Retours sur La Rose Noire, le jeu d’enquête

La Rose Noire : faisons les présentations

La Rose Noire est un jeu d’enquête à rôles cachés signé Sebastian Chedal édité par Agate et distribué chez Iello qui se situe dans l’univers des Ombres d’Esteren (le jeu de rôle).

La grosse boite noire est dispo en boutique pour une vingtaine d’euros depuis quelques semaines.

Il se pratique de 3 à 5 joueurs et les parties durent de 10 à 40 minutes, selon votre maîtrise et votre rythme de jeu.

Minimum 3 joueurs car il y a 3 camps qui s’affrontent, mais un seul l’emportera in fine.

 

Ouvrons la boite !

Je vous ai mis une papillote à côté de la boite, pour vous rendre compte de la taille. C’est de saison et je suis gourmande alors voilà !

 

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Jeu d’enquête et vœux d’obéissance

Des crimes ont été commis au monastère. Sans nul doute, le Recteur est responsable, mais il n’a pas fait le coup tout seul, il n’est pas assez malin pour ça. Aussi des Investigateurs sont envoyés sur place pour comprendre qui sont ses deux complices. Malheureusement un des Investigateurs perd la boule en arrivant sur place. Rigolez pas, l’esprit d’une des victimes a pris possession de son âme. Du coup, il va vouloir faire justice lui-même, en dessoudant les complices du Recteur discrétos.

 

Mon but dans la vie

Un joueur incarnera le vilain Recteur qui va tenter, selon les cartes qu’il aura en main, soit de faire trainer l’enquête au max, soit d’assassiner des innocents. Ce principe selon lequel les autres joueurs ignorent son objectif est générateur de bluff et de tension à table. Mais ça ne s’arrête pas là.

Le ou les Investigateurs devront pouvoir déclarer sans se tromper qui sont les deux complices du Recteur. C’est leur objectif à eux.

L’Investigateur Possédé, gagne si les deux complices sont morts… mais excepté l’intéressé, personne ne sait qui est possédé ! Vous comprenez pourquoi tout ça met les nerfs en pelote !

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Chacun son office

On va donc d’abord distribuer les rôles aux joueurs. Vous l’avez compris, tout le monde sait qui est le Recteur, les autres sont tous des Investigateurs mais on ignore où se cache l’Investigateur Possédé. Le Possédé est donc un rôle délicat et il faudra sûrement une partie d’essai (qui vous coûtera 10 minutes à peine) pour saisir comment bien le jouer. Ce dernier doit conduire l’enquête comme les autres Investigateurs mais il essayera de les mener en bateau pour pas qu’ils accusent correctement, histoire de pouvoir zigouiller les vrais coupables en douce. Pas facile. Il faudra savoir mentir sans rougir et rester discret quand tout le monde aura les yeux fermés pour assassiner des suspects, ce qui n’est pas une seconde nature pour tout le monde mais s’avère assez jouissif au final.

 

Vous avez 7 cartes de personnages suspects, disposés sur la table, en demi-cercle. Au centre, un petit plateau pour figurer la défausse et le cimetière (les cartes Indices des personnages tués finiront là). Devant chaque personnage, une petite pile de cartes Indice.

C’est là que les Investigateurs iront fureter, enquêter. Vous pourrez tomber sur des indications précieuses (genre « Bidule est innocent ») mais aussi sur des coups fourrés brutaux – et cela suspendra une sorte d’épée de Damoclès au-dessus des enquêteurs.

Le Recteur n’a pas grand-chose à craindre, tandis que les Investigateurs peuvent tomber sur des cartes agressives. Le texte est alors en rouge et devra être lue à haute voix. Les effets sont du genre à couper l’herbe sous le pied des Investigateurs ou à aider leurs ennemis (Possédé ou Recteur).

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Péché capital

Le Recteur, lui, jouera après les Investigateurs, il pourra aller voir les piles lui aussi, avec des actions propres qui lui permettent de faire remonter les dites cartes agressives sur le dessus, ou agira de sorte à déplacer des Indices, pour embrouiller les pistes.

Il aura ensuite l’occasion de tuer un suspect – mais ça ne sera pas forcément dans son intérêt, à moins qu’il ait pioché la carte objectif qui consiste à massacrer un max d’innocents.

