The Manhattan project : C’était pas ma guerre Colonel

Brandon Tibbetts a eu une idée un peu politiquement incorrecte. Il s'est dit qu'il allait faire un jeu de gestion qui nous mette dans la peau du directeur des programmes d'armement nucléaire de la 2e guerre mondiale. Et oui, qui a dit qu'il ne fallait que des thèmes consensuels pour trouver son public ?

The Manhattan project est sorti il y a deux ans maintenant et fut traduit dans plusieurs pays… dont, chose étonnante, la Russie (nostalgie de l'époque où certains de leurs espions avaient infiltré le programme ? Who knows !).

En tout cas, ça y est Asmodée (via sa branche coregamer, Marabunta) nous apporte la traduction sur un plateau d'uranium et ça va faire du bruit !

Luttez pour construire des bombes plus grosses et plus efficaces que celles de vos ennemis. Assignez vos techniciens à différents projets : construire des infrastructures pour fabriquer vos bombes, développer votre force militaire pour les protéger ou encore aller espionner et voler les technologies de vos rivaux ! Vous seul déciderez du destin de votre pays !

 

Il s'agit d'un jeu plutôt eurotrash c'est à dire que vous avez de la bonne vieille gestion à l'européenne mais aussi, si vous le voulez, de l'interaction bien directe façon 'capt'aine-fracasse-dans-ton-plateau' à l'américaine, et le cocktail (qui a dit molotov ?) des deux donne forcément un jeu… des plus explosifs. Etonnant non ?

A la base, si on oublie la thématique, nous avons là un jeu plutôt classique de pose d'ouvriers et de course au point de victoire.

On va envoyer ses petits ouvriers sur les cases libres pour obtenir des effets avantageux (recevoir de l'uranium, le transformer en plutonium, construire un bâtiment, gagner de l'argent ou embaucher des ouvriers, faire de l'uranium enrichi qui va permettre la construction des bombes atomiques… des bombes qui permettent de marquer des points).

Dans le moteur, rien de neuf sous les tropiques.

Sauf que.

Il y a quelques subtilités nouvelles qui font souffler un petit vent de fraicheur dans ce monde de brutasses.

Par exemple, il faudra bien choisir quel bâtiment on construit parce qu'à son tour on pourra poser un seul ouvrier sur le plateau mais sur les bâtiments, on est libre d'en envoyer autant que l'on souhaite, c'est free party ! Certains coups peuvent devenir très puissants si on fait les bons choix.

Mais c'est pas tout. Les ouvriers, une fois positionnés, vont bloquer l'action des autres joueurs. Classique. Mais une des actions possibles est d'enlever d'un coup tous ses ouvriers du plateau. Attention à ne pas libérer les cases qui intéressent vos adversaires… attention à ne pas être trop gourmands non plus !

Autre détail : on parle d'ouvriers non qualifiés là, mais en réalité, vous avez aussi des ingénieurs et des scientifiques.  Certains ouvriers ne peuvent pas aller n'importe où… d'autres se combinent particulièrement bien à certaines actions.

Et puis, il y a l'espionnage. Là, ça devient méchant. On peut profiter des bâtiments adverses si fort que l'on empêche leurs proprios d'y avoir accès. C'est pas beau ça !?

Et puisqu'on parle interaction, entrons dans le vif du sujet. Les bombardiers et les chasseurs que l'on peut se faire construire. Ils vont permettre de détruire les bâtiments adverses tout simplement. Pouf, y en avait, y en a plus. On a le choix : on est pas obligé de tout détruire, mais on peut. On peut faire croire qu'on va le faire aussi. (Toutes ressemblances avec de vraies courses à l'armement seraient purement pas fortuites du tout du tout).

Pose d'ouvriers, bluff, avec ou sans intercation directe, possibilités exponentielles… Voici donc un jeu -au design original et très lisible de Viktor Csete, Clay Gardner, Sergi Marcet– attendu par une niche de geeks français depuis deux ans. Comme j'en fais partie, je me rejouis de vous l'annoncer ! Le voilà pour une quarantaine d'euros ! Sonnez trompettes et mitraillettes !

 

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5 Commentaires

  1. Micha 07/07/2014
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    Il faut souligner la qualité de l’édition!! Le matos en plus d’être bô (subjectif comme à chaque fois) est de très bonne facture!!! (Objectif ici!!)
    Les ouvriers en board sont épais, comme les tuiles de Taluva!!! Et la plus part des boards le sont également. 😉 donc bel investissement assuré!!

    Et en plus, la boîte contient les extensions!!! Tout en un!!!! On a les fusées, les nations, les perso, les plus ou moins d’attaques aériennes!!! Bref on en a pour son argent!!!! Du très bon!!! 🙂

  2. TheGoodTheBadAndTheMeeple 07/07/2014
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    Déjà repéré y a 2 ans… toujours autant intrigué par le jeu. Le thème me fait vraiment rêver j’adore le politiquement correct 😛

  3. Meeple_Cam 10/07/2014
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    Acheté et testé hier suite à cet article. Une superbe découverte. En étant un adepte de ce genre de mécanique, j'étais un peu un public conquis d'avance. Mais en plus ce cela, avec un matériel à profusion, de très bonne qualité, et une thématique prenante, ce jeu a tout pour être un must. Et en plus, j'ai gagné à grand coup d'espionnage et bombardements massifs. Ca se pourrait bien que mes petits meeples fassent un tour sur le plateau du jeu un de ces jours…

  4. TSR 20/07/2014
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    Ce jeu est vraiment, vraiment très bon. C'est le jeu qui m'a réconcilié avec le worker placement, genre qui n'avait pas réellement réussi à me convaincre auparavant. Ce qui m'a séduit, c'est la qualité de l'interaction entre joueurs, peu commune dans la plupart des jeux de ce type. Non seulement on se tire la bourre sur les espaces les plus intéressants. Surtout pour les batiments, le principe de rivière étant très bien implémenté dans ce jeu, la rivière bouge très vite et il faut être très attentif aux enchères descendantes sous peine de voir les meilleurs bâtiments partir chez les adversaires.

    Ce qui m'a convaincu d'essayer, c'est le système de bombardements des installations ennemies : enfin on allait pouvoir se mettre directement sur la tronche dans un Worker Placement ! Woohoo ! Simplement, il faut faire attention… La dernière partie que j'ai faite, a été très très drôle, très tendue, et on ne l'a pas terminée, car on se l'est jouée annihilation mutuelle (on était que 3, ça a beaucoup joué sur la physionomie de la partie, à 5 cela ne peut pas arriver), et très rapidement, plus personne n'avait un centime, ni un batiment debout… Résultat des courses, une partie qui tire en longueur, le temps que les batiments soient réparés…

    Ce jeu est tellement fluidre, intuitif et drole que je n'hésite pas à l'utilser comme jeu "next step". Ce n'est pas un jeu passerelle, c'est compliqué de passer directement de monopoly à celui là, mais après quelques parties de colons de catane ou de Waterdeep, on est prêt pour celui là, et ce serait une grosse erreur que de le manquer…

  5. Govin 01/10/2014
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    On me l’a offert voilà plusieurs mois et je n’ai toujours pas ouvert la boîte, tellement j’ai été déçu par mes deux premières parties. Mon sentiment après ces deux essais peu conluants: de la pose d’ouvrier classe (et classique)  mais chaotique.

    Vous venez de lui laisser une troisième chance.

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