Vox on the road : Essen17 (jour 2)

Lorsque le réveil sonne, autant le dire, ça picote. Un peu plus que le premier jour. Un peu moins que le dernier.

On arrive au salon presque frais et dispos.

Et c’est parti !

Aaron Haag, l’auteur de Yunnan, était là pour présenter Loot Island. Adorable auteur de jeu vicieux, Aaron nous présente un What’s your Game? léger mais qui ne manque pas d’interaction. Son credo ? Créer des jeux qui font qu’un choix de joueur impacte la table. Haag n’a pas peur de malmener ses joueurs et de créer des dilemmes signifiants. Sur le papier, waouw.

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Loot Island avec l’auteur

 

Knizia n’est pas mort, vive Knizia ! King’s Road est un jeu de majorité comme les aime le Docteur K. À base de déduction et d’interaction plutôt méchante entre joueurs, on est dans du pur Reiner. Aucun doute : le cadre des règles est simple, streamlined, efficace, sans avoir rien de bien neuf, mais ça tourne.

 

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Chez Pixie Games

 

Konja, de l’éditeur de Snowblind, pousse le concept du jeu à deux un peu plus loin. Dans la même veine que Kero vu la veille (avec des dés aussi, une petite zone de combo de cartes), Konja nous demande d’appeler la pluie tout en lattant le chamane adverse à coup de maléfices. On peut se la jouer un peu méchant avec l’adversaire ou rester gentleman. Sounds fun.

 

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Edamame est un jeu asiatique édité en France qui nous a fait saliver. Plein de haricots à la Bonanhza graines de soja et de dragons tout mignons, on ne se méprendra pas sur la gestion tendue qui y prend place. Et on souhaitera la bienvenue à l’éditeur, nouveau venu (ou presque) dans le milieu. Aurora, yo ! RDV Cannes pour un produit fini et cuit à coeur.

 

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Un drôle d’écureuil interviewe Chvatil !

 

That’s a Question! ne parle pas de la vie des écureuils, mais demande à se poser des questions. Tu préfères perdre un bras ou une jambe ? Voilà le genre de dilemme que l’on créera et posera à ses amis. L’interview a pris un tour bien étrange lorsque Paul Grogan ramena une tête d’écureuil géante à la table…Comment dire… Perte en santé mentale : 1.
Arrivée en français en 2018.

 

 

Mournequest était sur notre radar. Jeu irlandais sur le folklore du pays, l’opus s’appuie sur de la littérature jeunesse pour sa storyline. Un bon jeu coop où la direction des figurines permet au titre d’être très expressif. Oui, on peut le dire, les figurines étaient fort jolies. Kickstarter à venir entre janvier et mars 2018. On garde un oeil ouvert.

 

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Un tatouage sur le front en échange d’une boîte de jeu ? Non ? T’es sûr ?

 

Syndicates: Tau City est un jeu léger porté par Kickstarter dans un univers stylé façon Blade runner. Le jeu se veut volontairement minimaliste avec des pledges a priori en dessous de vingt euros. Cyberpunk, plateau modulaire, majorité et grosses crasses pour moins de vingt euros, c’est pas beau la vie ? Stay tuned avec Holy Grail Games.

 

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Syndicate Tau city, futur KS de Holy Grail

 

DiverCity est le deuxième jeu de l’auteur de Fourmidable. Il confie à la caméra ses ambitions de jeux écolo, et présente un jeu coopératif à l’ambiance océano-Hababi-esque. Assurément, à suivre.

 

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Avec Maxime Tardif pour Divercity en version cartes

 

Shem Philips, vous le remettez ? Venu du Down Under ou presque, ce néo-zélandais nous a apporté rien de moins que la trilogie de la Mer du Nord, dont Pillards, sélectionné au KennerSpiel des Jahres (mais perdant face à EXIT). Architects of the North Sea son futur titre, nous place dans les royaumes francs. Encore une fois un eurogame avec un twist : des ouvriers qui s’accumulent pour améliorer vos actions, certes, mais qui peuvent se faire capturer. De quoi vous donner de belles idées. Interview à ne pas rater !

 

Avec Shem Phillips

Avec Shem Phillips !

 

Pillards s’offre deux extensions, et l’ami Phillips nous les a présentées. Si l’une rajoute des Jarls et des petits mécanismes pour affiner le jeu, l’autre apporte carrément une nouvelle brique, avec des quêtes à réaliser.

 

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Gary Kim pour Cannon busters

 

Dernier entretien du jour, Gary Kim ! Il nous confie que Koryo, son grand succès mondial, n’est pas un jeu facile à vendre en Corée. Il le reprend, le rethématise avec une sauce plus familiale – après Choson qui venait corser la recette idéale de Koryo – et hop voilà un nouveau jeu qui s’apelorio Cannon Busters. Errrghhh ! Les pirates, c’est ça la vraie vie !

