Les petits joueurs #19 : Gare à tes fesses, Flashback, Toko Island, Ernest et Célestine, POMPIERS À LA RESCOUSSE – PUZZLE CHALLENGE

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents ages de l’enfance. Joués entre parent chroniqueur et enfant.

Ce mois ci, nos petits joueurs de 6 ans ont joué avec leur papa à trois jeux coopératifs, une expérience puzzle, et un jeu d’adresse surprenant.

Tutur : 6 ans, biberonné aux jeux de société : ses deux parents sont fanas, il les voit jouer depuis la maternité. Il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ses cartes et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.

Sim’Meeple est un petit joueur de presque 6 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, si comprendre des règles n’est pas un problème, ne pas gagner est encore difficile à accepter.

 

Gare à tes fesses

Gare à tes fesses (on en parle de ce titre ?) est une réédition de Beppo le bouc, kinderspiel de 2007. Jeu à côté duquel j’étais largement passé, car les jeux pour enfants n’étaient vraiment pas un sujet pour moi à cette époque.

Nous avons là un jeu-jouet dans lequel il va falloir faire la course pour arriver au bout d’une piste en évitant Beppo le bouc, qui essaiera de nous percuter pour nous renvoyer au départ. À votre tour, vous placerez notre ami cornu sur l’aimant fixé sur le plateau. Vous ferez ensuite glisser une bille sur un toboggan, en direction de l’aimant. La force de l’attraction de l’aimant va alors faire accélérer la bille, qui va percuter notre ami barbichu, projetant celui-ci à une vitesse assez surprenante. Vous avancerez alors votre pion en fonction de l’endroit où s’est arrêté notre ami aux pieds fourchus. En vrai, ce qu’on essaiera de faire, c’est choisir l’angle d’arrivée de la bille pour envoyer notre ami qui pue percuter un pion adverse, le renvoyant ainsi à la maison. Rajoutez un jeton « trèfle » qui nous protégera un peu des attaques, et vous savez tout sur le jeu. Si vous avez des doutes, il y a un ludochrono.

Et voilà un matériel qui donne immédiatement envie de jouer. Dès qu’on voit le bouc partir à toute vitesse sur le plateau, on se dit qu’on va s’amuser. Et c’est le cas… les trois premières fois. Parce que le but du jeu est quand même de faire preuve d’un peu d’adresse pour viser avec la biquette agressive afin de tamponner nos adversaires, ou de viser une des zones du plateau. Or, je dois bien dire qu’au début, je n’avais pas la moindre idée de comment y parvenir. On essaye bien de viser plus ou moins sur les côtés de l’aimant avec la bille, mais la marge de manœuvre est quand même assez limitée. La plupart du temps, il partira tout droit, ou même on le ratera complètement.

Après plusieurs parties, on était assez peu convaincu et j’allais ranger la boîte pour ne plus l’ouvrir. Et puis, par acquis de conscience (c’est quand même un kinderspiel), j’ai voulu essayer d’expérimenter pour voir si j’arrivais à viser avec ce bouc. Et après plusieurs essais, j’ai fini par saisir le truc, l’astuce qui permet de le diriger. Mais il m’a fallu un petit moment. Par contre, une fois débloqué et que j’ai pu expliquer comment s’y prendre à mon fils, on a commencé à vraiment s’amuser. Là, les parties ont pris de l’intérêt, et se sont tendues. Le pion trèfle devient assez important et, en effet, protégera assez souvent.

C’est une expérience en trois temps : on est excité, puis déçu parce qu’on n’y arrive pas vraiment, mais finalement on a le déclic si on s’accroche, et le jeu tient alors ses promesses. Bref, je vous recommande de persévérer un peu, on se retrouve au final avec un chouette jeu d’adresse assez rigolo. On n’en fera pas cent parties, mais on comprend pourquoi il a pu séduire lors de sa première édition. Ça nous rappellerait pas l’effet Ice cool ?

 

Par Fouilloux

Un jeu de Klaus Zoch, Peter Schackert
Illustré par Vincent Calas

Edité par Huch

À partir de 5 ans

 

Flash-back : Zombie Kidz

Flashback : Zombie Kidz est un croisement de l’univers de Zombie Kidz, et des mécaniques de Unlock et de Bubble stories. Que voilà des ascendants prestigieux !