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C’est cette séquence de jeu qui est assez fun. Le reste de la partie est dans la tension, le mensonge et l’observation. Là, c’est plus drolatique. Les Investigateurs ferment les yeux, et le Recteur commence par appeler le Possédé. Il lui demande s’il veut trucider un Suspect, en montrant les cartes une par une. Le Possédé « répond » en faisant oui ou non de la tête. S’il fait oui, le Recteur retourne le suspect, côté « tombe ».

Le Recteur et le Possédé peuvent vraiment s’amuser à tromper les autres durant cette phase puisque les Investigateurs ne peuvent rien voir et seront à l’écoute du moindre bruit. Le Recteur peut toucher des cartes, parler tout seul, bref, bluffer de plein de façons. Puis, tout le monde ré-ouvre les yeux et découvrent si oui ou non, il y a des cartes retournées côté tombe. Ils pourront constater le résultat mais ignoreront si c’est le Recteur ou le Possédé qui a agi ainsi. Ce qui change complètement la donne puisque leurs visées sont différentes.

 

Être mort ne suffit pas

Un suspect tué n’est pas forcément un suspect innocenté ! Il pourra très bien être accusé à titre posthume. Donc les Investigateurs ne doivent pas perdre de vue leur enquête et se laisser impressionner par les morts qui s’amoncèlent sur leur chemin. Le Possédé, lui, ne doit pas tuer bêtement, car il ignore l’objectif du Recteur, et inversement, le Recteur ne doit pas tuer tous les suspects aveuglément, sous peine d’aider le Possédé au passage… Ah, si les stèles pouvaient parler…

 

A chaque tour, les Investigateurs discuteront ensemble pour ensuite proposer deux noms, ceux des fameux complices recherchés. C’est là que le Possédé essaie d’embrouiller les Investigateurs et je dois dire que lorsqu’on est Recteur et qu’on assiste à cela, on se marre bien. Seul le Recteur connaît la vérité et leur répondra si oui ou non, ils ont vu juste. Si les Investigateurs ont deviné correctement, le Possédé et le Recteur ont perdu et c’est la fin. Tant qu’ils n’ont pas trouvé, l’enquête se poursuit, mais au bout d’un certain nombre de tours, le jeu s’arrêtera de toute façon, de sorte à ce que les parties sont minutées.

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Impressions à chaud

La Rose Noire un jeu d’enquêtes à rôle cachés qui méritera sûrement une partie pour bien saisir les subtilités mais qui stresse bien son monde.

En gros, les Investigateurs devront être intuitifs, le Possédé devra bluffer hyper finement et le Recteur rigolera bien, notamment pendant la phase de meurtre où son esprit de mise en scène bruitiste sera utile.

Il faudra un peu de mémoire aussi, pour se souvenir d’où on a vu telle ou telle carte, tel ou tel Indice, afin de ne pas tendre de mauvais pièges ou accuser à tort.

Bref, un jeu d’enquête et de rôles cachés malin, sans élimination, tendu, assez original. Il se présente sous une superbe grosse boite aimantée, genre collector, qui ferra rager les gamers au moment de la caler dans la ludo.

Notez qu’on peut y jouer sans connaître le monde d’Esteren, mais si vous êtes rôliste, vous savourerez les cartes personnages qui ajoutent un peu à l’ambiance – bien qu’elles ne soient d’aucune autre utilité, le souci du détail est louable.

> La fiche du jeu

> D’autres infos sur la news

Un jeu de Sebastian Chedal
Edité par Agate
Distribué par Iello
Pays d’origine : France
Langue et traductions : Anglais, Francais
Date de sortie : 31/10/201
De 3 à 5 joueurs
A partir de 15 ans
Durée moyenne d’une partie : 20 minutes

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1 Commentaire

  1. Antony 14/01/2015
    Répondre

    Un jeu d’une qualité plus qu’appréciable.

    Pour avoir joué deux fois le rôle du possédé, j’avoue que l’ambiance stressante est de mise.

    Même si le jeu est simple à comprendre et à mettre en place, il n’est pas si évident de gagner. Dans tous les cas, on passe un moment  » à part  » , entièrement plongé dans cet univers qui donne envie d’y retourner.

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