Wingspan : les oiseaux font le printemps !

Wingspan – À tire d’aile est un jeu compétitif de combinaisons et collections de cartes le tout mêlé à une course aux objectifs, pour 1 à 5 joueurs dans un univers plutôt original à savoir l’accueil de différents oiseaux dans sa volière munie de 3 lieux d’habitat distincts : la forêt, la prairie et les marais.

WingSpanL’édition originale en VO provient de chez Stonemaier Games qui proposait le jeu en pré-commande et qui a connu un franc succès au vu du rapide épuisement des stocks, le premier tirage de production ayant été sous-estimé (cf l’édito voxien sur le sujet).
Le jeu vient de sortir en VF chez Matagot à la mi-mars 2019 (quelle bonne idée cette localisation !) et est déjà en rupture pratiquement partout.
Le jeu était dans le radarovox et en démonstration au FIJ de Cannes (voir la session dédiée au jeu filmée au FIJ de Cannes) où il a reçu un bon accueil pour ne pas dire qu’il a carrément bien buzzé. Quelques chanceux ont même pu repartir avec leur exemplaire avant la sortie officielle en boutique. Il faut dire que la couverture de la boite arborant ce bel oiseau, toutes ailes déployées, interpelle grandement et titille la curiosité.

Roseate Spoonbill 2

Spatule Rosé : l’oiseau favori de l’autrice

L’autrice américaine, Elizabeth Hargrave est passionnée d’ornithologie. Ne dénichant pas de jeu sur son thème favori, elle décide de le créer elle-même : bien lui en a pris !
On en apprend un peu plus sur les différentes étapes de l’élaboration de son projet ludique dans un instructif article publié récemment dans le New-York Times. L’autrice va sortir un autre jeu de cartes plus léger sur le thème des fleurs (nommé Tussie Mussie, about the Victorian language of flowers) et en prépare un autre sur les papillons (nommé Mariposas) : décidément, Elizabeth Hargrave aime beaucoup Dame Nature !

Les comparaisons avec Terraforming Mars fleurissent de partout, de quoi me pousser à m’intéresser de plus près à la bête, ou plutôt aux oiseaux devrais-je dire ! Mais qu’en est-il ?
Le jeu tient-il vraiment toutes ses promesses après de telles comparaisons et de nombreuses revues élogieuses ?
Est-ce que le thème « classeur ornithologique », rappelant quelque peu les cours de sciences naturelles du lycée, ne serait-il pas une plume rebutant ?

 

But du jeu et déroulement : 4 manches, 26 actions et puis s’envolent !

Le but du jeu est de remporter le plus de points (symbolisé par la plume) à la fin des 4 manches que composent le jeu.
On marque des point-plumes grâce aux cartes Oiseau présentes dans notre volière en fin de partie, les décompte de majorité sur les objectifs communs de fin de manche, nos cartes objectif Bonus secrets, les oeufs pondus et certaines ressources capturées par nos oiseaux prédateurs notamment.

 

Vue plateau

On réalise lors de la première manche 8 actions avec nos petits cubes de couleur puis 7 actions puis 6 puis 5 en dernière manche. Donc plus on avance dans le jeu et moins on a d’actions, mais plus elles sont puissantes.
La dernière manche s’avère ainsi particulièrement tendue pour bien optimiser sa volière.

À la fin de chaque manche, un décompte de majorité a lieu sur l’objectif de la manche en cours (il sera compté une seule fois et non pas à toutes les manches). 
À chacun de nos tours, on joue une seule action parmi 4 disponibles, un gage de bonne fluidité même à 5 joueurs.

 

Matériel : la classe !

Le matériel est de toute beauté et de ce côté-là surclasse Terraforming Mars (qui mériterait en effet une meilleure édition, et non pas à un prix exorbitant comme vu sur la toile ludique) : les illustrations des 170 cartes toutes différentes sont magnifiques et dotées d’informations sur les lieux de vie des oiseaux, donnant un aspect intéressant et quasi éducatif au jeu. Les petits oeufs de différentes couleurs sont très plaisants à manipuler, les plateaux individuels s’avèrent grands et pratiques pour accueillir toutes nos cartes oiseau.

