Participatif, la sélection naturelle N° 184 du 13 décembre 2021

 

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N° 184

 

Salutations ludico-participatives !

► Nous voici déjà mi-décembre, à l’aube des fêtes de fin d’année. La trêve des confiseurs approche, mais sur les plateformes de financement participatif, elle est déjà là. Pas grand-chose à se mettre sous la dent ! L’occasion de faire des économies pour 2022 ? 
Laissons passer les fêtes, de gros projets sont annoncés pour l’année prochaine et nul doute que la reprise va à nouveau solliciter fortement nos étrennes. Covid ou pas, crise ou pas !

 

Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )

Et surtout continuez à faire attention à vous !

 

 

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Évolution des campagnes en cours sur la semaine passée

 

► Celles qui se terminent cette semaine…

 

La campagne de Pathfinder Arena par Giochi Unity est de celle qui me réconforte quelque peu car elle démontre qu’il ne suffit pas, en tout cas toujours, d’arborer un nom de licence célèbre pour réussir. 12 jours en négatif sur 20, c’est une sorte de record. C’est pourtant financé à deux fois, mais il va falloir livrer ce qui a été promis. Et là c’est une autre histoire… (sur Kickstarter. Actuellement 117 200/5 000 € et 900 soutiens. Fin le 13 décembre).

frWeather Machine par Eagle Gryphon Games confirme son succès en atteignant le million de dollars, a cinq jours de la fin. Million qui confirme également que plus que jamais un nom connu (d’auteur, d’éditeur ou de licence) attire les pledgeurs. La dynamique malgré tout risque de ne pas suffire pour faire entrer le jeu dans le club des 10 000 souscripteurs (sur Kickstarter. Actuellement 1 002 000/50 000 $ et 6 380 soutiens. Fin le 18 décembre).

 

 

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Les projets qui ont attiré mon attention

 

fr  Octopus’s Garden par Maple Games est la nouvelle version du jeu Octopus Garden, sorti en 2011 chez Valley Games. Si l’autrice reste la même (Roberta Taylor), les pinceaux sont passés des mains de Mark Poole à ceux de Kerri Aitken. Le titre a gagné un « S » supplémentaire, plutôt que de s’appeler Starfish Kingdoms, titre prévu à l’origine. Pour terminer, ajoutons que ce millésime 2021 bénéficie d’une localisation en français grâce à Matagot.

Il s’agit d’un jeu de placement de tuiles avec marché ouvert dans lequel le but est de façonner le plus beau jardin sous-marin. Concernant le gameplay, quoi de mieux que la description officielle de Matagot ?

« Au début de leur tour, les joueurs recevront une perle par huître présente dans le jardin, perles qui seront utilisées pour acheter 3 tuiles du marché ouvert.
Ces tuiles sont disposées dans un quadrillage de 3×3 et les joueurs doivent acheter la totalité d’une ligne ou colonne. Une fois acquises, elles peuvent être placées n’importe où sur son jardin. Selon la tuile, les points, effets et conséquences parfois négatives varieront.

Exemple :

  • Les Bernard-l’Hermites vont se déplacer d’une case à chaque tour en espérant trouver une maison, (si possible un coquillage) ;
  • Les Étoiles de Mer vont se déplacer vers les huîtres (pour les manger) ;
  • Les Coraux bloquent les mouvements des animaux ;
  • Les Algues attirent les Hippocampes (qui valent beaucoup de points) ;
  • Les Anémones attirent les Poissons Clown (qui valent eux aussi des points) ;
  • Et enfin les vieux déchets viendront vous faire perdre des points. »

 

D’autres petites règles viennent compléter ce survol rapide du jeu, et surtout plusieurs mini-extensions apportent encore plus de variété.

Tout ceci donne un gameplay proche d’un puzzle mouvant susceptible de bien faire chauffer les neurones, et il faudra être attentif à la fois à son plateau de jeu et à celui de ses adversaires afin de récupérer les bonnes tuiles. Les tours de jeu semblent rapides (hors joueurs atteints d’AP chronique, bien entendu. Mais qui garde encore ce genre d’individus dans ses relations ? ^^) et l’ensemble matériel / direction artistique incite à enchaîner les parties.

