Suite des jeux découverts lors du Festival International des Jeux de Cannes 2024. Dans la première et deuxième partie, nous parlions de :

COURTISANS – SUR LES TRACES DE MARIE CURIE – INK IT – MLEM – LE MATCH DU SIÈCLE – LITTLE TAVERN – RATS OF WISTAR – 12 CHIP TRICK – MARABUNTA – PREY ANOTHER DAY – LE MONDE DE RETERRA – INFILTRAÎTRES – RÊVELUNE – LINK CITY – PIXIES – AURUM

En piste pour une nouvelle brochette de jeux :

Art Society

Un jeu de spéculation et d’enchères malin et joliment édité et illustré, arrière petit cousin de Art Modern de Knizia.
Chaque tour, vous enchérissez sur des œuvres et celle qui ne sera pas récupérée par les joueurs (car il y en a toujours une de plus que le nombre de joueurs) sera collectée par le musée, et ainsi la valeur de ce type de tableau augmentera. Malin, mais pas évident à manipuler : vous enchérissez le plus souvent sur le type que vous souhaitez pour votre collection, sans forcément bien contrôler celui qui ira au musée – à moins que vous ne décidiez de vouloir donner un coup de pouce à la valeur d’un type d’oeuvres, quitte à récupérer un tableau moins adapté à votre mur… 

Pour les enchères, les joueurs doivent tout simplement choisir une carte dans leur main et les révéler simultanément. Le plus offrant obtient le premier choix, tandis que les choix suivants se font dans l’ordre décroissant des offres. Ce qui est sympa, c’est qu’un joueur décide des tuiles (faces cachées) mises aux enchères, et ainsi des formes de tuiles qu’il souhaite imposer à tous. En effet, les œuvres remportées aux enchères sont autant de tuiles de différentes formes qu’il faudra parvenir à agencer au mieux sur notre plateau avec quelques contraintes de placement (une tuile doit forcément être adjacente à une autre). Si les cadres adjacents sont de même type, vous remporterez des points bonus via de petites tuiles décoratives – utiles pour boucher les petits espaces de votre mur. 

Gardez sous le coude de quoi enchérir en fin de partie pour ne pas vous retrouver coincé·e avec votre mur ! Vous ne voudriez pas vous retrouver avec des tableaux d’un même type (deux portraits, ou deux paysages par exemple) adjacents : cela est considéré comme une faute de goût et ces tableaux ne rapporteront pas de points lors du décompte final ! Enfin, pour vous assurer un petit avantage concurrentiel, les joueurs tâcheront de remplir les angles des murs qui entraînent sinon des pénalités. Alors comment allez-vous placer vos tableaux ? 

Il faudra aussi surveiller la survenue de la fin de partie. Par exemple, si vous remarquez qu’un de vos adversaires est sur le point de terminer sa collection, vous pouvez stratégiquement mettre aux enchères que des tableaux trop grands pour lui. Cela dit, chaque joueur a une place en réserve, qui permet de mettre un tableau non positionnable de côté, échangeable par la suite. Observation et adaptation seront donc de mise. Le jeu, porté par une édition très soignée et des illustrations agréables (on apprécie de reconnaître des tableaux connus), ne révolutionne rien en la matière, mais les amateurs d’art et d’enchères ne devraient pas bouder leur plaisir. 

Publié initialement par Mighty Boards, Art Society est le premier opus de Mitch Wallace, pour 2 à 4 joueurs âgés de 10 ans et plus, signé en localisation par Lucky Duck Games. Il sera dispo d’ici le mois de mai, pour environ 40€. 

– Shanouillette

Un jeu de Mitch Wallace (II)
Illustré par Angelica Regni, Doris Shermadhi, Giacomo Vichi, Max Kosek, Sofia Rossi, Veronica Grassi
Edité par Fabrika Igr, HUCH! & friends, Lucky Duck Games, Mighty Boards, REXhry

Sortie prévue en mai

Middle Ages

Middle Ages est la réédition de Majesty ou plutôt une rethématisation. J’avoue que Majesty ne m’avait pas convaincu à l’époque, et je ne voyais pas trop le pourquoi de ce retour. Pour se faire une idée, rien de mieux que d’y jouer ! Et bien si l’on retrouve les principes de Majesty, ils sont bien repensés mécaniquement. Concernant la prise de tuiles, on a un système fonctionnant comme Kingdomino, à savoir que l’on trie les tuiles par numéro. Le joueur actif place son meeple sur la tuile qu’il convoite, les autres joueurs font de même et ça déterminera l’ordre du tour pour la manche suivante. On a toujours 4 lignes de tuiles, si bien que l’on peut prévoir et anticiper. Quand on prend une tuile, on la place au-dessus de notre plateau et on gagne des points de victoire en fonction des tuiles déjà placées. Les effets des tuiles qui remplacent les cartes ont été repensées aussi. À chaque fin de manche, on a une carte objectif connue dès le début de la partie qui score selon notre avancée selon un axe précis.

