Yokai : City of crime. Couinements dans les bas fonds

Dans une ville sombre, où la nuit règne, où le vice fait office de loi, quelques parrains du crime se livrent une lutte acharnée pour définir qui sera « le plus crapuleux d’entre nous ». Tous les moyens sont bons : alliance, traîtrise, coup bas. Ça va couiner dans les bas fonds. Mais que fait la police ?

Yokai : City of Crime est un jeu que vous ne trouverez pas encore dans vos boutiques préférées. Et pour cause, vu que la campagne Kickstarter qui financera le développement du jeu n’est pas encore lancée (prévue pour ce mois-ci). C’est donc sur une version proto (néanmoins très aboutie) que cet article a été réalisé.

Dans la mégalopole de Yokai,  en tant que parrain du crime respecté (à défaut d’être respectable), votre ego démesuré souhaite que vous obteniez le prestigieux titre de  « crapule de l’année ». Ainsi, vous allez vous confrontez à vos semblables pour augmenter votre réputation.

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Une partie de Yokai: City of Crime se déroule en un certain nombre de tours de jeu, jusque la réputation d’un des joueurs atteigne une valeur de 12 ou plus. Celui avec la plus haute valeur remportera cette course au prestige narcissique.

 

La ville de Yokai se sépare en 7 quartiers distincts, où un honnête citoyen évite de mettre les pieds, surtout la nuit : les docks, la ville basse, le quartiers des ombres, etc. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé la crèche municipale sur les tuiles.

Un huitième quartier un peu particulier est présent : la prison. Particulier car, autant c’est un lieu où les malfrats que nous sommes n’aimons pas trop traîner, autant on s’y retrouve assez fréquemment.

 

Pour augmenter notre réputation, nos avatars vont devoir se déplacer de quartier en quartier pour augmenter leur niveau de criminalité. Ainsi, des marqueurs « crime » et « rumeurs » vont être placés sur les tuiles quartier.

  • Les marqueurs crime seront nécessaires pour prouver votre « crapularité » et augmenter votre réputation (sachant que chaque tuile a un maximum de marqueurs crime possibles).
  • Les marqueurs rumeurs ne serviront à rien d’autre que attirer l’attention des services publics sur votre quartier. Et ça, c’est jamais bon pour le business.
  • On trouvera aussi des crédits. Des sous, du pognon, du flouze, des pépettes, quoi. Car le crime, ça se paie.

 

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Roues d’action des joueurs

 

 

Quand on arrive en ville…

Une manche va se décomposer en 4 phases. Les manches commencent par une phase de ville, très rapide, où on se contente de placer quelques marqueurs crime, rumeurs et pognon sur des quartiers indiqués.

Puis vient la phase d’action : chaque joueur va pouvoir réaliser 2 actions, grâce à une roue d’actions personnelle. Dans un premier temps, tous les joueurs vont choisir secrètement leur action et la révéler en même temps. On exécutera les actions par ordre décroissant de réputation. Et on procédera de même pour la 2ème action.

 

L’objectif des joueurs va être de se positionner là où il y a le plus de marqueurs « crime », qui apporteront de la réputation, mais où il y aura le moins de marqueurs cumulés crime/rumeurs, car des gens en uniforme risquent bien de se pointer.

 

Les actions possibles sont :

  • Placer un marqueur crime sur votre quartier ou un adjacent. Du travail bien fait qui augmente le niveau de crime.
  • Placer un marqueur « rumeurs » sur n’importe quel quartier (tiens, mais qu’est-ce que c’est que ce son de sirène qui se rapproche ?)
  • Se déplacer sur un quartier adjacent et y placer un marqueur crime. Quitte à se déplacer, autant en profiter, non ?
  • Effectuer l’action du quartier où l’on est présent. Ah ! Ça se corse ! Chaque quartier possède sa propre action à réaliser, qui consistera généralement à placer des marqueurs, les déplacer, gagner un peu de sous, ou piocher des cartes intrigue.

 

 

Durant leur tour, les joueurs peuvent jouer des cartes intrigues, soit en plus de leur action, soit en remplacement de leur action. Ce sont des cartes très puissantes qui vont apporter du chaos dans la ville : par exemple, rajouter/déplacer des marqueurs, forcer un joueur à se déplacer, faire 2 déplacements au lieu d’un. De plus, ces cartes disposent souvent d’un bonus supplémentaire, pour peu qu’on y mette le prix (c’est à dire allonger la monnaie). On peut même y gagner de la précieuse réputation si on en a les moyens. « Pas de pez, pas de réput' », comme on dit dans le milieu.

Ainsi, sur cette phase action, les canailles que nous sommes vont user de fourberies, vacheries, traîtrises et j’en passe pour être placé sur le quartier où il y a le plus de réputation à gagner, apporter de la confusion ailleurs et, cerise sur le gâteau, envoyer les autres… en prison. Mais on reste potes, hein ?