Il s’agit donc un jeu d’enquête/aventure/énigme/déduction. Dont je ne vais pas vous expliquer le fonctionnement : une histoire vaut mille mots, un jeu vaut mille une histoire. Je vous propose donc plutôt d’essayer le scénario de démo en ligne proposé par l’éditeur, ou encore, si vous n’avez pas trop peur des zombies, il y a un Ludochrono en vidéo.

On va trouver trois scénarios dans la boîte. Chaque scénario correspond à un instant figé dans le temps, qu’il va falloir observer sous différents angles. Le but est de comprendre ce qu’il se passe, et savoir comment agir pour… sauver le monde, rien que ça !

Vous allez également découvrir pendant l’aventure, des « bidules », qui vont vous permettre d’interagir et de manipuler les cartes pour trouver des éléments « cachés ». Il vous faudra bien observer les cartes pour voir les détails de l’action, et comprendre ce qu’il se passe. 

Au niveau de la réalisation, le jeu est vraiment intéressant. Cette scène qui se construit sous nos yeux est très satisfaisante. Le fait de nous faire voir à travers les yeux des protagonistes permet ainsi de s’immerger dans l’histoire et de voir la scène se construire en 3D sous nos yeux. Il y a un côté très cinématographique, très « bullet time » qui nous permet de naviguer entre ces personnages figés. Le côté « point de vue » est aussi stimulant, car on comprend bien ce que vivent les personnages : la détresse d’être face à une horde de zombies en étant désarmé, le plaisir d’en voir un prendre une bonbonne d’eau sur la courge etc…

Enfin… ça c’est vrai si vous êtes un adulte. Tutur est un peu jeune au vu de la cible du jeu, il est difficile de se projeter sur les sensations d’un enfant de 7 ans. Mais dans son cas, je ne suis pas certain qu’il ait bien réussi à comprendre qu’on voit un instant figé sous plusieurs angles. Mais ça ne l’a pas du tout gêné. Il y a des éléments cachés à chercher, et il faut comprendre ce qu’il se passe. C’est déjà pas mal. C’était un peu dur, il a fallu le guider, mais il a passé un bon moment. Et encore plus quand on a commencé à découvrir les bidules, que les adultes ont presque tous déjà vus mais pas les enfants, et qui les enchantent.

Certaines questions étaient un peu difficiles pour lui, mais à deux, ça s’est très bien passé. Et moi aussi j’ai passé un bon moment. Ce qui, on ne le dira jamais assez, est très important dans un jeu pour enfants.

Le reproche que l’on peut faire au jeu, c’est qu’on aura vite terminé les aventures. En une seule session de jeu, et on aura fait les trois parties, et même revisitées avec le module additionnel. C’était une grande session, mais une seule session. C’est aussi bon signe : on a voulu enchaîner les parties, c’est donc que l’on a passé un très bon moment.

Par Fouilloux

Un jeu de Baptiste Derrez, Marc Antoine Doyon
Illustré par Jennifer Mati, Laure de Chateaubourg, Michel Verdu
Edité par Le scorpion masqué

À partir de 7 ans

 

Toko Island

Aventuriers en herbe, il est temps de partir à la recherche des trésors de l’île de Toko Island. Il s’agit d’un jeu de mémoire coopératif. Dix trésors sont à trouver sur une île à trois niveaux (plage/jungle/montagne). Plusieurs sites de fouille sont disséminés sur cette charmante petite île, et certains trésors peuvent être enfouis les uns sous les autres. Pour creuser, il va falloir sortir nos râteaux (pour la plage), nos pelles (pour la jungle), et nos pioches (pour la montagne). Malheureusement, chacun de ces objets est en quantité limitée, et permet de une à trois fouilles. Il faudra donc choisir astucieusement nos outils, tâtonner dans nos fouilles, et se rappeler où peut être enfoui un trésor pour mieux aller le chercher plus tard. En effet, il faut passer successivement dix cartes trésors pour repartir la soute pleine des trésors de Toko Island. Un petit voyage des règles en vidéo ?

Toko Island est un bijou de travail d’édition. Une fois de plus, le couple Marie & Wilfried Fort frappe un grand coup pour proposer à nos petits meeples un jeu accessible pour eux, mais aussi pour leurs parents. Accessible dès 6 ans, il n’a pas fallu longtemps à Sim’Meeple pour en comprendre le principe. Ce qui l’a intéressé avant même de lancer la partie, c’est le carnet des trophées fourni avec le jeu. On aura l’opportunité de remplir ce carnet avec des cartes brillantes si on gagne selon certaines conditions. Cela me rappelle les albums Panini© de mon enfance, et c’est une sacrée motivation pour réussir le mieux possible. Une première initiation à la notion d’”Achievements” ! Une fois une colonne ou une ligne terminée, nous débloquons une action possible pour les parties futures, élément bien utile pour affronter un niveau plus corsé.