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Vue globale du matériel

 

Que dire de la mangeoire en 3D en carton à monter (une tour à dés) : dispensable pour lancer les dés mais tellement fun et sympa pour coller au thème. La boîte de rangement des cartes est bien pratique et son couvercle sert de présentoir pour les 3 cartes toujours disponibles face visible, une idée astucieuse.
Seul bémol au tableau : le plateau des objectifs communs est très fin et fait vraiment « cheap » par rapport au reste du matériel. À ce stade, des illustrations pour les cartes objectifs personnels / spécialistes auraient mérité une illustration mais bon, je chipote…
Le tout est très zen et change des autres univers classiques plus violents (zombies, SF, med-fan, western, pirates et compagnie).

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La mangeoire fait office de tour à dés, les petits oeufs de couleur différentes (à ne pas confondre avec des oeufs de Pâques à croquer…)

 

Les règles sont très aérées dans un format papier très agréable au toucher (et à la lecture , avouons-le !). Elles sont fournies en 3 livrets différents : le livret principal expliquant les règles de base, l’appendice détaillant les différents objectifs et les pouvoirs des oiseaux et enfin un livret dédié au mode solo pour affronter Automa l’automate.

 

Mise en place

Les 4 tuiles objectifs de fin de manche sont piochées aléatoirement et disposées face visible sur le plateau côté vert ou bleu. 3 oiseaux sont révélés face visible et la mangeoire contient les 5 dés Nourriture.

Chaque joueur dispose en début de partie d’un jeton nourriture de chaque type (graines, invertébrés, poissons, fruits et rongeurs), reçoit 5 cartes Oiseau et une carte Bonus objectif personnel à choisir parmi 2.

Ensuite, chaque joueur doit dépenser un jeton Nourriture par carte conservée : on commence donc la partie avec bien peu de choses.

 

plateau volière

Le plateau individuel représentant notre volière

 

Le choix des cartes Oiseau et ressources à conserver s’avère déjà crucial dès cette première phase initiale en fonction de la planification de nos premières actions. Conserver des oiseaux demandant peu de nourritures peut s’avérer judicieux pour pouvoir commencer à créer un moteur dès la première manche, mais tout dépend de votre stratégie : allez-vous privilégier l’atteinte de l’objectif de fin de première et/ou deuxième manche ou préférez-vous vous concentrer sur votre objectif personnel de votre carte Bonus ?

 

Description d’une carte Oiseau

Pic Maculé

Une carte oiseau vivant qu’en forêt : le Pic Maculé

Les espèces d’oiseaux sont toutes originaires d’Amérique, donc inutile de chercher les spécimens de nos régions ! Outre la belle illustration, le nom de l’oiseau est important pour remplir certains objectifs personnels.

Son lieu d’habitat est décrit par les symboles forêt/prairie/marais (certains en ont plusieurs possibles) ainsi qu’une combinaison de nourritures que l’oiseau demande, autant de jetons à défausser lorsqu’on accueillera l’oiseau dans sa volière.
Le chiffre plume donne sa valeur en points de victoire et les symboles suivants définissent son type spécifique de nid (il en existe 5 : plate-forme, coupe, cavité, sol et joker) et sa limite en nombre d’œufs.

Un bandeau inférieur détaille le pouvoir de l’oiseau qui peut être de 3 types :

  • activation (bandeau marron) qui se déclenchera lorsqu’on activera les oiseaux d’un même lieu d’habitat,
  • 1 fois entre 2 tours (bandeau rose) : effet qui se déclenche lorsqu’un autre joueur réalise une action remplissant la condition
  • pouvoir de pose (pas de bandeau : blanc) qui s’active une seule fois, dès que l’oiseau rejoint sa volière

 

L’envergure de l’oiseau est aussi indiqué en cm, un élément important lorsqu’ils se font chasser par d’autres oiseaux prédateurs.

Pouvoir oiseaux

Cartes Oiseau avec différents types de pouvoir

 

Enfin, un texte informatif permet de s’instruire sur les oiseaux, ce qui ne gâche rien au plaisir de jeu !

 

Description du principe général et des 4 actions

La ligne du haut de notre plateau individuel représentant notre volière indique le coût en œufs pour jouer un oiseau alors que le reste est divisé en 3 zones d’habitats, à savoir 3 lignes (forêt, prairie et marais) pouvant accueillir chacune 5 oiseaux nichant dans ce type d’habitat. Chaque ligne peut-être activée : la forêt permet de récupérer des ressources, la prairie permet de faire pondre des oeufs et enfin les marais permettent de piocher et récupérer des nouvelles cartes oiseaux en main.