 

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Les cartes intrigue

 

La peau lisse aux fesses

S’ensuit la phase police, où les forces de l’ordre se déplaceront sur le quartier où il y a le plus de marqueurs crime et rumeurs cumulés. Ici, pas de demi mesure, tout le monde : En prison ! Z’aviez qu’a pas être là. Les malchanceux peuvent dire au revoir à toute chance de réputation pour ce tour. Néanmoins, quelques cartes intrigue ne se jouent que pendant cette phase et peuvent changer la donne.

 

Phase de réputation

Enfin, la phase réputation, où chaque joueur va récupérer autant de point de réputation que de marqueurs crime… partagés avec tous les autres joueurs présents sur la tuile. Il vaut mieux être seul pour régner. Ici aussi, des cartes intrigue peuvent être jouées pour gonfler sa réputation.

Une fois une réputation de 12 obtenue par au moins un joueur, la partie s’arrête et le plus réputé remporte le titre de « Crapule Yokai SuperStar« 

 

To be Crapule or not to be Crapule ?

Il ne faut jamais s’arrêter à la première impression. Ma première impression s’est fait forcement sur du visuel : un jeu sombre, qui semble un peu fouillis, avec des avatars qui ne me font pas rêver. Puis la lecture des règles et ma première partie m’ont fait changer mon UZI d’épaule. Enchaîner 2 parties a fini de me convaincre de mon engouement pour Yokai: City of Crime.

Même si la mécanique en est très éloignée, j’y ai joué avec un 10 minutes to kill en arrière-pensée, tant le thème de la criminalité s’en rapproche. C’est le seul point commun, mais l’atmosphère autour de la table de jeu sent le vice.

Dans Yokai: City of Crime, il va y avoir une vraie dynamique tout au long de la partie. Pas de temps mort, on passe son temps a essayer de grappiller le moindre point de réputation ,tout en torpillant les coups des autres joueurs. Un vrai jeu pour pleureurs en tout genre. Ce jeu réussi à trouver un très bon équilibrage entre contrôle et chaos. Il faudra savoir bien planifier ses actions pour être au bon endroit au bon moment, et ce, sans se faire capturer par la police.

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Être le joueur avec le plus de réputation au cours de la partie n’est pas une bonne stratégie car on sera le premier à jouer, et donc de subir les actions des autres joueurs.

Le matériel de jeu et son visuel, sans être transcendants, sont tout à fait honorables, sachant que j’ai joué avec un proto. On peut donc espérer du meilleur pour le jeu finalisé. Le jeu est sombre dans son ensemble, et respectueux du thème. La piste score n’est pas très pratique à utiliser pour déterminer l’ordre de tour mais je suis sur que cela sera amélioré durant la campagne.

Mon seul regret ici est « que viennent faire des yokai (créatures surnaturelles du folklore japonais) dans ce jeu ? » On les incarne via nos avatars, mais cela s’arrête là. Cela nuit presque au thème du titre. À travers cet opus, j’ai ressenti l’ambiance des films noirs américains (ou à la rigueur, des yakuzas japonais), mais nos avatars colorés, presque cartoons, font voler en éclats ces évocations. Plusieurs jeux, ces derniers mois, nous proposent d’incarner des vilains. Une idée pour ce jeu aurait été, par exemple, d’incarner les méchants de Batman (le Joker, le Pingouin) et que Batman tienne lieu de pion Police. Mais je m’écarte un peu du Just Played. Cela pourrait être une idée de stretch goals, ne concernant que les pions personnage. Bon, après, il y a le problème de licence.

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Une variante à Yokai: City of Crime est aussi proposée : les tuiles où la police se rend peuvent passer en mode « chaos » (en se retournant). L’action de la tuile devient alors plus puissante et le nombre de marqueur crime maximum augmente. Sans révolutionner  le jeu, cela accentue l’intensité au fur et à mesure de l’avancement de la partie. On utilise cette variante dès la deuxième partie, pour ne plus jamais l’enlever.

Parlons rejouabilité : cet aspect est assuré par l’emplacement aléatoire des quartiers en début de partie et les cartes intrigues jouées. Même si c’est de la pure spéculation, on peut facilement imaginer que la campagne KS apportera quelques nouvelles tuiles quartiers en stretch goals et des nouvelles cartes intrigue, permettant de varier la ville de départ.

Avec Yokai: City of Crime, nous ne sommes pas dans du party game, mais le titre n’en est pas moins un jeu léger, facile à sortir. Le fait de vouloir enchaîner les parties est un signe qui ne trompe pas : il a plu à l’ensemble des joueurs autour de la table de jeu. Il correspond parfaitement à une « pause du midi » pour décompresser entre collègues, avant de retourner travailler en toute cordialité. Il me reste à souhaiter bonne chance à la campagne Kickstarter.

En tout cas, mon pledge leur est acquis.

 

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2 Commentaires

  1. Umberling 11/10/2018
    Répondre

    Campagne prévue pour novembre, selon l’éditeur. « Une fois que tous les KS d’Essen seront passés, » nous a-t-on dit 🙂

  2. Meeple_Cam 21/11/2018
    Répondre

    Campagne repoussée au 15 janvier 2019 pour eviter la période de fin d’année

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