitent clairement définir leurs gammes. Cela peut vous paraître anodin, mais dégager une véritable ligne éditoriale, surtout dans une grosse structure, n’est pas si courant aujourd’hui dans le monde du jeu.

Nous avons rencontré des centaines d’éditeurs, sur les divers salons que nous avons couverts, et la question de la ligne éditoriale revenait inlassablement sur nos lèvres, mais la réponse était souvent décevante. « Nous, on fonctionne au coup de cœur » est la petite pirouette à laquelle on a droit 8 fois sur 10. Joli, mais un peu creux. Chose étonnante, avoir la volonté de présenter une collection cohérente où les jeux se répondent et se complètent d’une façon ou d’une autre, de définir ses jeux les uns par rapport aux autres, de penser à une ligne éditoriale dans laquelle le (grand) public finirait par se retrouver, en tout cas grâce à laquelle il pourrait aisément identifier un acteur, un produit, et ainsi se sentir guidé, ne semblait finalement pas être la préoccupation affichée de beaucoup d’éditeurs.

Tableaux des prévisions pour l'année

Tableaux des prévisions pour l’année en cours

 

Chez Iello, force est de reconnaître que l’on réfléchit beaucoup au développement des formats (et le succès de la gamme Mini en est la preuve) et on essaie de structurer la production (nous avons souvent entendu des bouts de discussions telles que « Celui-ci, il faut qu’il soit à tel prix et qu’il fasse partie de cette gamme-là, donc on va partir sur tel matériel ») quitte à parfois devoir trancher dans le gras.

Cette approche, cadrée et réfléchie, ne peut à mon sens être que bénéfique du point de vue du joueur, pour deux raisons : d’une part, le terrain est balisé, et le consommateur peut choisir en connaissance de cause, c’est-à-dire en limitant les mauvais choix. D’autre part, elle force aussi l’éditeur à réfléchir plus avant de publier, du coup, à produire moins, mais mieux, ce qui est manifestement la direction affichée par Iello pour 2016. 

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Le boss des Zombies

Deuxième constat : les créations originales de Iello s’orientent (en tout cas aujourd’hui) uniquement sur du familial/familial +. Si on veut trouver du « lourd » il faudra jeter un œil à leur rayon traduction. Une fois qu’on a localisé Through The Ages en Frapurplence, plus personne ne peut vous reprocher de faire « que du light ». C’est ainsi qu’ils se retrouvent à pouvoir balayer tout le spectre du public, du core gamer aux plus néophytes.

 

Iello est multiforme : ils distribuent leurs produits et ceux de leurs partenaires (par exemple Scorpion Masqué, Superlude, Blue Cocker), font de l’import, de la traduction (en cours : Codenames, Prodigals club, CS Files, Ninja Taisen), de la création (King of Tokyo, Big book of Madness, Sea of Clouds, Oceanos, Bunny Kingdom), et parfois pourrait-on dire de la re-création : on reprend un jeu qui tourne bien, on le repense visuellement, si besoin thématiquement, on le traduit, et on retouche parfois quelques règles. Dans ce cas-là citons notamment Welcome to the Dungeon, Aramini Circus ou Happy Pigs. Lors de ma visite, l’équipe nous a présenté exclusivement des créations et de « re-créations » internes. Le fait que l’entreprise distribue aussi des jeux qu’elle ne crée pas pose la question des différences de traitement entre les produits qui seront estampillés « Iello ». Ceci dit, c’est le cas de la majorité des entreprise de distribution aujourd’hui.

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Enfin, Iello, concrètement, aujourd’hui, c’est des logisticiens, des exportateurs, des conseillers commerciaux, des communicants, des graphistes, des chefs de projets et bien sûr, des têtes dirigeantes (Iello fut fondé en 2004 par Patrice Boulet et Cédric Barbé), soit un total de 18 personnes pour l’équipe France (sachant qu’il y a une autre team de 5 personnes aux Etats Unis), et probablement bientôt plus. Tout ce petit monde est regroupé dans un bâtiment de deux étages qui continue sans cesse de s’agrandir, juste à côté de Nancy. (Il existe notamment un projet d’agrandissement de l’espace de stockage pour le doubler – sachant que le jour où nous y étions il y avait déjà pas loin de 900 palettes – histoire de pouvoir proposer plus de prestations logistiques aux partenaires étrangers et également pour les opérations KS.)

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Nadège gère la partie Export. En haut à droite, un aperçu du stock. En bas à gauche, c’est le SAV.

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En haut à gauche Patrice Boulet, et à droite, la salle pour conquérir le monde. En bas à gauche, M. Bonin qui gère la com’, et à droite, Vincent, le directeur commercial.