 

Icones lieu habitat

 

Le texte le plus à gauche inscrit sur le plateau rappelle chacune des 4 actions distinctes.

Chaque joueur effectue une action à son tour parmi 4 options suivantes :

1- Jouer un oiseau de sa main en plaçant son cube Action sur le bandeau supérieur de son plateau individuel en face de la colonne où on place l’oiseau.

On place toujours l’oiseau accueilli le plus à gauche possible de son lieu d’habitat, le coût de placement est donc gratuit pour la première colonne puis devient payant en oeufs pour les suivantes, oeufs que l’on doit défausser de cartes oiseaux ayant préalablement pondu.

 

Jouer un oiseau 2

Accueillir un oiseau dans sa volière coûte des oeufs selon le niveau de pose et des jetons Nourriture selon les besoins de l’oiseau posé

 

Puis on dépense en jetons Nourriture les ressources consommées par l’oiseau, certains demandent n’importe quelles ressources (nourriture joker). Durant cette phase, deux jetons peuvent se transformer en un jeton de n’importe quel type : parfois bien pratique.

 

Symboles nourriture

Les différentes types de nourriture requis pas les oiseaux

 

On applique ensuite éventuellement le pouvoir de pose de l’oiseau qui peut être de pouvoir reposer de suite un oiseau (en payant son coût en nourriture mais pas en oeufs) ou de choisir 1 carte Bonus parmi 2 piochées.

Jouer un oiseauCette action est un peu déroutante au départ car peu d’effet s’applique lors de la pose de l’oiseau alors qu’on dépense beaucoup en ressources et oeufs.

Mais soyons patients car les pouvoirs s’activeront lors des 3 autres actions…

2- Gagner de la nourriture et activer les oiseaux de forêt en plaçant son cube Action sur la première case vide la plus à gauche de sa ligne Forêt.

Le symbole dé représente la ressource que l’on peut prendre de la mangeoire en choisissant la face d’un dé et en le retirant de la mangeoire.
Si un seul dé ou tous les dés restants de la mangeoire sont sur la même face Nourriture, le joueur peut relancer les 5 dés puis choisir l’un d’eux et donc récupérer le jeton Nourriture correspondant de la réserve.

L’une des face des dés représente un ver ou une graine, au choix. L’aléa des dés rend parfois le jeu frustrant selon les faces sortis et restantes : la gestion des ressources est un des éléments clés du jeu.

 

Action gagner nourriture

Gagner de la nourriture : un élément indispensable pour accueillir de nouveaux oiseaux

 

Si la case la plus à gauche vide représente plusieurs dés, plusieurs jetons Nourritures sont ainsi gagnés. On peut également pour certaines défausser une carte de sa main pour gagner un dé jeton ressource supplémentaire de la mangeoire. Il n’y a pas de limite pour les jetons Nourritures qui doivent rester visibles de tous les joueurs.

Enfin, on active les pouvoirs d’activation marrons de tous les oiseaux présents dans la ligne, de la droite vers la gauche. Donc plus une ligne est remplie d’oiseaux, plus on gagnera des ressources et plus les pouvoirs d’activation se déclencheront : c’est l’un des principe de base du jeu qui s’appliquera aux deux autres actions des lignes suivantes. Cela fait clairement penser à l’activation des cartes du jeu Deus mais ici dans un ordre inversé.

3- Pondre des oeufs et activer les oiseaux de prairie en plaçant son cube Action sur la première case vide la plus à gauche de sa ligne Prairie.

Le nombre d’œufs pondus dépend du nombre inscrit sur la case vide activée. Dépenser une ressource permet de faire pondre un oeuf supplémentaire. Les oeufs sont pendus sur le(s) oiseau(x) de son choix tant qu’on respecte la limite d’œufs du nid de l’oiseau.

Action Pondre eoufs

Pondre des oeufs : autre action indispensable pour poser des cartes oiseau

 

Comme précédemment, on active les pouvoirs d’activation marrons de tous les oiseaux présents dans la ligne, de la droite vers la gauche.

Cette action est indispensable pour générer des oeufs que l’on dépensera pour poser des cartes oiseau dans sa volière lors de l’action 1.

Chaque oeuf rapporte aussi un point par oeuf en fin de partie, permet de piocher une carte supplémentaire lors de l’action 4, sans compter que certains objectifs communs ou personnels requièrent des oeufs sur un nid spécifique.

4- Piocher des cartes et activer les oiseaux de marais en plaçant son cube Action sur la première case vide la plus à gauche de sa ligne Marais.

