Yinzi Ming : Dans la dynastie des Eurogames

Yinzi-Ming des auteurs Costa & Rôla est en ce moment sur Gamefound, un gros Eurogame avec une interaction forte comme on les aime (comme je les aime). Plus exactement, la réédition de Yinzi sortie en 2019 chez Spielworxx. J’avais pu l’essayer à l’époque ; le jeu possédait quelques mécaniques et twists pour le moins intéressants. Malheureusement il était aussi entaché de quelques problèmes d’édition et des règles assez catastrophiques, hélas !

C’est une toute nouvelle version du jeu que propose Fentasy games, un éditeur français spécialisé dans les Eurogames (on en parlait ici). Cette version corrige ces erreurs et amène des modifications qui rendent le tout plus ergonomique et thématique. Même les illustrations ont été revues, cette version étant illustrée par Crocotame.

 

 

Dynastie Ming

Yinzi Ming comme son nom l’indique, se déroule sous la dynastie Ming, une grande période d’expansion de la Chine où celle-ci s’est ouverte au marché. Nous allons produire et vendre des biens durant quatre manches, construire nos manufactures pour y produire des vases, de la soie, etc, que nous exporterons en Europe par bateau ou sur des caravanes. Voilà en gros pour le principe du jeu.

Des cartes et des ouvriers

Chaque joueur débute avec un deck de 12 cartes qui vont nous permettre de réaliser nos actions. Nous avons tous le même deck, mais on piochera trois cartes (au hasard donc) à chaque manche et l’on devra s’adapter à cette nouvelle donne. Chaque carte comprend deux informations : au bas, un nombre d’ouvriers (d’un à trois) et en haut un nombre de traits qui détermine le nombre d’actions que l’on va pouvoir réaliser.

 

 

La mécanique est simple : on place notre carte sous notre plateau pour réaliser une des actions d’une force 1 à 3 ou on utilise des ouvriers pour réaliser une action sur le plateau central. Oui, de la pose d’ouvriers classique : premier arrivé premier servi. Sauf que, là aussi l’action dépendra du nombre d’ouvriers que l’on aura joués, et certaines cases en nécessitent un certain nombre. 

 

 

C’est nouveau dans cette version, mais on a aussi des zones de corruption qui vont nous permettre des actions optimisées (la fameuse optimisation fiscale ^^) et un peu de flexibilité. Mais pas si vite, au début de la manche, on va d’abord déterminer l’ordre du tour en se plaçant sur une piste, celle-ci détermine le bonus pour la manche, le champ qu’il peut acheter, et son prix.

Le système est plutôt malin puisque les premières places vous donnent des bonus assez faibles, mais, en contrepartie, vous jouerez dans les premiers. Il faut donc bien choisir en fonction de la manche que l’on souhaite réaliser. Par exemple, si je pense envoyer beaucoup d’ouvriers sur le plateau, ça peut être une bonne idée de prendre le bonus qui me permet de ne pas avoir besoin de les nourrir… 

 

 

Je ne vais pas m’étendre ici sur les détails du jeu, mais sachez qu’il est très interactif. Les places sont limitées : si je construis une manufacture ou un champ dans une des quatre régions, la place est prise, de même pour la vente sur les marchés locaux. Je voulais vendre mon thé, mais la place dans la région est occupée : je vais devoir me rendre dans la région d’à côté, oui, mais ça dépendra de ma capacité de transport (une simple piste).

Croyez-moi, cette piste est indispensable, car, sans elle on reste bloqué. Ce n’est pas un jeu où l’on reste « focus » sur son plateau, on doit sans cesse regarder le plateau central et s’adapter, ou voir l’opportunité à saisir.

 

L’interaction semi-positive

Admettons. Je peux produire une ressource dans une de mes manufactures, mais j’ai besoin de bambou et je n’en ai pas. No problemo. Je peux le produire dans la manufacture d’un de mes adversaires. Mais pour cela, j’aurais aussi besoin d’un de ses ouvriers présents sur un des marchés. Ainsi, je produis un bien que je pourrais envoyer sur un des bateaux présents sur le quai, mais, pour cela, je vais aussi le payer avec un argent (ou Yinzi) une ressource très importante, puisqu’il faudra en avoir en fin de manche pour payer nos ouvriers.  

C’est seulement une fois que le bateau est plein qu’il partira livrer à l’autre bout du monde. Bien sûr, il faut anticiper, mais peut-être même ne pas entrer en concurrence avec un autre joueur – et c’est là que vous sentez aussi combien l’ordre du tour est important.

 

Aide de jeu.

 

« Le succès est le résidu de la planification »

Yinzi-Ming est un jeu qui demande une forte planification. Impossible de jouer sans avoir un plan un peu structuré. Malin, le jeu propose un système d’actions plus ou moins puissantes qui permet d’optimiser et de planifier pour que l’action que l’on réalise soit forte. Par exemple, je peux progresser de plusieurs cases sur ma piste de capacité de transport, ce qui me laissera une certaine tranquillité à ce sujet pour un temps. Cependant, il me faudra anticiper et réunir suffisamment de bois en amont pour y parvenir. De plus, chaque action ne peut être réalisée qu’une seule fois par manche – autant dire qu’il faut bien choisir le moment pour la réaliser, car on devra patienter la manche suivante… 

Plateau de l’ancienne version.

 

J’avais joué sur l’ancienne version avec des amis. Bon, je passe sur l’aspect visuel un peu monochrome avec ses nuances de bleu, de rouge, etc. Mais surtout, le jeu était assez illisible et en partie plein de questions se posaient. Cette nouvelle version a connu plusieurs modifications à commencer par une bien meilleure ergonomie – le thème est aussi bien mieux implémenté. L’ajout de la corruption offre un peu plus d’adaptation dans un système auparavant assez sec. Yinzi est un bon jeu pour les eurogamers qui aiment l’interaction forte, de type écosystémique.

Le jeu est disponible sur Gamefound actuellement, il vous en coûtera entre 76€ et 99€ selon la version choisie pour une livraison en décembre 2025.

 

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1 Commentaire

  1. Ihmotep 13/06/2025
    Répondre

    Fentasy est un éditeur que je vais surveiller de près. Ils sont dans la gamme que j’aime et ils ont l’air de faire de l’excellent travail.
    Le jeu a l’air très intéressant, je le note que ma whishlist de Noël ^^

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