Bref, on n’a pas un simple copier coller avec un reskin visuel, mais une vraie évolution mécanique, ainsi que certains pans du scoring final qui jouait sur des majorités. Visuellement je vous en laisse juge, mais on est dans une édition de grande qualité. Celui-là aussi, il se pourrait que l’on en reparle dans un article dédié.

-Atom

Un jeu de Marc André
Illustré par Claire Conan
Edité par Studio H

Sortie prévue en avril

Atlantis Rising

Réédition d’un classique, Atlantis Rising vous met dans la peau d’Atlantes au foyer condamné à l’engloutissement. Vous devez construire un portail pour téléporter tout le monde ailleurs (et tant pis pour la maison, qui sommeillera avec les poissons). On planifie tous ensemble les actions en plaçant notre chef atlante et nos suivants, on vérifie ce qui coule en tirant les cartes d’un paquet et hop, si nos ouvriers sont encore au sec, on effectue leurs actions. Collecte et transformation de ressources, construction et activation des morceaux de la machine finale, protection mystique, on fait du mieux possible sachant que certaines actions sont conditionnées au résultat de dés.

Ces dés, d’ailleurs, sont clairement un élément un peu daté et frustrant. On aimerait un poil plus d’élégance mécanique. Il est difficile de ne pas comprendre le pourquoi (trop de prévisibilité tuerait la tension), mais la solution est peu satisfaisante. En revanche, l’édition est très agréable avec un plateau hyper lisible, et certains pouvoirs spéciaux sont grisants.

–Umberling

Un jeu de Brent Dickman, Galen Ciscell
Illustré par Peter Gifford, Vincent Dutrait
Edité par Elf Creek Games, Lucky Duck Games

Sortie prévue mi mars

Now !

Est ce que c’est le bon moment, non je vais attendre la carte suivante, elle sera plus proche de carte 84 que je convoite. Bon encore raté, je pousse encore un peu ma chance, je retourne une autre carte de ma main, au risque de meuler tout mon paquet et de n’avoir plus de choix pour la suite, mais ce 84 avec 5 barres bleues irait bien dans ma collection. Car à la fin on somme les barres d’une couleur (bleu ou rouge), on retranche les barres de l’autre couleur, et le score est fait. Avant cela, c’est de la prise de risque pour se rapprocher au plus près de la ou les cartes convoitées. Le plus proche mais en dessous du nombre la remporte, et possible coup suprême si on fait un tout pile. On va revendiquer les cartes centrales en simultané, la manche se terminant quand il ne reste qu’une personne en lice.

Il y a aussi cette dimension d’interaction quand on regarde le jeu des autres et essayons de voir ce que la personne va viser, essayer d’être plus proche qu’elle, faisant ainsi penser à Mind up, mais les parties doivent se dérouler différemment quand on joue à un nombre pair ou impair, deux joueurs partant sur le scoring d’une couleur face à une ou deux personnes partant sur l’autre ne va donner le même équilibre. Peu importe, j’ai très envie d’y retourner.

-Natosaurus

Un jeu de Silvano Sorrentino
Illustré par Fanny Saulnier
Edité par Le scorpion masqué, Randolph

Sortie prévue en avril

Flowers

Une petite boîte bien attirante, fleurie à souhait, un nouvel éditeur qui arrive dans le paysage ludique français (Arcturus), amateur d’agencement de tuiles sous contraintes, ce jeu est pour toi. Dans Flowers, on choisit une tuile de l’un des trois paquets, et on la pose adjacente à une autre de son territoire. Les tuiles ont un chiffre et une couleur. En faisant une zone de plus de 5 tuiles, ça commence à scorer, facile me direz-vous, oui mais non, sans contrainte la vie n’est pas drôle, il faut qu’un 2 fasse une zone de deux, tuiles, un 4 soit dans une zone de quatre tuiles adjacentes. Et ça devient intéressant de tordre un peu le jeu pour remplir toutes ces contraintes. À la fin, les tuiles qui ne respectent pas les contraintes de zone sont non seulement défaussées et peuvent ainsi péter des zones, mais en plus compte en négatif. Heureusement qu’on a le droit de recouvrir une tuile (c’est une carte carrée en vrai), par une autre.

