Le roi est mort, vive le roi !

The King Is Dead, ou Le Roi est mort, pose dès son titre sa prémisse : il s’agit bel et bien d’une guerre de succession que les joueurs et les joueuses vont se livrer, le tout dans l’Angleterre médiévale.

De l’auteur, Peer Sylvester, je connaissais quelques autres titres, comme LExpédition perdue, et certains collègues à la Rédac me disaient le plus grand bien de Polynesia. Mais, avec un peu de recherche, je m’aperçois que Le Roi est mort en est à sa seconde édition… et est une rethématisation du Roi du Siam (König von Siam) paru en 2007 chez Histogame.

 

 

Dans Le Roi est mort, on essaie d’obtenir des sacrosaints points de victoire, mais ceux-ci ne proviennent que des partisans que vous aurez recruté parmi trois factions, les Anglais, les Gallois et les Écossais. La faction qui gagne sur le plateau servira à déterminer le gagnant : cela ne sert à rien d’avoir un maximum d’Anglais dans ses partisans si ce sont les Gallois qui l’emportent sur le plateau ! 

 

Le roi des huit

Le jeu se déroule sur un total de huit manches, soit huit actions par joueur. Aussi peu que ça, oui ! Chaque action, chaque placement compte, et a des implications stratégiques très profondes.

À son tour, chaque joueur joue une carte d’un ensemble, et applique son effet ET recrute un partisan (un cube coloré représentant une des trois nations) du plateau. Et. C’est. Tout.

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Tout le monde possède le même jeu de 8 cartes, et on sait exactement de quoi dispose chacun. Une fois que chacun a officié en jouant une carte (échanger deux cubes pour renforcer une nation par exemple) et en récupérant un cube de partisan, tout le monde passe son tour, alors un conflit s’engage dans une des huit provinces.
La faction gagnante (c’est-à-dire majoritaire) place alors un disque à sa couleur sur la zone, et tous les partisans présents sont remis en réserve. Une fois un conflit résolu, la zone est incontestablement acquise à une faction et sa carte est donc retournée (maintenant on ne pourra plus y mettre de partisans). En somme, les factions, et non les joueurs, contrôlent le territoire.

Comment sait-on à quel endroit le conflit doit être résolu ? Eh bien, via 8 cartes de zones régionales, battues en début de partie et étalées face visible autour du plateau : on résoudra les conflits zone par zone durant la partie, en débutant par la première de la ligne. On sait donc à l’avance et dans quel ordre les combats auront lieu. Normalement !

 


Les cartes

Le moteur d’action, les cartes, permet bien entendu de placer des partisans, de les déplacer, mais aussi de permuter les cartes Conflit pour changer leur ordre, et ainsi influencer les adversaires. Pensez aussi qu’à chaque fois que vous jouez une carte, vous enrôlez un partisan du plateau : de quoi rééquilibrer les forces… mais attention ! Si vous retirez trop de partisans d’une seule et même faction, elle aura moins de chances de gagner un conflit, étant moins nombreuse…
La façon dont le choix de scoring – très décalé – influe sur l’équilibre des forces en présence rend
Le Roi est mort très, très délicat. On marche sur des œufs en permanence.

 

 

Satanés français !

Lors d’un conflit, une faction peut très facilement se retrouver à égalité avec une rivale, surtout que les joueurs peuvent souhaiter ce résultat. Et lorsque cela doit se produire… eh bien ce sont les p’tits Français, ces maudits, qui en profitent ! Un disque noir est placé en lieu et place du disque de faction. Sauf que si les Français se mettent à dominer trop de régions, la partie prend fin immédiatement et là, un scoring tout à fait différent se déclenche ! Au lieu de compter la faction gagnante, on regarde les séries de partisans de couleurs différentes (autrement dit, des trios de cubes différents, bref des alliances propres à repousser les français !). Des joueurs peuvent donc en venir à “saboter la succession” parce qu’ils ont construit leur jeu de cette façon.

Il est à noter que le jeu offre aussi une variante avancée avec des actions différentes (asymétriques). Et si vous jouez à quatre, vous pourrez jouer en équipe de deux contre deux, sauf que les camarades ne doivent pas communiquer entre eux !
 

 

En trois mots

Sans être novateurs, ces concepts simples parviennent à poser des questions profondes autour de la table. Très interactif, Le Roi est mort invite à peser le poids de chaque mouvement, chaque action, pour un jeu de contrôle de territoire assez indirect, sorte de danse d’influences machiavéliques. Vous aurez certainement compris que derrière ce jeu de placement aux allures rêches et un peu abstraites se cache un gameplay qui laisse les joueurs assumer leurs décisions, tout en leur présentant des options jamais tranchées. 

Cette seconde édition ajoute en plus des cartes asymétriques qui, certes, rompent la pureté mécanique du jeu, mais lui donnent plus de relief, de grain, de profondeur. La gravité de chaque choix crève l’écran ludique pour proposer un concentré de dilemmes. Oui, on peut le dire : le roi est mort… mais vive le roi !

 

 

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1 Commentaire

  1. morlockbob 29/11/2021
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    excellente surprise

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