Small is beautiful # 35 : Mysterium park, The Great Dalmuti, B Movie, Orchard, Codex Naturalis, Similo animaux, Rest in peace, Instacrime

Depuis que je me suis mis en tête de pondre une petite intro à cette rubrique (parce que quand même, on peut se parler, même si on ne se connaît pas !) c’est un peu l’angoisse de la page blanche. Je pourrais dresser une liste des jeux que j’attends en 2021, mais en vérité, je n’en attends véritablement aucun, je joue avec ce qui me tombe sous la main. Pour moi, un jeu en vaut un autre quand il s’agit de découverte et si je ne joue pas à X , c’est que j’aurai joué à Y. Je pourrais me lamenter sur la suspension des festivals, l’incertitude globale, nos cafés ludiques toujours fermés, les ratages de l’année passée, le retard des KS ou la surproduction de boîtes… mais on va plutôt partager un petit moment de bonheur. C’est quoi le truc qui vous aura tiré un sourire en ce début d’année ? Eh bien, moi c’est ça. Vous l’avez sûrement déjà lu car ce n’est pas nouveau. Mais si ce n’est pas le cas, c’est un conseil de lecture. Oui, voilà que je me mets à conseiller des livres aussi ! En 2021, on ne m’arrête plus !

 

 

 

 

THE GREAT DALMUTI (Wizards of the coast)

 

 

Ce nom résonne dans l’esprit des anciens joueurs, les ramenant à un temps où les jeux se comptaient sur les doigts d’une main. 25 ans ! Oui, ce jeu ressort car c’est son anniversaire ! Happy Birthday to youu, happy… Je découvre que l’auteur est le père de Magic. Garfield. Il ne se sera pas foulé sur ce coup là, adaptant le classique des soirées ados : le Président ou « Trou du cul » (parfois on les confond). Jeu de défausse qui se pratique nombreux (cinq minimum), il se compose de 80 cartes de 1 à 12 avec une carte de un, deux cartes de deux, etc. Plus deux jokers. Le Grand Dalmuti commence et joue par exemple un brelan de six, son voisin devra jouer un nombre de cartes identique et inférieur. Le premier qui se débarrasse de toutes ces cartes gagne la manche et devient le Grand Dalmuti. Le second le Petit Dalmuti, l’avant dernier et le dernier Petit et Gros bouffon. Le bas de l’échelle sociale est une catastrophe. On peut vous demander de servir à boire, c’est vous qui êtes obligé de ramasser les plis et surtout vous devez donner vos deux meilleures cartes au Grand Dalmuti. En attendant que la roue tourne. Dans le genre, le Tichu ou Gang of Four proposent des principes approchant.

 

 

Sur le trône ?

Réédité sous la bannière Dungeons & Dragons, ce jeu de cartes sera joué le soir au fond des tavernes enfumées. Jeu de plis et surtout de groupe, le Grand Dalmuti sait mettre l’ambiance si vous n’êtes pas trop susceptible. Vous me direz qu’un simple jeu de cartes suffit pour taper le carton à l’identique. Oui. Mais ce serait rater les merveilleuses illustrations d’Harry Conway. Dans un style à part, un peu comme le fait Webster Santiago (Invictus), Conway magnifie chaque carte. Autant vous l’avouer, c’est ce qui m’a poussé à l’achat de ce jeu. Petite touche nostalgique ou découverte d’un grand ancien, illustrations superbes et jeu amusant, cela suffit largement à justifier l’achat de jeu de défausse, même en V.O (aucun texte sur les cartes).    

 

MYSTERIUM PARK (Libellud)

Lassé de traîner dans ce grand manoir aux multiples pièces ? Si nous allions à la fête foraine nous distraire ! Ah, crotte, le directeur a été assassiné et on a besoin de moi… Oui, je suis médium. Jamais tranquille.  