Et ce n’est pas le tarif qui devrait vous dissuader de vous laisser tenter. 30 $ + 8 $ de port pour la France, même en y ajoutant les pénibles 20 % de TVA qui nous montent le tarif à environ 40 € tout compris, cela reste fort correct. Pas sûr que ce soit beaucoup moins cher ultérieurement en boutique (sur Kickstarter. Actuellement 12 000/4 000 € et 310 soutiens. Fin le 21 décembre).

 

Premier projet du nouvel éditeur espagnol Synergic Games, Harakiri : Blades of Honor est un jeu de plateau d’aventures/fantasy coop axé narratif et multi-campagnes pour 1 à 4 joueurs.

L’histoire se déroule au Japon à l’âge féodal, à l’époque des samouraïs. Après une guerre civile sanglante, l’Empereur a été banni et l’empire est tombé dans les ténèbres, gouverné par le tyrannique Shogun Noir. Et devinez qui va devoir s’y coller pour aller fritter le pénible vilain-pas-beau et ramener joie et bonheur dans le pays ?

Choisissez un héros, chacun avec son passé et son arbre de compétences, pour embarquer avec votre groupe de joueurs dans cette aventure. Le pitch nous dit : « Voyagez à travers le Japon, où vous pourrez faire du commerce, visiter des sanctuaires pour augmenter votre connexion divine avec votre dieu associé, apprendre l’histoire de chaque personnage et bien d’autres choses encore, dans une carte évolutive qui réagira aux échecs ou aux succès de vos décisions. Chaque héros aura un plateau personnalisé avec de nombreuses options pour décider de votre façon de jouer. »

Concernant ce projet, je ne vais pas y aller par quatre chemins et je vais faire court. Certes, le parti pris intrigue et la direction artistique flatte l’œil. Certes, les figurines (en tout cas les renders qui nous sont montrés) ont l’air sympathiques. Certes, la dimension narrative du jeu est supportée par un écrivain espagnol de fantasy, David Velasco. Mais… qui aura vraiment envie de lâcher, pour le premier jeu d’un éditeur et d’auteurs totalement inconnus, environ 163 € pour la version de base, 283 € pour le all-in gameplay ou, pire encore, 418 € pour sa version Deluxe ? Et sans version française de surcroît ? En ce qui me concerne, la question est vite répondue. (sur Kickstarter. Actuellement 560 000/100 000 € et 3 270 soutiens. Fin le 14 décembre).

 

Je ne vais être guère plus disert au sujet de Borderlands: Mister Torgue’s Arena of Badassery par Monster Fight Club. Le syndrome de la licence connue de jeu vidéo portée en carton et plastique a encore frappé. Difficile de ne pas voir en ce projet la simple volonté de toucher un max de personnes avec un effort de développement minimum. 

L’originalité est réduite au minimum syndical : nous sommes face à un wattmillième jeu d’affrontement en arène. En arène certes, mais coopératif cher Monsieur ! Ha, ça, on l’avait pas vu venir ! Comment, ça ne correspond pas vraiment au gameplay du jeu vidéo ? Qu’importe, ce qui compte ce sont les figurines !

Et effectivement, figurines il y a. Plein. Mais plutôt très moyennes. En même temps, on ne peut que saluer le souci de cohérence avec ce sur quoi elles seront posées, à savoir les tuiles. Toutes de couleur unie et avec des décors que l’on qualifiera pudiquement de « minimalistes ».

En revanche, il faut être honnête et reconnaître que le reste relève nettement le niveau et sauve le jeu du naufrage visuel intégral (en fonction des goûts de chacun, bien entendu). Les jetons et différents marqueurs sont vraiment très classes et les cartes sont très colorées et bénéficient d’une très belle ergonomie.