Le nombre de cartes piochées dépend du nombre de symboles cartes inscrits sur la case vide activée. On peut dépenser un oeuf sur certaines pour piocher une carte supplémentaire.

Action piocher des cartes

Piocher des cartes est évidemment aussi primordial

Soit on récupère les cartes parmi les 3 présentés visibles ou bien à l’aveugle du dessus de la pioche. On réapprovisionne les cartes seulement à la fin du tour du joueur.

Comme précédemment, on active les pouvoirs d’activation marrons de tous les oiseaux présents dans la ligne, de la droite vers la gauche.

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Début de partie : je me lance dans les oeufs…

 

Un peu comme les dés pour les ressources, l’aléatoire sur le tirage des cartes est bien présent mais on est rarement bloqué, sauf lors des derniers tours si on tente de provoquer un peu trop la chance. C’est pourquoi il est parfois sage de jouer l’opportunisme, et de choisir une carte convoitée du présentoir en sacrifiant une action qui aurait pu être plus rentabilisée en posant par exemple au préalable une carte oiseau supplémentaire avec un pouvoir d’activation. Le timing peut s’avérer vraiment essentiel.

 

Les objectifs de fin de manche et carte Bonus : un passage obligé !

En début de partie, les 4 tuiles objectifs de fin de manche sont dévoilées sur la face verte ou bleue du plateau objectifs. : il s’agit de conditions à satisfaire comme par exemple le nombre d’oiseaux ou le nombre d’œufs d’un certain type de nid.

Tuiles objectif

Les tuiles Objectifs de partie recto-verso : 16 différents et 4 seulement actives par partie

Sur la face verte, une échelle de points décroissants est établie avec une notion de majorité alors que la face bleue score le nombre de fois que notre volière satisfait la condition, avec 5 points max attribués.
Autant dire qu’avec la face bleue des objectifs, chacun joue dans son coin, mais cela peut convenir lors de la découverte du jeu aux plus jeunes ou des néophytes.

objectifs

Exemple de décompte des objectifs de manche en fin de partie.

 

Jouer les objectifs sur la face verte est bien plus intéressante et plus clivant pour l’attribution des points, cette configuration offre un effet course qui rend la partie plus tendue et oblige les joueurs à consulter la progression de la volière des adversaires.

L’attribution des points augmente au fil des manches, leur enjeu est donc plus important sur le dernier objectif (7 points pour le premier, 4 pour le deuxième et 3 pour le troisième). 

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Exemple de décompte des objectifs de manche en fin de partie.

 

Ignorer les objectifs de fin de manche peut être très préjudiciable au niveau du score final car ce décompte entraîne un delta de score direct avec ses adversaires. On est obligé de mettre un cube (même si 0 point) rappelant notre score pour le décompte final et nous privant d’un cube action pour la manche suivante.

En fin de manche, tous les joueurs récupèrent leurs cubes actions (sauf celui sur le décompte objectif) et la tuile premier joueur change de main au joueur suivant dans le sens horaire. Etre premier joueur n’apporte pas vraiment d’avantage dans Wingspan si ce n’est pour piocher le premier parmi les 3 nouvelles cartes oiseaux disponibles qui sont rafraîchies en fin de manche. Jouer dernier peut même s’avérer plus bénéfique pour contrôler la majorité sur les objectifs de fin de manche.

 

Les objectifs Bonus personnels

Les cartes objectifs personnels Bonus sont un élément vraiment agréable du jeu, d’une part parce qu’ils sont secrets, peuvent guider notre stratégie dès le début de la partie mais aussi parce qu’ils proposent une autre alternative à la course aux objectifs de fin de manche. Certaines paraissent plus difficiles à atteindre que d’autres, surtout celles additionnelles piochées au cours de la partie où il est souvent trop tard pour satisfaire les conditions requises.

 

Carte Bonus 2

Différentes cartes Bonus objectif personnel, thématisées avec un rôle

aigle

Certains bonus sont relatifs au nom des oiseaux de sa volière (comme le photographe, l’anatomiste, le cartographe ou l’historien) ou à leurs caractéristiques tandis que d’autres concernent les oeufs, les nids ou les habitats.

Certaines cartes indiquent un pourcentage correspondant à la probabilité d’apparition des cartes du critère de l’objectif : une donnée qui aide à choisir sa carte de début de partie parmi les deux reçues.

