Ganymède – vers l’infini et les PV !

Sorry We Are French est responsable de l’introduction de batailles de mouchoirs en France avec Battlefold que nous avions déjà chroniqué dans ces colonnes. Mais pas que ! Immortal 8, aussi (qui devrait sortir l’automne prochain en version boutique, et non pas par Kickstarter), et enfin, Ganymède.

Ce dernier opus paraîtra fin juin, et j’ai pu mettre les mains sur un prototype, me faire expliquer le jeu par son développeur, Matthieu Verdier, et jouer en compagnie de Yohan Goh, auteur de Battlefold! Tu me crois pas ? Compte-rendu de partie ici, mon pote.

C’est bon, c’est bon. On arrête de se la jouer jet-set et on passe aux choses sérieuses.

 

Précisions : j’ai joué sur un exemplaire prototype du jeu. Les photographies portent ce charme du papier découpé au massicot.

 

Format Splendor+

L’éditeur nous annonce d’emblée qu’il s’agit d’un jeu court, se jouant à peu près 10 minutes par joueur. Soit un format “Splendor +”. Effectivement, à trois joueurs, la partie aura duré pas moins de trente cinq minutes, avec dix minutes d’explications de règles. Ganymède a un but fort simple : on cherche simplement à acquérir des points de victoire en faisant démarrer des vaisseaux de colons depuis Ganymède, pour partir à la conquête de l’espace. Mais avant d’atteindre Ganymède, les colons doivent quitter la Terre pour rejoindre Mars, et ensuite ils iront vers la lune si célèbre. Ce qui se passe après le départ ? C’est l’infini et au-delà, vous dirait Buzz l’Éclair. On ne sait pas. Et comme disent les philosophes du monde du jeu Jean-Eudes et Pierre-Fabien, « la finalité c’est les pévéééééééé ! ».

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L’illustration en un mot.

Belle, épurée au low-poly, l’illustration de Ganymède rappelle ce qu’a fait 2tomatoes avec Upstream. Mais en plus spatial. Et voilà, j’ai utilisé plus d’un mot. Je me fais mentir !

 

Fly me to the moon

Chaque joueur dispose de son plateau personnel, qu’il complètera et videra au fur et à mesure de la progression de la partie, et, au centre de la table, se trouve une rivière de tuiles et de vaisseaux. À son tour, on jouera une action de tuile ou de carte. On peut également défausser ses tuiles pour obtenir des bonus et progresser sur une piste octroyant des actions bonus. Les tuiles permettent de gagner de nouveaux colons sur Terre, et d’effectuer un petit bonus (un déplacement en scrèd, un colon supplémentaire, une médaille de réputation, bref, ça dépend). Mais lorsque vous sélectionnez votre tuile, vous multipliez son effet par toutes vos tuiles de cette couleur sur les espaces de votre plateau personnel (limité à trois espaces). AH. Collection et combos, vous voyez.

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Seul souci, la planète bleue (tout comme Mars, première étape du voyage vers Ganymède) a un nombre limité d’emplacements de colons. Et pour bouger vos colons, vous l’aurez sûrement intuité, il faut prendre une carte dans la rivière. Les cartes Vaisseau vous permettent de bouger des colons colorés d’une étape à l’autre du voyage, mais ce n’est pas tout : elles s’ajoutent à votre tableau, en bas de votre plateau personnel, pour vous permettre de marquer des points d’autres façons, notamment via des cartes Ganymède particulières. Certaines cartes portent des bonus (réputation, conversion de couleur de meeples, etc), venant compliquer “un peu” le choix.

 

Et pour valider les cartes objectif, véritable but de la partie, il faudra déplacer des colons vers l’une des deux faces de Ganymède. Et remplir le vaisseau soit de trois colons identiques, soit de quatre colons de couleur différente.

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Les rivières centrales

 

En résumé, on impulse un flux et on le maximise comme on peut. La partie s’arrête sèchement après qu’un certain nombre de vaisseaux est parti (le quatrième d’un joueur). Cerise sur le gâteau du planificateur forcené, lorsque vous obtenez des médailles et que vous maximisez votre jauge (ou que vous collectez des cartes Colon des cinq couleurs), vous obtenez un départ de vaisseau gratuit, quel que soit le nombre de meeples sur la face de Ganymède que vous faites partir. Si vous optimisez bien vos départs grâce à ces mécanismes, vous allez fortement écourter la durée de partie et vous allez couper le pied sous l’herbe de vos adversaires.

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Après quelques tours. On voit que je ne suis pas très doué en matching de couleurs. No comment.

 

C’est bien ?

Jean-Eudes et Pierre-Fabien approuvent. Moi aussi. On sent une bonne courbe d’apprentissage sous le capot de Ganymède. L’aspect combinatoire des cartes vient apporter la sensation plaisante d’avoir bien étudié son jeu. On pourrait penser Ganymède un peu esclave de la chance, du tirage des cartes, et cela pourrait être vrai. Cependant, tout le monde est soumis à cette même déesse capricieuse, et il s’agit de planifier en conséquence. Les médailles peuvent pallier cela, et si jamais vous ne pouvez pas acquérir de nouveaux colons parce que les cartes sont pourries, vous prendrez plutôt des cartes voyage. Ce jeu constant d’aller-retour, de veille sur le meilleur timing pour faire telle action est ce qui est, au final, le plus important dans Ganymède. J’aurais peut-être une petite réserve à émettre quant à l’épure des différents mécanismes : le tout aurait pu être un chouïa simplifié et élagué de micro-règles.

 

Court et intense dans un genre plutôt posé par habitude, Ganymède est donc un beau titre qui pose Sorry We Are French direct dans la cour des grands. Vu le pedigree de la team, c’était quand même plutôt bien barré, faut dire.

 

 

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6 Commentaires

  1. Shanouillette 04/07/2018
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    Jean-Eudes et Pierre-Fabien sont des sacrés canaillous moi j’dis. 

    • Umberling 04/07/2018
      Répondre

      « Ils sont pas là pour enfiler des meeples, » dixit Pierre-Fabien, avec sa verve habituelle.

  2. morlockbob 05/07/2018
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    pour une fois un design sf original (même si on le retrouve déjà dans « upstream »)

    • stfrantic 05/07/2018
      Répondre

      On avait déjà des illustrations low-poly de Ganymede à Cannes, moment de la sortie de Upstream, et du coup on l’a acheté !. C’est tout simplement dans l’air du temps, car c’était à la mode dans le jeu vidéo un peu plus tôt.

       

      Matthieu

  3. snaketc 20/07/2018
    Répondre

    Le jeu me tente vraiment mais graphiquement ce n’est pas ma tasse de thé.

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