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Le proto historique du jeu phare de la marque

Tout ça… pour faire du jeu !

Et essayer de le faire bien. 

Mission réussie ? Nous allons faire le tour de toutes leurs futures sorties dans un prochain article !

À suivre…

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13 Commentaires

  1. Grovast 25/01/2016
    Répondre

    Tiens, CS Files en bas à droite du tableau des prévisions. Accompagné d’un désagréable point d’interrogation, mais tout de même. Soit j’avais raté l’info, soit c’est un scoop… bonne nouvelle dans les deux cas 🙂 Ce petit jeu à rôle caché est vraiment bien, et la localisation se justifie clairement (pas mal de vocabulaire anglais pointu).

    • Shanouillette 25/01/2016
      Répondre

      En effet ils vont faire la trad 🙂

    • mattintheweb 25/01/2016
      Répondre

      On ne met que les projets confirmé sur ce tableau : les points d’interrogation ne concernent que la fiabilité en termes de date de sortie. En l’occurrence, on espère pouvoir sortir la VF de CS Files avant l’été, mais on n’a pas encore reçu les fichiers donc on ne sait pas encore trop à quoi s’attendre… 😉

      • Grovast 25/01/2016
        Répondre

        Ok merci pour la précision… et ce bon choix en l’occurrence 😉

  2. Cycnos 25/01/2016
    Répondre

    Superbe article ! Vraiment cool de voir l’envers du décor ! J’ai appris pas mal de trucs 🙂

     

  3. Tasslehoff 25/01/2016
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    Je suis pas très en phase avec les propos tenues sur la ligne éditoriale.

    D’abord, faudrait être sur de quoi en parle en parlant de ligne éditoriale, mais à vous lire, j’ai l’impression qu’on parle de type de jeux (apéro, familiale, carte, stratégie). Et si on omet déjà le 1er ecueil qui est de classer un jeu dans une de ces cases, ce qui est souvent de plus en plus difficile, on va vite arriver au fait que pour la majorité des éditeurs, vu la taille réduite du marché, et le peu de sortie qu’ils ont par an, ils ne peuvent pas se permettre de tous miser sur un seul type de jeu, ce qui réduirait nettement leur clientèle.

    Après, pour les éditeurs/distributeurs, la notion de ligne éditoriale peut effectivement avoir son intérêt. Mais bon, au finale, ils vont même avoir plusieurs gammes, ce qui reviens presque au même de ne pas avoir de ligne éditoriale.

     

    • Umberling 25/01/2016
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      @Tasslehoff : Je ne suis pas d’accord avec toi en ce qui concerne les gammes/collections. Si un éditeur a une gamme « expert », une gamme « familial » et une gamme « jeux accessibles et profonds entre 12 et 14 € », les boutiques qui connaissent leur public vont faire en fonction de la gamme et pas de l’éditeur. Connaître un éditeur et son catalogue, c’est un apanage d’expert. Pose-toi la question pour les romans ou les BD. Ou encore mieux, l’industrie musicale. Connais-tu des labels à part les gros ? Il faut être investi dans un milieu, le suivre avec intérêt pour connaître avec précision le catalogue.

      Après, il faut bien faire la différence entre Iello et les éditeurs distribués par Iello, aussi…

    • Shanouillette 25/01/2016
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      Peut-être qu’avec des exemples les choses seront plus claires. Quand j’achète un jeu Ystari, je sais où je mets les pieds, globalement. Quand je vais sur du Cool Mini or Not aussi. Si je prend le dernier Mini Games de Iello, c’est la même chose. Si je me tourne vers le dernier opus de Contes et jeux (purple brain), je sais avec qui je pourrais y jouer. etc. Le public cible, le style, c’est ce qui se dégage d’une ligne éditoriale forte. Elle aide l’acheteur a avoir des repères.

  4. chrisaugwai 26/01/2016
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    Je vois « Diamants ?  » sur le tableau. S’agit-il de la localisation de Diamonds de Mike Fitzgerald initialement chez Stronghold ?

  5. Shanouillette 31/01/2016
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    Il s’agit de la réédition d’un jeu co signé par Faidutti sorti il y quelques années.

  6. chrisaugwai 31/01/2016
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    ok merci, donc rien à voir…

  7. didom52 13/03/2016
    Répondre

    Passage au festival du Jeux d’Epinal. Après le test de Diamant auprès des membres des associations jeux d’Epinal avec quelques amis quelle surprise de savoir que le jeu va être ré édité . Encore un achat fin Juin! Iello nous gâte !

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