La mécanique reste autour du memory, donc rien de très original, à part ce système de trésors cachés les un en dessous des autres. Mais le jeu propose des scénarios, de plus en plus ardus, où les trésors seront plus difficiles à trouver. Il faudra alors les retrouver par taille et les placer sur un plateau représentant une étagère. Cela permettra de comptabiliser des points et, peut-être, gagner la carte trophée du scénario, voire sa version brillante si on a parfaitement réussi (par exemple en utilisant un minimum d’outils). Et c’est parfois un sacré challenge !

Le plateau très visuel, avec son île en relief sur plusieurs niveaux, donne envie d’aller explorer les différents endroits. Il renforce un thème bien présent. Sim’Meeple est encore un peu petit pour faire des choix d’outils efficaces entre la plage (facile à découvrir) et la montagne (plusieurs niveaux à creuser, où il faut anticiper un peu le moment auquel s’y rendre), mais qu’importe, il a pris plaisir à faire ses fouilles. Et il faut dire que ce n’est pas facile ! L’adage selon lequel un enfant a une bien meilleure mémoire que ses parents se vérifie une fois de plus.

J’ai aussi apprécié que la couverture de la boîte soit, pour une fois, pas trop infantilisante avec des couleurs criardes. Le jeu est d’ailleurs parfaitement adapté pour tout public. Il n’y a pas d’âge pour aller chercher des trésors. Petit bonus, les cartes trophées obtenues représentent des objets réellement utilisés par les chercheurs de trésors (graphoscope, balance,…) et il y a quelques descriptions qui donnent un petit aspect éducatif complémentaire concernant des explorateurs et scientifiques, autant que les objets.

 

Par Meeplecam

Un jeu de Marie FortWilfried Fort
Illustré par Sandie Sénac-Retaud
Edité par Helvetiq

À partir de 6 ans

 

Ernest & Célestine 

 

Ernest & Célestine sont deux personnages bien connus des enfants si vous êtes adeptes de la lecture du soir avant de dormir. Un ours et une petite souris vivant sous le même toit, sont entraînés dans des histoires émouvantes pleines de tendresse. Magnifiquement illustré par l’autrice de littérature jeunesse Gabrielle Vincent, on retrouvera ces deux animaux attachants dans un film d’animation, un roman, et des dessins animés. Sim’meeple n’en connaît pour l’instant que quelques livres illustrés, mais a tout de suite eu envie d’essayer le jeu en découvrant la boîte.

Il s’agit pour le jeu, d’être en coopération et de faire en sorte que nos deux personnages puissent se rejoindre sans être attrapés par la police. Pour cela, il faut à chaque tour retourner une tuile, la dessiner dans le dos d’un autre joueur afin q’il en reconnaisse la forme. La reconnaissance d’une forme par sensation fut une expérience nouvelle pour Sim’Meeple. Et loin d’être évidente, même avec des formes plutôt simples, surtout pour lui dont l’art graphique n’est pas son point fort. Et gare aux sensations de guilis ! Néanmoins, l’alchimie a pris et nous avons enchaîné quelques parties. Si les premières furent des échecs, on finit par prendre l’habitude des huit formes possibles pour réussir.

 L’immersion dans l’univers d’Ernest & Célestine est plutôt atteinte grâce aux illustrations, ce qui en fait un beau jeu. Néanmoins, l’histoire manque un peu de contexte. J’ai été bien en peine d’expliquer à Sim’Meeple pourquoi la police en voulait à nos deux personnages. Un livre de leurs aventures le justifie sûrement, mais j’aurais aimé en savoir un peu plus dans le livret de règles pour pouvoir donner davantage d’explications.

Au fil des parties, on en oublie aussi un peu l’histoire pour se concentrer sur la mécanique, c’est un peu dommage. J’ai peur que le jeu s’essouffle vite avec le peu de formes proposées car, une fois les premières erreurs passées, on trouve le moyen de bien faire reconnaître une forme.

Finalement, Ernest & Célestine a proposé une expérience ludique nouvelle et intrigante pour Sim’Meeple, mais qui ne perdurera peut-être pas dans la durée, le jeu ne proposant pas assez de renouvellement. Il aurait fallu aussi un peu plus d’histoire pour bien retrouver la magie des livres illustrés. Mais cela donne envie d’aller voir le prochain film d’animation de notre petite souris et de son compagnon ours, Le voyage en Charabie, par les mêmes réalisateurs de la série animée, Julien Cheng et Jean-Christophe Roger.