Un vrai puzzle game, avec une petite interaction dans la pioche, sans négliger qu’il faudra que la chance soit avec vous. Agréable découverte.

-Natosaurus

Un jeu de Paul-Henri Argiot
Illustré par Julie Gruet
Edité par Actarus Editions

Sortie prévue début mai

Bomb Busters

La prochaine sortie de Cocktail Games est un jeu coopératif qui se situe au croisement entre Time Bomb, Hanabi et Trio, dans lequel il faudra désamorcer une bombe, Chaque joueuse dispose de jetons numérotés sur un portoir (type scrabble). Le but étant de tous les révéler sans tomber sur le jeton explosion. Il faudra pointer un jeton chez un camarade si on a un numéro identique pour pouvoir les révéler (chaque nombre est en quatre exemplaires). Naturellement, le nombre d’erreurs autorisées est limité. Au fur et à mesure où on révèle les jetons, on déduit quels numéros il reste à chacun (les jetons sont classés par ordre croissant sur le portoir, ce qui donne une information). Le jeu propose 66 missions différentes, avec un ajout progressif des règles (avec par exemple des pouvoirs one shot quand on a révélé tous les jetons d’un chiffre donné), de quoi lui assurer une très bonne rejouabilité.

J’ai particulièrement apprécié ce Bomb Busters. Je trouve que la catégorie “jeu de déduction” se prête bien au mode coopératif. On n’est pas dans une confrontation silencieuse entre cerveaux mais dans un moment passé vraiment ensemble. Ce mode permet à des joueurs aux compétences de déduction dissemblables de se retrouver autour de la table sans créer de frustration chez celles et ceux qui ont plus de mal dans cet exercice intellectuel.

-Manu

Un jeu de Hisashi Hayashi
Illustré par Dom2D
Edité par Cocktail Games

Rolling dead

Rolling dead est un jeu de dés de rapidité et d’observation actuellement en financement participatif sur KS. Chaque joueur lance simultanément le dé à sa couleur dans la piste de dés, et selon la face doit soit attaquer un autre joueur (lui taper sur la main passive avec un bracelet à sa couleur) ou se défendre (retirer sa main passive). Initialement les joueurs sont humains, mais rapidement certains deviennent zombie et changent de camp, et deviennent donc des adversaires. Il y a plusieurs niveaux de difficulté : si au premier il n’y a que trois combinaisons à retenir, au niveau 3, les zombies sont cannibales et peuvent aussi s’attaquer entre eux.

Ce jeu plaira aux fans de Bazar bizarre, Cheese master ou Dobble. il ne révolutionne pas le jeu d’observation-rapidité, mais fait bien le taf. Et si vous en avez marre des animaux et de la nature, et que vous regrettez les zombies des jeux des années 2010, vous serez comblés avec Rolling dead.

(proto)

-Manu

Un jeu de Benjamin Dovetta, Ianis Mazelier
Illustré par Guillaume Maillard
Edité par Arthory

Une grille de 4×4 cartes qui sont autant de cases où l’on va pouvoir placer nos pions en réalisant des combinaisons. On est dans la mécanique du Yams, on lance les dés jusqu’à trois fois, et si l’on réussit une combinaison, on place notre jeton et on marque des points. Points majorés si notre pion est à côté d’un autre de nos pions, ce qui ajoute une petite touche stratégique au jeu qui est plutôt bienvenue.

Dernier point, si on réussit à réaliser une ligne de quatre pions, on remporte immédiatement la partie. Sur le papier ça n’apporte rien de plus que tout un tas de jeux de dés du même lot, mais ces petits twists le sortent du lot justement, et il y a une réelle tension et une prise de risque.

Plutôt une bonne surprise, Barman un autre s’il vous plaît.

-Atom

Un jeu de Yann Dupont
Illustré par Crocotame
Edité par Iello

Sortie prévue en juin

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