 

 

Mysterium Park est la version accélérée, mini, du hit bien connu (Just played, Ludochrono). Le principe reste le même : découvrir au travers de cartes oniriques délivrées par le fantôme, qui et où a été tué le directeur de la fête.
Vous avez trois manches pour y parvenir. Première manche : les suspects. Il y en a neuf et il va falloir en innocenter certains. Quelle carte intrigue distribuée par le fantôme fera le lien avec le fakir, la couturière, le magicien ou la diseuse de bonne aventure ?
Phase deux : les lieux, où le meurtre a-t-il bien pu se dérouler : la piste de cirque, la roulotte de l’accueil, le débarras ?
Phase trois : qui et où parmi trois propositions. Tous ensembles vous jouez contre le temps pour dévoiler les indices, le nombre de tours étant limité. Le fantôme peut se servir de trois tickets pour piocher des nouvelles cartes s’il galère trop. Parviendrez-vous à comprendre les messages de l’au-delà ?  

 

 

Rester au manoir ou faire un tour d’auto-tamponneuse ?

Pour le moment, les versions mini des hits comme Race for the Galaxy ou Pandémie ont donné de bons résultats, fidèles à l’original et bien travaillé. Ce qui est le cas de cette nouvelle réduction. Ce qui a changé : exit l’arme du crime, si les lieux peuvent créer le doute en se partageant des éléments (les peluches par exemple), les personnages sont cadrés sans équivoque (pas de pelote de laine oubliée chez le fakir par la couturière). Pour le fantôme, un système de cartes à la Codenames avec des points de couleur vous dit qui choisir. Un jeton témoin vous permet même de faire une nouvelle proposition si vous avez fait le mauvais choix. Si on y perd en matériel (pas d’écran, d’horloge…), du moins en quantité, la qualité demeure présente. Le produit est soigné (rangement impeccable et illustrations sublimes) et le format est celui que l’on aime en tant qu’amateur de Small. Le jeu est plus simple, plus rapide et… procure le même plaisir. Quant à avoir le Manoir et le Park, ce n’est pas vraiment la peine sauf si vous êtes un fan du jeu ou que vous ne puissiez pas partir en vacances sans votre Mysterium. Le jeu étant en rupture depuis début décembre, il vous faudra patienter jusque juin pour faire un saut à la fête.

 

INSTACRIME : Munford (GAG)

 

Mieux qu’un Vanity de chez Vuitton

 

Madame Munford donne rendez-vous à sa famille dans un luxueux hôtel. Elle doit leur faire part de quelque chose d’important. Le champagne pétille, les protagonistes se croisent, se retrouvent, pour finalement être confronté à un meurtre… Qui a tué ? Et pourquoi ?

Les belges de Geek Attitude s’associent une fois de plus à GDM, les espagnols à la tête de Sherlock, vous savez, ce petit paquet de cartes avec lequel vous menez l’enquête grâce au system Q. Cette fois, le cœur de l’affaire sera distillé à travers 12 photos léchées, soignées, trafiquées, le tout dans une ambiance de série Kitsh genre « Les feux de l’amour », peuplée de bogoss et de mannequins prenant la pose. Parti pris assumé. Si vous voulez la jouer facile, laissez les images dans l’ordre où elles sont rangées. Sinon mélangez tout. Chaque joueur en recevra un certain nombre et sera le seul à les voir. Il devra les décrire aux autres le plus minutieusement possible. À travers ces descriptions et les indices disséminés un peu partout, il sera alors possible de recréer la trame de la soirée et comprendre ce qui s’est passé.

 

PQ system ou soirée diapo ?

 

 

Il faut passer ce titre et la photo de présentation kitch pour se lancer dans le jeu. Parti pris comme je le disais, certains auront trouvé cela trop cheap. Personnellement, je trouve l’ambiance outrancière plutôt réussie. Le principe de décrire aux autres est une bonne idée. Voilà un Duplik en mode photo. C’est la partie la plus plaisante, celle où l’on tente de lire l’heure sur le réveil, de décrypter la moindre attitude… Hélas, le récit ne vole pas haut et on comprend vite de quoi il retourne. Malgré une mise en place originale, cet Instacrime reste en surface niveau intrigue. Peut-être suis-je trop exigeant en la matière ?
Si vous aimez les enquêtes rapides et simples comme Sherlock Q ou Pocket Detective, celui-ci vous plaira. Si vous trouvez que les titres cités sont trop légers, n’investissez pas dans la photo.

 

REST IN PEACE (Blue cocker)

Le monde de l’immobilier est un monde de requins, et cela continue bien après que les vendeurs soient passés de vie à trépas. Prenons ces deux familles de fantômes qui continuent à se batailler pour hanter les manoirs les plus classieux… C’est moche mais que voulez-vous, c’est la vie. Enfin, ici c’est plutôt la mort.

