Fantastiques Fabriques : Rage Against the Machine !

Fantastic Factories de Justin Faulkner et Joseph Z. Chen est passé sur Kickstarter en 2019 où il a rassemblé 4387 contributeurs. Il se nommait plus précisément Fantastic Factories: A Dice Placement Engine Building Game. Un jeu de placement d’ouvriers et de construction de moteurs donc. Deux genres très représentés et finalement rarement mixés. L’opus est sorti en Europe et en France sous l’égide de Lucky Duck Games qui a d’ailleurs localisé les deux extensions au passage. Alors, usine à gaz ou fablab ? 

Tout le monde à l’usine !

Nous jouons les gestionnaires d’un parc industriel et nous devons construire nos usines afin de mettre en place une chaîne de production. Le jeu se termine quand un joueur à produit 12 marchandises, ou construit 10 usines. Pour cela, il faudra posséder les plans de constructions et faire appel à des manutentionnaires. 

Dans le principe, ce titre ne se démarque pas des autres jeux du genre, dans le sens où nous avons une phase où chacun notre tour nous allons pouvoir prendre une carte Plan dans la rivière de cartes, gratuitement, ou bien nous pouvons activer un des 4 manutentionnaires. Pour ce faire, il faudra dépenser une carte Plan selon le symbole outil au-dessus de la colonne (pelle – marteau – faucille – clé à molette – engrenage).

 

Dans la phase suivante, nous entrons dans la construction du moteur de jeu. Nous allons lancer nos quatre dés ouvriers et les placer sur notre siège social. En fonction des valeurs de dés, on pourra aller chercher des cartes Plans ou bien produire de l’énergie avec le générateur, et enfin récolter de l’acier à la mine.

Ainsi avec une valeur un, deux ou trois, on va pouvoir stocker une, deux ou trois ressources d’énergies ; avec un quatre, un cinq, ou un six, une ressource d’acier. Bon à savoir : Quelque soit la zone choisie, si la valeur est la même, on gagne une ressource bonus.
On va pouvoir les activer dans l’ordre de notre tour, mais aussi – et c’est quand même le but de la manœuvre – produire des ressources et fabriquer de nouvelles machines qui vont nous donner de nouvelles capacités de production.

Pour construire une nouvelle machine, il vous faudra simplement posséder la carte Plan correspondante, mais aussi défausser une carte Plan avec le symbole outil similaire à la carte construire, et évidemment dépenser les ressources (c’est à cela que servent l’acier et l’énergie mais vous aviez compris).

On peut faire toutes ces actions dans l’ordre de son choix. D’abord produire nos ressources puis construire ou commencer par construire puis produire ensuite… Ce qui offre le bénéfice non négligeable de pouvoir utiliser ses nouvelles machines au tour où on les fabrique !

 

Comme dans tout bon jeu à moteur qui se respecte, au début le démarrage reste un peu plan-plan mais puis après plusieurs tours la machine s’emballe et nos actions deviennent de plus en plus efficientes, permettant de construire de nouvelles machines ou de produire des ressources. Il faut dire que c’est ainsi que l’on remporte la partie, chaque marchandise rapporte un point et les usines en fonction de leurs utilités rapportent entre une trois points de victoire.

 

La petite originalité du titre réside dans cette production de marchandises. En effet on n’a pas nécessairement besoin de beaucoup d’usines, mais on va essayer de trouver une synergie efficace. Par exemple avec ma centrale électrique je produis de l’énergie que je transforme en marchandises avec mon usine de batteries. Ou bien, avec la centrale nucléaire je produis à la fois ressources et énergie, par contre cela me demandera un dé ouvrier de valeur six. Et si j’ai trop de cartes en main, je peux les détruire pour produire deux marchandises avec le compacteur d’ordures.

 

 

Un peu comme dans Minivilles (la référence s’arrête là !), on reste soumis à son lancer de dés, mais partiellement tout de même car plus on a de machines et plus on a de possibilités ; d’ailleurs certaines machines permettent de relancer, ou de moduler un dé, de le retourner etc. 
Dans la phase de travail on est plus proche d’un Haut Fourneaux en termes de sensations, même si dans Fantastiques Fabriques les joueurs sont plus libres, moins contraints et cela rend cette phase plus ludique et moins « brute ».

 

Manufactions et subterfuge

 

 

 

Il existe deux extensions qui semblent modifier les sensations de jeux, avec Subterfuge on va pouvoir saboter les machines d’un autre joueur, il devra perdre un dé pour la réparer. Avec Manufactions nous pouvons ingurgiter des vitamines pour baisser ou augmenter la valeur de nos dés. La première semble ajouter de l’interaction agressive tandis que l’autre génère un peu plus de contrôle qui justement semble manquer au jeu de base. Les deux proposent de nouvelles cartes Prestataires et de nouvelles machines.

L’édition est de très bonne qualité, je dois dire que je n’apprécie pas particulièrement les illustrations figuratives entre les Legos et Playmobils, mais cela a le mérite d’être lisible. Les plateaux joueurs sont double couche et bien épais, de même que les cartes bien rigides. Les dés en plastique translucide finissent de donner une touche plutôt qualitative à l’ensemble.

 

Un moteur légèrement bridé ?

Le jeu n’est pas désagréable, loin s’en faut, et le thème est plutôt bien rendu, chaque machine ayant sa logique mécanique et thématique, mais après plusieurs parties on va vite tourner en rond dans cette usine tant les synergies efficaces sont assez évidentes et l’on dépend de la chance à la fois pour les lancers de dés mais aussi les Plans. Les Prestataires que l’on va activer pourrait être un “game changer”, mais finalement ils requièrent une carte Plan particulière et des ressources pour les plus intéressants, mais surtout il y en trop peu de différents (six) et là aussi le jeu va finir par se répéter. On a un peu la sensation que le jeu a été bridé pour pouvoir y ajouter les extensions, c’est dommage.
Dernier bémol pour ma part, l’expérience reste très solitaire, on s’intéresse assez peu aux jeux des autres, sauf à surveiller leur avancée. Par conséquent je conseille d’y jouer à deux ou à trois joueurs principalement (le jeu supportant de jouer jusqu’à 5), même si la deuxième phase se joue en simultané et peut être résolue rapidement.

 

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