Une carte bonus rapporte entre 3 et 8 points et il est parfois trompeur de se focaliser dessus car elle apporte son lot de contraintes. Parfois poser une ‘grosse’ carte oiseau chargée en points est plus lucratif même si cela peut coûter 2 oeufs (donc 2 points).

Le type de nid joker (étoile) est très puissant car il peut compter pour plusieurs objectifs en cours de partie et même plusieurs de ses objectifs personnel bonus. Les oiseaux de ce type sont donc logiquement convoités lorsqu’ils apparaissent.

 

Mes impressions : les promesses d’un bel envol !

Voilà, vous connaissez maintenant les règles de base ! Toute la richesse du jeu réside dans les pouvoirs des différentes cartes et leurs combinaisons, ainsi que la course aux objectifs communs. C’est dans cette diversité que le jeu fait énormément penser à Terraforming Mars. Je le trouve de niveau semblable côté complexité mais plus abordable car bien plus court et aussi riche, mais moins interactif !

En effet, on joue au total environ 10 à 12 cartes Oiseau et les manches passent très vite, surtout la première ou peu d’effets se produisent et la dernière se limite à 5 actions souvent fortes (encore que, on réfléchit pas mal durant cette dernière manche). La comparaison avec le jeu Gizmos est aussi parfois logiquement évoquée, Wingspan se situe en fait entre les deux avec un thème original (et peut-être clivant) !

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Le décompte final

 

Les pouvoirs d’activation des cartes sont de différents types : pouvoirs de nourriture, de ponte d’œufs, de pioche de cartes. Le pouvoir de pose qui permet d’accueillir de suite un autre oiseau est intéressant comme celui permettant d’obtenir une nouvelle carte objectif personnel Bonus. Certains oiseaux sont prédateurs et peuvent capturer d’autres cartes oiseaux de la pioche selon leur envergure ou des ressources comme lorsque certains oiseaux pêchent du poisson. D’autres ont un pouvoir de nuées en se rassemblant, symbolisé par des cartes glissées les unes en dessous des autres qui rapporteront un point par carte en fin de partie.

Le thème est vraiment bien respecté et on s’amuse à développer notre volière et activer les pouvoirs des oiseaux apprivoisés. Le tout me semble bien équilibré. On a besoin de tout : des jetons ressources de la mangeoire pour nourrir les nouveaux venus, générer des œufs pour accueillir plus d’oiseaux et piocher des cartes devient vite indispensable.

Cartes 600p

Les différentes types de cartes : oiseaux, objectifs Bonus personnel, cartes de l’Automa pour le jeu en solo

 

Le décompte final est réalisé sur un carnet de score si bien qu’on ne sait jamais vraiment qui va gagner avant le verdict. Ce constat n’est pas gênant au vu de la très faible interaction qui se limite à prendre la carte oiseau convoitée, assurer des majorités ou faire profiter des effets de carte.
En effet, aucune carte oiseau ne possède d’effet d’attaque sur les autres volières concurrentes, une particularité qui classe le jeu dans la catégorie combos et optimisation. Il n’est pas ainsi impossible qu’une future extension pointe son bec un jour en apportant plus d’interaction directe.

Le jeu actuel propose 16 objectifs différents avec 8 tuiles bifaces, dont seulement 4 sont actifs lors d’une partie, et pas moins de 26 cartes bonus différentes. Chaque partie est ainsi différente et les nombreuses cartes Oiseaux dotent le jeu d’une grande re-jouabilité.

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Partie en cours

 

On est un peu perdu en début de partie et il faut quelques tours pour s’habituer aux principes du jeu, l’accueil des nouveaux oiseaux et le coût en oeuf par colonne n’étant au départ pas très intuitif.

Il est important de créer un moteur pour récupérer des ressources et des cartes et c’est parfois difficile avec les cartes que l’on possède en main. Il arrive que nos cartes ne s’adaptent pas bien aux objectifs communs et personnels. On vole donc parfois de nos propres ailes sur une partie et la suivante s’avère complètement à l’opposé où on rame, on rame… Il faut accepter l’aléa des dés et du tirage des cartes, sinon c’est la frustration assurée !

J’ai fait plusieurs parties en solo contre l’Automa (du même type que Viticulture ou Scythe, une marque de fabrique de Stonemaier Games) qui utilise un deck de cartes dédiées. Il est bien élaboré et offre un défi intéressant s’il on joue sur la face des objectifs verts plus compétitifs (face bleu à proscrire dans ce mode et dans le mode multi-joueurs aussi d’ailleurs).