 

 

On termine la journée en s’offrant une pause délire dans l’escape room montée spécialement pour le salon par les braves d’Ankama (pour le prochain KS de Monster Slaughter). Très bien réalisée, énigmes, son et lumière, tout y est ! Et c’est la win pour l’équipe bien sûr ! :p

 

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Exactement ce qu’il nous fallait avant de boire une bonne cuvée spéciale 7 Wonders : quand Repos Prod fait brasser une bière (belge évidemment) pour l’anniversaire de son jeu phare, on doit bien faire honneur… et le résultat vaut le détour !

 

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Retours de partie jouées !

► Ex Libris

Nous sommes des bibliothécaires, et nous allons construire la plus belle des bibliothèques ! On ne peut pas dire que les auteurs ne se démènent pas pour nous proposer des thèmes plutôt frais…

Nous allons marquer des points de victoire pour nos collections de livres en évitant soigneusement un type de bouquin spécifique (qui change à chaque partie). De la même façon, il faudra récupérer un type de livre (commun) et chaque joueur en aura un autre (secret). Chaque nouvelle carte que nous plaçons sera disposée de manière adjacente à une autre. Une bibliothèque ne se construit pas au hasard, il est important de lui donner une structure et de les trier par ordre alphabétique, cela ne nous rapportera plus de points.

 

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Ex libris

 

Mécaniquement, nous sommes dans de la pose d’ouvriers et de la collection : nous plaçons nos lutins pour réaliser nos actions sur des tuiles lieux (quelques-unes proposent de l’interaction pif-paf). Nous pouvons aussi les placer sur notre tuile bibliothèque.
De plus, chaque joueur a un petit familier avec sa spécificité (mon goblin vert volait des cartes aux pions des autres joueurs). Chaque tour, de nouvelles tuiles lieux apparaissent et proposent de nouvelles actions (par exemple, l’une d’entre elles permet de déplacer des cartes présentes dans notre bibliothèque).

Avec les aléas de Renegade (problèmes de douane), nous n’avons pu faire qu’une petite introduction, mais cela me semblait prometteur et novateur, avec un univers fouillé et intéressant.

 

► Edge of humanity

Du deck building avec un brin de narratif et des scénarios imposés, voilà le menu.
Le monde va très mal, les denrées sont rares, chaque colonie cherche des survivants. Le tour commence par un événement qui nous propose des choix plutôt désagréables comme perdre des points de vie ou des denrées. Ensuite, chacun choisit une action. Dans la phase d’enchère qui s’ensuit, nous allons pouvoir gagner de nouvelles cartes. Le twist qui a son importance : quand on dépense des cartes, elles sont détruites définitivement. Les ressources sont rares et périssables, cela donne vraiment la sensation d’en baver, d’autant que les événements sont assez raides.

 

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Edge of Humanity

 

Sans être totalement convaincu, j’ai trouvé que le jeu proposait quelque chose d’audacieux et une réelle sensation de pénurie. Wraith a acquis le jeu et nous proposera un retour plus complet.

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Edge of Humanity

 

Alien Artifacts

La nouvelle création du studio Portal propose un jeu de combo de cartes plutôt vif et agressif.
Chaque joueur a sa faction asymétrique. À son tour, on peut utiliser deux cartes de ressources parmi trois pour construire son moteur de jeu. Cela peut être des vaisseaux, des technologies ou des planètes. De plus, les cartes que nous allons construire sont double face, les vaisseaux sur leur face recto nous donneront des bonus, tandis que leur verso nous permettra d’attaquer un alien ou un joueur. Les technologies nous offriront des capacités sur un côté et de l’autre des points de victoire immédiat et / ou au décompte final.

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L’élément intéressant du jeu est le fait que l’on ne peut utiliser que deux cartes de ressources et que chaque carte posée dans une rangée coûte une ressource de plus, mais les technologies nous permettent de nous affranchir de cette règle ou d’avoir un achat de 2 de moins pour construire un type de carte.

Chaque tour, on construit notre jeu. Plus le jeu avance et plus on devient puissant. On peut attaquer les autres joueurs ou attaquer l’alien, ce qui nous permet, si l’on réussit, de gagner des cartes Artefact Alien qui sont vraiment badass.

Un éditeur français devrait le proposer en 2018. Dans l’oreillette, on nous souffle que la traduction française est prévue mais aucun nom n’est encore révélé…

 

Rajas of the Ganges

Chez Huch and Friends!, nous avons pu essayer le nouveau jeu du couple Brand.
Welcome to India! Il s’agira de pose d’ouvriers et la construction de bâtiments. Les dés servent de ressources pour toutes les actions. Nous pouvons aller à la carrière pour construire de nouveaux bâtiments et éventuellement gagner des points de victoire selon le type de bâtiments, ou au marché pour gagner de l’argent, à moins que nous fassions progresser notre bateau sur les rives du Gange ou que nous profitions des faveurs des nobles.

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Tout le long de la partie, nous faisons progresser notre piste d’argent et notre piste de renommée. Quand celles ci se croisent, la partie se termine et on décompte les points. Nous construisons notre moteur pour faire avancer prioritairement une des deux pistes. Tous les mécanismes utilisent ces dés ; il faudra faire avec les valeurs de nos dés, bien sûr.