 

Jeu à deux qui aurait pu être présenté dans un cercueil si ce n’était pas déjà pris, R.I.P vous propose donc un affrontement à coup de valeurs (cartes fantôme) et de pouvoirs (cartes médium) pour récupérer la majorité des demeures mises sur le marché.
Si la mise en place est simple, on aligne 10 cartes médium, c’est le nombre de pictos à déchiffrer qui fait un peu peur : 29 pour les cartes et 30 sur l’aide de jeu. Cela me rappelle un peu Caper. Heureusement, l’assimilation est au final rapide, il n’y a pas d’effets tarabiscotés et le livret de règle possède une section explicative claire.

Les fantômes vont donc se battre pour récupérer des jetons demeures. Chacun a un paquet de cartes identique et en pioche cinq. On va placer autant de valeurs que l’on désire pour s’emparer de la victoire et de la demeure. Subtilité de la chose, le perdant gagnera la carte médium, un pouvoir dont il pourra se servir plus tard (récupérer une carte dans sa pioche, transformer cette carte en valeur 3, copier une valeur posée, baisser la valeur adverse…). Il sera bon par moment de perdre. Surtout qu’on ne pioche que deux cartes à la fin du tour.

 

 

Dead ou Alive ?

Ce jeu ne doit sortir que dans une paire de mois, c’est donc une version proto qui nous a été prêtée, certains éléments comme le rabat intérieur sera différent. Rest in Peace est un jeu qui partage l’esprit (bouuuh ouuuh) d’un Brave Rats (les effets) ou Schotten Toten (le principe de bornes), un jeu à deux pour joueurs amateurs avec des choix parfois cornéliens (la demeure ou le pouvoir ?), parfois obligé (mince, j’ai grillé mes plus grosses valeurs !) ou tactiques (je vais le pousser à se défausser de son 6…). On peut essayer de contrer le hasard de la pioche avec l’aide des médiums, mais dans une bataille rangée, le dernier mot reviendra à celui qui détient l’artillerie lourde. Le seul reproche qu’on peut lui faire pour le moment est la trop grande différence entre des illustrations soignées, très Famille Adams, et les pictos sortis tout droit d’une banque d’image vectorielle. Un argument qui peut être contrebalancé par le fait que, vu leur grand nombre, il faut être lisible au maximum.
Résultat final à voir prochainement pour ce jeu léger et un tantinet méchant. Comme le dit l’auteur, Fabien Gridel, qui signe son premier jeu : « J’ai durant des années craché mon aigreur sur les jeux des autres, il était temps de leur permettre la même chose ». Monsieur aime le risque, c’est tout à son honneur.

 

SIMILO ANIMAUX / ANIMAUX SAUVAGES (Gigamic)

 

 

L’air de rien, ces petites boîtes se sont vite installées dans le paysage. Petit prix et grand plaisir, Similo est une réussite. Il fallait bien entendu lui donner une suite. Ou plusieurs puisque tout est possible et adaptable. Exit les humains, voici venir les animaux. Il y en avait déjà dans la série, mais sous des formes fantasmées. Ici, nous voilà dans le crottin d’étable ou au fond de la savane. Animaux (vache cochon, poule…) ou Animaux Sauvages (lion, hippopotame, koala…), c’est un peu kif kif. On joue de la même façon pour faire deviner son choix. Si le thème a pu, un moment, faire penser qu’on s’adressait aux enfants, il n’en est rien. Les critères ont changé : gros/petit, mammifère/reptile, oiseau/terrestre, gris/coloré mais la difficulté reste la même. Il est possible de combiner les deux boîtes Animaux et Animaux sauvages. 

 

Beauté de la nature ou élevage intensif ?

