Veni Vidi Vici au musée de Lugdunum !

Ce lundi 31 janvier, nous étions invités avec d’autres acteurs du monde ludique au musée du Lugdunum. L’éditeur Game Flow organisait avec le concours du musée de Lyon à Fourvière une journée spéciale consacrée au jeu de société autour d’une exposition : EnQuête de pouvoir.

 

Dans le cadre de cette exposition, L’équipe Ludique a répondu à un appel à projet du musée de Lugdunum pour réaliser un jeu de société ayant pour cadre les luttes intestines du pouvoir au sein de la Rome antique. Ils se sont associés à l’éditeur grenoblois Gameflow.

Le jeu, designé par Yann et Mathieu de l’Équipe Ludique et Roméo et Clément de Game Flow, sortira en 2022 chez Game Flow, et devrait s’appeler L’année des cinq empereurs. Dans le cadre de cette journée, nous avons pu jouer au jeu qui se présente comme un jeu de deckbuilding avec de la conquête de territoire. Ce faisant, nous avons aussi pu découvrir le musée et cette époque étrange, si lointaine et pourtant si proche à la fois surtout en cette période d’élection.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la genèse du projet, Fred a interrogé Mathieu Blayo De L’équipe Ludique ainsi que Clément Leclercq de Game Flow

 

Lucius Aelius Aurelius Commodus

(Lors de son assassinat en 192 sa titulature était : IMPERATOR•CAESAR•LVCIVS•ÆLIVS•AVRELIVS•COMMODVS•AVGVSTVS•PIVS•FELIX•SARMATICVS•GERMANICVS•MAXIMVS•BRITANNICVS, HERCVLES•ROMANVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•XVIII, IMPERATOR•VIII, CONSVL•VII, PATER•PATRIAE)

 

Suite à l’assassinat de l’empereur Commode en décembre 192, Rome est en pleine instabilité politique. Il faut dire que l’empereur n’avait pas d’enfant et n’avait pas nommé de successeur. C’est Pertinax, le préfet de la Ville, personnage âgé et prestigieux, qui prend le pouvoir immédiatement après la mort de Commode. Il est à son tour assassiné par sa garde rapprochée quelques mois plus tard, ce qui précipite l’empire dans une crise politique et une guerre civile. Quatre sénateurs s’affrontent alors pour le pouvoir : Julianus, Niger, Septime Sévère et Albinus. Et c’est à Lyon que va se dérouler une bataille décisive et pourtant méconnue en 197 ap. J.-C : la bataille de Lugdunum.

Disons que, quand la réalité surclasse la fiction, l’immersion a beaucoup plus à nous apporter que le seul intérêt ludique.

 

Revenons au jeu

Dans L’année des cinq empereurs, jusqu’à cinq joueurs incarnent les cinq prétendants au trône. Nous sommes dans un jeu de deck building. À chacun de nos tours, nous pouvons acheter des cartes qui rejoindront notre défausse. Victoire immédiate pour la personne qui atteint trois objectifs pour la version découverte et quatre pour la version avancée.

Si au début on ne fait qu’acheter des cartes dans les six provinces en jeu, c’est aussi pour se préparer à se déclarer empereur de Rome. À tout moment, on peut décider de s’installer dans une des cinq provinces (ou dans Rome). On retourne alors notre plateau et on devient Imperator.

 

 

Le jeu prend alors une toute autre direction et nous serons probablement suivis par d’autres joueurs qui vont à leur tour se déclarer empereur. De plus, les cartes nous coûteront plus cher si on les achète dans une autre province que la nôtre.

Le jeu est fortement interactif, les objectifs passent de main en main. L’un d’eux étant d’avoir deux troupes dans Rome, un autre de dominer trois territoires (sans compter Rome). On gagne le territoire, mais on le perd assez rapidement si l’on ne s’y est pas préparé. On peut aussi gagner le soutien du sénat, de l’armée ou les citoyens, ou le consensus c’est à dire les trois pouvoirs.

 

Le côté deck building est intéressant… d’autant que l’on peut placer des cartes sous son plateau afin de les réserver, comme dans A Few Acres of Snow pour les connaisseurs (et il y a pire comme référence, vous l’admettrez). Avec sa thématique et sa mécanique, il est plutôt destiné à un public de joueurs avertis, la fameuse catégorie Initié.

Ce jeu se découpe naturellement en deux phases, la première pour préparer la conquête, en construisant tour après tour sa main. Quel sénateur irait à la conquête du pouvoir sans une armée conséquente et de solides soutiens ? La deuxième phase, elle, commence quand on s’est proclamé Imperator. C’est alors une course pour les sénateurs encore en phase de construction. Faut-il continuer à enrichir son deck, ou se jeter dans la lutte, car l’imperator, lui, est en train de gagner du terrain et de remplir des objectifs qui le rapprochent du pouvoir suprême, de la victoire. Une prise de pouvoir trop hâtive peut laisser le candidat au titre sur le côté assez rapidement, car une fois déclaré Imperator, les achats de carte coûtent cher. Il faut être prêt et attendre le bon moment.

 

Les deux propositions d’illustrations pour la cover

 

Le jeu a été réalisé  avec la collaboration du Muséum afin de rester le plus proche possible de la réalité historique tout en restant ludique. Le jeu sera disponible en version prototype au festival de Cannes sur les tables de Gameflow et chez Blackrock Games. Pour la sortie boutique, attendez-le courant 2022.

 

 

 

Continuons la visite

Dans le cadre de cette journée nous avons eu le plaisir de découvrir un escape game, toujours en lien avec cette période historique et le jeu. Septime Sévère a remporté la bataille qui le couronne empereur, un soutien d’Albinus cherche à fuir la ville et nous envoie pour effacer les traces de son soutien. Une escape game classique à base d’énigmes, de clés et où votre esprit logique et votre sens de l’observation seront mis à belle épreuve et un bon moyen d’apprendre en s’amusant.

 

Panem et circenses

Le musée Gallo Romain de Lyon utilise régulièrement le jeu comme support pour faire découvrir les thèmes liés à l’histoire. Lors de la présente expo « EnQuête de pouvoir », en plus d’une escape room il est également possible de se mettre dans la peau d’un sénateur de Rome ou d’un gouverneur de province grâce à un jeu de rôle en ligne capax imperii (capable de gouverner) dans le but de se hisser au plus haute fonction de l’Empire. En 2019, l’expo « Ludique: jouer dans l’Antiquité » mettant en lumière l’importance du jeu dans la société romaine, exposant d’incroyables dés de métal et réservait un temps de jeux « modernes » aux visiteurs , sur le thème de l’antiquité.

L’histoire, la culture et le jeu. Le jeu sur l’histoire, l’histoire du jeu, un musée qui ne fait pas que conserver.

 

L’utilisation du support jeu dans le cas de L’année des cinq empereurs montre bien que l’intention n’est pas simplement un produit marketing, car ce jeu n’est pas un jeu classique remodelé sous une licence Empire Romain au IIème siècle, ni un serious game. Il s’agit d’une création, d’un jeu qui utilise des mécanismes qui pourraient bien mettre la famille face à une découverte culturelle.

L’exposition est encore en place jusqu’au 27 février. À toute fin utile, on rappelle que les musées sont gratuits les premiers dimanches du mois 🙂

 

Reportage rédigé par Natosaurus et Atom

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1 Commentaire

  1. Sylle 05/02/2022
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    J’ai eu l’occasion de le tester à Octogone et j’ai vraiment bien apprécié !

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