Nous sommes dans un jeu expert et nous avons un peu de contrôle. Le hasard reste bien présent néanmoins. J’ai hâte de le réessayer à la maison car on pressent rapidement les possibilités larges offertes par le système. Le jeu sera distribué en France par Atalia en 2018.

 

Topiary

Jolie découverte du salon d’Essen faite par Meeple Cam qui nous raconte tout : « Topiary, c’est italien et disponible au fond du Hall 8. Faut le trouver ! On a ici un jeu de tuiles, aux apparences toutes sympathiques mais s’avérant bien retors : on va arranger une sorte de jardin à la française avec des topiaires, c’est à dire des arbres taillés sur des formes. Ceux-ci ont différentes tailles, de 1 à 5, et en plaçant nos jardiniers sur le contour du plateau (5 x 5 tuiles), on va pouvoir voir nos arbres en ligne de vue, dans le même style que le jeu Skyliners. Le but va constituer à placer nos 5 meeples et remplacer 5 tuiles pour optimiser nos lignes de vue et … pourrir celles des autres !

TOPIARY JEU DE SOCIETE LUDOVOX

Un vrai jeu où on se déteste, comme on les aime (si vous me passez l’expression). Le tout est rapide (20 min), fluide, sobrement mais joliment illustré. Les points se calculent selon les arbres en ligne de vue et ceux d’un même type qu’on a réussi à mettre sur une même ligne. On regrettera juste que les meeples ne soient pas des petits dinosaures !

 

 

Et voilà pour aujourd’hui, on se retrouve demain pour de nouvelles aventures ! (Ah mince, demain c’est tout à l’heure en fait !)

 

– La Redac

 

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17 Commentaires

  1. morlockbob 28/10/2017
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    Se lever et lire le compte rendu, la journée commence bien.

    un mot sur small detective ?

  2. Grovast 28/10/2017
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    Pareil, lu au petit matin. Continuez les amis, on est tout ouïe

  3. Tilouboy 28/10/2017
    Répondre

    Pas étonnant que vous n’ayez pas été tourneboulés par l’innovation de King’s Road, c’est la réédition d’un jeu de Knizia des années 90 🙂

  4. 6gale 28/10/2017
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    Finalement bien intéressé par ce Rajas of the Ganges, malgré le hasard.

    • atom 01/11/2017
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      Un des plus amusants, c’est vrai qu’il y a du hasard, mais on a moins la sensation d’avoir affaire a un tableau excel comme certains « jeux » Ce n’était pas mon premier choix mais finalement je crois que c’est celui qui m’a le plus donné envie de rejouer.

  5. Zuton 28/10/2017
    Répondre

    Fredovox n’a pas besoin de se faire tatouer le front, tout le monde y voit un renard masqué transparent…

    Alien Artifact : conquis près 2 parties, par le format rapide et combos.

    Je suis de plus en plus attiré par ce Rajas dont le plateau me fait penser à Egizia transposer en Inde…

  6. chris 28/10/2017
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    Je suis curieux d’avoir un avis plus en detail de loot island.

    J’apprecie l’editeur et ca m’interresse de savoir ce que peux donner un jeux a priori plus leger chez eux.

     

    • Shanouillette 28/10/2017
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      j’ai eu de bons retours sur celui-ci, jeu méchant mais bien ficelé.

    • atom 29/10/2017
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      ça arrive ^^

    • Dr. Jacoby 30/10/2017
      Répondre

      Contrairement à ce que semble indiquer l’article, à part le poids de la boite, je n’ai pas trouvé le jeu si léger que ça, le gros piquant du jeu se situe non pas forcément sur l’île mais plutôt sur le timing et le choix des tuiles « bonus », en tout cas malgré ce côté vaguement semi-coop c’est un vrai jeu de fumiers 🙂  J’ai trouvé ça plutôt pas mal mais il ne faut pas jouer avec des amis susceptibles

      • atom 01/11/2017
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        C’est peut être mal dit, je ne le trouve pas lourd comme un Signorie ou un Madeira (surtout) très différent de leur production, beaucoup d’interaction vacharde.  Il est plus facile a jouer aussi, par contre pour gagner la partie il faudra être roublard. Je peux me tromper mais j’ai l’impression que c’est le jeu qui est fonction du niveau des joueurs, si tu joues avec des joueurs experts ça risque de gamberger sévére.

  7. Achéron Hades 28/10/2017
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    Super compte rendu 😉

    Hate d’avoir votre ressenti sur Konja car je l’ai préco un peu à l’aveugle, sur les reviews il avait l’air bien sympatoche.

     

  8. Mikelowrey 30/10/2017
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    ou peut on ce procurer la bière 7 Wonders ?

  9. Dr. Jacoby 30/10/2017
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    Elles étaient jouables les extensions de Pillards ? ou alors Architects ? je suis passé plusieurs fois vers le stand Pixie et jamais elles ne semblaient être sur les tables !

    • atom 31/10/2017
      Répondre

      Architects oui, expliqué par Shem Philips en personne, mais ce n’était pas tout le temps sur la table. Pour les autres je ne sais pas.

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