 

 

Autant avouer que j’étais curieux de voir quel sujet Similo allait aborder après les trois premiers opus. Les animaux sont une surprise et, tant mieux, tranchent avec le reste des trois paquets Mythes, Contes, Histoire. Ils tranchent (de jambon) peut-être trop radicalement avec leurs prédécesseurs. Les cartes semblent de texture différente, l’illustrateur moins inspiré (si ce n’est quelques décors qui valent le clin d’œil comme ses hippos en tutu) proposant des cartes moins détaillées. Au final, c’est simplement le thème qui n’est guère inspirant. Si Pinocchio ou Zeus pouvaient attiser notre imaginaire, on a du mal à rêver avec une poule ou un albatros. Nous avons tenté de mélanger les animaux réels avec ceux des Contes mais rien de pertinent n’est sorti. Quelques parties plus tard, nous restons sur notre faim. Je me disais que le concept est étirable à l’infini, peut-être pas finalement.

 

CODEX NATURALIS (Bombyx)

 

 

Ah la nature, ces champignons, ces loups, ces recueils à la feuille d’or… Codex Naturalis, c’est tout cela et plus. À la fois superbe objet et jeu de balade au grand air. On n’oublie pas non plus son petit côté retors. Le matériel du jeu, répétons-le, est classieux avec ce vernis doré qui évite pourtant la kitcherie pour se la jouer vieil ouvrage du Nom de la Rose. Belles illustrations également. La nature c’est bien, mais que faut-il chercher ?

Une carte de départ sur laquelle il faudra poser dans un coin disponible (ils ne le sont pas tous par la suite) une autre carte, pourvu que ça coïncide. Évidemment, vous risquez d’écraser un symbole qui serait niché pile à cet emplacement. Le jeu sera donc le suivant : s’étendre en conservant les précieux symboles, utiles à votre développement mais aussi à la validation des contrats communs. Vous pourrez piocher dans deux tas séparés, l’un donnant des ressources (champi, feuille…) l’autre donnant des points sous contraintes (avoir 3 champis et 2 loups) pour marquer. À vous de gérer. Les contrats peuvent prendre plusieurs formes : posséder deux types de ressources ou aligner des cartes dans un certain ordre (cela ne paraît pas mais c’est un coup à prendre). Peu à peu vous dessinez votre terrain. Quand un joueur franchit la barre des 20 Points, c’est la fin, il reste un tour à jouer.

 

 

Codex ou Caduque ?

Rapidement en rupture, ce petit jeu a tapé juste : Beau et attirant, prix raisonnable et mécanique complexe mais familiale. Oui, Codex n’est pas un jeu trop compliqué. On se fait surprendre à la première partie sur la façon de poser ces cartes : faire une colonne en posant des cartes dans un coin est plus long que prévu. Il faut prendre les bons symboles et les garder visibles, se constituer une base de ressources qui vont servir à placer des cartes à points. Tout en en écrasant certains. Le tirage de la pioche pourra vous agacer quand rien de ce que vous attendez ne vient. Pour ne pas être bloqué, vous pouvez aussi retourner votre carte et recréer un nouveau lieu de départ sans symboles. Seul bémol, c’est un jeu qui se joue un peu dans son coin, un jeu d’optimisation, on ne s’amusera pas à bloquer les autres pour le plaisir. Les parties étant courtes, ce petit désagrément ne nuit pas au plaisir que ce Codex procure par ailleurs. Petite boîte mais pas mal de choses à penser. Pour ceux dont l’envie de stratégie ne cherche qu’à éclore…

 

B MOVIE (Bad Taste Games / Boom Boom Games)

 

 

Un jeu avec une bonne tête grâce au talent de Stephane Escapa reprenant l’esprit des monstrueuses illustrations distillées dans Zombie life. Dans B Movie, il va falloir engager des acteurs pour votre film. Les bons, hein, les ringards, on va les laisser aux autres. Comme dans Ugo ou Tön Tön, vous allez empiler les cartes de la même famille et c’est celle qui figurera en haut de la pile qui sera prise en compte à la fin de la partie. Des familles il  y en a cinq… Il va donc falloir bluffer.
Chacun a deux cartes en main et à votre tour, vous allez en vendre une face cachée. Deux indices sont inscrits sur le dos de la carte, il s’agit du visage de deux personnages. Cela donne donc une idée de qui est « mis en vente ». Cela est censé aider à accepter ou à refuser la carte. Si tout le monde donne la même réponse (oui/non), je choisis à qui je donne l’acteur. Si les réponses sont mélangées, la carte ira chez un « oui ». Dans tous les cas, je peux garder la carte pour moi. Les acteurs vont de – 4 à 4, à moi donc de récolter les bonnes valeurs au bon moment.
La partie s’arrête quand le clap de fin, glissé dans les cinq dernières cartes, est révélé.