Mais au final, il faudra être fan de la licence pour aller dépenser (tout compris) 140 $ pour la boîte de base, ou 205 $ pour le all-in, chez un éditeur qui a encore tout à prouver et un auteur dont le jeu le plus connu est Firefly The Game sorti il y a bientôt une décennie. Vous me direz… les fans sont justement la cible prioritaire de ce genre de campagne ! (sur Kickstarter. Actuellement 1 166 000/80 000 $ et 7 780 soutiens. Fin le 23 décembre).

 

frUn petit mot, avant de conclure, sur le retour du jeu initialement paru en 2012 signé Kramer & Kiesling, The Palaces of Carrara (Second Edition). Ce retour s’effectue chez l’éditeur Game Brewer du côté de la plateforme Gamefound. Si vous ne connaissiez pas, il s’agit d’un jeu où les joueurs vont acheter du marbre, construire des bâtiments et marquer des points.

Plus précisément, vous achetez du marbre de différentes qualités et à différents coûts sur le marché des carrières afin de construire différentes structures dans l’une des six villes représentées sur votre plateau de jeu. Chaque ville aura des exigences de plus en plus strictes sur la qualité du marbre qu’elle vous autorise à utiliser dans les constructions. Les villes indiquent également qu’elles vous donnent des points de victoire ou de l’argent lorsque les constructions qui s’y trouvent sont scorées. 

Dans une partie, la stratégie consiste à marquer plus rapidement les meilleures villes avec des bâtiments de moindre valeur afin d’empêcher les autres joueurs de construire des bâtiments de plus grande valeur pour gagner plus d’argent ou de points. Il est donc important de surveiller ce que les autres joueurs achètent et où ils construisent. Le jeu se termine si vous construisez tous les bâtiments ou si vous atteignez les objectifs de fin de partie.

Cette édition propose un ensemble de règles révisées ainsi qu’une version avancée remaniée qui promet de « nombreuses nouvelles stratégies et façons de marquer des points ». Ce nouveau mode de jeu introduit les statues, qui vous permettront de marquer vos bâtiments de nouvelles façons.
La campagne actuelle propose une version « Deluxe » contre 75€ comprenant tous les stretch goals débloqués, ceux-ci permettant de rendre l’édition encore plus luxueuse. (Sur Gamefound, actuellement 817 backers ont levé 59 684€ sur un objectif de 40 000€. La campagne se termine dans 23 jours). 

 

 

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Ils débarquent cette semaine

 

 

Call of Killforth par Tristan Hall – le 14 décembre sur Kickstarter

Troisième et dernier volet de la trilogie fantastique après de Gloom of Kilforth et Shadows of Kilforth.

 

 

Assault on Doomrock : Ultimate Edition par BD Games – le 14 décembre sur Gamefound

Version complète et mise à jour du jeu avec les règles v4.0, de nombreuses améliorations, des extensions intégrées et deux fois plus de contenu.

 

 

 

Ancient Blood : The Order of Vampire Hunters par Dark Gate Games – le 14 décembre sur Gamefound

Jeu de plateau coopératif dark fantasy dans l’univers de Vampire Hunters dont l’action sera antérieure au précédent opus.

 

 

 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

 

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1 Commentaire

  1. Ihmotep 14/12/2021
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    Est ce que les chiffres de Weather Machine intègre les précos de la VF sur Philibert ?
    Dommage que Borderlands ne soit pas en Français :(. Il a l’air de retranscrire à merveille l’ambiance de Borderlands, avec des affrontements coop, les compétences des persos, les boss du jeu. Reste que le jeu vidéo est fun, simple à prendre en main, et bourré de contenus, dur dur dans un jeu de plateau de ce type de ne pas tomber dans l’usine à gaz des règles. Et là pour le coup ca a l’air plutôt réussi, les règles sont simples. Les 60 min annoncé pour une partie m’intrigue, si c’est tenu et que le jeu est accessible, ca peut être une belle alternative au jeu narratif coop actuel (bon ok je suis aussi super fan des Borderlands ^^)

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