 

Par Meeplecam

Un jeu de Rémi Loyer
Edité par Space Cow

À partir de 5 ans

 

Puzzle Challenge – Pompiers à la rescousse ! 

 

Mélanger Puzzle et casse-tête, telle est l’ambition de ce jeu de la gamme Loki de Iello. Le tout sur un thème qui est généralement parlant pour nos petits joueurs : aller éteindre un incendie avec notre camion de pompier.

Pompier à la rescousse se joue en deux étapes. Il faudra commencer par construire le terrain de jeu. Celui-ci se constitue de 25 tuiles représentant une vallée avec différents lieux (le lac, la ferme, l’école, …). On s’aidera de la carte du défi à réaliser (40 défis de difficulté croissante) pour placer une partie de ces tuiles sur un carré 5×5. Les tuiles restantes devront être retournées pour représenter des routes. Ici commence la seconde étape : placer les tuiles Route pour emmener notre camion de pompier de son lieu de départ au lieu du drame (indiqué par la carte défi). Mais attention, il faudra placer toutes les tuiles, et notre camion va toujours tout droit lors des embranchements. Au fur et à mesure des défis, nous aurons jusqu’à trois camions de pompiers à emmener sur leurs lieux respectifs.

Comment ne pas penser à la gamme “Smart games” en jouant à Puzzle challenge – Pompiers à la rescousse. Mais là où la fameuse gamme des jeux casse-tête permet une mise en place des défis quasi instantanée, celle de ce puzzle est fastidieuse et peu intéressante. Sim’Meeple me laissera en général le soin de préparer le jeu, pendant qu’il jouera avec les pions “camions de pompier” (Il remarquera par ailleurs que c’est un pompier homme sur une face, et un pompier femme sur l’autre. Joli clin d’œil de parité). 

Une fois la mise en place terminée, la partie casse-tête commence. Il faut reconnaître que la difficulté des défis n’est pas très élevée. La résolution prendra en général moins de temps à Sim’Meeple que la durée de construction du puzzle. Ce n’est pas un mal, car une difficulté accrue l’aurait probablement découragé. Nous avons sauté les premiers défis, trop évidents à résoudre, et il nous reste les dix derniers niveaux à faire.

Puzzle challenge – Pompiers à la rescousse n’a pas été un coup de cœur. Une mise en place “puzzle” peu agréable. Moins de plaisir à manipuler le matériel que sur les Smart Games. Ce jeu permet une entrée en matière sur ce type de jeu, avec un thème accrocheur pour les enfants.

 

 

Par Meeplecam

Un jeu de Erwan MorinYann Morin
Illustré par Andrei Nicolae
Edité par Loki

À partir de 6 ans

 

On se retrouve fin décembre pour des nouvelles découvertes de jeu avec nos petits meeples.

 

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6 Commentaires

  1. morlockbob 30/11/2022
    Répondre

    Je reviens quand même sur l ‘utilisation de la pub via le logo Starbuck chez Flash back (souv 3 carte 46). Malgré une réponse fumeuse de l’éditeur (clin d oeil a Game of throne), je trouve ça honteux. J’achète pas un jeu pour me taper de la pub.

    déjà Mr Phal dans Tracks 🙂

    • Meeple_Cam 30/11/2022
      Répondre

      Mr Phal dans Tracks ? Que veux tu dire ? 

      • fouilloux 30/11/2022
        Répondre

        @Meeple_Cam il faut jouer pour savoir mais disons qu’il fait fait parti des acteurs qui ont prêté leur voix pour un des scénarios. (d’ailleurs jouez à Tracks)

         

        Pour revenir à Flashback, je suis passé complètement à côté de cette tasse. Si je l’avais vu, je dois bien avouer que je ne pense pas que j’aurais saisi l’allusion. Personnellement je veux bien croire à la tentative d’humour peut être un peu maladroite.

        • Meeple_Cam 30/11/2022
          Répondre

          Ok, je ne suis peut être pas assez loin dans Tracks (5eme scenar) pour l’avoir remarqué

          • fouilloux 30/11/2022

            ohhhh tu le rateras pas.

  2. Doc.Fusion 30/11/2022
    Répondre

    Comme toujours, merci pour ces retours !

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