Deux variantes vont gentiment venir pimenter le jeu. Les contrats donnent un petit pouvoir (vos vampires comptent 0 ou +1 à la fin de la partie…) et les scénarios imposent une contrainte (vous devez jouer une carte de votre main quand la partie est finie…).

 

 

 César ou série Z ?

Ce petit jeu de bluff rapide et rigolo, tombe bien. On voyait déjà en lui le digne successeur de Argh. À l’ouverture, on s’étonne déjà de cette carte qui récapitule la répartition des valeurs selon les familles. Puisqu’elles sont toutes identiques, est-ce bien utile ? Comme aide mémoire dirons nous. La lecture de la règle, courte, est potentiellement piégeante. Une faute d’inattention et vous partez façon Poker des cafards. On regarde sa carte et on la propose. Là, le jeu s’écroule, le vote est inutile. La subtilité est pourtant soulignée de !!! Nos cartes se tiennent à l’envers. On en voit le dos et on ne connaît pas le personnage que l’on vend… C’est là que le bluff des joueurs va pouvoir intervenir. Cet Hanabi à Hollywood fonctionne beaucoup mieux ainsi 🙂 Le joueur actif va pouvoir vendre des cartes qui ne l’intéressent pas (il possède une valeur élevée en sorcière et n’en veut plus) ou risquer de conserver un acteur qu’il ne possède pas en sachant que la majeure partie des points négatifs sont tombés.
Un peu d’observation, de chance, de mémoire et de risque et vous voilà avec le casting complet. Sans doute pas le film de l’année mais de quoi passer un bon dimanche soir !

 

ORCHARD (Guippy)

 

 

Meilleur Print & play de 2018 sur BGG, ce jeu de Mark Tuck était à l’origine composé de 9 cartes bi-faces. La sortie en boîte officielle étoffe son matériel en doublant leur nombre et en ajoutant 15 dés pomme, poire, prune et deux jetons fruits pourris. Thème végétal, il  faut recouvrir totalement ou partiellement les arbres pour en faire pousser les fruits, symbolisés par des valeurs croissantes des dés (1-3-6-10). Vous pouvez faire pivoter vos cartes.  Contrainte : on ne peut recouvrir un arbre que par un arbre identique. On peut utiliser deux jokers « fruits pourris » pour contourner la difficulté mais ceci bloquera l’emplacement et vous donnera un malus de 3 points. Bien sûr, la façon dont arrivent les cartes pourra vous faciliter ou non la vie.

 

Planter ou se planter ?

Orchard fut d’abord un print & play nominé et vainqueur du concours organisé par BGG (2018 9-Card Nanogame Print and Play Design Contest) avant de devenir un jeu commercialisé. Ce passage en boîte est servi par un beau matériel, des cartes résistantes et une quinzaine de dés. Les règles sont simples et les parties rapides.
Sa méthode de pose rappelle Honshu ou Grand bois, entres autres. Il faut construire son décor en se positionnant au mieux. Faut-il s’étendre ou se concentrer sur une petite zone ? À vous de voir !
Orchard n’est pas d’une redoutable profondeur et la chance au tirage des cartes joue son petit rôle, mais nous sommes là pour nous distraire et ce jeu remplit parfaitement son office de ce côté-là.
Solo ou en duplicate si vous avez plusieurs boites, cette balade nature est plutôt apaisant malgré le challenge.

 

 

ON AURAIT AUSSI PU VOUS PARLER DE …

 

CULINARIO MORTALE

Dans Culinario vous devez résoudre une mystérieuse affaire criminelle. La particularité est que vous et vos invité(es) devez vous glisser dans les rôles des différents suspects.