 

Photo solo Wingspan

Résultat final de ma partie en solo contre Automa

 

Comme déjà pointé ci-dessus, l’interaction est faible et les joueurs amoureux des jeux d’affrontements ou de fortes interdépendances iront « chasser » ailleurs en reprochant au jeu que chacun joue dans son coin, ce qui est indéniable. La course aux objectifs communs de fin de manche force tout de même à surveiller le jeu de ses adversaires.

Les tours sont fluides avec une seule action mais la configuration 5 joueurs doit quand même générer des temps d’attente plus longs entre les tours, sans pouvoir vraiment planifier son tour au vu des nombreux  changements induits (type de Nourriture disponible sur les dés à la mangeoire, cartes oiseau disponibles). La configuration à 2 ou 3 joueurs semble la mieux adaptée. Les pouvoirs et les objectifs sont tellement nombreux qu’on passe souvent le nez dans l’Appendice pour bien comprendre les effets, ce qui peut ralentir les première partie d’initiation.

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On dirait bien que j’apprécie les oiseaux des marais…

 

J’ai beaucoup aimé le jeu alors que le thème ne m’enthousiasmait guère de premier abord : le matériel est splendide, les choix sont nombreux et et les stratégies aussi, les parties sont variées dans un univers original et d’une durée raisonnable (environ une heure trente).
L’explication est rapide car prend environ quinze minutes : un autre atout du jeu. Les mécanismes ne sont pas révolutionnaires et on optimise dans son coin, mais on passe un très bon moment « ornitho-ludique », tout en zénitude et en augmentant nos connaissances dans le domaine ornithologique au passage !

La possibilité de faire découvrir Wingspan à des néophytes est également motivant. Il devrait plaire à un grand nombre. Matagot a eu le nez creux.

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Vue d’ensemble de fin de partie à 3 joueurs

 

On apprend dans l’article du NY Times que des decks de cartes oiseau d’extension sont en test préparatoire, un par continent serait prévu : de quoi rendre le jeu encore plus riche alors qu’il n’en a pas vraiment besoin. En effet, sur les 170 cartes, on en découvre dans son jeu personnel au total à peu près une vingtaine durant une partie.

 

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6 Commentaires

  1. champalaune 19/03/2019
    Répondre

    J’ai fait 11 parties, 3 à 4 , 1 à 2 et le reste avec l’automa,

    j’ai dû mettre le nez dans l’appendice qu’une seule fois la première fois,

    bele review , précise et juste,

    la dice tower n’est pas là pour le fun, elle sert à éviter d’oublier si on a déja relancer les dés ou non , et bien compter les dés en jeu et ceux déjà joués, (explication de Jamey dans le forum BGG)

     

    christ

  2. Mahg 19/03/2019
    Répondre

    C’est tellement détaillé, riche en image, complet, que lorsqu’on a fini de lire un Just Played de Zuton, on a l’impression d’avoir fait une partie.

    Je suis convaincu que si dans 5 ans quelqu’un me demande « t’as déjà joué à Wingspan? », mon cerveau va totalement m’arnaquer et je vais répondre « ah oui, y’a longtemps! »

    Mais non en fait! t’as juste lu un article ^^

    • Shanouillette 19/03/2019
      Répondre

      Hahaha ! c’est un peu comme quand on passe deux heures à cuisiner, après on a déjà l’impression d’avoir mangé !

  3. Max Riock 19/03/2019
    Répondre

    C’est mon coup de coeur de ce début d’année (avec lindisfarne chez Runes). En plus, le thème me plait énormément ! J’attends impatiemment ma boite afin de le faire découvrir à l’assoc’ !

    Merci pour cette review complète et très imagée … Au top Ludovox !

     

  4. Christhiof 19/03/2019
    Répondre

    Belle review.  Moi aussi j’ai adoré au FIJ et je suis reparti avec ma boîte.

    Je le fais découvrir à mon assoc’ jeudi soir peut-être, mais j’ai pas mal de jeux en proposition.

  5. narnokatt 20/03/2019
    Répondre

    La seule comparaison possible avec Terraforming Mars, c’est son prix !
    D’ailleurs quel dommage qu’une bombe pareille soit à 50€…

    Et le pourcentage de cartes concernées sur les cartes objectifs, ça devrait être la norme 😉

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