Cette courte introduction rappellera à certains ces vieilles soirée de meurtre livrées dans des boîtes plus grosses. Changement de design mais pas de principe. Les livrets du jeu vous donnent toutes les infos pour interpréter votre personnage (cinq ou six joueurs minimum). On vous propose même des recettes et des cocktails pour égayer la soirée ! Des indices sont disponibles mais c’est à vous de faire vivre le récit. Une sorte d’improvisation permanente. Discussion, hypothèse, bluff, alliance ou rivalité imposées, rebondissement jusqu’au vote et à la résolution. Le livret est clair, à la fois dirigiste et laissant assez d’ouverture aux personnages. Un beau retour si vous vous sentez l’âme d’un organisateur ou d’un acteur. Deux affaires pour le moment. Voici leur site

 

 

UNLOCK – le masque de fer (Space cowboys)

Escape promo du festival de Cannes 2020, cette petite boîte d’initiation ne contient qu’une seule aventure. Pour les collectionneurs ou pour démarrer quand vous n’avez jamais essayé Unlock!, pourquoi pas. Pour les autres, c’est très dispensable. L’histoire est assez inexistante, les illustrations gentillettes, la fin plutôt bidon. Peut fer mieux.

 

 

 

 

 

POUR LA  REINE (Bragelonne)

À la fois plébiscité et laissant songeur, ce jeu est un exercice de style narratif. Il n’est que cela. Des cartes et vous. Une reine avec son supposé caractère, son air avenant ou bien au contraire, belliqueux, ça sera à vous de choisir. Les illustrations multiples amènent déjà le joueur à se forger un a priori. Quelques questions pour laisser son histoire et son rapport à la reine se dessiner et ce sera la fin de l’aventure avec une décision lourde de sens à prendre. Ce jeu étrange peut être jouissif si vous êtes un raconteur, un créateur de monde et de situation. Sinon, vous risquez de passer à côté de la substantifique moelle et de vous demander ce que vous faites là ! Parfait pour les rôlistes n’ayant plus le temps et cherchant une sensation narrativiste. 

 

 

 

DECKTECTIVE – les yeux du fantôme (Super Meeple)

Édité en milieu d’année dernière, cette enquête au format mini sort de la masse des pocket pour une raison simple : son côté hautement ludique. La boîte sert de décor, décor qui sera changé au cours de la partie. C’est gadget mais aide à l’ambiance. Idem pour ces coups de théâtre qui surviennent alors qu’on pioche tranquillement ses futurs indices. Le nombre de cartes sacrifiées vous donnent également la valeur des cartes que vous pouvez poser. Une heure de lecture vous mènera à la conclusion et à une série de question auxquelles il faudra répondre.
L’affaire à résoudre est hélas tirée par les cheveux et plus proche d’un épisode de Scoubidou, comme souvent. Mais au moins ici, l’aventure aura été dynamique. (On ne pourra pas la refaire bien évidemment.)

 

 

BEARS IN BARRELS (Blue Orange)

Deux culbutos représentant un ours dans un tonneau. On appuie avec doigt, hop une « pichenette » ! Le but est de retourner le machin pour passer la patate chaude à son voisin. Si vous vous faites rattraper par l’adversaire qui lui aussi joue avec son culbuto, vous avez perdu. Blue Orange vise-t-il les soirées Spring break, le marché des cours d’écoles ou cherche-t-il sur un malentendu un successeur à Taco Chat Bouc ? Au 3 0000 ième degré peut-être ? 

 

 

 

 

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4 Commentaires

  1. Jahz 15/01/2021
    Répondre

    Pour Orchard, « Orchard n’est pas d’une redoutable profondeur et la chance au tirage des cartes joue son petit rôle », effectivement il y a de grandes différences de difficulté entre tirages, alors comparer son score à l’échelle générique n’est pas super utile pour moi.

    C’est pour ça que je n’y joue plus que en « solo challenge » organisés sur BGG pour comparer mon score à celui des autres joueurs sur un même tirage, à la place de l’échelle 🙂
    https://boardgamegeek.com/boardgame/245487/orchard-9-card-solitaire-game/forums/274

  2. Salmanazar 16/01/2021
    Répondre

    Il est bon, il est bon… autant sur la forme au le fond.

    pareil, si j’ai pas joué au buzz du moment, pas grave. Alors je me suis pas précipité sur codex, mysterium Park et autres. N’empêche que les ruptures après quelques semaines, j’ai du mal à comprendre, sauf si effet Covid

    PS : question : qui va encore sur Ludovox ?

    • morlockbob 16/01/2021
      Répondre

      Aha, madaaame y a Salmanazar y fait rien qu’à copier !

  3. Fredovox 25/01/2021
    Répondre

    Merci pour ce chouette article

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